Sa réussite dans son domaine d’activité est remarquable et notoirement reconnue, aussi bien sur la place financière de Dubaï que dans le monde. Pourtant, le banquier d’affaires, Kéba Keinde, est tenu éloigné de son pays natal à la suite d’une inculpation judiciaire du fait de l’affaire de pots de vin pour l’acquisition de la licence de téléphonie par la compagnie de téléphonie Sudatel. Clamant son innocence, il exprime ici son souhait de servir son pays en l’aidant à trouver des financements structurants.
Que faites-vous à Dubaï ?
Je suis installé à
Dubaï depuis 2005 et je dirige une banque d’affaires et une banque
d’investissements, qui ont pour principale vocation de mobiliser des
financements, des investissements privés et publics vers l’Afrique,
notamment en provenance du Moyen-Orient et de l’Asie.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous installer dans ce pays ?
Avant
de m’installer à Dubaï, j’étais managing directeur en charge de
l’activité des banques d’affaires pour la banque française Bnp Paribas.
J’étais en charge de toute l’Afrique, du Moyen-Orient et de la Turquie.
J’ai vite vu qu’il y avait des opportunités avec de nombreux
investisseurs du Moyen-Orient et de l’Asie qui s’intéressaient à
l’Afrique. De là, j’ai voulu établir une banque d’affaires et une banque
d’investissements qui auraient pour vocation principale de mobiliser
les financements et des investisseurs pour les amener vers l’Afrique.
Dubaï était un hub naturel pour cette région-là, qui donne accès aux
investissements financiers de la région du Golfe et aux investisseurs
stratégiques de la région asiatique. Dubaï permettait aussi de couvrir
toute l’Afrique de façon relativement avantageuse, et d’offrir aux
employés de mon institution des structures d’accueil de base pour qu’on
puisse attirer les banquiers les plus performants dans le monde pour
travailler sur ce projet.
Pourquoi ne pas vous installer en Afrique ?
Effectivement,
lorsque j’ai créé la Millenium Finance Corporation, j’ai fait un peu
le tour de tous les pays d’Afrique qui avaient le potentiel de pouvoir
nous accueillir. A l’issue de notre analyse, on s’est rendu compte,
malheureusement, que c’était plus simple de s’établir au niveau de Dubaï
parce qu’il y avait très peu de pays qui permettaient d’avoir ces
infrastructures d’accueil pour les banquiers internationaux. Il y avait
très peu de pays qui avaient un marché de capitaux nouveaux et
prometteurs qui pouvait se développer, très peu de pays pouvaient
offrir un accès aux investisseurs financiers stratégiques du Moyen
Orient et de l’Asie à partir de l’Afrique. Finalement, même entre pays
d’Afrique, il nous est apparu que si nous étions installés dans un pays
d’Afrique spécifiquement, peut-être que nous serions moins bien reçus
par les autres pays.
N’est-ce pas une folie de quitter
une position confortable à Bnp Paribas pour s’aventurer à créer une
banque d’affaires à Dubaï ?
C’est vrai qu’au départ,
beaucoup de gens au sein de Bnp Paribas, y compris mon patron direct,
pensaient que c’était une folie. Mon patron notamment, ne pouvait
s’imaginer qu’étant d’une part le plus jeune Managing directeur de la
banque d’affaires, et aussi le seul Africain à l’époque à une position
pareille, que j’allais claquer tout ça. Mais en fait, je n’étais pas
satisfait ! En fait fondamentalement, les banques d’affaires
internationales regardent les pays émergents avec pour principal
intérêt, leur propre intérêt. Je veux dire qu’une grande banque comme
Bnp Paribas, va regarder le Moyen Orient ou l’Afrique comme étant une
zone pour leurs clients mais pas comme une zone qui elle-même peut avoir
des investisseurs, ou des transactions propres. C’est dire par exemple
que faire venir des investisseurs asiatiques en Afrique, des
investisseurs moyen-orientaux en Afrique, n’est pas une priorité pour
une banque internationale européenne ou américaine. Ma priorité à moi
était de me concentrer sur l’Afrique, de faire en sorte que les
investisseurs moyen-orientaux et asiatiques aient accès à l’Afrique. Par
ailleurs, ce n’était pas un coup de folie parce qu’on s’est rendu
compte, après étude, que le centre global de l’économie mondiale partait
de l’Ouest vers l’Est. Et que les pays asiatiques, principalement
l’Inde et la Chine, devenaient de plus en plus importants non seulement
en Afrique, mais au niveau global. Les pays du Moyen-Orient profitaient
d’une manne financière substantielle qu’ils pouvaient réinvestir pour
supporter l’Afrique. Ces mêmes régions commençaient à générer des
champions, des sociétés qui faisaient maintenant la concurrence aux
sociétés européennes et américaines. Mon choix ne procédait absolument
pas d’une aventure. L’histoire a prouvé que nous avions raison et que
nous avions bien lu les changements profonds de l’économie globale.
Aujourd’hui, on considère le nouveau monde comme étant les pays
émergents puisqu’ils représentent plus de 50% de l’économie globale et
que dans 20 ans, ils représenteront plus de 60%.
On peut s’imaginer que vos débuts à Dubaï étaient très difficiles ?
Ah
oui ! Les débuts à Dubaï effectivement étaient très difficiles. Lorsque
nous sommes arrivés à Dubaï, je me souviens que nous n’avions pas de
bureau, j’étais avec deux anciens collègues de Bnp Paribas. Nous
travaillions dans le hall de l’hôtel Dusit Thani qui est un hôtel à
Dubaï où dans le café il y avait le wifi. (Rires) On prenait le café le
matin et toute la journée on travaillait sur le wifi. Nous n’avions
aucune infrastructure, on faisait nos appels en conférence avec des
clients et les grandes banques internationales depuis une voiture.
Figurez-vous que nous mettions le haut-parleur de la voiture en marche
en donnant l’impression à nos interlocuteurs de les appeler à partir de
notre salle de conférence ! Et petit à petit, à force de travailler,
nous avons réussi à avoir quelques revenus et des bureaux, qui n’étaient
pas vraiment luxueux mais qui nous ont permis d’avoir un endroit avec
une adresse d’où on pouvait travailler. Et en travaillant dur, en
obtenant des succès et en prouvant à nos clients que nous pouvons
travailler aussi bien que toute banque internationale, nous avons connu
une croissance assez fulgurante.
Vous ne me direz pas que vous aviez débarqué à Dubaï sans un dollar en poche ?
Non !
Mais vous savez, lorsque vous arrivez dans un marché où vos concurrents
sont des banques d’affaires internationales qui existent depuis,
quelque fois plus de 50 ans, voire 100 ans, qui ont des moyens
financiers énormes, c’est difficile de se faire une place. Nous avons eu
à travailler énormément pour d’abord obtenir des clients, ensuite
montrer à ces clients qu’on pouvait délivrer une qualité de travail
aussi bonne que celle des banques internationales et soutenir la
concurrence et gagner le respect de nos concurrents
Qui étaient vos partenaires au début de l’affaire ?
