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En Birmanie, les manifestants anti-coup d'État bravent les menaces de l'armée

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La police birmane tire au canon à eau sur des manifestants dans la capitale Naypyidaw, le 9 février 2021
Les opposants au coup d'État mené par l'armée en Birmanie ont poursuivi la contestation dans le pays, mardi, malgré l'interdiction de rassemblement et le couvre-feu. La police a utilisé des canons à eau, tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants dans plusieurs villes.
Le mouvement de contestation ne faiblit pas en Birmanie, mais la tension monte. Canons à eau, tirs de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes ont été utilisés par la police birmane, mardi 9 février, au quatrième jour d'importantes manifestations à travers le pays contre le coup d'État du 1er février.

Aux cris de "libérez Aung San Suu Kyi !", les manifestants sont à nouveau descendus dans les rues de Rangoun, bravant les menaces de représailles des généraux. La police a tiré en l'air pour tenter de disperser la foule, ont rapporté des témoins. D'après l'un d'eux, les forces de l'ordre ont dans un premier temps utilisé des canons à eau et essayé de repousser la foule importante mais certains manifestants ont riposté en lançant des projectiles.

Dans le quartier de San Chaung de la capitale économique birmane, de nombreux enseignants défilaient dans la rue principale, effectuant le fameux salut à trois doigts en signe de résistance contre les putschistes, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Ils bravaient l'interdiction des rassemblements de plus de cinq personnes imposée la veille dans les principales villes du pays par les militaires, qui ont invoqué des "fraudes" lors des législatives de novembre pour justifier leur coup d'État. L'armée a brandi, lundi, la menace de représailles à l'encontre des manifestants, accusés de "détruire la stabilité de l'État".

"Leurs mises en garde ne nous inquiètent pas, c'est pourquoi nous sortons aujourd'hui. Nous ne pouvons pas accepter leur excuse de fraude électorale. Nous ne voulons pas d'une dictature militaire", a déclaré à l'AFP Thein Winun, l'un des enseignants qui manifestaient à San Chaung.

Loi martiale dans plusieurs quartiers de Rangoun et de Mandalay

Ailleurs dans Rangoun, d'autres manifestants se sont rassemblés devant le siège de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d'Aung San Suu Kyi, habillés de rouge - la couleur de la LND - et munis de portraits de leur dirigeante, arrêtée après son renversement par l'armée.

À Naypyidaw, la capitale, les forces de sécurité ont fait usage de canons à eau contre un petit groupe de manifestants pro-démocratie qui refusaient de se disperser devant un barrage des forces de l'ordre, selon des images transmises en direct à la télévision.

À Mandalay, deuxième ville du pays, la police a fait usage de gaz lacrymogènes "contre des protestataires qui agitaient des drapeaux de la LND, a raconté une habitante à l'AFP.

Les militaires ont décrété la loi martiale dans plusieurs quartiers de Rangoun, de Mandalay, ainsi que dans d'autres endroits. Outre l'interdiction des rassemblements, un couvre-feu y est imposé de 20 h à 4 h.

Quels scénarios pour l'armée birmane face à la multiplication des manifestations ?
"Nous savons tous de quoi l'armée est capable"

Ce vent de contestation est inédit en Birmanie depuis le soulèvement populaire de 2007, "la révolution de safran" menée par les moines et violemment réprimée par l'armée.

Le risque de répression est réel. "Nous savons tous de quoi l'armée est capable : d'atrocités massives, de meurtres de civils, de disparitions forcées, de torture et d'arrestations arbitraires", a souligné Tom Villarin du groupement des parlementaires de l'Asean (Association des nations de l'Asie du Sud-Est) pour les droits humains. Depuis le 1er février, plus de 150 personnes - députés, responsables locaux, activistes - ont été interpellées et sont toujours en détention, selon l'Association d'assistance aux prisonniers politiques, basée à Rangoun.

Le commandant en chef de l'armée, Min Aung Hlaing, s'est exprimé pour la première fois, lundi soir, sur la chaîne de l'armée Myawaddy TV. Il s'est engagé à "la tenue d'élections libres et justes" à la fin de l'état d'urgence d'un an, et promis un régime militaire "différent" des précédents.


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