-WASHINGTON-
Les grands argentiers du globe réunis à Washington se sont penchés jeudi avec
inquiétude sur les répercussions économiques de l'épidémie d'Ebola et sur les
risques sérieux d'une nouvelle récession en zone euro. Six ans après la crise
financière, l'économie mondiale n'est certes pas guettée par une nouvelle
récession généralisée mais elle reste exposée aux tensions géopolitiques
croissantes, notamment en Ukraine, et à la crise sanitaire provoquée par Ebola.
Réunis à Washington en marge des assemblées générales du FMI et de la Banque
mondiale, leaders politiques et dirigeants d'institutions ont appelé la
communauté internationale à passer à l'action pour éviter une propagation de
l'épidémie qui pourrait coûter jusqu'à 32 milliards de dollars à l'Afrique de
l'Ouest. La réponse internationale a été, pour le moment, plus lente que le
rythme de transmission de la maladie, a déclaré le président de la Sierra
Leone, Ernest Bai Koroma.
Lors de la même table ronde, à laquelle participait également le secrétaire
général des Nations Unies Ban ki-Moon, les autorités sanitaires américaines ont
lancé un appel à l'action pour éviter un nouveau sida.
Alors que les ministres des finances et banquiers centraux des pays du G20
doivent commencer à se réunir jeudi soir à Washington, la patronne du FMI
Christine Lagarde a estimé que les déficits publics pouvaient être creusés pour
soigner les gens tout en reconnaissant que ce message contrevenait à
l'orthodoxie budgétaire prônée par son institution.
-WASHINGTON-
L'assainissement bancaire en zone euro devrait permettre au crédit de repartir
au début de l'année prochaine, a déclaré jeudi à Washington le gouverneur de la
BCE Mario Draghi.
"Je m'attends à ce que le crédit reparte au début de l'année
prochaine", a-t-il déclaré lors d'un discours devant la Brookings
Institution de Washington, en marge des réunions d'automne du FMI et de la
Banque mondiale.
La transmission monétaire et l'accès des acteurs économiques au crédit bancaire
sont une pierre angulaire de la politique de la BCE qui a multiplié les interventions
pour faciliter la circulation de l'argent à destination des acteurs
économiques, leur permettant d'investir et de faire repartir une économie à la
peine en zone euro.
"A mesure que le secteur bancaire est progressivement en train de
s'assainir et que le processus de désendettement arrive à son terme, les
banques auront de nouveau des bilans leur permettant de prêter, et notre
politique monétaire deviendra encore plus efficace", a-t-il expliqué.
Les banques européennes, frappées de plein fouet par la crise de la dette
souveraine en 2010 et contraintes à des assainissements de leurs bilans,
"n'ont pas été en mesure de transmettre nos taux d'intérêt très bas aux
clients", a résumé M. Draghi.
-NEW YORK-L'indice
vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones, chutait de plus de 2% jeudi en
cours de séance dans un marché gagné par l'anxiété face aux inquiétudes sur la
croissance mondiale. En baisse dès le début de la séance, les indices ont
creusé leurs pertes au fur et à mesure de la journée alors que la nervosité
s'emparait du marché.Signe de cette fébrilité, l'indice VIX, ou «indice de la
peur», gagnait 12,44% à 16,99. «La volatilité est certainement un thème clé
aujourd'hui», a commenté Art Hogan.
«Le mois d'octobre est traditionnellement un
mauvais mois pour le marché actions. Mais au cours des deux dernières semaines,
on a quand même enregistré la moitié des pires séances de l'année», a-t-il
relevé. «La saison des résultats débute et les investisseurs s'interrogent sur
l'impact du ralentissement de l'économie mondiale sur les résultats des
entreprises», a estimé le spécialiste. Les deux premières grosses entreprises
américaines à diffuser leurs chiffres, Alcoa et PepsiCo, ont certes fait part
de résultats supérieurs aux attentes, PepsiCo relevant même ses prévisions pour
le dernier trimestre, a souligné Gregori Volokhine de Meeschaert Financial
Services. Mais «quand les investisseurs ont peur, ils vendent de façon
indiscriminée», a-t-il noté. Le marché obligataire évoluait près de
l'équilibre. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait à 2,327% contre
2,330% mercredi soir et celui des bons à 30 ans progressait à 3,063% contre
3,062% la veille.