J’ai
créé Millenium Finance Corporation (Mfc) avec un certain nombre de
gens que je connaissais dans la banque d’affaires, certains de mes
collègues de Bnp Paribas avec lesquels j’avais travaillé sur des
transactions dans les pays émergents et qui comprenaient bien que ces
derniers offraient des perspectives extraordinaires. Et je les avais
convaincus de venir avec moi, tout comme d’autres collègues que je
connaissais depuis l’époque de Lehmann Brothers, lorsque j’étais à New
York sur Wall street. Donc, cette équipe a créé Millenium Finance
Corporation et nous avons attiré dans notre capital, d’abord le
gouvernement de Dubaï à travers une banque (Dib), et ensuite le
gouvernement du Koweït à travers une institution d’investissements.
Aujourd’hui quel est votre portefeuille d’affaires ?
Nous
ne sommes pas une banque commerciale. On ne mesure pas le portefeuille
d’affaires d’une banque d’investissements en termes de bilan. Mais nous
avons quand même réalisé énormément de transactions pour un volume
supérieur à 50 milliards de dollars. Nous avons aussi mis en place des
fonds d’investissements directs pour réinvestir dans les pays émergents.
Non seulement dans la partie pétrole, électricité mais aussi dans la
partie télécommunications. Et nous sommes en train de lever d’autres
fonds maintenant, pour investir dans des secteurs assez différents des
télécoms et de l’énergie.
Quel a été votre parcours professionnel ?
Je
suis d’abord allé aux Etats-Unis pour un Mba, parce qu’avant tout
j’étais un ingénieur. J’ai fait les classes préparatoires au lycée Louis
Le Grand et puis je suis rentré à l’Ecole nationale de
télécommunications de Paris. Ensuite, j’ai travaillé comme ingénieur à
Ibm en France, à la direction de l’ingénierie de l’intégration
informatique. Je me souviens que mon projet phare était de refaire tout
le système d’information de l’institut Pasteur.
Kéba Keinde s’est fait découvrir avec un tube qui a fait fureur à Dakar
(Rire
aux éclats) Effectivement ! Je garde de très beaux souvenirs de cet
épisode de ma vie. C’était quand j’étais plus jeune. En fait, nous
étions un groupe de musique composé d’ingénieurs, lorsque nous étions à
Telecoms Paris. Nous étions un petit groupe et nous jouions au foyer.
C’était pour garder un souvenir de ce que nous faisions que nous avions
décidé d’enregistrer cela lors de notre dernière année passée à Telecoms
Paris. L’année suivante, j’étais chez un ami au Sénégal. Je lui ai
demandé d’écouter ce que nous faisions en tant qu’amateurs. Par chance,
il y avait là-bas quelqu’un qui s’appelle Simon Mélège (Ndlr : A
l’époque, animateur musical à la Radio Télévision du Sénégal). Cela lui a
plu. Il nous a proposé de passer la cassette dans une de ses émissions
dédiées à la promotion de jeunes talents. Le public avait aimé. De
retour en France, j’en avais parlé à mes amis et nous avions décidé de
faire un album mieux élaboré pour en vendre un millier d’exemplaires,
pour payer des vacances de groupe au Sénégal et jouer dans les lycées et
universités sénégalais. Mais un concours de circonstances nous a fait
rencontrer des gens qui nous ont permis de produire un clip. Des
circonstances vraiment accidentelles. Nous avons rencontré Jacqueline
Fatima Bocoum qui a fait un reportage sur notre histoire. Et donc notre
clip a accroché. On avait créé un réseau parallèle de distribution pour
éviter la piraterie. Nous étions quatre ingénieurs de différentes
nationalités. C’était une belle histoire. Mon ami Gallo Thiello (Ndlr :
Célèbre danseur au Sénégal) nous a beaucoup aidés. Je le connais depuis
30 ans. Il avait fait une grosse performance dans le clip. Ce qui a
rendu cette chanson très populaire auprès des enfants. Notre album a
fait un succès qui a dépassé toutes les espérances. Nous espérions
vendre 1000 cassettes et en trois mois, nous en avions vendu plus de 40
000.
Quels étaient les thèmes des chansons ?
C’était des problèmes de société comme la polygamie et des questions comme la corruption.
Vous vous souvenez de quelques paroles ?
(Il revient sur quelques mesures de la chanson)
C’étaient des paroles prémonitoires, vu le contexte sénégalais, caractérisé par la politique de la traque des biens mal acquis…
(Rires)
Absolument ! C’était en 1992. A l’époque, on avait une position assez
forte dans la limite de ce qui était permis de dire. De façon factuelle,
la position du Sénégal en termes de corruption, vu le classement de
Transparency international, s’est dégradée de 2000 à 2012. Tous les
indices ont plongé et le Sénégal s’est retrouvé parmi les pays les moins
bien notés dans le domaine de la transparence et de la bonne
gouvernance.
N’avez-vous pas le sentiment que la gouvernance de Wade a contribué à rendre plus négative la position du Sénégal ?
Mais
absolument ! C’est pour cela que je voulais me porter candidat contre
lui en 2012. C’était un problème. Beaucoup de choses se passaient dans
un manque de transparence. Cela donnait une mauvaise image du Sénégal.
Les Sénégalais ont contesté ces abus à leur manière et ont souhaité un
changement. C’est ainsi que le Président Macky Sall a remporté une
victoire, je veux dire un plébiscite lors de l’élection présidentielle.
Quelle perception a-t-on du Sénégal ici à Dubaï où vous êtes installé depuis quelques années ?
Même
au-delà de Dubaï, depuis l’arrivée de Macky Sall, les gens ont le
sentiment que la bonne gouvernance est une des priorités du Sénégal. Je
suis en train de travailler sur un financement de 750 millions de
dollars pour le Sénégal. La raison pour laquelle un tel financement est
possible dans des délais si courts est que notre pays inspire confiance
aux plus grandes banques.
Il se dit que la traque aux biens mal acquis fait peur aux investisseurs ?
Je
ne partage pas du tout cet avis. Un investisseur veut arriver dans un
pays où il y a de la transparence, une démocratie stable, où il est
protégé. Le Sénégal répond à tous ces critères. Donc, dire que la traque
aux biens mal acquis a un impact négatif sur les investisseurs est
absolument faux. Je vous ai dit que je suis en train de mobiliser un
financement important pour le Sénégal. Cela est possible parce que notre
pays inspire aujourd’hui confiance.
Justement, parlons-en… Comment expliquez-vous cette affaire de pots de vin dans l’affaire Sudatel ?
Ça,
c’est un mystère. Pour être clair, je n’ai absolument rien à voir avec
Sudatel. Dans cette opération de la vente d’une licence de téléphonie en
2007, j’ai agi dans le cadre de ma banque Mfc, comme conseiller de la
société Zain Télécom avec laquelle j’avais travaillé dans d’autres
affaires. J’étais donc le conseiller d’un concurrent de Sudatel. (Ndlr :
Il nous remet le contrat qui liait Mfc à Zain Telecom). Monsieur Nazar
Ibraheim a lui, conseillé Sudatel au travers d’une société qui s’appelle
Pcg. Notre client Zain a perdu. Donc, nous n’avons rien à voir avec
Sudatel de ce côté-là. Deuxièmement, lorsque Sudatel a remporté la
licence de téléphonie mobile, elle a refusé de payer M. Nazar Ibraheim.
