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Trump relance deux projets d’oléoducs très contestés

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Trump relance deux projets d’oléoducs très contestés

Le nouveau président américain Donald Trump a redonné mardi une impulsion à deux projets d’oléoducs très controversés dont la construction avait été bloquée par l’administration Obama au nom notamment de la lutte contre le changement climatique.

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Au lendemain de l’annonce du retrait de l’accord de libre-échange Asie-Pacifique (TPP), le nouveau président continue à traduire certaines de ses promesses de campagne sur le papier. Il a signé une série de décrets ouvrant la voie à la construction du gigantesque oléoduc Keystone XL reliant le Canada aux États-Unis, et à celui de la compagnie Energy Transfer Partners dans le Dakota du Nord.

Évoquant le projet Keystone XL, il a souligné que l’aboutissement de ce projet était conditionné à une renégociation avec la société canadienne TransCanada, qui réclamait 15 milliards aux États-Unis après le gel du projet. « Nous allons renégocier certains des termes et, s’ils le veulent, nous verrons si cet oléoduc peut être construit », a-t-il déclaré lors de la signature des documents dans le Bureau ovale.

Keystone XL, l’épouvantail environnemental

Long de 1 897 kilomètres, dont près de 1400 aux États-Unis, et évalué à près de 8 milliards de dollars, cet oléoduc emprunterait une route plus courte pour rejoindre le Nebraska, au centre des États-Unis. Le pétrole pourrait ensuite être acheminé dans des réseaux déjà existants vers les raffineries américaines au sud du Texas. Après avoir obtenu en 2012 un nouveau tracé évitant des réserves naturelles, les associations écologistes ont concentré leurs critiques sur le type de pétrole acheminé : les sables bitumineux de l’Alberta nécessitent une extraction énergivore et productrice d’un grand volume de gaz à effet de serre.

Les opposants ont également rappelé que Keystone avait connu une douzaine de fuites dès sa première année d’exploitation. Le débat portait également sur les mérites du projet. Selon TransCanada, le projet, en permettant de transporter 830 000 barils de brut par jour, permettrait de réduire la dépendance énergétique américaine de 40 % envers le Venezuela et le Moyen-Orient.

Les opposants récusaient un tel impact en affirmant que la majorité du pétrole acheminé vers les raffineries aurait en réalité été exporté vers l’Europe et l’Amérique latine. Après des mois de tergiversations, le président Barack Obama leur avait donné raison et avait rejeté le projet en novembre 2015 au motif qu’il ne renforcerait pas la "sécurité énergétique" des États-Unis.

« Je veux le voir construit »

Durant sa campagne, Donald Trump avait promis de relancer ce gigantesque projet. « Je veux le voir construit », avait-il martelé. En s’y opposant fin 2015, sept ans après la première demande de permis de construire, Barack Obama avait provoqué la colère des républicains.

Jugeant que le projet n’était pas dans l’intérêt national de son pays - « Transporter du pétrole brut plus sale jusque dans notre pays ne renforce pas la sécurité énergétique des États-Unis » - le président démocrate avait aussi estimé qu’approuver un tel projet aurait affaibli le leadership des États-Unis dans la lutte contre le changement climatique.

Le Canada satisfait

Le gouvernement canadien s’est félicité de la décision du nouveau président américain : « Nous sommes en faveur de Keystone et comme chacun le sait, le côté canadien de ce projet est déjà approuvé », a souligné Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères.

Aux États-Unis, si le camp républicain a salué l’annonce avec enthousiasme, défenseurs de l’environnement et élus démocrates ont dénoncé à l’unisson une initiative malheureuse prise au mépris des enjeux climatiques. « Aujourd’hui, le président Trump a ignoré les voix de millions d’Américains et donné la priorité aux profits à court terme de l’industrie des énergies fossiles par rapport à l’avenir de notre planète », a déploré le sénateur Bernie Sanders, ancien rival d’Hillary Clinton lors de la primaire.

Dakota Pipeline, le courroux sioux

Dans un dossier complètement distinct, Donald Trump a aussi ouvert la voie à la relance d’un projet d’oléoduc dans le Dakota du Nord dont le tracé avait été rejeté en décembre après une intense mobilisation des Amérindiens et des écologistes.

La tribu sioux de Standing Rock reproche à l’entreprise qui en a la charge de vouloir faire passer l’oléoduc, baptisé Dakota Access Pipeline, sur des sites sacrés où sont enterrés leurs ancêtres, menaçant par la même occasion leurs sources d’eau potable.

Étendu sur quatre États du nord américain et près de 1 900 kilomètres, ce pipeline vise à transporter l’or noir du Dakota du Nord, un des principaux pôles de production de gaz et de pétrole de schiste aux États-Unis, vers un centre de distribution dans l’Illinois. Selon ses promoteurs, il permettrait de réduire les coûts de transport du pétrole et offrirait ainsi aux producteurs américains une opportunité de concurrencer davantage leurs rivaux canadiens.

Mais le projet à 3,8 milliards de dollars a soulevé un vaste mouvement de protestation porté par la tribu sioux de Standing Rock qui assure que l’oléoduc traverse des terres sacrées et risquerait de polluer un lac qui est sa principale source d’approvisionnement en eau.

De son côté, l’exploitant du projet, Energy Transfer Partners, a tenté de déminer les attaques en assurant que le tracé avait été décidé après consultations avec des dizaines de tribus et des experts archéologiques.Des opposants se sont rassemblés pendant plusieurs mois dans le Dakota du Nord pour bloquer les travaux, provoquant une répression musclée des forces de l’ordre. Les autorités américaines avaient mis fin au conflit en décembre en recommandant d’étudier un tracé alternatif.

Assouplissements des réglementations automobiles

Par ailleurs, Donald Trump a commencé sa journée en recevant les dirigeants des grands groupes automobiles américains, à qui il a promis d’assouplir les réglementations pour éviter les délocalisations d’usines.

Martelant sa conviction que la réglementation, en matière de sécurité comme d’environnement, était devenue beaucoup trop lourde aux États-Unis, le président républicain a promis aux dirigeants - dont Mary Barra (GM) et Mark Fields (Ford) - de rendre les processus d’autorisation plus rapides.

Dans son discours d’investiture vendredi, Donald Trump a promis d’articuler sa politique autour d’un seul axe : « l’Amérique d’abord », énonçant « deux règles simples » : acheter américain et embaucher américain.Enfin, selon une tradition qui remonte au début des années 1980, le président de la Chambre des représentants a invité mardi Donald Trump à s’exprimer devant le Congrès le 28 février.

Pour la première fois depuis 2006, le parti républicain contrôle à la fois les deux chambres du Congrès et la Maison Blanche, ouvrant la voie à de nombreuses réformes conservatrices.



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