Jeudi 28 Mars, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
People

Samba Ndiaye, membre de Soleil Levant de Thiès : «Dans notre milieu, il faut savoir se protéger. Ce n’est pas parce qu’on est artiste qu’on est forcément un comédien»

Single Post
Samba Ndiaye, membre de Soleil Levant de Thiès : «Dans notre milieu, il faut savoir se protéger. Ce n’est pas parce qu’on est artiste qu’on est forcément un comédien»
La Cité Taïba et les cadres de la compagnie sénégalaise des phosphates de Taïba, l’invité d’Entretien avec… en parle avec passion. Car c’est dans cette cité mythique qu’il a grandi, un univers qui aujourd’hui encore, renferme tous ses souvenirs d’enfance, quoique cette cité n’existe plus que dans la tête du quinquagénaire qu’il est devenu. Son cycle primaire effectué à Mboro, le voilà à Thiès où l’école Jules Sagna, ex-Urbaine 1, lui ouvre ses portes jusqu’à l’obtention de son examen d’entrée en 6ème. Samba Ndiaye puisque c’est de lui qu’il s’agit, est artiste-comédien, membre de la troupe de théâtre Soleil Levant de Thiès. Le passionné de théâtre et natif de Tivaouane en 1963 évoque son parcours, ses ambitions et passions, ses regrets et ses réussites. Dans cet entretien exclusif à ThiesVision.com, Samba Ndiaye se confie sans tabou : il y parle aussi des difficultés à percer dans le milieu du théâtre, mais également de son enfance sur laquelle il semble se faire une fixation.

«J’aimais faire rire les adultes»

Si l’école française catalysait toute son attention, le jeune écolier qu’il fut n’en est pas moins un féru d’art, de théâtre, de comédie plus particulièrement. En classe de 4ème déjà, il participe à une compétition scolaire sous la coupe de M. Diagne, leur professeur de français, qui invita les petits amateurs débutants, à une interprétation de «Le mariage de Figaro». Une adaptation réussie et dans laquelle Samba Ndiaye incarnait le rôle d’un Roi. «J’étais le petit animateur qui faisait rire tout le monde. C’est là que le virus du théâtre m’a piqué et ne m’a plus jamais quitté», se rappelle celui qui fréquentait la même classe que Ablaye Guèye, frère de Saneex, qui jouait le rôle de «Guewel Mbaaye» dans la même pièce.

Mais, « c’était du théâtre amateur, du théâtre scolaire », minimise-t-il. Une passion qui par la suite prendra le dessus sur des études auxquelles il mit un terme après la classe de Première, à un an du baccalauréat. S’ouvre alors pour le jeune artiste en devenir, une nouvelle carrière, celle d’un comédien qui deviendra plus tard l’une des figures de proue de Soleil Levant, la troupe Thiesseoise de la bande à Saneex et Alaadji, qui brille tel un astre dans le firmament du théâtre sénégalais, depuis les années 2000. Saneex, Gora et autres, je suis leur aîné, je les ai guidés, encadrés, puis laissés poursuivre leur chemin au sein de la troupe », avant de les retrouver bien des années après.

«Je suis quelqu’un de très émotionnel»

Samba Ndiaye, c’est le comédien, mais aussi le communicateur, l’homme dont le timbre de la voix ne laisse personne indifférent. D’où le rush des annonceurs vers lui lorsqu’il se voit confier bon nombre d’annonces publicitaires, le «Micro Central» lors de grandes manifestations d’envergure, à Thiès, Dakar ou ailleurs dans le pays à chaque fois que ses services et talents sont sollicités.

S’il apprécie très peu le fait d’être classé dans le lot des «communicateurs traditionnels», il dit comprendre ces personnes qui confondent les rôles, notamment l’homme de la rue, qui ne sait guère faire la différence entre la personne et le personnage. « Je suis quelqu’un de très émotionnel. J’aime regarder mes enfants, j’aime les regarder manger, les voir jouer, profiter de la vie. J’aime leur faire plaisir en les gâtant. Car l’enfance, c’est le symbole de l’innocence », souffle-t-il. «Demain, ces enfants seront à ma place. Et moi, où serais-je en ce moment ? », s’interroge Samba Ndiaye, qui dit tout faire pour rendre à ses enfants, ce que ses parents, sa mère en particulier, ont fait pour lui, à savoir, guidé ses premiers pas, couvé et protégé le marmot qu’il fut.