Et, ce dernier a porté plainte contre Sudatel au niveau des tribunaux de
Dubaï et a gagné le procès. Les tribunaux de Dubaï ont ordonné à
Sudatel de lui payer deux millions de dollars, qui étaient en fait sa
rémunération pour le travail qu’il avait fait en tant que conseiller de
Sudatel. Tout ce que je vous dis-là est documenté et est disponible ici
au niveau des tribunaux de Dubaï. Donc, nous n’avons absolument rien à
voir dans cette affaire. Nous n’avons ni conseillé le gouvernement du
Sénégal encore moins Sudatel. Nous ne sommes absolument pas impliqué ni
de près, ni de loin ou d’une quelconque façon imaginable avec des
soi-disant commissions occultes payées dans cette opération. Il est vrai
que Nazar Ibraheim est un ami et avait même été conseiller du
directoire de Mfc ; mais dans cette opération il a conseillé Sudatel au
travers d’une off-shore qui s’appelle Pcg qui n’a absolument rien, je
dis bien rien, à voir avec Millenium finance Corporation ! En fait, si
la presse a été informée de cette histoire, c’est parce que Nazar
Ibraheim qui n’arrivait pas à rentrer dans ses fonds, du fait du refus
de Sudatel de lui payer, a décidé de «porter presse». Il a saisi la
presse sénégalaise et la presse soudanaise pour dénoncer l’attitude de
Sudatel. Ainsi avait-il contacté M. Latif Coulibaly, comme quoi il
n’avait pas été payé et qu’il craignait que ce qui lui était dû soit
utilisé ailleurs, d’après le discours que lui tenaient les responsables
de Sudatel.
Vous voulez vraiment dire que Kéba Keinde n’a pas travaillé avec Sudatel dans cette transaction ?
Kéba
Keinde n’a absolument pas travaillé avec Sudatel dans cette
transaction. Kéba Keinde n’a pas conseillé Sudatel, Kéba Keinde n’a rien
à voir avec des commissions occultes qui auraient été payées dans cette
transaction. Pour tout vous dire, en 2010, quand mon frère m’a appelé,
paniqué, en me disant qu’il y avait un journal qui m’avait mis en
première page, indiquant que j’étais au centre de cette affaire...
(Ndlr : Il ne termine pas la phrase et se montre ému. Après une gorgée
d’eau il reprend) C’était M. Latif Coulibaly qui avait publié un
article dans lequel il disait que j’étais le directeur d’une société qui
s’appelait «Red Sea holding», qui avait reçu 20 millions de dollars de
commissions, qui disait que j’avais rencontré Karim Wade et Thierno
Ousmane Sy à New York pour parler de cette transaction, qui disait que
Pcg avait reçu des commissions de dix millions dollars et que j’étais le
patron de Pcg. Suite à la publication de cet article, j’avais appelé
moi-même M. Latif Coulibaly pour lui dire : «Tu aurais pu m’appeler
avant de publier un tel article me concernant. Mais aussi pour lui dire
que je n’avais absolument rien à voir avec «Red Sea holding.» Je n’en
avais jamais entendu parler jusqu’à ce que je le lise dans son journal.
Je n’ai jamais rencontré Karim Wade ni Thierno Ousmane Sy à New York ou
ailleurs pour parler de cette transaction. A l’issue de notre
discussion, M. Coulibaly avait dit qu’il allait faire un démenti dans
son journal. Donc, cette société «Red Sea holding», pour vous dire, je
ne la connaissais pas et je n’en savais rien. Pour en avoir le cœur net,
j’ai, moi-même, recruté un cabinet d’avocats international, l’un des
plus grands au monde qui s’appelle Herbert Smith. J’ai, moi-même,
recruté une société d’investigation internationale qui s’appelle «Risk
Advisory» pour essayer de trouver, cette société «Red Sea holding», et
savoir qui est derrière. Ces cabinets ont, effectivement, établi que
«Red Sea holding» était une société qui avait été créée à Jebel Aly Free
Zone (Jafza), une zone franche ici à Dubaï. Ils ont aussi découvert que
«Red Sea Holding» avait eu un compte à la Abu Dhabi Islamic bank, que
sur ce compte avaient transité, je crois, vingt millions de dollars
payés par Sudatel. Mes enquêteurs n’avaient pas pu donner les noms des
personnes qui étaient derrière cette société, pour une raison bien
simple : c’est parce qu’il apparaît que cette société est enregistrée
sous un régime spécial, le régime de la franchise, qui ne permet pas de
connaître le propriétaire de cette société. Donc, j’ai dépensé des
centaines de milliers de dollars à payer des investigateurs et des
juristes internationaux pour qu’ils essaient de trouver qui est derrière
cette société «Red Sea holding». Je n’ai absolument rien à voir avec
«Red Sea holding». Et la première fois que j’en ai entendu parler,
c’était en lisant l’article de M. Latif Coulibaly.
Vos découvertes peuvent être une piste pour les autorités sénégalaises qui sont en train de traquer des biens mal acquis.
Absolument !
Nous avons remis aux autorités sénégalaises un dossier complet, avec
des pièces jointes. Toutes ces informations ont été remises aux
autorités sénégalaises par le biais de mes avocats. Et, je dois dire
que nous sommes à la disposition des autorités sénégalaises. Les
juristes aussi ont dit qu’ils sont prêts pour rapporter des compléments
d’informations au besoin. Pour ma part, j’ai totalement confiance en la
justice sénégalaise. Le Sénégal est une grande démocratie, un pays de
Droit. Et, nous allons donner toutes les informations dont nous
disposons aux autorités sénégalaises.
Il est apparu dans
la presse que vous avez envoyé un e-mail dans lequel vous réclamez pour
le compte de Pcg, le paiement d’une certaine somme.
Je l’ai
vu dans la presse. Cet e-mail, je ne l’ai pas envoyé. Il a été envoyé
par Nazar Ibraheim qui avait un pouvoir au nom Pcg, pour essayer de
récupérer l’argent qui lui était dû. Il a envoyé un e-mail au nom de
Andrew Davis qui est un des directeurs de cette société off-shore. C’est
Nazar qui m’a mis en copie de cet e-mail. Il l’a témoigné dans un
document écrit envoyé à la justice sénégalaise. D’ailleurs, lorsqu’il
m’avait envoyé une copie de cet e-mail, je lui avais immédiatement
répondu en lui disant : «Pourquoi est-ce que mon nom apparaît
là-dedans?». Il l’a enlevé par la suite pour envoyer un autre e-mail.
Quels sont vos liens avec Nazar Ibraheim ?
Nazar
Ibraheim était un conseiller du directoire de Mfc. Il est d’origine
soudanaise. Il a déjà travaillé avec Sudatel dans d’autres pays. Et,
c’est pour ça que lorsque Sudatel lui avait demandé de la conseiller, il
nous avait approchés, et nous avions décliné pour les raisons que je
vous ai expliquées. Je n’ai absolument rien à voir avec Sudatel.
