Jusqu'à une époque "récente", c'est-à-dire depuis Mathusalem jusqu'avant le couvre-feu instauré en mars dernier, les parents et autres amis des mariés avaient toutes les peines du monde pour aller chercher et transporter la nouvelle mariée (seet) vers son domicile conjugal.
Selon Le Témoin, dans une tradition bien de chez nous, il faut franchir tout un parcours d'obstacles sur fondement d'us et coutumes afin de convaincre les beaux-parents, mais aussi les amies de la mariée, à la lâcher. Le plus souvent, face à un protocole enraciné dans les rites, les négociations, sur fond de surenchères, allaient jusqu'à 2 heures du matin.
Pendant ce temps, le mari prenait son mal en patience et… rongeait ses freins. Eh bien, l'État et ses lois ont réglé, en un temps record ce que l'Islam n'a pas pu faire durant des siècles au Sénégal.
Tenez ! Le quotidien Le Témoin raconte un fait inédit qui s'est déroulé au quartier Unité 9 de Keur Massar. C'était avant-hier lundi ou le lendemain de la Korité. Dans ce quartier de la banlieue, une nouvelle mariée devait rejoindre le domicile conjugal situé à Golf-Guédiawaye (Dakar).
Eh bien, incroyable mais vrai, mais dès 15 heures, les parents de la mariée ne cessaient de multiplier les appels téléphoniques afin de pousser l'époux à venir chercher sa femme. "Gaaw lène (dépêchez-vous), il y a couvre-feu." pressaient-ils.
Inutile de vous dire que dès 17 heures (Takussan), c'est-à-dire en plein jour, la "séet" a débarqué à Golf-Guédiawaye. Mieux, les accompagnants et autres chauffeurs de cars rapides se sont débarrassés d'elle précipitamment pour rentrer avant que le couvre-feu n'entre en vigueur. Un vrai corona-mariage !
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