Vendredi 29 Mars, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
People

Mao Sidibé : ‘’ Pour que je gagne le prix Découvertes RFI, il me faut un vote massif’’

Single Post
Mao Sidibé : ‘’ Pour que je gagne le prix Découvertes RFI, il me faut un vote massif’’
Il est parmi les 13 finalistes du prix Découvertes RFI de l’édition 2015. Mao Sidibé concourt avec 12 autres Africains et espère gagner avec un vote massif du public et le soutien des médias et de ses collègues. Son seul talent ne pourrait pas suffire vu que la dernière édition a été remportée par une Sénégalaise. Cependant, cela ne fait qu’amenuiser ses chances mais ne les anéantit pas. Mao a besoin d’un soutien fort du public sénégalais. Ceux qui le souhaitent peuvent aller voter pour lui surwww.prixdécouvertes.com/fr/vote.

 
Qu’est-ce qui a motivé le dépôt de votre candidature pour le prix Découvertes RFI ?

J’ai voulu participer sans doute parce que je sais que c’est un prix important. Et quand je vois les autres comme Naby qui a gagné il y a longtemps ainsi que Marema et Awadi, cela me motive. Et je me suis aussi dit pourquoi pas moi. J’ai déposé en étant même sûr d’être sélectionné parce que c’est un concours et des centaines d’artistes y envoient leurs dossiers de candidature. Mais en sortant l’album l’année dernière à la date du 5 décembre qui n’était pas du tout propice, à mon avis, pour mettre un produit sur le marché, je me préparais déjà au dépôt de ma candidature pour le prix Découvertes RFI. Donc, j’ai tenu à ce que l’album sorte en prévision de cela. Je me suis dit, pour participer en 2015, il faut que l’album soit sorti en 2014.


Quand vous êtes revenu au Sénégal, avez-vous eu l’impression d’avoir raté quelque chose sur le plan musical ?


Non parce que même étant absent du pays j’y avais encore quelques attaches sur le plan musical. Je venais d’ailleurs deux à trois fois dans l’année ici. Je bossais avec des groupes de rap et des artistes comme Niit Doff, Gladiator ou encore Chaky Blaze et Abass Abasse. Je n’étais pas dépaysé.


Comment avez-vous accueilli la nouvelle de votre sélection pour le prix Découvertes RFI ?

C’était une grosse surprise et j’ai eu du mal à y croire. Je l’ai su un peu avant que l’information ne soit disponible sur le site de RFI. Mais on n’avait pas le droit de la divulguer avant qu’elle ne soit officielle. On a attendu que les équipes de RFI et de France 24 diffusent d’abord l’info avant d’en parler. C’est une grosse surprise pour moi. J’en suis quand même heureux vu que je représente le Sénégal dans ce concours cette année. Je deviens un ambassadeur culturel de mon pays. C’est une opportunité pour moi de me faire aussi connaître à travers les médias. Parce que je ne participais presque pas aux émissions télés. Je reste toujours enfermé dans mon studio car j’ai un autre qui fait que je passe beaucoup de temps dans mon studio. C’est toujours dans la musique aussi cet autre boulot mais c’est plus des mélodies pour des publicités ou encore des vidéos.


Avez-vous estimé vos chances de remporter ce prix ?

Oui et c’est un vote massif qui pourrait me permettre de m’en sortir. Le fait qu’une Sénégalaise ait remporté le prix l’année dernière, Maréma que j’adore, amenuise quelque part mes chances. Car jusque-là aucun pays n’a eu ce prix pendant deux années consécutives. Serait-ce possible cette année ? Je reste optimiste et je dis oui. Quand on participe à un concours, on souhaite gagner le prix. Cependant, rien que de participer est un honneur pour moi. Et gagner le prix sera une fierté. Le vote massif pourrait me permettre de m’en sortir. Imaginons que j’arrive premier ex-aequo avec un autre artiste dans les votes et qu’il revient au jury de nous départager. Je me dis que pour le politiquement correct, le jury prendra l’autre parce que l’année dernière, c’est un Sénégalais qui avait été sacré. Mais s’il y a un grand écart dans les votes en ma faveur, ma personne s’impose forcément. Il me faut le soutien des médias et de mes collègues artistes.


Parlez-nous des deux chansons en compétition, ‘’woma woma’’ et ‘’djiguène’’ ?