Vous
avez tantôt dit que c’était suite à un article de Latif Coulibaly que
votre nom est apparu pour la première fois dans cette histoire. Est-ce
que vous êtes entré en contact avec Latif Coulibaly ?
Je
vous répète qu’au lendemain de la parution de cet article, j’ai appelé
Abdou Latif Coulibaly depuis mon bureau et mes deux frères sont partis
le voir. Je lui ai expliqué tout ce que je vous ai dit : je n’avais rien
à voir dans cette affaire-là. On a terminé notre conversation sur le
fait qu’il allait y avoir un démenti publié par lui-même dans la presse.
Jusqu’à ce jour, je n’ai pas vu de démenti. Je l’ai appelé de mon
bureau et vous savez que tous les appels passés à partir du bureau d’une
banque d’affaires sont enregistrés. Les enregistrements de notre
conversation sont disponibles. Je peux les mettre à votre disposition.
Depuis, je n’ai rencontré M. Coulibaly qu’une seule fois ; c’était par
accident chez un ami et nous n’avons pas parlé de ce sujet-là.
C’était une rencontre glaciale alors ?
Oh,
ce n’était pas une rencontre des plus chaleureuses, je dois dire
(rires). Mais je pense sincèrement, comme je l’ai dit à M. Latif
Coulibaly lorsqu’on s’est parlé au téléphone, que j’avais beaucoup de
respect pour lui et pour le travail qu’il faisait à l’époque, et je lui
ai expliqué que tout ce qu’il disait dans son article était sans
fondement. C’est regrettable parce que cet article m’a coûté énormément.
Depuis, je passe ma vie à essayer d’expliquer une transaction dont je
ne connais ni les tenants ni les aboutissants. J’essaie de travailler
dur pour faire honneur à ma famille et au Sénégal. Je trouve ça
extrêmement dommage que ce travail-là soit partiellement détruit par une
affaire dans laquelle je n’ai absolument rien à voir. Je pense qu’il a
été manipulé. Je le pense sincèrement.
Par qui ?
Je
ne sais pas ! Je ne vois vraiment pas pourquoi il aurait écrit des
choses comme cela s’il n’avait pas été manipulé et qu’on ne lui ait
donné de fausses informations. En tout cas moi, le Latif Coulibaly que
je connaissais, c’est quelqu’un qui menait un certain combat, un
journaliste d’investigation pour lequel j’avais beaucoup de respect à
l’époque. C’était un peu la référence. Mais quand j’ai vu ça,
franchement, je suis tombé des nues.
Vous pensez qu’il y aurait des gens qui vous en voudraient ?
Non. Je pense simplement qu’il a été manipulé. Je ne vois pas comment il peut sortir un article comme ça, sans être désinformé.
Est-ce que ce ne serait pas le moment de crever l’abcès et d’aller vous-même en parler directement avec la justice sénégalaise ?
Je
suis prêt à crever l’abcès. Je ne demande qu’à crever l’abcès par
n’importe quel moyen que ce soit. Mais vous comprenez qu’à l’état actuel
des choses, il faut d’abord s’assurer que les autorités ont toutes les
informations que nous leur avons fournies, et si par ailleurs, elles
avaient besoin de témoignages complémentaires, nous sommes à leur
entière disposition pour répondre à leurs questions.
Un
de vos avocats aurait suggéré au juge de donner une commission rogatoire
internationale pour vous entendre dans cette affaire.
Je pense que ce serait une bonne solution.
Il
se dit à Dakar que vous aviez bénéficié de protection de la part de
l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, parce que vous êtes l’homonyme
de son père …
(Rire) Ce sont des choses ... L’histoire qui
me lierait à l’ancien Premier ministre est simple. Je porte le nom du
père de Abdoul Mbaye. La dernière fois que j’ai rencontré Abdoul Mbaye,
c’était en 1985. Il y 28 ans. Je sortais de chez moi au moment où il y
entrait. Je venais de rater le concours de Polytechnique Paris et il
m’avait chambré en me disant qu’il s’est rendu compte qu’il n’était pas
si facile de participer aux concours d’entrée aux grandes écoles
françaises. Depuis, nous ne nous sommes pas revus. Pendant toutes ces
histoires-là, je ne l’ai pas sollicité. Il ne m’a pas appelé pour me
demander ce qui se passait. Aucun membre de ma famille n’a appelé un
membre de sa famille et vice-versa. Je n’ai absolument aucune relation
avec l’ancien Premier ministre, à part le fait que je porte le nom de
son père qui était un ami du mien.
Comment se fait-il que
vous portiez le nom de son père qui était un ami du vôtre, et qu’il
soit nommé Premier ministre et vous ne daignez pas prendre votre
téléphone pour un coup de fil de félicitations ?
Non !
Lorsqu’il a été nommé Premier ministre, j’ai essayé de l’appeler mais il
n’a pas répondu. Je lui aussi envoyé un sms auquel je n’ai jamais eu de
réponse à ce jour.
Comment expliquez-vous cela ?
Seul Dieu sait ! (Rires) Peut-être n’a-t-il pas reçu le sms.
Vous ne trouvez pas cela bizarre ?
Je
préfère ne pas faire de commentaire là-dessus. Peut-être n’a-t-il pas
vu mes appels de l’époque. J’aurais félicité n’importe quel citoyen qui
aurait eu une telle confiance de la part du chef de l’Etat.
Est-ce que ce comportement dénote une idée selon laquelle vos familles n’ont plus d’atomes crochus ?
Parler
des affaires de famille dans la presse est quelque chose de difficile
pour moi. Tout ce que je peux dire est que nos pères étaient bons amis.
La preuve est que je porte le nom de son papa. Et ça s’arrête là. Je ne
lui ai pas parlé depuis 1985. Nous n’avons aucune relation.
Kéba
Keinde a des problèmes judiciaires au Sénégal ; pourtant un de ses
anciens collaborateurs, Amadou Hott qui était directeur pour l’Afrique
de Mfc, est nommé directeur général du Fonds souverain d’investissements
stratégiques du Sénégal (Fonsis). N’est-ce pas curieux ?
(Rires)
C’est très bien pour le Sénégal et Amadou Hott, qui est un ami et un
ancien collaborateur. Je dois dire aussi que cela prouve que je n’ai
rien à voir avec ces affaires, et je pense que c’est ce qui a été
d’ailleurs bien expliqué par un communiqué de la présidence de la
République du Sénégal. Le communiqué avait bien précisé que Amadou Hott
travaillait à Millénium Finance Corporation qui conseillait en fait Zain
et pas Sudatel. Je pense que c’est une bonne chose que Amadou Hott soit
au niveau du Fonsis et qu’il conseille le gouvernement.
Qu’est-ce que vous pensez pouvoir apporter au Fonsis ?
On
peut apporter pas seulement au Fonsif mais au Sénégal de façon globale.
