Le triangle Marché hier, exode aujourd'hui

"Est-il vrai que nous sommes ?

Question qui me hante, qui revient sans arrêt dont la réponse me gêne et que je ne cesse d'entendre.

A force de porter le bonnet d'âne, l'humiliation rend vieux et laid.

Dès notre jeune âge, rejetés de tous et de partout, on s'accroche en faisant semblant d'être"

Bamba Gueye Lindor

Le ridicule déshonore plus que le déshonneur, il n'est que d'être crotte pour affronter le bourbier.

Vous êtes en train de détruire le pays, par vos faits et gestes, le Sénégal va directement dans le mur. Quelle honte!

Est-ce que c'est avec des : "Baldé a volé", "Karim a volé", "Samuel m'a insulté", "Macky a volé", "Wade père est un monstre"... que vous comptez régler les problèmes essentiels des sénégalais ?

Bien sûr que non !

A moins de trois ans des élections présidentielles, si Macky le veut bien, vous nous rejouez le film de 2011 entre Moustapha et Tanor, cette fois avec plus d'acteurs, et joué par l'équipe appelée libérale.

Aujourd'hui se sont les libéraux qui se déchirent pour éviter les vrais débats. Ca sera ainsi jusqu'aux élections et qu'un autre pied nickelé prenne la direction du pays sans que nous sachions ni où, ni comment il compte mener le navire Sénégal.

Vous installez l'insignifiant pour éviter d'aller à l'essentiel.

Aucun de vous, tous bords confondus (s'il y a bords, ce qui reste à prouver) ne peut ni n'ose se mettre à débattre du pourquoi et comment il compte diriger le pays demain s'il est élu. 

Mes chers, vous allez être surpris !

Les vrais sénégalais, ceux qui aiment leur pays, ne vous laisseront plus les duper comme l'ont fait Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et aujourd'hui Macky.

Les sénégalais ne doivent ni ne peuvent supporter un cinquième chef d'état irresponsable. Notre pays a tout perdu surtout sur le plan moral et patriotique, aujourd'hui le sénégalais est sans gène, fier quand il obtient la nationalité française ou américaine, quelle honte, alors qu'il devrait s'en cacher.

C'est encore plus grave quand on sait que des femmes cherchent à accoucher à l'extérieur pour que leur enfant devienne autre chose que sénégalais, cela montre que même notre avenir est hypothéqué.

Aucun de nos hommes politiques ne s'en émeut parce que c'est eux qui ont montré le chemin de Senghor à Macky, ils ont tout à l'extérieur : leurs biens, se faire soigner et l'éducation de leurs enfants. Rien pour le peuple.

Si un pays en est arrivé à ce stade de dégradation, le chaos n'est pas loin.

Au fond, nous ne croyons ni en Dieu, ni en son prophète en étant lâches, nous vivons dans la peur et dans l'hypocrisie et violents sur tous les plans.

De nos jours, la majorité des sénégalais s'ils le pouvaient partiraient du pays pour aller se faire oublier chez les autres et profiter d'acquis qu'ils n'ont pas cherché à mettre en place chez eux. 

Les pays d'accueil nous regardent comme des malfrats, des pique-assiettes, ce qui fait qu'ils commencent à nous canarder.

Au lieu de nous battre pour avoir notre bien être, nous choisissons la voie de la honte et des sous-hommes, et fiers de l'être.

Non ! Nous pouvons nous en sortir.  

Réglons sans haine et avec fermeté nos problèmes. Dès maintenant imposons le débat. Posons les problèmes et trouvons les données pour les solutionner, le comment avoir une politique sociale et comment la financer :

Comment s'occuper de l'éducation de nos enfants ? Comment ? Et combien ça va coûter ?

Comment mettre en place une politique agricole ? Comment ? Et combien ça va coûter ?

Comment faire des recettes ?

Combien va-t-on  dépenser ? et cetera, et cetera...

Tout homme politique responsable et capable doit pouvoir se mettre en face de son peule et lui présenter son programme. Débattre en amont avec son peuple et obtenir son soutien peut sortir un pays comme le Sénégal du gouffre

Si vous prenez le risque aujourd'hui de rejouer les mêmes partitions, vous prenez le risque de mettre le pays sans dessus-dessous. 

C'est lorsque nous sommes éloignés de notre pays que nous sentons l'instinct qui nous y attache.

Il est tant de faire table rase du passé avant qu'il ne soit trop tard.

Aujourd'hui la médiocrité a atteint ses limites, le Sénégal mérite mieux que ça.

Chères et chers compatriotes,

Nous sommes regardant, de grâce, il est tant que nous prenions notre responsabilité pour le bien qui nous est le plus vrai et plus vrai.

On s'en fout de savoir qui est gros, petit, fort, griot, cordonnier ou je ne sais quoi. Celui que je suivrai sera celui qui apportera des réponses à mes questions.