-PARIS-Les Bourses européennes ont fini en baisse jeudi, à l'exception
de Francfort, à la suite des mauvais chiffres du commerce extérieur allemand et
des inquiétudes d'une propagation du virus Ebola tandis que la directrice du
FMI Christine Lagarde évoquait de "sérieux risques" d'une nouvelle
récession dans la zone euro. "Les chiffres du commerce extérieur allemand
ont confirmé les craintes grandissantes sur le fait que l'Allemagne, plutôt que
d'entraîner les autres membres (de la zone euro) vers la reprise, est tirée
vers la récession", a expliqué Alastair McCaig, analyste chez IG.
"Les inquiétudes autour des cas espagnols d'Ebola et la possibilité de
découvrir de nouveaux cas de ce côté-ci de la Méditerranée ont encore fait
souffrir les compagnies aériennes et les agences de voyage" à la Bourse,
a-t-il ajouté. L'Eurostoxx a perdu 0,36 %.
La Bourse de Paris a terminé en baisse (-0,64%) à l'issue d'une séance sans
rendez-vous majeur et dominée par la morosité.
Le CAC 40 a perdu 26,67 points à 4.141,45 points, dans un volume d'échanges
soutenu d'un peu plus de 4 milliards d'euros. La veille, il avait reculé de
0,97%.
La baisse est due aux mauvais chiffres allemands, les exportations ayant
affiché en août leur plus fort recul mensuel (5,8%) depuis janvier 2009, tandis
que quatre grands instituts de conjoncture ont révisé en nette baisse leurs
prévisions communes de croissance pour la première économie européenne en 2014
et 2015. De "sérieux risques" d'une nouvelle récession guettent la
zone euro si rien n'est fait pour remédier à la croissance atone dans la
région, a mis en garde jeudi la directrice générale du FMI Christine Lagarde.
-WASHINGTON-Si
la menace Ebola semble encore lointaine, l'économie mondiale fait en revanche
face à un danger plus imminent en provenance de la zone euro, redevenue un
abcès de crispation et d'inquiétude sur le globe. Nous ne suggérons pas que la
zone se dirige vers une récession mais nous disons qu'il existe de sérieux
risques que cela n'arrive si rien n'est fait, a déclaré jeudi Christine
Lagarde, la patronne du FMI, lors d'une conférence de presse.
Un
tel scénario peut être évité si les bonnes mesures sont prises pour remédier à
l'activité atone et à la faible inflation dans la région, a estimé Mme Lagarde,
à savoir un mélange de réformes structurelles et une utilisation de la marge de
manœuvre budgétaire pour soutenir la demande quand c'est possible.
La région est toutefois affaiblie économiquement par le conflit en Ukraine et
les sanctions occidentales prises contre la Russie, a-t-elle admis.
Plus généralement, sur l'échelle du globe, un nouvel élan doit être trouvé pour
éviter une stagnation économique dans les pays développés, a-t-elle ajouté.
Cette préoccupation fait écho à l'objectif que se sont fixé les grandes
puissances industrialisées et émergentes du G20. Elles se sont engagées à doper
de 1,8% leur produit intérieur brut d'ici d'ici à 2018 mais peinent encore à
s'entendre sur les moyens d'y parvenir.
Le FMI et la Banque mondiale semblent avoir trouvé la martingale et appellent
désormais en chœur à augmenter les dépenses publiques sur les infrastructures
(transports, électricité...). La BM doit officiellement lancer jeudi un fonds
mondial spécifique dédié à ces investissements pour les pays émergents et les
pays en développement.