Nous pouvons apporter au Sénégal de l’argent et beaucoup d’argent,
parce le Sénégal est une des plus grandes démocraties pour ne pas dire
la plus grande en Afrique. Le nom Sénégal est très respecté sur les
marchés internationaux, parce que le Sénégal est un Etat de droit. Donc
ce que nous pouvons apporter, c’est des financements pour que le Sénégal
se développe, et investir l’argent mobilisé dans des projets de
développement. Aussi, pouvons-nous apporter les plus grands partenaires
stratégiques au monde dans différents domaines que ce soit dans
l’industrie, les télécommunications, les finances, les mines,
l’immobilier, etc. Nous pouvons faire des projets d’investissement,
parce que non seulement c’est bon de mobiliser des financements, mais il
faut absolument faire venir des investisseurs pour qu’ils fassent des
projets structurants. Par exemple, un projet sur lequel nous pourrions
aider le Sénégal, comme le projet de Nouvelle ville pour lequel il faut,
en plus du financement, des partenaires stratégiques qui ont l’habitude
de développer des projets de cet ordre-là. Il y a des clients qui sont
intéressés par ce genre de projet. Nous souhaiterions apporter tout
notre carnet d’adresses pour faire venir tous les investisseurs
stratégiques que nous connaissons dans tous les secteurs, pour aider le
Sénégal à mobiliser des financements pour qu’il atteigne l’émergence :
c’est ça mon objectif.
A vous entendre parler, on dirait que le Sénégal ne profite pas de tous ses atouts ?
Je
suis un peu mal placé pour en parler. Pour ma part, je n’ai pas encore
l’opportunité de me mettre au service du Sénégal et de mettre mon
institution au service du Sénégal. J’essaie, comme je vous l’ai dit,
dans le contexte actuel, de travailler à mobiliser 750 millions de
dollars. Je pense et j’espère que ce sera le premier des nombreux
projets par lesquels nous pourrions assister le Sénégal dans la
réalisation de projets structurants, des projets créateurs d’emplois et
des projets profitables qui aident le Sénégal à se développer et à
devenir un pays émergent.
Pouvez-vous nous parler de cet investissement de 750 millions de dollars ?
En
fait, il ne s’agit pas d’un investissement mais d’un financement.
Effectivement, nous avons fait des propositions à l’Etat sénégalais pour
mobiliser des financements assez importants auprès des plus grandes
banques du monde et nous espérons que le Sénégal pourra bénéficier des
supports de ces banques-là. Ce sont des discussions qui sont un peu
confidentielles donc je ne peux pas citer de nom de banque à ce stade.
Mais on peut avoir une idée des modalités de décaissement de cette enveloppe de 750 millions de dollars ?
C’est
une enveloppe de 750 millions de dollars totalement déboursable avant
la fin du mois de novembre 2013 et dont 300 vont être déboursés avant
fin octobre.
Vous pensez que ce montage est en bonne voie ?
De
mon point de vue, il est tout à fait exécutable. Nous avons l’accord
des banques. Le gouvernement devra décider s’il souhaite bénéficier du
financement de ces banques. C’est tout à fait et à 100% exécutable.
Avez-vous le sentiment que les autorités sénégalaises sont intéressées ?
Absolument.
Nous avons échangé avec les autorités sénégalaises qui sont très
réactives et très professionnelles. Nous avons eu donc des discussions
avec le ministre des Finances qui je dois dire, a vraiment fait preuve
de beaucoup de réactivité en prenant le dossier à bras-le-corps et je
suis sûr que s’il le souhaite, nous arriverons à mobiliser ce
financement.
On peut espérer que la signature de ces
accords de financement aura lieu à Dakar, où vous ne pouvez pas venir du
fait d’un mandat d’arrêt lancé contre vous….
(Rires)
Effectivement. Vous savez que cette histoire est complètement
incompréhensible et elle a un impact personnel, ma famille en souffre
énormément, autant que moi-même. Mais aussi au niveau professionnel. Je
travaille avec des gouvernements comme celui du Sénégal, et si vous
faites l’objet de poursuites, comment est-ce que vous pouvez travailler
facilement ? C’est un gros problème et j’espère que ce sera résolu très
rapidement parce que je souhaite vraiment aider le Sénégal à mobiliser
des financements internationaux et à attirer des investisseurs
internationaux. Par la grâce de Dieu, j’ai pu établir un carnet
d’adresses et je ne rêve que d’une chose c’est, de là où je suis, dans
ma fonction actuelle, aider le Sénégal en priorité par rapport à
d’autres pays africains. Je passe mon temps à financer des pays
africains, j’aimerais le faire dans mon propre pays.
Le Sénégal vous manque-t-il ?
Enormément ! Enormément !
Un de vos proches disait que vous souffrez de ne plus aller à Touba
Lolou
moma gueune mééti (C’est ce qui me fait le plus mal). Je suis mouride
depuis ma naissance. Mon père était le premier talibé de Serigne
Bassirou Sarr Diamuu Serigne Touba. En fait, ils sont allés à Coki
appendre le Coran ensemble. Mon père porte le nom du père de Serigne
Bassirou Sarr. Donc Serigne Bassirou Sarr est un père spirituel et un
père pour moi. C’est dans cette atmosphère-là que j’ai grandi. Je suis
mouride à 300%. Le fait de ne pas pouvoir aller à Touba faire mon ziar,
le fait de ne pas pouvoir aller à Touba où mon père et ma mère sont
enterrés, me fait énormément de peine. Par la grâce de Dieu, j’espère
que ce sera résolu.
Est-ce que vous avez un lien quelconque avec le Président Macky Sall, est-ce que vous êtes en contact avec lui ?
Non,
je ne suis pas en contact avec lui. J’ai rencontré le Président Macky
Sall pour la première fois lorsqu’il était ministre de l’Energie. Et
quand j’étais chez Bnp Paribas, nous conseillions le gouvernement dans
un dossier de la Senelec. Nous avions beaucoup travaillé ensemble et
j’ai beaucoup de respect et de considération pour lui. Malheureusement,
le plan d’actions que nous avions établi ensemble n’avait pas abouti
pour diverses raisons. Et j’ai eu aussi l’opportunité de rencontrer le
Président Sall après qu’il a été élu, pour échanger avec lui et lui
renouveler ma disponibilité sur les problématiques de développement du
Sénégal, notamment de mobilisation de fonds et d’investissements pour
le Sénégal.
Quelle était sa réaction par rapport à cela
Sa
réaction a été vraiment excellente. Nous avions vraiment échangé et sa
réaction a été excellente. Il a vraiment saisi les enjeux et je suis
convaincu qu’il mettra en œuvre les moyens nécessaires pour que le
Sénégal atteigne l’émergence.
C’est quoi Sénégal 2.0 ?
