Mais, que de chemin parcouru entre le 21 avril 2004, coïncidant au limogeage du Maire de Thiès de la station primatoriale, à cette date du 22 avril 2008 qui devrait, presque quatre ans jour pour jour, être synonyme, pour Ngorsi, de nouveau départ. Pour rappel, c’est le mercredi 13 juillet 2005 que le Président Abdoulaye Wade - recevant au Cices une délégation d’ex-militantes socialistes de Thiès venues pour transhumer au Pds - crée l'évènement en faisant une sortie spectaculaire sur les travaux de réfection de la ville de Thiès. Une déclaration fracassante qui a eu l’effet d’un coup de tonnerre dans un ciel serein. Usant d’une métaphore, il martèle : «Tu demandes à ton fils de prendre 2.000 francs dans ta pochette. Il revient te dire qu'il en a pris 10.000. Mais c'est normal de lui demander où sont passés les 8.000 francs». Il n’en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudres. Car l’idée venait d’être agitée, pour la première fois, en tout cas publiquement, quant à une éventuelle culpabilité de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck. Pourtant, bien avant cette «déclaration de guerre», les chaumières et les dédales de la République bruissaient des rumeurs les plus folles sur l'utilisation des fonds destinés à l'embellissement de la ville de Thiès pour les festivités de l'anniversaire de l'Indépendance en 2004. Idrissa Seck bénéficie, au début de l'année 2006, tour à tour, d'un non-lieu pour l'accusation d'atteinte à la sûreté de l'État ainsi que sur le dossier des chantiers de Thiès. Toutefois, le non-lieu de l’ancien ministre Salif Bâ, la disgrâce de Macky Sall, l’éloignement des «sphères sensibles» de Me Ousmane Ngom et de Cheikh Tidiane Sy et le retour annoncé de «son petit frère égaré» Modou Diagne Fada auprès de «Père Wade» sont autant de signes qui augurent de «lendemains qui chantent pour lui». En attendant de définir les termes de la cohabitation forcée avec l’autre frangin aux dents longues. Vous aurez deviné le Président de l’Agence nationale de l’Organisation de la conférence islamique (Anoci) et tête de file de la Génération du Concret, M. Karim Wade. Reste, maintenant, à se poser l’incontournable question : les milliards «perdus» dans les chantiers de Thiès seront-ils, sur l’autel des fameuses «retrouvailles de la grande famille libérale», passés, finalement, par pertes et profits ?
Politique
[ V I D E O ] IDRISSA SECK FACE À LA HAUTE COUR DE JUSTICE CE MATIN : L’épilogue d’un sulfureux dossier politico-judiciaire ?
Le dossier dit des «Chantiers de Thiès» devra, sauf revirement extraordinaire, être vidé, aujourd’hui, à l’issue du face-à-face tant attendue entre l’ancien Premier ministre Idrissa Seck et la Haute Cour de Justice dirigée par le magistrat Cheikh Tidiane Diakhaté. Pour avoir tenu en haleine tout un peuple, cette affaire a connu de ces rebondissements qui ont fait penser, un instant, qu’elle se réglerait ailleurs qu’au niveau des juridictions.
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