Les organisateurs m’ont demandé d’envoyer l’album et après, c’est eux qui ont choisi ces deux titres-là. ‘’Woma woma’’ est d’actualité tout comme ‘’djiguène’’ qui sont les deux derniers clips que j’ai sortis. Je pense que cela a influencé le jury qui les a choisis. Ce que j’aime dans ‘’woma woma’’ est qu’on y note une touche mandingue.  On ne la remarque pas au début. C’est en avançant dans l’écoute de la chanson qu’on s’en rend compte.


C’est un morceau fun et gai. ‘’Djiguène’’ est un morceau un peu plus dure qui parle des violences conjugales en général et celles faites aux femmes en particulier. Dans cette chanson, on retrouve aussi une touche mandingue, une touche rock, une touche reggae, etc. il y a tout cela dedans et qui sont les bases de ma musique. Du coup, j’approuve leurs choix bien que, dès que des choix sont faits, des questions nous interpellent. L’on se demande pourquoi celles-ci et pas d’autres. Et beaucoup de gens m’ont demandé pourquoi ils n’ont pas pris tels ou tels autres titres. Cela montre que tous les titres de l’album se valent et qu’on n’a pas un album dont un seul morceau ou deux marchent.


Vous êtes chanteur, auteur, beat maker, producteur, etc. Comment faites-vous pour allier toutes ces casquettes ?


Mais tout est lié même si chacun d’entre eux est un boulot à part entière. J’arrive à exercer chacun d’eux parce qu’ils me passionnent et je suis aussi de nature curieuse. Je n’ai jamais fait de formation. Je n’ai appris la musique, ni comment réaliser une vidéo si ce n’est sur internet. Quand quelque chose m’intéresse, j’y consacre beaucoup de temps afin de l’assimiler. Quand j’ai voulu apprendre à faire des beats, je m’enfermais de 9h à 21h chaque jour pour me consacrer à ça en cherchant des mélodies, des samples, etc. Je voulais apprendre vite. Je suivais de très près sur internet ce que faisait Just Blaze et comment il composait les mélodies. Et un jour, il y avait un concours à Paris dénommé ‘’battle of sound’’.


A cette époque, je venais juste de commencer et j’ai voulu y prendre part de manière active. J’étais avec des beatmakers très forts. Je me suis donné au maximum pour ne serait-ce qu’arriver en finale. C’était aussi une façon pour moi d’expérimenter le peu que j’en connaissais. Non seulement je suis arrivé en finale mais j’ai gagné le prix. On était 64 et dans le groupe de l’époque, il y a aujourd’hui de célèbres beatmakers qui composent pour Akon et d’autres. Pourtant, j’étais premier devant eux.


Mais ils étaient eux plus dans une démarche d’exportation ou de travailler avec des artistes étrangers. Moi, j’avais déjà une famille et je suis très attaché au rap sénégalais. Ça m’intéressait plus de travailler avec des rappeurs sénégalais qu’avec des rappeurs français. Pour les vidéos, j’ai usé du même procédé pour mon initiation en allant apprendre sur internet. C’est Niit Doff qui m’a la première fois poussé à réaliser une vidéo. Il devait faire un clip et n’avait personne pour cela. C’était en Europe et j’ai dû le faire parce qu’on n’avait pas le choix.


Ne vous est-il jamais arrivé de devoir composer un beat pour quelqu’un et qu’au finish, le travail est tel que vous souhaitez vous-même y poser votre voix ?


Non ce n’est jamais arrivé parce qu’en général, quand je travaille avec des gens, je leur donne tout au point de m’oublier. D’ailleurs, j’avais observé un break de deux ans pour me consacrer aux produits des autres. Et quand je travaille pour d’autres, je ne pense pas à moi. Toutes les mélodies que je trouve, c’est pour cet artiste. J’ai fait pas mal d’albums de 2007 à aujourd’hui. C’est moi qui ai réalisé les trois albums de Niit Doff, ceux de Gladiator et de Chaky Blaze aussi. Il y a d’autres albums qui portent aussi en partie ma touche comme les prochains albums de Nix et de Books et celui de Keur-Gui. Maintenant, pour mes textes, j’arrive à les écrire grâce au retard qu’accusent certains avec qui je travaille. Quand on fixe une heure pour enregistrer, dès qu’ils tardent à venir, j’écris quelques lignes ou compose des mélodies. C’est ainsi que j’ai pu faire tout mon album ‘’accent grave’’ et je me suis aussi enregistré tout seul. J’ai aussi composé les titres et mixé tous les sons car je n’avais pas le choix. Je n’avais pas d’assistant.


