DECES DU JEUNE ELEVE DE 7 ANS A GUEDIAWAYE : Son père, Khalifa Ndiaye, jugé dans la tristesse

Tristesse et désolation s’étaient invitées dans la Salle 1 du tribunal régional de Dakar qui abrite les audiences de flagrants délits. C’était lors du procès de Khalifa Ndiaye qui a tué par mégarde son fils de 7 ans en lui apprenant l’alphabet. L’enfant souffrait en fait de maladie cardiaque chronique évolutive. Et le décès serait dû à un accident.

Hier, la salle des flagrants délits du tribunal de Dakar a changé d’ambiance le temps d’un procès. La tristesse et la désolation étaient les sentiments les mieux partagés quand Khalifa Ndiaye comparaissait pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort, sans l’intention de la donner, de son fils de 7 ans en classe de Ci. Après l’annonce par son avocat du numéro du dossier sur le rôle, le président de séance a appelé Khalifa Ndiaye. Alors que l’assistance ignorait encore l’affaire évoquée et la nature du délit qui lui est reproché, la démarche du prévenu laissait voir son extrême affliction. Les attentions sont captées par on ne sait quoi. Après que le tribunal a signifié au prévenu la nature des poursuites, les gens deviennent sérieux et les visages se crispent. Sûrement l’effet des titres de journaux parlant du père qui avait tué son enfant en lui apprenant à écrire. Dans la salle pleine à craquer, tous les regards sont braqués sur Khalifa, taille moyenne et plus au moins maigre. Ainsi, avant même le début des débats d’audience, un silence de cathédrale règne dans la salle.

Au cours de sa déposition, le prévenu reconnaît qu’il apprenait à son fils l’alphabet, mais l’enfant peinait à mémoriser les vingt-six lettres. « Alors, j’ai sorti la cravache pour le fouetter. En réalité, il n’a reçu que trois coups sur le dos », explique le mis en cause. Coïncidence ou effet de la bastonnade, en tout cas, c’est sur ces entrefaites que l’enfant de 7 ans pique une crise en tombant sur la nuque. De la bave, soutient le père meurtri, coulait de sa bouche. Alors la tristesse est montée d’un cran. Le tribunal, le représentant du parquet, les gardes pénitentiaires et même les gendarmes ne sont pas épargnés. Un homme dans l’assistance n’a pu retenir ses larmes, alors que d’autres ont beaucoup de peine pour ne pas pleurer.

Conduit à l’hôpital Roi Baudouin de Guédiawaye, le jeune garçon succombe sur le coup. Une autopsie atteste que l’enfant souffrait d’une cardiopathie chronique évolutive et qu’une hémorragie interne a été provoquée par la chute. Mais cette grave pathologie n’était pas connue du géniteur. Ce dernier jure qu’il n’était pas animé de l’intention d’ôter la vie de son enfant. Qu’il n’a pas l’habitude de punir. Cette déclaration est corroborée par le témoignage de son épouse. La mère de la victime a laissé entendre, au milieu d’une salle gagnée par la désolation, que son époux ne battait pas ses enfants. Elle fait savoir que c’était la première fois que cela arrivait.

Désarmé par le sort tragique de ce père de famille, le représentant du ministère public s’est limité à requérir l’application de la loi. Le conseil du prévenu, Me Ciré Clédor Ly, a parlé d’un acte du destin. L’avocat a rappelé que Khalifa n’avait pas l’intention de tuer son fils. Il a demandé au tribunal de lui épargner une peine ferme, puisque c’était un accident. Le tribunal a mis l’affaire en délibéré. Le verdict sera rendu le 5 novembre prochain