REPECHE D’UN PUITS DE 70 METRES : L’histoire douloureuse d’un miraculé

Un garçon de 12 ans, élève au Cm2 à l’école élémentaire de Plateau, a passé une heure dans un puits d'une profondeur de 70 mètres alors qu’il jouait au football avec ses camarades de classe. B. P. a été repêché vivant par un maître d’Eps qui a bravé la nuit. Il s’est retrouvé avec un déboîtement de l'épaule droite et une double fracture à l’avant-bras droit. Après les émotions et la fatigue, le sauveur Yves Badji a accepté de parler. 

«Au soir du lundi 2 mai, alors que je revenais de mon collège Afia à 18 heures, des enfants au nombre de trois en pleurs m’ont interpellé pour me dire qu’un des leurs était au fond d’un puits. Sans crier gare, j’ai jeté tous les documents que j’avais entre les mains par terre pour prendre la direction du puits. Sur place, j’entendais des cris atroces provenant du puits d’une profondeur de 70 mètres. C’est l’élève qui se débattait tout seul au fond de ce puits sans eau. 

J’ai pris mon téléphone pour informer les sapeurs-pompiers. Après une heure d’attente, alors qu’il commençait à faire nuit, je me suis porté volontaire, entre 19 heures et 20 heures, pour aller chercher l’enfant au fond du puits, avec l’aide de quelques bonnes volontés qui m’ont trouvé une corde et une lampe torche. Au fur et à mesure que je m’approchais de l’enfant, une chaleur d’étuve aidée par l’obscurité m’empêchait de continuer mon chemin, mais c’était sans compter avec ma foi et ma détermination à aller chercher l’enfant. 

Arrivé au fond du puits, j’ai trouvé un enfant complètement tétanisé et souffrant de vives douleurs, qui me suppliait de le faire sortir. Au fond du puits, il y avait toutes sortes d’objets : des barres de fer, des bâtons, des cailloux, des briques etc. Finalement, je l’ai porté sur mon dos à l’aide de la corde que j’avais attachée autour de moi pour le sortir du puits et l’amener à l’hôpital, avec ses parents. 

Malheureusement, B. P. s’est retrouvé avec un déboîtement de l’épaule droite  et une double fracture à l’avant-bras droit».  Le père de B. P. que nous avons joint n’a cessé de remercier celui qui a sauvé son enfant d’une mort atroce : «Tout ce que j’ai à dire, c’est remercier vivement le maître d’Eps Yves Badji qui a sauvé mon fils d’une mort certaine».

Pape Ousseynou DIALLO