Un djihadiste français capturé par les forces françaises au Mali a été expulsé vers la France et placé mardi en garde à vue dans les locaux des services de renseignement, près de Paris, a-t-on appris de source judiciaire. Cet homme faisait partie des cinq djihadistes qui s'étaient rendus aux soldats français lors des combats dans le massif de l'Adrar des Ifoghas, dans le nord du Mali. Il avait été ensuite livré aux autorités maliennes qui, après une semaine de détention, l'ont renvoyé vers la France. Il est en garde à vue dans les locaux de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) à Levallois (Hauts-de-Seine). Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". Le ministère de l'Intérieur a démenti lundi soir que cet homme de 37 ans, de nationalité franco-algérienne et originaire de la région de Grenoble, selon ses proches, ait servi dans le passé dans la police française. Il a postulé à deux reprises pour être adjoint de sécurité, mais sa candidature a été à chaque fois rejetée, a-t-on précisé. Dans le Parisien, lundi, la soeur de ce djihadiste avait affirmé qu'avant de servir aux côtés des islamistes, son frère, qu'elle condamne sévèrement, avait servi dans la police. "A la fin des années 1990, il a travaillé dans la police. A la BAC, la brigade anti-criminalité de Grenoble. Il a donc porté l'uniforme français. C'est vrai que cela peut paraître hallucinant, lorsqu'on voit ce qu'il est devenu aujourd'hui", a-t-elle dit. La jeune femme raconte aussi que ce djihadiste, Djamel, qui avait obtenu la nationalité française à sa majorité, a fait de l'athlétisme "à un très bon niveau" et qu'il a multiplié les emplois dans divers secteurs, du BTP aux métiers de la boucherie. l aurait commencé, selon elle, "à avoir de mauvaises fréquentations avec des barbus qui essayaient d'endoctriner des jeunes" à la suite de son mariage en 2005. Un autre djihadiste, Ibrahim Ouattara, 24 ans, originaire d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), a été expulsé début mars du Mali et écroué après avoir été mis en examen. Il avait été arrêté en novembre près de Mopti, au Mali, alors qu'il tentait de gagner, en autocar, Tombouctou, ville alors aux mains de groupes islamistes. La DCRI le soupçonne d'avoir été un élément précurseur d'un groupe cherchant à rejoindre les djihadistes au Mali. Il avait été mis en examen en 2010 pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme et avait déjà tenté de rejoindre certaines destinations sensibles. Il avait réussi à gagner le Mali, via le Portugal, alors qu'il se trouvait sous contrôle judiciaire.
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