Jeudi 28 Mars, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

La Déclaration de politique générale d’Idrissa Seck rayée des archives nationales

Single Post
La Déclaration de politique générale d’Idrissa Seck rayée des archives nationales

Hasard ou acte délibéré ? Le fait interpelle. La Déclaration de politique générale (Dpg) de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck ne figure pas sur le site du Centre de documentation et d’information sur les institutions et la gouvernance, qui centralise les archives de l’État du Sénégal.

La plateforme, inaugurée le 3 février 2003, comporte 3765 documents, 1705 lois et 14 Déclarations de politique générale. Les Discours de tous les chefs du gouvernement du Sénégal indépendant, depuis l’instauration du poste de Premier ministre, y figurent sauf un, celui d’Idrissa Seck (2002-2004).

«On a beau chercher, cette Déclaration de politique générale de 21 pages, lue devant la représentation nationale le lundi 3 février 2003 par Idrissa Seck, ne figure nulle part sur le site des archives de l’État du Sénégal, signale Les Échos, qui donne l’information dans son édition de ce mardi. Pourtant, le document a bien été inséré dans la plateforme.»

À la suite de Les Échos, Seneweb a parcouru le site et, effectivement, aucune trace de la Dpg de l’ancien maire de Thiès. De Abdou Diouf à Mahammad Dionne, en passant par Habib Thiam, Mamadou Lamine Loum, Moustapha Niasse, Mame Madior Boye, Macky Sall, Hadjibou Soumaré, Souleymane Ndéné Ndiaye, Abdoul Mbaye et Mimi Touré, tout le monde a laissé des traces sauf le Premier ministre de Wade de 2002 à 2004.

Heureusement, souligne Les Échos, le Discours d’Idy est disponible sur le site de l’Assemblée nationale. Une occasion de le replacer sur la plateforme du Centre de documentation et d’information sur les institutions et la gouvernance, la station où il doit également figurer.



55 Commentaires

  1. Auteur

    Senegal Sunugal Sunuweb2017

    En Octobre, 2017 (07:23 AM)
     :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot: 

    OUI C EST CUR QUE C EST UN LPUP SOLITIARE QUI A FAIT LE COUP

     :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot: 

    AUTRES DECLARATIONS DE POLITIQUE GENERALES A VENIR DEMAIN ET APRES DEMAIN

     :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot: 

    OUI ELLE TOUJOURS VIVANTE CETTE DECLARATION

     :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot: 
    Top Banner
  2. Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (07:25 AM)
    Je me demande vraiment pourquoi on s'acharne sur ce gars. Perso, je ne l'ai jamais entendu proféré des propos indécents. Parfois dans son rôle d'opposant, il lance des piques et cela est toujours légitime. Ce qui me choque c'est le fait que les gens l'insultent sans raison ici, d'autres l'accusent sans en apporter une preuve. Beaucoup le détestent sans raison. Il faut juste prendre le temps de le connaître pour le comprendre. :sunugaal: 
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (07:34 AM)
    Avec 1'aide de Dieu, après avoir fait tour à tour objet de critique et sujet de fascination, épreuve après épreuve, échec après échec, jalon après jalon, après avoir attendu, avec endurance, sans jamais perdre l'enthousiasme, il sera élu prochainement en 2019. :sunugaal: 
    {comment_ads}
    Auteur

    Leader

    En Octobre, 2017 (07:35 AM)


    L'une des meilleures déclarations de politique générale faite par l'un des meilleurs premiers ministres du senegal depuis son existence.

    il a été tout sauf un marionnette comme l'a été celui que tout le monde connais et qui depuis un certain temps fait la honte de la république.

    Exigeons nos cartes d’électeurs et faisons face à cette dictature en 2019. Pas un autre moyen de nous en débarrasser.
    {comment_ads}
    Auteur

    Senegal

    En Octobre, 2017 (07:50 AM)
    C'est parce qu'ils savent que IDRISSA SECK est plus compétent qu'eux, plus visionnaire. Bon courage IDY en 2019. Vraiment nous le souhaitons
    Top Banner
    Auteur

    Cheikhh

    En Octobre, 2017 (08:10 AM)
    Merci idy
    {comment_ads}
    Auteur

    Cheikhh

    En Octobre, 2017 (08:10 AM)
    Merci idy
    {comment_ads}
    Auteur

    Cheikhh

    En Octobre, 2017 (08:10 AM)
    Merci idy
    {comment_ads}
    Auteur

    Cheikhh

    En Octobre, 2017 (08:10 AM)
    Merci idy
    Top Banner
    Auteur

    Cheikhh

    En Octobre, 2017 (08:10 AM)
    Merci idy
    {comment_ads}
    Auteur

    Cheikhh

    En Octobre, 2017 (08:10 AM)
    Merci idy
    {comment_ads}
    Auteur

    Cheikhh

    En Octobre, 2017 (08:10 AM)
    Merci idy
    {comment_ads}
    Auteur

    Hummmmmmmmm

    En Octobre, 2017 (08:11 AM)
    Vous en doutez encore; mais le degrés d’imbécilité de cet équipe de vermines qui dirige ce pays est au summum de son niveau.

