L'ex-président Medvedev devient Premier ministre de Poutine

La Douma russe (parlement) a confirmé mardi Dmitri Medvedev au poste de Premier ministre, au lendemain de son départ de la présidence.

La chambre basse du parlement entérinait ainsi sans surprise la permutation de postes avec Vladimir Poutine, alors que des manifestations se poursuivaient dans la rue.

Dmitri Medvedev a obtenu le soutien de 299 des 450 députés. Cent quarante quatre députés, issus du parti communiste et du parti Russie juste (centre-gauche), ont voté contre la candidature de Dmitri Medvedev.

«Je vous remercie de votre confiance», a déclaré le nouveau chef de gouvernement, promettant d'écouter toutes les forces politiques représentées à la Douma.

«Je vais travailler, sans ménager les efforts, pour remplir les promesses qui ont été faites par le président de Russie et par moi», a-t-il ajouté. «Je suis convaincu que si nous travaillons ensemble, nous pouvons obtenir ces résultats», a poursuivi Dmitri Medvedev.

Le président Poutine a ensuite signé le décret confirmant la nomination du Premier ministre. «Je suis sûr que Dmitri Medvedev sera ouvert à une coopération constructive avec tous les partis, tous les mouvements politiques», a-t-il également déclaré.

Tandem au pouvoir

Vladimir Poutine a présenté dès lundi, peu après son investiture, la candidature de Dmitri Medvedev pour lui succéder en tant que Premier ministre. «Vous savez, j'ai pris la décision (d'échanger les postes) il y a longtemps, je l'ai dit ouvertement», a rappelé Vladimir Poutine devant le Parlement.

«Nous n'avons rien changé, rien présenté devant le Parlement ou devant la société qui pourrait être qualifié de tromperie ou de jeu politique», a-t-il ajouté.

MM. Poutine et Medvedev avaient annoncé dès l'automne qu'ils échangeraient leurs postes à l'occasion de la présidentielle de mars, remportée avec près de 64% des voix par Vladimir Poutine dès le premier tour.

Ce «tandem», en place depuis 2008, semble, avec cet échange des postes, installé durablement au pouvoir. Durant toute sa présidence, Dmitri Medvedev est resté dans l'ombre de Vladimir Poutine. Celui-ci avait dû quitter le Kremlin en 2008 faute de pouvoir effectuer un troisième mandat consécutif à la présidence, interdit par la Constitution.

Sit-in volants

Cette permutation annoncée, additionnée à des accusations de fraudes massives aux élections législatives et à la présidentielle, ont déclenché un mouvement de contestation inédit depuis l'arrivée au pouvoir en 2000 de Vladimir Poutine.

Dimanche, à la veille de son investiture, la police a violemment réprimé une manifestation, qui avait réuni entre 8000 et des dizaines de milliers de personnes, selon la police ou les organisateurs.

Mardi, et pour la deuxième journée consécutive, des manifestants, des jeunes pour la plupart, tentaient, tantôt par centaines, tantôt par dizaines, de poursuivre le mouvement, notamment en effectuant des sit-in. Ils changeaient d'emplacement à chaque fois que les forces de l'ordre dispersaient leur rassemblement.

La police a procédé à une vingtaine d'interpellations mardi matin. Depuis dimanche, elle a annoncé avoir interpellé plus de 750 manifestants.