À bas ces débats subjectifs dignes de retardés mentaux.

On voit que tout le temps les petits ont pâti des sottises des grands.

Sur quelle base sondez-vous les sénégalais? 

Comment un tel peut avoir 31% et un autre 25% ?

Qu'est ce qui les différencie ?

Arrêtons de choisir un responsable sur une base subjective et opportuniste, cette façon de faire mènera notre pays au désastre. A chemin battu il ne croit point d'herbe.

L'habitude est une seconde nature. La façon dont on choisit dans le tas nos responsables est indigne d'un peule avancé. Nous avons tout faux dans la façon de choisir nos responsables. Le sénégalais est capable d'élire à la tête de l'état un singe pourvu qu'il soit soupçonné d'avoir des milliards. Chez  nous, "l'argent n'a pas d'odeur" prend tout son sens : le sang du pauvre c'est l'argent et la pauvreté met le crime au rabais.

Le cri du pauvre monte jusqu'à Dieu mais il n'arrive pas jusqu'à l'homme. Il est temps d'ouvrir les yeux, la petitesse d'esprit fait l'opiniâtreté.

A laver la tête de l'âne, on perd sa lessive.

Tout est question de volonté et de croyance. La croyance des sénégalais mérite d'être revue, tout est apparence et vanité, mépris et sous-estime.

Attaquer un humain sur son passé social relève de sous-développement mental. Devrais-je être plus fier d'un père faquin que d'un papa gardien ou vendeur à l'étalage ?

Attaquer des hommes politiques parce que leurs parents ont été pauvres financièrement montre le bas niveau du débat. On a besoin d'être bas pour essayer d'atteindre ces politiciens qui ont mené notre pays à un désastre mais poser le débat à ce niveau ne fait que le renforcer, les injures ne régleront pas nos problèmes.

Il nous faut de la volonté, rien que de la volonté pour redresser notre pays.

Il y a très loin de la velléité à la volonté, de la volonté à la résolution, de la résolution au choix des moyens, du choix des moyens à l'application. Les gens faibles ne distinguent jamais assez ce qu'ils veulent de ce qu'ils voudraient.

La pauvreté financière détruit les valeurs, le respect et l'amour.

De nos jours, les manques de nourriture, de soin, d'éducation, de tout.. ont réduit notre peuple à l'esclavage des temps modernes qu'est l'immigration. Tout sénégalais qui le peut sortira du pays pour aller se vendre ailleurs, pour avoir ce qui devrait être pour tout être humain un acquis dès sa naissance : manger, se vêtir, se soigner et se reposer.

Les trois-quarts des immigrés ont à peine cela dans les pays qui les accueillent, et encore, avec mépris et les tolèrent à défaut de les canarder.

La dernière en date, il y a quinze jours, l'un de nos enfants tué à l'arme blanche comme un chien au Maroc. Oui, au Maroc, un pays frère au sens propre et figuré du terme. L'histoire des gardes noirs du palais princier en dit long, le sang sénégalais coule dans les veines des princes marocains.

Tout cela pour vous dire que si le peuple marocain qui nous est si proche en vient à nous rejeter de telle sorte, que feront les peuples qui nous sont plus éloignés ?

Le massacre de nos ressortissants dans le monde a commencé depuis des années. Rappelez-vous de Ceuta et Melilla, des tombes en Italie, en Grèce, aux Etats-Unis, en France et en Turquie, et malheureusement, ce n'est qu'un début. 

Ce problème je le dénonce et en avertis nos dirigeants par des textes depuis des années et aucune mesure n'a jamais été prise, et de mesures, il n'y en aura pas. Ce problème requiert une volonté politique qu'aucun de nos gouvernements n'a eu et ce n'est pas l'actuel qui la mettra en place. 

On met des enfants au monde pour les laisser partir et devenir des bêtes de somme. Notre peuple est en voie de disparition, abandonné par ses dirigeants, le voilà parti vers d'autres horizons. Nos ressortissants sont fiers d'obtenir une autre nationalité alors qu'ils devaient en avoir honte, ils voudraient que leurs enfants naissent français, américains ou autres, tout sauf sénégalais.

Nous avons laissé une minorité d'hommes politiques hypothéquer notre avenir. Au lieu de les combattre, nous avons choisi  la fuite sans vergogne et nous sommes devenus à l'étranger les meilleurs alliés de l'extrême droite.

Ne crions pas demain au racisme. Quand on abandonne sa responsabilité pour aller s'incruster chez les autres, on ne peut recevoir que ce que l'on mérite. Les enfants du pays qui ont réussi à s'échapper doivent s'organiser au plus vite pour rétablir l'équilibre de notre pays. Arrêtons de jouer personnel, tous ensemble nous pouvons changer les choses. 

Il nous faut un contrat avec le prochain président de la république sur la base d'un programme, qu'il ne soit plus élu comme jadis. 

Bamba Gueye Lindor