Sénégal
2.0 au départ n’avait même pas pour vocation de participer à des
élections présidentielles. Sénégal 2.0 était un mouvement citoyen. Mon
idée pour le lancement de ce mouvement est de fournir une plate-forme
pour que les Sénégalais qui ont une certaine expertise, une certaine
envie d’aider le Sénégal, puissent se retrouver pour développer au
niveau de certains thèmes centraux tels que l’électricité, la pêche,
l’élevage, etc. et aussi, sur les questions sociales, puissent
développer une vision, la partager avec les Sénégalais et la mettre en
œuvre. Par exemple, si dans le domaine de l’agriculture, des experts
sortent une stratégie au sein de Sénégal 2.0, qu’ils débattent et qu’ils
trouvent bonne, qu’on les aide à la mettre en œuvre pour développer le
Sénégal. L’objectif est de créer une plate-forme ouverte qui permette à
toutes les forces vives de la Nation qui souhaiteraient mettre cette
expérience au service de la Nation, de se retrouver pour développer le
Sénégal. C’est ça l’esprit de Sénégal 2.0. D’ailleurs, ma candidature
n’était pas celle de Sénégal 2.0, mais une candidature individuelle
parce que Sénégal 2.0 n’est pas un parti, mais un mouvement citoyen.
Qu’est-ce
qui a justifié à votre avis, le rejet par le Conseil constitutionnel de
votre candidature à l’élection présidentielle de 2012 ?
Nous
n’avons eu aucune réponse aux questions que nous avons posées à cet
effet. Je pense que ce rejet est complètement infondé et purement
politique. Les gens qui ont rejeté cette candidature ne nous ont jamais
donné de raisons valides par rapport à ce rejet.
Il paraît que vous n’aviez pas le nombre de signatures nécessaires
C’est
complètement faux. La même chose a été dite par rapport à Youssou
Ndour. Est-ce que vous pensez que Youssou Ndour ne peut pas mobiliser 10
000 signatures au Sénégal ? Nous avons soumis bien plus que 10 mille
signatures, et lorsque nous avons demandé à l’autorité de nous montrer
une signature invalide, on n’a jamais eu de réponse. Clairement, les
autorités de l’époque ne souhaitaient pas que nous participions à ces
élections.
Pourquoi ?
Je ne sais pas
pourquoi. Ces gens le savent, ils ont sans doute des raisons qui
peuvent expliquer cela. Peut-être qu’ils avaient peur de l’inconnu,
parce nous étions un mouvement citoyen et pas un parti politique. Ils
comprenaient mal quels étaient nos ambitions et nos moyens. On aurait pu
être les trouble-fêtes de cette élection. Il était à mon avis,
préférable pour eux de nous éliminer de la course.
Reviendrez-vous à la prochaine Présidentielle ?
(Rires)
Pour l’instant ce qui m’intéresse, c’est d’aider le Sénégal et le
Président Macky Sall à développer notre pays en mobilisant des
financements et des investissements de là où je suis, c’est-à-dire en
tant que président de Millénium Finance corporation. Pour l’instant,
c’est vraiment ça ma priorité.
Pourrait-on s’attendre à un nouveau Cd de Kéba Keinde musicien ?
(Rires)
J’espère que ce problème-là (Ndlr : poursuites judiciaires) sera résolu
et à ce moment, s’il faut sortir un Cd pour dire Thiow lii diékhna
(Ndlr : L’affaire est terminée), on le fera ! Encore une fois, je n’ai
absolument rien à voir dans cette affaire de commission occulte. Nous
avons conseillé une société qui a perdu, nous n’avons pas conseillé
Sudatel. Les documents officiels sont là pour le prouver d’ailleurs.
Nous avons nous-mêmes essayé de trouver ces gens qui étaient associés à
cette histoire de commission occulte, en mobilisant des avocats
internationaux et des cabinets d’investigation internationaux pour
trouver qui était cette société «Red Sea Holding». Tous ce que nous
savons sur la société Palm capital group, nous l’avons donné aux
autorités. Nous sommes à leur disposition pour que toute la lumière soit
faite. Je veux que toute la lumière soit faite, parce que je veux que
mon nom soit définitivement blanchi sur cette affaire-là. A toute ma
famille, à tous mes amis et toutes les personnes qui me connaissent, je
voudrais les remercier pour le soutien qu’ils m’apportent et les
rassurer que je n’ai absolument rien à voir avec ça. Par la grâce de
Dieu, lorsque toutes les investigations seront faites, ils verront que
je n’ai rien à voir dans cette affaire.
Dans cette
affaire, on ne peut quand même pas nier l’existence de commissions
occultes, notamment avec la transaction qui met en scène la société «Red
Sea holding»…
Vous en savez certainement plus que moi sur
«Red Sea Holding». Effectivement, s’il y a des commissions occultes sur
ces transactions-là, cela veut dire que ce n’est pas quelque chose de
clair. Mais je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé parce que je ne
conseillais pas le gouvernement. Je ne sais pas ce qui s’est passé entre
les deux parties. Je ne sais vraiment pas où on en est dans ce
dossier-là. Nous n’avons jamais participé à ces discussions.
117 Commentaires
Yatt
En Septembre, 2013 (12:40 PM)Assurément, le sens de l'honneur ainsi que la dignité ont été sauvagement assassinés dans ce pays !!!
Antiniak
En Septembre, 2013 (12:49 PM)TROP DE NIAK DANS CE PAYS C EST A DIRE TT CEUX QUI NE SONT PAS DE LA ZONNE SAHELIENNE TYPE COTE D IVOIRE GHANA GABON CAMEROUN TOGO ETC TOUT CES PAYS JUSQU EN AFRIQUE AUSTRALE SONT JALOUX ET ENVIENT LE SENEGAL POUR CELA ILS INJECTENT LEUR VALEURS SALE ET LEGERES DANS NOTRE PAYS POUR POURIR LE NOTRE
LES SENEGALAIS DOIVENT INTERDIRE TOUTE UNION MARIAGE AVEC EUX AU RISQUE DE DETRUIRE LA PLUS BELLE RACE AFRICAINE SAUVONS LE SENEGAL DE CES NON CIVILISES QUI SONT JALOUX ET INCONSCIENT
SUNU REW REK
Alba
En Septembre, 2013 (12:59 PM)Seurignebi13
En Septembre, 2013 (13:00 PM)Annita
En Septembre, 2013 (13:07 PM)Vérité
En Septembre, 2013 (13:07 PM)La justice a sûrement des preuves palpables.
Elle n'ose pas accuser, salir un citoyen sans preuves
Si ce n est pas vrai, si KK n a pas tort, nous exigerons la demission de MIMI, de MACKY et de la CREI
Par contre si KEBA KEINDE raconte des histoires, il le paiera (Je ne le crois pas car c est un jeune très serieux)
SENEGALAIS DAFA SOKHOR
Def
En Septembre, 2013 (13:09 PM)Bindia
En Septembre, 2013 (13:18 PM)Intélo
En Septembre, 2013 (13:19 PM)Ww
En Septembre, 2013 (13:36 PM)Bravo
En Septembre, 2013 (13:37 PM)Fetiches
En Septembre, 2013 (13:41 PM)La justice a sûrement des preuves palpables.
Iso 33
En Septembre, 2013 (13:42 PM)Baayefaal
En Septembre, 2013 (13:45 PM)B
En Septembre, 2013 (13:49 PM)Antiniak
En Septembre, 2013 (13:49 PM)NU JIGGUEN DANIO RAFET AK RESPECTUEUSES mais leurs femmes sont tellement legeres qu ils veulent polluer notre pays SENEGAL REVEILLEZ VOUS NIAK= PB AU SENEGAL NIAK= COTE D IVOIRE GHANA GABON CAMEROUN TOGO ETC JUSQU EN AFRIQUE DU SUD REK
Be Happy
En Septembre, 2013 (13:52 PM)Xanderex
En Septembre, 2013 (13:54 PM)Good Governance, Openess and Accountability sont les cles du development.
