Le déni a duré trois ans. L'Express vient de consacrer un long portrait à Stromae à l'occasion de la sortie de son nouveau titre "Défiler", après deux ans d'absence. Le chanteur belge n'est plus remonté sur scène depuis 2015, à part une brève apparition avec Orelsan à Bruxelles. "Pour l'instant, je n'ai plus envie de chanter. De performer. J'ai trop donné. Le but, c'est quand même d'être heureux", a-t-il expliqué. Dans un de ses tubes, "Papaoutai", il a évoqué l'absence de son père.
Pierre Rutare était un "père fêtard" et fantasque, mais "pas hyperprésent" pour le petit Paul, élevé par sa mère Miranda Van Haver à Bruxelles. "Ce n'est pas un reproche, mais la réalité." Ses parents se sont séparés quand il avait six ans. Architecte, Pierre est retourné à Kigali en 1991 pour fonder une autre famille. Au printemps 1994, Paul a neuf ans. Il remarque que les conversations s'arrêtent quand il arrive dans une pièce et que les adultes autour de lui ont les yeux mouillés.
Il n'ose rien demander pendant trois ans, puis finalement: "Il est mort?" On lui répond: "Oui." Pierre Rutare a été victime du génocide rwandais, comme 800.000 autres Tutsis. Stromae se souvient: "Je l'avais un peu deviné. Alors, je n'ai pas pleuré. Peut-être que je m'étais préparé, barricadé. Il n'empêche: ce papa qu'on n'a pas vu petit, on ne pourra pas, plus tard, rattraper le temps perdu avec lui. C'est cela, le deuil."
2 Commentaires
Anonyme
En Mai, 2018 (11:21 AM)Oriyobrewah
En Mai, 2018 (14:20 PM)( oriyobrewah@gmail . com)
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