À 10 jours de l'élection présidentielle, l'Afghanistan a été le théâtre de nouvelles attaques meurtrières jeudi. Un camion piégé a explosé près d'un hôpital, faisant 20 morts, et au moins 30 civils ont péri dans une frappe de drones américaine.
Série tragique. Pour le troisième jour consécutif, des dizaines d'Afghans ont été tués, jeudi 19 septembre. L'explosion d'un camion piégé près d'un hôpital a fait 20 morts, tandis qu'au moins 30 civils ont péri dans une frappe de drones américaine ayant visé des combattants de l'organisation État islamique.
L'attaque au camion est survenue à Qalat, dans le sud du pays, et avait pour cible le siège local des renseignements afghans (NDS), selon le gouverneur de la province de Zaboul, Rahmatullah Yarmal. "Mais l'hôpital régional qui est situé au même endroit a été détruit", a-t-il ajouté.
L'attentat de Qalat "a provoqué la mort de 20 personnes et en a blessé 90", a annoncé le gouverneur adjoint de la province de Zaboul, Ahmad Tawab. "C'était une attaque au camion piégé".
L'attentat a été revendiqué par un porte-parole des Taliban, Qari Yousuf Ahmadi : "Nous avons mené une attaque martyre contre le NDS", a-t-il souligné dans un message, affirmant que le bâtiment avait été complètement détruit.
Ce nouvel attentat a lieu à moins de 10 jours de l'élection présidentielle, le bilan total de ces violences étant de plus de 70 morts et de dizaines de blessés. Trois d'entre eux ont été revendiqués par les Taliban, qui multiplient les attaques pour entraver le scrutin.
Plus de 70 morts en trois jours
Parallèlement, au moins 30 ouvriers agricoles ont été tués dans la province de Nangarhar, à l'est du pays, par des tirs de drones américains, selon des officiels afghans. Cette frappe "était censée viser des combattants de Daech, mais a touché des civils par erreur", a reconnu le porte-parole de la police pour la province, Mubarez Atal.
Le ministère afghan de la Défense et un officiel américain ont confirmé à Reuters la frappe de drones mais n'ont pas livré de détails sur les victimes.
Les Taliban "ont à nouveau montré que leur combat était contre le peuple d'Afghanistan et qu'ils n'avaient pas d'autre boulot que de tuer des gens et détruire des infrastructures publiques", a réagi le président afghan, Ashraf Ghani, dans un communiqué.
Mardi, 48 personnes ont péri dans deux attentats-suicides, l'un contre un meeting électoral d'Ashraf Ghani et l'autre à Kaboul, qui a pris pour cible un centre de recrutement de l'armée. Mercredi, quatre civils ont été tués dans un attentat-suicide et un assaut contre un bâtiment officiel de Jalalabad, à l'est du pays.
Les Afghans doivent élire le 28 septembre leur futur président. Les Taliban contestent la légitimité de ce scrutin, qui a pris une importance nouvelle depuis l'abandon, le 7 septembre, par Donald Trump, des pourparlers sur un retrait des forces américaines en échange de contreparties de la part des insurgés.
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