Kooccbaarma
En Septembre, 2013 (13:55 PM)@yatt
En Septembre, 2013 (13:55 PM)Cheriiff
En Septembre, 2013 (13:59 PM)Il faudra faire face a la justice et prouver ton innocence.
Balla Aissa
En Septembre, 2013 (13:59 PM)Palm Btp
En Septembre, 2013 (13:59 PM)Ce monsieur a un bail avec tout ce qui touche Palm il habite Palm Island ,son frère dirige sa société de construction Palm Btp qui gagne tous les gros marchés de construction de là à faire un lien avec Palm Capital Group PCG il y'a un pas à franchir sans risque de subir un procès. Il ne faut pas prendre les sénégalais pour des demeurès ce Zain à la con se permet de dire qu'il a saisi Mr Keinde parce qu'il est senegalais et pourrait avoir une influence sur Sudatel. Pour un concurrent qui aurait lui-même travaillè àMFC c'est trop léger comme explication. La vérité est que Mfc et PCG font une seule et même entité.Quel est l'intérêt de faire des recherches pour découvrir qui se cache derrière Red Sea si ce n'est pour brouiller les pistes. Vous vous trahissez dans notre publi-reportage avec des questions orientées ce n'est pas étonnant ce larbin est tout sauf un journaliste.
Cette opération à mal tournè il faut juste assumer au lieu de passer votre temps à tresser des lauriers à Macky Sall et faire des offres de services que maintenant où vous vous rappelez que vous êtes sénégalais c'est triste et lâche comme moyen de défense mais avec des rats d'égout comme Madiambal ce n'est pas du tout surprenant .Dieu n'aime ni les traitres ni les menteurs ni les lâches à bon entendeur salut Mr propre keinde
Bambara Feticheur
En Septembre, 2013 (13:59 PM)ECOUTEZ sil navait rien fait POURQUOI il est resté la bas et à attendre??????
Il sait tres bien ce qu il a fait et la CREI ne se laissera pas faire sinon MIMI et MACKY devrait demissionner
Millennium
En Septembre, 2013 (14:03 PM)@palmbtp
En Septembre, 2013 (14:06 PM)Masi au fait qu'est ce que tu possédes a part la PALME DU MENSONDE ET DU CRETINISME à l'image de ta mére. A bon entendeur salut, on se connait
@@palmbtp
En Septembre, 2013 (14:10 PM)Antiniak
En Septembre, 2013 (14:11 PM)NU JIGGUEN DANIO RAFET AK RESPECTUEUSES mais leurs femmes sont tellement legeres qu ils veulent polluer notre pays SENEGAL REVEILLEZ VOUS NIAK= PB AU SENEGAL NIAK= COTE D IVOIRE GHANA GABON CAMEROUN TOGO ETC JUSQU EN AFRIQUE DU SUD REK
Mignonne
En Septembre, 2013 (14:15 PM)Madiambal
En Septembre, 2013 (14:18 PM)Usa Soutoura
En Septembre, 2013 (14:41 PM)@politesse
En Septembre, 2013 (14:43 PM)@usa Soutoura
En Septembre, 2013 (14:51 PM)Abdoul Mbaye
En Septembre, 2013 (14:54 PM)Leuk
En Septembre, 2013 (14:55 PM)Eau Source De Vie
En Septembre, 2013 (14:59 PM)Diagne Nar
En Septembre, 2013 (15:02 PM)Toubab Bou Nioul
En Septembre, 2013 (15:03 PM)Aimé Cesaire, disait qu il est negre et il mourait negre,
fier d etre negre aussi !
Laisse a la justice de faire son travail
!!!
En Septembre, 2013 (15:06 PM)Mamadou Fall
En Septembre, 2013 (15:08 PM)Way Note
En Septembre, 2013 (15:09 PM)Latif
En Septembre, 2013 (15:10 PM)Thioook
En Septembre, 2013 (15:15 PM)Big Boss
En Septembre, 2013 (15:18 PM)Malien Escroc
En Septembre, 2013 (15:20 PM)Vérité!
En Septembre, 2013 (15:20 PM)Ct Sy
En Septembre, 2013 (15:23 PM)Macky Au Secours
En Septembre, 2013 (15:31 PM)Khassaw-khounne
En Septembre, 2013 (15:31 PM)un léche cul sans scrupule qui se cache derriere le président pour solder ses comptes avec ses anciens détracteurs.
Oumar Sow
En Septembre, 2013 (15:51 PM)Zep
En Septembre, 2013 (15:51 PM)@zep
En Septembre, 2013 (15:58 PM)Fina Sa Mokou Talibé
En Septembre, 2013 (15:58 PM)Bravo Bis
En Septembre, 2013 (15:59 PM)Bravo 3
En Septembre, 2013 (16:02 PM)Grand Sene
En Septembre, 2013 (16:07 PM)Merci pour l'amour que tu portes à ton pays
Merci pour ces éclaircissements
je savais qu'un jour la vérité finirait par triompher
Fier de toi
WASSALAM
Daniel Diatta
En Septembre, 2013 (16:25 PM)Pour compter de ce jour j'ai encore plus d'estime et de considération pour vous car a travers vos réponses je vois que vous ne critiquez personne même vos ennemis.
La justice divine existe.
Wakeur Serigne Fallou
En Septembre, 2013 (17:02 PM)Pour le consulter vous pouvez faire .
