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Transferts Monétaires De Fonds Des Migrants : Faibles Taux Pour L’investissement

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Transferts Monétaires De Fonds Des Migrants : Faibles Taux Pour L’investissement

Des migrants envoient d’importants flux d’argent. Mais, seule une petite partie est orientée vers l’investissement. Ce que révèle une étude du projet FMM/GLO/115/MUL ‘’ Favoriser les investissements productifs afin de créer des emplois agricoles et non agricoles décents pour les jeunes ruraux dans les zones du Sénégal enclines à la migration’’ ayant fait l’objet d’une restitution hier, jeudi 26 avril, à Dakar.
 
Les envois de fonds des migrants sont plus importants que l’Aide publique au développement. Pour autant, ils concourent faiblement à la création de projets structurants à forte valeur ajoutée pour, dans le long terme, rendre autonome les bénéficiaires et in fine participer au développement du pays. Cet état de fait est le fruit d’une étude de l’Organisation des nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) qui hier, jeudi 26 avril, à Dakar dans le cadre d’un atelier national de partage des résultats du projet et de concertation des acteurs du secteur de la migration, a livré les résultats de l’enquête quantitative montrant que les transferts monétaires de Fonds à des fins d’investissements productifs restent faibles.

Intitulé projet FMM/GLO/115 /MUL ‘’Favoriser les investissements productifs afin de créer des emplois agricoles et non agricoles décents pour les jeunes ruraux dans les zones du Sénégal enclines à la migration’’ se veut, entre autres objectifs: l’amélioration de la base de données probantes afin d’exploiter le potentiel de la migration pour le développement rural; la promotion du dialogue politique pour encourager les investissements productifs dans les zones rurales et le renforcement des capacités des dispositifs techniques. 

Cheick Oumar Ba de l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) exposant sur les «Caractéristiques et Impacts des transferts de fonds et de compétences des migrants» a indiqué que «dans les deux régions, 24,3% des ménages ont reçu un transfert monétaire de fonds des migrants au cours des 12 mois avant l’enquête. Ce chiffre est de 16.78% à Kaolack et 35.2% à Matam».

A l’en croire: «Les transferts depuis l’étranger sont beaucoup plus importants par rapport à ceux venant de l’intérieur du pays. Le montant de transferts en moyenne s’élève à 133.892 FCFA dans les deux régions, 98.934 FCFA à Kaolack et 158.081 CFA à Matam».

IMPACTS DES ENVOIS DE FONDS

S’agissant des envois, l’étude montre que «seul 0,63% des ménages a déclaré avoir acheté du bétail ou des intrants agricoles avec les transferts reçus. Et seulement 7,7% des entreprises sont développées grâce aux envois des fonds des migrants. Parmi les migrants de retour, seulement 5,5% ont déclaré avoir investi au Sénégal avec leurs revenus tirés de la migration». 

Il en déduit que «ces résultats à partir de l’enquête quantitative montrent que l’utilisation des transferts à des fins d’investissements productifs reste encore très faible».

FAIBLE CONTRIBUTION A LA CREATION D’ENTREPRISE

Selon l’enquête: «Parmi mille ménages enquêtés, seulement 6,9% d’eux possèdent une entreprise non-agricole, dont 38,5% ont été créées après qu’un premier membre de la famille a migré». Ceci lui fera dire que «les fonds envoyés ont faiblement servi à la création d’entreprises ou à développer les productions agricoles».

INVESTISSEMENTS PRODUCTIFS DES MIGRANTS DE RETOUR

Sur ce volet parmi les migrants de retour, «seulement 5,5% ont déclaré avoir investi au Sénégal avec leurs revenus tirés de la migration».

Les investissements de fonds des migrants de retour par secteur sont la production agricole primaire avec 54%, pour l’industrie et commerce non agricole 18%; l’immobilier 17 % et pour celui de la transformation et transport de produits agricoles pour 10%.

Dans le même registre, d’après des données qualitatives, «quelques migrants de retour ont déclaré avoir réussi à acquérir des ressources financières et des compétences nécessaires pour monter des affaires dans l’agriculture».

Toutefois, «d’autres migrants de retour ont investi dans l’agriculture mais par manque d’expériences dans le domaine et faute de pouvoir mobiliser les documents administratifs nécessaires, leur placement n’a pas connu de succès».

Ceci fera dire à M. Ba que l’impact des envois de fonds «sur le développement des activités économiques dans les zones rurales au Sénégal reste très limité».

En vue de mettre à profit cet apport socioéconomique, l’étude préconise: Plus d’efforts sont requis afin de canaliser et exploiter efficacement le potentiel de la migration en faveur du développement des territoires grâce à la promotion des investissements productifs et de l’entreprenariat en milieu rural, outre, les transferts immatériels (savoir-faire, expériences, etc.) des migrants de retour sont peu pris en compte alors qu’ils peuvent jouer un rôle important dans les initiatives d’investissement innovantes et la capitalisation de bonnes pratiques entre migrants de retour, populations locales, acteurs politiques et établissements financiers est à encourager.



1 Commentaires

  1. Auteur

    Xalaxina

    En Avril, 2018 (22:43 PM)
    "Migrant et développement"

    C'est le rêve d’intellectuels comme moi qui voyons toute la mane financière provenant des émigrés. Nous avions investis le secteur en 1992 avec une équipe de recherche CNRS/ECOLE NORMALE SAINT CLOUD FONTENAY AUX ROSES. Deux vérités à l'époque s'imposaient à nous :

    - l'objectif de l'émigré n'est pas d'investir mais de nourrir sa famille

    - l'émigration a surtout contribué à destructurer les systèmes de production agricole: c'est plus facile d'attendre que le frere vous envoie de l'argent plutôt que d'aller cultiver ou de s'occuper des animaux.

    Les rares projets de retour ont tous échoué, on reproche à l'émigré d'être revenu pour "cela ". Cela c'est un projet dans le domaine de l'élevage, dans la culture du riz etc...Les paysans laissés sur place faisaient les mêmes pratiques.

    Est ce que ce n'est pas une gageure de faire la somme des mandats pour vouloir faire du développement avec ? On oublie que c'est de petits montants qui sont envoyés mensuellement, l'étude parle de 130.000 fcfa . C'est le nombre d'émigrés qui est important.

    Biensur les associations villageoises ont remplacé l'état dans le secteur de la santé, de l'éducation, de l'eau mais c'est plus pour des besoins basiques.

    Continuons de rêver, peut être qu'il y a un modèle quelque part.

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