L’idée lui vint alors un jour de participer à un concours d’écriture de scénario destiné aux artistes en vue d’un séminaire de formation à la mise en scène. «J’ai été sélectionné, de même que Cheikh Ndiaye de Soleil Levant. Cheikh Seck et Ndiamé Sène ont été repêchés», se rappelle-t-il. Par la suite, Mbaye Gana Kébé, alors adjoint au maire à la Culture à Thiès, lui promit de tout mettre en œuvre en vue de le recommander au maire Idrissa Seck, du moins pour que Samba Ndiaye puisse proposer ses compétences et s’occuper des animations culturelles au niveau du Centre culturel Léopold Sédar Senghor de Thiès. «Mon dossier a été classé, j’ai été bloqué dans mon ascension alors que j’ai tout donné à Thiès. Depuis, cela m’a permis de mieux me connaître et de faire attention à mes vis-à-vis».
«Dans notre milieu, il faut savoir se protéger»

Le monde du théâtre, il le compare à l’univers marin où les composants savent se comporter tels des poissons. Ou pire. Ce qui fait que Samba Ndiaye croit, comme bon nombre de Sénégalais, au maraboutage. Mais il dit croire davantage en Dieu auprès de qui il cherche protection, en tant que musulman. «J’ai appris le coran, j’adore la propreté, la pureté, mais il faut se protéger et savoir protéger les siens. Je n’ose pas dire que j’ai une fois été victime de maraboutage, mais j’y crois car dans le milieu où nous sommes, c’est fréquent, il faut savoir se protéger. Le maraboutage, je n’en ferai jamais usage, jamais, mais je me protège », a-t-il prévenu.

Qu’en est-il de la polygamie ? Comme tout bon Sénégalais, Samba Ndiaye ne dirait non à ce qu’il appelle « ay ayloo », c'est-à-dire dormir chez la première épouse aujourd’hui, et demain chez la seconde ou deuxième, c’est selon… Mais pour le moment, son amour et son attention, il les porte à son épouse et à ses enfants, ses cinq bouts de choux qu’il chérit et qu’il veut rendre heureux.

« J’ai eu un contentieux avec le commercial de Walf et j’ai finalement quitté »

Si Samba Ndiaye révèle n’avoir pas fait l’école des arts, la formation adéquate pour devenir un artiste professionnel, il peut se réjouir de ses talents naturels que sont venus renforcer des stages et ateliers de perfectionnement, après que la Semaine du Cinéma africain, organisée à Thiès l’aura révélé au public il y a bien des années. Papa Nalla Fall, un consultant international le repéra à l’époque et lui confia dans son cabinet, tout ce qui avait trait à la culture. Alors responsable de la troupe «Mamelles» devenue la troupe «Dianxeen» de Thiès, avec Ndèye Sine, Ndiamé, Jules Dramé et autres, dont Cheikh Seck, un enseignant venu rejoindre la troupe, Samba Ndiaye ne règle pas des comptes, mais n’oublie pas à quel point il a servi d’ascenseur, de moyen de promotion à des chefs de service de radios locales à Thiès.

En atteste l’aura de ses émissions sur la radio Dunyaa : «Pencum xaléyi» destinée aux enfants ; «Ndadié» dans laquelle il a reçu Mbaye Gana Kébé, entre autres. «Je faisais la promotion des chefs de station au niveau local et je ne gagnais rien en retour», se désole le comédien, qui a compris, mais trop tard, le manège de ces responsables de radio qui voulaient le confiner à Thiès. «J’ai constaté que je ne pouvais pas évoluer dans ce milieu et j’ai quitté. J’ai travaillé gratuitement pendant deux ans, sans salaire», confie l’artiste.

«Il ne suffit pas seulement de trouver un cameraman et des acteurs pour faire du théâtre»

De même qu’il a participé à faire connaître Walf à Thiès, lors de l’implantation de la radio de feu Ben Bass Diagne dans la Cité du Rail. Une station locale à laquelle Samba Ndiaye dit avoir beaucoup apporté. Hélas, «j’ai eu un contentieux avec le commercial et j’ai finalement quitté », peste-t-il, préférant centrer son attention au tournage en cours, de la suite de « Groupe électrogène », une pièce de théâtre qui évoque les coupures de courant.

Et Samba Ndiaye de lancer un appel à l'endroit des autorités, Macky Sall en particulier. A l’heure de l’Acte 3 de la décentralisation, l'artiste dit interpeller le président de la République, les promoteurs et directeurs de télévisions, à investir les régions afin de mettre à profit les talents, les compétences à promouvoir. Toutefois, tient-il à souligner, «Il ne suffit pas seulement de trouver un cameraman et des acteurs pour faire du théâtre», conseille-t-il à ses collègues et amateurs de théâtre qu’il invite à davantage de professionnalisme. Son vœu le plus cher, c’est de voir Thiès se doter d’un complexe multifonctionnel pour la promotion de l’art et des artistes. «Je préfère les 50 000 francs que je peux gagner à Thiès aux 100 000 francs que me propose Dakar», conclut l'artiste basé à Thiès, Samba Ndiaye qui ne compte pour rien au monde quitter sa région, la ville qui lui permis d'éclore ses talents. Du moins pour le moment.


2 Commentaires

  1. Auteur

    Utile

    En Novembre, 2013 (09:07 AM)
    Le Prophete (sala Allahu 'alayhi wa salem) a dit :



    « Ne faites pas de ma tombe un lieu de cérémonie, mais priez sur moi d’où vous êtes, car vos prières me sont transmises »



    (Abou Dawoud)
    Top Banner
  2. Auteur

    Nekh

    En Novembre, 2013 (09:36 AM)
    Samba coumba ndiaye. Pa bi aka nex. Man damakoy ree ba sama beugn niak
    {comment_ads}

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email