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International

Syrie : sous pression des républicains, Donald Trump se contredit

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Le président Trump s'exprimant depuis la Maison Blanche, le 7 octobre 2019
Après avoir laissé le champ libre à une offensive turque contre les forces kurdes en Syrie, Donald Trump a fait marche arrière lundi, sous la pression de son propre camp, en mettant en garde la Turquie contre tout excès.

Rétropédalage de Donald Trump. Après avoir annoncé dimanche laisser le champ libre à une offensive turque contre les forces kurdes en Syrie, le président américain a mis en garde la Turquie contre tout excès. Une déclaration faite lundi 7 octobre dans la confusion et sous la pression de son propre camp.

"Si la Turquie fait quoi que ce soit dont j'estime, dans ma grande et inégalable sagesse, que cela dépasse les bornes, je détruirai et anéantirai complètement l'économie de la Turquie", a tweeté lundi soir le président des États-Unis.

Les responsables de son gouvernement se sont de leur côté employés à se démarquer de toute opération militaire d'Ankara et à minimiser le départ des soldats américains déployés près de la frontière turque : il ne s'agit que de 50 à 100 membres des forces spéciales "redéployés vers d'autres bases à l'intérieur de la Syrie", et en aucun cas d'un "retrait" généralisé.

Ingignation chez les Républicains


La vague de réprobation n'a pas tardé aux États-Unis, jusque dans le camp du président, qui, confronté à une procédure de destitution, a pourtant plus que jamais besoin du soutien des élus républicains.

Lindsey Graham, sénateur républicain, souvent prêt à le défendre, l'a appelé à "revenir" sur ce retrait "porteur de désastre". "Ça va conduire au retour du groupe État islamique. Pour les jihadistes, il n'y a rien de mieux qu'un conflit entre les Kurdes et la Turquie. Je pense que la plupart des membres du Congrès sont de cet avis et nous allons adopter une résolution exhortant le président à reconsidérer sa décision."

Même réaction inquiète de Nikki Haley, ancienne ambassadrice des États-Unis à l'ONU et figure montante du parti républicain. "Nous devons toujours soutenir nos alliés si nous attendons d'eux qu'ils nous soutiennent. Les Kurdes ont un rôle crucial dans notre combat couronné de succès contre l'État Islamique en Syrie. Les laisser mourir est une énorme erreur."

Malgré le changement de ton à la Maison Blanche, le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, a jugé utile d'enfoncer le clou, prévenant qu'un départ "précipité" de Syrie profiterait à la Russie et à l'Iran.

Et, renforçant le sentiment qu'Ankara avait reçu une forme de feu vert américain, le président Erdogan a averti que son offensive pourrait désormais être lancée "sans prévenir".

"Il est temps de sortir de ces guerres ridicules"

Dans la foulée d'un coup de fil entre Donald Trump et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, la Maison Blanche avait pourtant créé la surprise dimanche soir en annonçant le retrait des forces américaines stationnées dans cette région. Elle avait justifié cette décision par le fait que la Turquie s'apprêtait à mettre en œuvre "son opération prévue de longue date" contre les miliciens kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), pourtant alliées de Washington dans la lutte contre les jihadistes.

"Il est temps pour nous de sortir de ces guerres ridicules et sans fin, dont beaucoup sont tribales, et de ramener nos soldats à la maison", avait tweeté, tôt lundi matin, le milliardaire républicain, accréditant l'idée d'un retrait plus vaste, sinon total, de Syrie.

Les protagonistes impliqués dans le conflit syrien, y compris la Turquie et les Kurdes, "devront maintenant résoudre la situation", avait-il ajouté. Les États-Unis s'étaient jusque-là toujours opposés à un affrontement militaire entre leurs deux alliés et s'étaient engagés à "protéger" les Kurdes d'un "massacre" turc.

Le reste de la communauté internationale a mis en garde contre les conséquences d'une offensive turque, à l'instar de l'ONU qui dit se "préparer au pire" en cas de nouvelle crise humanitaire en Syrie, où le conflit a fait depuis 2011 des millions de déplacés et réfugiés et a coûté la vie à plus de 370 000 personnes.

La France a exhorté la Turquie à "éviter une initiative" qui nuirait à la lutte contre le groupe État islamique. Elle a aussi plaidé pour que la détention des jihadistes étrangers, dont de nombreux français, dans les camps du nord-est syrien sous contrôle kurde reste "sûre".


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