Les Etats-Unis ont l'an dernier reconnu l'innocence de 149 personnes injustement condamnées, un nombre record qui représente toutefois une "goutte d'eau" dans un océan de dizaines de milliers d'erreurs judiciaires, selon un rapport publié aujourd'hui. Ces 149 déclarations d'innocence concernent des condamnés qui ont été emprisonnés sans raison durant 14 ans et demi en moyenne, a précisé dans son étude l'école de droit de l'université du Michigan. Parmi ces 149 cas, 58 concernent des prisonniers finalement blanchis d'homicide.
Depuis 2011, le nombre de condamnés ainsi innocentés a plus que doublé. "Les déclarations d'innocence après révision d'un procès sont désormais courantes. Encore récemment, la moindre disculpation faisait les gros titres des journaux. Désormais il y en a environ trois par semaine et la plupart passent inaperçues", ont commenté les auteurs du rapport. L'étude vient confirmer que, dans le système pénal américain, l'aveu n'est pas la reine des preuves, ni le fait de plaider coupable, puisque de plus en plus de condamnés sont innocentés après avoir pourtant publiquement admis leur responsabilité.
Deux tiers de ces 149 condamnés finalement disculpés sont issus de minorités ethniques et la moitié sont noirs, selon le rapport. Un total de 47 personnes ont été innocentées dans des affaires de drogue. Parmi les personnes blanchies en 2015 figure Lewis Fogle, un homme qui a passé 34 ans derrière les barreaux pour le viol et le meurtre d'une adolescente qu'il n'a jamais commis. Lewis Fogle avait été mis en cause, cinq ans après le crime, par un hypnotiseur amateur qui avait recueilli le témoignage - sous hypnose - d'un prisonnier. Lewis Fogle avait ensuite avoué sous la pression d'un interrogatoire policier. Durant 34 ans, sa femme a défendu son innocence.
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Anonyme
En Février, 2016 (00:48 AM)Participer à la Discussion