WWW .SERIGNEFALLOU .ORG
MERCI D’AVANCE
Non Satisfait
En Septembre, 2013 (17:29 PM)Qui A Fui
En Septembre, 2013 (17:46 PM)Pbk
En Septembre, 2013 (17:49 PM)Coupable ou non coupable et on passe a autre chose.mais rester loin à Dubaï sous prétexte que le moment n est pas propice pour venir ici dans notre galsen sans eaux, c'est suspicieux
TALIBE SERIGNE TOUBA DAW TE DOU RAGAL
Salam
Lala
En Septembre, 2013 (17:55 PM)Kéba vraiment mes respect Sir, don't even think about being a president because they don't deserve smart people like you, who wants the best for their country, this is what they deserve, this kind of no sense of government who make them suffer every single day, why? Because they always elect them and don't even try to give someone else a chance. Bo kholé figna commencé ak figna yéksi thia kaw thia kanam rek serigne Touba migna yakar dou faté ay talibéme
Bariwakh
En Septembre, 2013 (18:05 PM)@qui A Fui
En Septembre, 2013 (18:05 PM)@bariwakh
En Septembre, 2013 (18:15 PM)As Ba
En Septembre, 2013 (18:18 PM)Latiffffff
En Septembre, 2013 (18:20 PM)DEGAGES
SALE MALIEN DE MERDE
A Mbaye
En Septembre, 2013 (18:22 PM)Uae
En Septembre, 2013 (18:27 PM)CELUI QUI TRAVAILLE AVEC LES GRANDS DE CE MONDE DES AFFAIRES NE VA PAS VENIR RACOLLER AVEC LA VERMINE DE CE SALE PAYS
GOD BLESS YOU KEBA
Clarté
En Septembre, 2013 (18:37 PM)Anti Maliens
En Septembre, 2013 (18:40 PM)Fierte Africaine
En Septembre, 2013 (18:44 PM)CF JEUNE AFRIQUE DU 25 FEVRIER 2009
Keinde
En Septembre, 2013 (18:45 PM)Ramsa
En Septembre, 2013 (18:53 PM)KOU MENOULE TOGUEUL SENEGAL WOUTI PANNOU NDOKH
Expresso
En Septembre, 2013 (19:08 PM)Chelou
En Septembre, 2013 (19:10 PM)Diambar
En Septembre, 2013 (19:13 PM)THANK YOU
Dia Ba
En Septembre, 2013 (20:33 PM)Mobutu Sy
En Septembre, 2013 (20:45 PM)Logique
En Septembre, 2013 (20:50 PM)Macky Sall
En Septembre, 2013 (20:53 PM)Thanks
En Septembre, 2013 (21:21 PM)Abdou Fall
En Septembre, 2013 (21:31 PM)Noble
En Septembre, 2013 (21:35 PM)Fugitif
En Septembre, 2013 (21:36 PM)Kéba Keinde n'a jamais résidé au Sénégal depuis l'âge de 13 ans où étant déjà en seconde il a quitté le lycée Van vollenhoven (actuellement lycée lamine Guèye) pour aller dans le prestigieux lycée Louis Le Grand à Paris. Depuis il n'a ni étudié, ni travaillé au Sénégal à aucun moment. Il n'est pas par définition un fugitif. " DAWOUL FENE . KHAME NEU NIOU FIMOU DEUK AK FIMOU MEUSSEU DEUK" . Madiambal est allé le rencontré et dit "il est aussi visible que le Burj Khalifa : la tour la plus haute du monde !!!"
Il a occupé et occupe de très hautes fonctions à l'étranger depuis de nombreuses années.
Pourquoi voulez-vous qu'il vienne se jeter dans la gueule de loups affamés et immoraux qui ne se soucient nullement de la justice comme elle devrait être exécutée c'est à dire en MAJUSCULES.
Merci pour cet interview. C'est clair pour tout le monde sauf ceux à qui il n'est point besoin d'expliquer : les méchants, les imcompétents, les aigris, les mauvais en sorte, qui retardent ce pays s'acaparent des pouvoirs, créeent un establishement qui n'est là que pour leur profiter.
Aucun d'eux n'a la capacité de mobiliser comme toi des milliards de dollars pour les projets de développements dont nous avons tant besoin.
Macky n'est pas dupe. Il sait qui sait faire quoi et quand. Il a viré l'ex PM, il a besoin de gens comme toi pour réussir à créer l'élan qui nous aménera vers l'émergence.
La sérénité que tu dégage dans cet interview me laisse sans voix.
Je te remercie
JE SUIS UN SENEGALAIS QUI AIME SON PAYS
Niaréle
En Septembre, 2013 (21:40 PM)@fugitif
En Septembre, 2013 (21:42 PM)Daouda Diop
En Septembre, 2013 (21:51 PM)Citoyen Plus
En Septembre, 2013 (21:52 PM)Kéba est une personne privée qui ne gère et n'a jamais géré de deniers publics.
Depuis quand on peut reprocher à une personne privée de gagner de l'argent ! C'est tout de même incroyable.
Kéba Keinde continue ton travail.
SOUMEU KHAM KHAM BARIWOUL WAYE LER NEU TCHI MANE
Sy Malick
En Septembre, 2013 (21:55 PM)Diamou Serigne Touba
En Septembre, 2013 (22:07 PM)DIASSAKA YA KHILOU IBRAHIMA MAWLAKA ..........................................
FAW NGUEU RAW LENE
Ndiag
En Septembre, 2013 (22:18 PM)Seuls les gens gni dof doflou ak ceux à qui on a demandé de poster des commentaires gno fi nék di mbél mbéli
Tout ce que tu as dis est comprehensibe par tous ceux qui veulent entendre la vérité et rien que la vérite.
Kou bougueul dégue deugeu, seu affaire leu
@103
En Septembre, 2013 (22:23 PM)DIEUREDIEUF SERIGNE TOUBA
Fier
En Septembre, 2013 (22:26 PM)Dans ce cas, quelque chose m'échappe: comment se fait il que HOTT qui a bossé pour KEINDE au moment de l'affaire Sudatel, soit appelé auprès de Macky et s'est vu blanchi puis récompensé par un poste de PCA plus le Fonsip et que KEINDE lui, soit poursuivi par la justice senegalaise ???!!
CFQD ????
On ne nous dit pas tout
Macky il confond Angleterre et Pombiterre. Nous les senegalais, nous voulons que les gros bonnets de voleurs qui ont volé et détourné de manière flagrante rendent compte à la justice sénégalaise et remboursent. Certes. Mais les petits réglements de compte mesquins de petites gens, c'est NON. C'est indigne ! et cela emmène un grave précédent dans ce pays. Et n'oubliez pas: c'est chacun son tour chez le coiffeur. Demain viendra.
Un président de la République, ça doit prendre de la hauteur.
Jules Ndiaye Tall
En Septembre, 2013 (22:30 PM)@fier
En Septembre, 2013 (22:36 PM)Jamas
En Septembre, 2013 (22:39 PM)Contre Article
En Septembre, 2013 (22:59 PM)Mane lolou la amone lou maye wakh car deu meu khame séne capacités, bande de rats d'égouts.
Qui se sent morveux nak se mouche
Diassaka 6
En Septembre, 2013 (23:15 PM)Diassaka Bis
En Septembre, 2013 (23:28 PM)Bb
En Septembre, 2013 (23:29 PM)@mansour Fall
En Septembre, 2013 (23:33 PM)Bayiléne Kéba
En Septembre, 2013 (23:35 PM)Latif Malien
En Septembre, 2013 (23:42 PM)Enregistrements
En Septembre, 2013 (23:46 PM)Je sais que tu conserves ça comme "boulot fananal" !
Sos
En Septembre, 2013 (23:51 PM)Bandit Woyou Moye Mamame
En Septembre, 2013 (23:55 PM)Avis De Deces
En Octobre, 2013 (00:00 AM)Demba Touré
En Octobre, 2013 (00:19 AM)Apr
En Octobre, 2013 (00:36 AM)Gno Teye
En Octobre, 2013 (00:40 AM)Missile
En Octobre, 2013 (02:26 AM)Ladj Sene Halate
En Octobre, 2013 (02:43 AM)ALLAH LE TOUT PUISSANT
Trick
En Octobre, 2013 (09:14 AM)Le Serveur
En Octobre, 2013 (11:33 AM)Mo
En Octobre, 2013 (23:02 PM)[email protected]
En Octobre, 2013 (22:26 PM)Jaiungigantesqueprojetpourleurcollecteleurtrieetleurrecyclage.
Maiscestdifficiledetravaillerausenegal.
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