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Benalla défie l'Élysée et la commission d'enquête du Sénat pour sa deuxième audition

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Benalla défie l'Élysée et la commission d'enquête du Sénat pour sa deuxième audition

L'ex-chargé de mission à l'Élysée n'a pas hésité à pointer les "contre-vérités" de Patrick Strzoda, le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron. 

"Je suis désolé, mais je ne vais pas vous répondre." Cette phrase, les sénateurs de la commission d'enquête du Sénat l'ont entendue jusqu'à plus soif ce lundi 21 janvier. Alexandre Benalla, convoqué pour la deuxième fois devant les parlementaires-enquêteurs de la chambre haute s'est obstinément refusé à donner suite aux principales questions sur ses passeports, se retranchant derrière l'instruction judiciaire en cours, le respect de sa vie privée ou les articles d'une presse qu'il ne souhaite pas (ou plus) commenter.

De quoi passablement irriter Philippe Bas, le président de cette commission des lois muée en commission d'enquête, et les sénateurs, qui n'ont eu de cesse de dénoncer le respect des institutions à géométrie variable de l'ancien chef de mission au palais présidentiel.

Un moyen de défendre l'Élysée? Pas forcément. Très offensif et particulièrement sûr de lui, Alexandre Benalla s'en est pris à plusieurs reprises à la presse comme aux responsables politiques qui chercheraient à travers lui à viser Emmanuel Macron. Mais il n'a pas hésité non plus à mettre à mal la version du ministre des Armées Jean-Yves Le Drian sur les passeports diplomatiques et a pointé les "contre-vérités" du directeur de cabinet de l'Élysée Patrick Strzoda, tenues quelques jours plus tôt devant les mêmes sénateurs.

Des incohérences qui vont sans doute pousser les parlementaires à se demander qui d'Alexandre Benalla, de Patrick Strzoda ou de Jean-Yves Le Drian, s'est rendu coupable de parjure devant la commission d'enquête.

"Je ne vous ai pas menti"

Du côté du chargé de mission le plus célèbre de la Ve République, circulez, il n'y a rien à voir. Même s'il a reconnu quelques "erreurs", Alexandre Benalla -arrivé au milieu d'une nuée de photographes dans un costume sombre et rasé de près- a affirmé qu'il n'avait "pas menti" à la commission d'enquête. Et ce dès son propos liminaire.

Alexandre Benalla a ainsi assuré avoir restitué ses passeports diplomatiques "à la demande de la présidence de la République et du ministère des Affaires étrangères (...) dans le courant du mois d'août 2018". Avant de préciser que ces passeports lui avaient "été rendus à nouveau début octobre 2018 (...) avec un certain nombre d'éléments personnels un chéquier, une paire de clés, etc." Avoir voyagé avec était une "connerie", a-t-il concédé. Voilà pour le mea-culpa.

Pour le reste, ses réponses ont eu tendance à contredire la version de Jean-Yves Le Drian selon laquelle plusieurs lettres de demande de restitution des passeports lui ont été adressées. Mais selon les dires d'Alexandre Benalla, "les documents en question étaient déjà à l'Élysée à cette date-là".

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Mais c'est bien le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, qui a été principalement pris pour cible par l'ancien chargé de mission. Jusqu'à ce qu'Alexandre Benalla s'interroge même de l'état de la séparation des pouvoirs, en invoquant son ancien supérieur qui lui promettait -devant la commission d'enquête- une rapide convocation devant la justice. L'ancien conseiller a également pointé plusieurs "contre-vérités", à l'image des soupçons de Patrick Strzoda selon lesquels il aurait falsifié un document pour obtenir un des passeports diplomatiques en question.

Il a également confirmé avoir fait modifier la première mouture de sa lettre de licenciement à l'été 2018. Cette version, transmise par le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, indiquait selon lui que personne à la présidence n'était au courant de sa présence dans le cortège du 1er-Mai. "Ce n'était pas la vérité", a-t-il avancé. De nombreuses incohérences qui pourraient bien placer l'Élysée dans un embarras plus profond qu'il ne l'est aujourd'hui.

Rappel au règlement

Après l'audition, Philippe Bas a d'ailleurs jugé qu'il y avait "beaucoup d'invraisemblances" et de "contradictions" dans le dossier, estimant que la question d'une éventuelle "protection" de l'ex-collaborateur de l'Élysée n'était pas "résolue complètement".

Un flou savamment entretenu par Alexandre Benalla lui-même qui, après avoir chargé Patrick Strzoda, s'est borné à ne pas répondre aux principales questions des sénateurs: "information judiciaire en cours" et "droit à la non auto-incrimination", a-t-il fait valoir, quitte à provoquer l'agacement non dissimulé de Philippe Bas qui n'a pas hésité à lui rappeler avec fermeté qu'il se devait de répondre aux questions que les parlementaires jugeaient utiles de poser, dans le champ d'investigation prévu par la Constitution.

Mais que ce soit à propos des passeports diplomatiques, des passeports de service, de ses activités actuelles ou de ses déplacements en Afrique postérieurs à son licenciement, l'ex-employé de l'Élysée, apparaissant sûr de lui, a le plus souvent botté en touche, comme vous pouvez le voir ci-dessous.

 

Les passes d'armes avec Philippe Bas se sont répétées à plusieurs reprises et jusqu'à la fin de l'audition. "Je suis persévérant et vous vous êtes obstiné", a constaté le président de la commission. "Vous vous abritez derrière la mission de la justice quand ça vous arrange", a-t-il accusé, avant de menacer clairement l'ancien chargé de mission.

"Nous aurons à délibérer de la manière dont vous n'avez pas répondu à des questions dont j'estime qu'elles relèvent de notre commission d'enquête", a lancé Philippe Bas, rappelant que "la personne qui refuse de déposer devant une commission d'enquête est passible de deux ans d'emprisonnement et 7500 euros d'amende".



1 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Janvier, 2019 (08:01 AM)
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