-LONDRES-Plombé
par une offre abondante et une demande faible, l'or noir est passé sous la
barre des 90 dollars jeudi à Londres, un mois seulement après avoir franchi
celle des 100 dollars, ce qui l'éloigne davantage du niveau jugé idéal par les
membres de l'Opep. Vers 16H20 GMT, le Brent est tombé jusqu'à 89,90 dollars le
baril sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, son plus bas niveau en
séance depuis le 25 juin 2012.
Depuis
son dernier pic mi-juin (à 115,71 dollars), la référence européenne du brut a
ainsi perdu plus de 22%, plombée par une série de facteurs baissiers (offre
abondante, demande tiède et dollar fort). Alors que l'horizon économique de la
zone euro s'assombrit de jour en jour et que le ralentissement de la croissance
en Chine s'affirme, les investisseurs s'inquiètent pour la vigueur de la
demande énergétique chez ces deux gros consommateurs de pétrole. Les dernières
prévisions économiques du Fonds monétaire international (FMI) publiées mardi
sont venues renforcer ces craintes, le Fonds ayant notamment revu en nette
baisse les perspectives de croissance de la zone euro et du Japon. Du coup, la
croissance de la demande mondiale pour cette année et la suivante ne cesse
d'être revue en baisse par les grands organismes mondiaux spécialisés dans
l'énergie.
-ABIDJAN-La
Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM basée à Abidjan) a clôturé sa
séance du jeudi 9 octobre 2014 en baisse par rapport à la séance précédente.
L’indice BRVM 10 est passé de 270,98 à 270,61 points, soit un repli de 0,14%.
L’indice BRVM Composite, pour sa part, a cédé 0,28% à 254,56 points contre
255,28 précédemment. La valeur des transactions s’est établie à 692,40 millions
de FCFA contre 394,35 millions de FCFA, mercredi. Les capitalisations
boursières des marchés-actions et droits - se chiffrent respectivement à 6
186,93
milliards
de FCFA et 3,81 milliards de FCFA. Celle du marché obligataire s’élève à 1
202,83 milliards de FCFA.
Le
titre le plus actif en volume est Ecobank Transnational Incorporated TG avec
214 896 actions échangées. Le titre le plus actif en valeur est SONATEL SN avec
336,86 millions de FCFA de transactions.
-DAKAR-La baisse
de l’activité du secteur primaire (hors agriculture et sylviculture) au
Sénégal, entamée en juillet 2014 s’est poursuivie durant le mois d’août 2014
avec un repli de 6,8%, en prévision mensuelle, le bulletin de la Direction de
la prévision et des études économiques (DPEE) consulté jeudi. ''Cette situation
découle principalement d'une chute des débarquements de la pêche (moins 22,9%)
et, dans une moindre mesure, de la production contrôlée de viande (moins
2,3%)'', explique la DPEE.
Quant à la baisse notée dans le sous-secteur de la pêche, elle résulte
notamment du repli des captures dans les régions de Saint-Louis (Nord) avec
moins 60,3% et Thiès (70 km de Dakar avec moins 21,7%, en liaison avec la
saison hivernale. En glissement annuel, la DPEE relève que l'activité du
secteur primaire s'est contractée de 10%, durant la période sous revue du fait
des contreperformances de l'élevage (moins 11,2%).
-BERLIN- Les principaux instituts de conjoncture allemands ont
dépeint à leur tour jeudi un tableau assombri de la première économie
allemande, corroboré par une chute des exportations, et ajouté leur voix au
concert des appels à Berlin à investir davantage. Ifo, DIW, RWI et IWH, dans leur traditionnelle publication d'automne,
tablent dorénavant sur une croissance de 1,3% cette année et 1,2% l'an
prochain, contre respectivement 1,9% et 2% dans leurs pronostics d'avril,
ont-ils expliqué. Mardi, le Fonds monétaire international (FMI) avait abaissé
son pronostic de croissance à respectivement 1,4% et 1,5%.
Le climat "s'est nettement refroidi"
pour l'économie allemande, constatent les experts, dont les prévisions
inspirent fortement celles du gouvernement allemand attendues mardi, qui
devraient elles aussi être révisées en baisse.