Vous avez vécu pendant 14 ans en France. Pensez-vous que le risque pris par des migrants africains qui prennent des bateaux et échouent généralement aux larges des côtes européennes en vaut la peine ?


Cela me dégoûte et le problème est complexe. Je me rappelle que quand je venais en vacances et que je discutais avec des voisins ou des amis et qu’ils me disaient qu’ils souhaitaient venir en Europe, j’essayais toujours de les en dissuader. Je leur disais que la vie là-bas n’était pas si facile qu’ils se l’imaginaient. Je leur disais que moi, j’avais de la chance avec mon groupe. On est tombé sur des gens bons qui nous ont aidés pour les papiers et pour plein d’autres choses. Et ce n’était pas le cas de tout le monde. Au début, on était à l’hôtel et bien au chaud. Mais pendant un mois, je voyais un vieux noir venir chaque jour à minuit avec ses bagages dormir dans une cabine téléphonique qui était juste en face.


J’ai compris qu’il n’avait pas où dormir. C’est quelqu’un qui n’a pas eu de chance. Ce qui aurait pu nous arriver à nous. Mais quand on dit aux gens que la vie là-bas n’est pas facile, ils te disent : alors qu’est-ce que tu y fais ? C’est ça qui complique les choses. Il pense que c’est parce que toi tu es là-bas qu’il t’est facile de dire qu’il ne faut pas y aller. Je pense aussi que les vacanciers qui viennent chaque année leurrent les gens. Ils économisent pendant longtemps et viennent ici, louent des voitures, mènent la belle vie, font croire qu’ils ont des millions et rentrent après. Les gens pensent qu’on s’enrichit alors facilement en Europe. Ce n’est pas le cas. Mais c’est très difficile de retenir ceux qui veulent partir coûte que coûte.


Est-ce que vous avez le temps de vous produire dans des endroits de la place ?

Oui ! J’ai souvent joué au Just for You, au must etc. mais je ne tourne pas beaucoup  parce que je ne suis pas forcément intéressé de jouer dans les mêmes endroits.  Du coup, je préfère à la rigueur continuer mon travail que de jouer pour jouer tout simplement. J’avais fait un concert qui me permettait de me produire n’importe où c'est-à-dire faire le show dans les rues de Dakar. J’ai mes deux baffles qui sont rechargeables et deux guitaristes qui me suivaient et on faisait des concerts n’importe où et n’importe quand. On n’avait pas besoin de courant ni rien.


On venait, on branchait et on chantait, pas plus. On l’a fait pendant le festival de jazz, l’année passée à Saint-Louis. A Dakar aussi, on l’a fait à la Médina, à la Gueule-tapée  et à la Sicap. Là, je veux le reprendre parce que cela nous permettait de ne pas jouer dans les mêmes endroits et d’être en contact avec le public. A la base, c’était une façon de tester notre musique  et de rencontrer des gens et de partager la musique avec eux. Les talibés étaient toujours présents ils étaient les premiers et les derniers à partir. Ils ne tendaient pas la main, ils viennent pour regarder le spectacle et chanter avec nous.  Donc c’est une autre façon de partager.



5 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2015 (08:04 AM)
    fils se link bi bakhoul
  2. Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2015 (08:06 AM)
    effectivement le lien pour supporter Mao ne fonctionne pas aidez nous a le supporter car il fait de jolies choses courage domou ndeye
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2015 (00:32 AM)
    en ts cas lui au moins il a une belle blanche pas comme les autres modou modou la haha
    {comment_ads}
    Auteur

    Senegal

    En Octobre, 2015 (21:23 PM)
    je viens juste de voter pour toi depuis les etats unies  :sunugaal: 
    {comment_ads}
    Auteur

    Un Lion Qui Chante

    En Octobre, 2015 (14:20 PM)
    Dégueuna SON bi, c'est super, le tempo, le rythme, les sonorités, la voix; franchement, y aura pas mieux que toi!

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email