L'Allemagne reste certes partie pour voir la
hausse de son produit intérieur brut (PIB) accélérer après deux années
poussives (+0,4% en 2012 et +0,1% en 2013) et conserve un taux de chômage
(6,7%) à faire défaillir de jalousie ses voisins européens. Mais, depuis la rentrée, les signaux négatifs
s'amoncellent autour de la première économie européenne, douchant les espoirs
de la voir stimuler à elle seule une zone euro engluée dans la crise.
Le rapport pessimiste des instituts de
conjoncture s'ajoute à une salve d'indicateurs alarmants pour le mois d'août -
plongeon de 5,7% des commandes à l'industrie lundi, recul de 4% de la
production industrielle mardi et chute de 5,8% des exportations dévoilée jeudi.
"Fini le miracle estival" de la Coupe
du monde de football, place "au film d'horreur de l'été en
Allemagne", métaphorise Carsten Brzeski, d'ING, décrivant une économie
"au point mort" en août, dont le coup de frein rappelle celui de
2009, "au plus fort de la crise financière".
-PARIS-Les marques américaines Apple et Google valent plus de
100 milliards de dollars chacune et conservent leur première et deuxième
position dans le classement annuel des cent marques mondiales les plus
performantes, publié jeudi par Interbrand. Evalué à 118,9 milliards de dollars, Apple a vu sa valeur en tant que
marque augmenter de 21%. Google est évalué à 107,43 milliards de dollars,
améliorant sa valeur de marque de 15%.
C'est la première fois depuis la création de ce
classement en 1974 que deux marques atteignent une valeur dépassant 100
milliards de dollars, souligne Interbrand dans un communiqué. "Le fait qu'Apple et Google dépassent 100
milliards de dollars est une réelle preuve du pouvoir des marques", relève
Bertrand Chovet, directeur associé d'Interbrand Paris.
Le classement 2014 marque par ailleurs l'arrivée
d'une marque chinoise, celle du géant des télécommunications Huawei (94ème).
"Huawei, troisième fabricant de smartphones au monde, est en passe de
devenir l'une des marques leaders sur les solutions à destination des
technologies de l'information et de la communication au niveau mondial",
souligne le communiqué.
Pour établir son classement, Interbrand prend en
compte trois critères: la performance financière des produits et services
vendus sous la marque étudiée, le rôle de la marque et notamment son influence
sur le choix du consommateur, et enfin la force de la marque, c'est-à-dire sa
capacité à créer un avantage de marché et à sécuriser les revenus futurs de
l'entreprise. Les meilleurs progressions
de marques pour 2014 sont Facebook (29ème, +86%), Audi (45ème, +27%) et Amazon
(15ème, + 25%).
-PARIS- Les prix alimentaires continuent leur repli pour le
sixième mois consécutif, soit "la plus longue période de baisse depuis la
fin des années 90", selon la FAO qui publie jeudi son indice mensuel.
Le sucre et les produits laitiers ont accusé la
plus forte baisse, suivi des céréales et des huiles, précise jeudi
l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture (FAO) et l'alimentation
dans un communiqué.
L'indice du mois de septembre s'établit à 191,5
points contre 196,6 points au mois d'août, soit une baisse de 12,2 points (6%
par rapport à la même période 2013. Ainsi
pour les produits laitiers, l'indice perd près de 25% par rapport à la même
période 2013, celui du sucre a plongé de 6,6% par rapport à août et de 7,4%
comparé à l'année dernière.
Les céréales sont en baisse de 2,5% en un mois
et de 8,8% par rapport à septembre 2013. En
revanche, les prix de la viande restent élevés, supérieurs de 11,6% à ceux de
septembre 2013 mais "pourraient se stabiliser" - ils ont d'ailleurs
très peu évolué sur le mois écoulé. L'indice
FAO des prix des produits alimentaires est un indice pondéré en fonction du
commerce: il mesure la variation mensuelle des cours internationaux pour un
panier de cinq principales denrées alimentaires.
La FAO insiste sur "les prix élevés de la
viande et le volume considérable" du commerce de protéines animales -
viande, produits laitiers et poisson.
0 Commentaires
Participer à la Discussion