    Top Banner
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (08:16 AM)
    ce sont les pratiques du maquius, ils ont tenté d effacer en vaon abdoulaye wade, demain il fera jour et on se vengera
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (08:20 AM)
    tong tong ou partage du gateau port autonome de dakat par les petrotimbo faye sall, c est la geuerree entre bandits au moment du partage de la casse,

    les partisans de kanté, mimi touté, PM Dione, diene farba, farba ngom,cissé lo s accusent

    entre bandits
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (08:25 AM)
    Idy President en 2019 incha allah

    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (08:39 AM)
    03 appartements meublés neufs et bien équipés à votre disposition aux Almadies, route de Ngor. contact: [email protected] ou au 773037192
    Top Banner
    Auteur

    Bababe

    En Octobre, 2017 (08:47 AM)
    Une information sérieuse.

    Chaque matin vous donnez à vos enfants du CHOCOPAIN, CHOCOMOUSSE, CHOCOLECA,etc..., vous pensez leur donner du chocolat, que non, c'est de la patte d'arachide, du TIGADEGUE que vous leur donnez tous les jours.

    Vous leur donnez du VITALAIT, etc.., vous pensez leur donner du lait, vous vous trompez encore, c'est de l'huile végétale ou de la poudre de NIAMBI transformées, qu'ils ingurgitent.

    Vous pensez bien faire pour leur sante en leur donnant du miel ZEINA, vous vous trompez encore, c'est de l'huile végétale transformée.

    Ajoutez à cela les CUBES qui les attendent dans le TIEBOU DIEUN de midi.

    Alors imaginez toute une jeunesse qui grandit dans ces conditions, normal que le QI et le niveau de santé baissent drastiquement dans notre pays.

    Vous le PEUPLE d'ailleurs qui nous empoisonnez sans vergogne, n'oubliez pas que vous nous avez été imposé par le COLON pour nous affaiblir et nous tenir à l’écart dans notre propre pays.

    Pensez-vous que nous pouvons accepter continuellement que vous vous accapariez de tout notre agro-business en tout verrouillant et assuriez une bonne éducation et une bonne santé à vos enfants à notre détriment.

    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (08:48 AM)
    De plus en plus les Sénégalais se rendent compte qu'il est victime de sa particularité D'HOMME courageux , constant , endurant et d'une foi inébranlable .



    Forcément cette posture va payer .



    Un vrai leader . A chaque sorti ; le SENEGAL peut en tirer Bénéfice.
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (08:56 AM)
    Ce n'est pas une perte, bientçôt il sera radié de l'espace publique.

    Karim, khalifa et idy le tiercé des plus grands voleurs du Sénégal
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (09:06 AM)
    il sera président un jour
    Top Banner
    Auteur

    Cheikhh

    En Octobre, 2017 (09:10 AM)
    Merci idy
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (09:10 AM)
    C'etait tres moche son discour, je me rappelle bien, il avait completement perdu la voix on dirait un ane qui brayait.

    Idrissa seck est le plus nul des pm que senegal a connu.
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (09:17 AM)
    Encore un débat sans importance dans lequel on convie le peuple pour l'epuiser, alors que le reste du monde avance vers des choses plus sérieuses. Que le gouvernement fasse son enquête, situe les responsabilités restaure les fichiers informatiques et sanctionne s'il le faut. Sont encore pour nous plus importants, nos milliards de FCFA que Mr Seck à accroché au soleil et qui ne nous seront restitués qu''avec l'extinction de cet astre.

    TOUT CECI EST DE LA GESTICULATION POUR SE FAIRE RAPPELER AU BON SOUVENIR DES SENEGALAIS.

    Disons non à tous ces enfantillages.
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (09:19 AM)
    IDY IL NEST RIEN... CEST UN REVEUR FOU... QUI FAIT DES REVES OSES.. MAIS DOU DEMM FENN.. IL NE SERA JAMAIS PRESIDENT... YALA DAFA AMM NIOU MOUYE ILIF... AK NIO KHAMNEH.. DIEM DIEM.. DOUNIOU DEMM..



    ET PUIS IDY SATIALA....

    Top Banner
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (09:22 AM)
    Il est fini même les archives l'ont effacés  :contaan: 
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (09:24 AM)
    Idy le teug.....Seck si nganaaarr..amoul beuniou kow ak souf
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (09:39 AM)
    Ohhhhhhhhhhhhh Idy yeuremnako il a tout perdu meme ses archives
    {comment_ads}
    Auteur

    Tof Faya

    En Octobre, 2017 (09:47 AM)
    idy guemeul yalla tu ne sera jamais president il fau venir a cote du president macky salle .toi tu parle trop
    Top Banner
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (09:52 AM)
    C'est un acte délibéré mais Macky n'est éternel .Non seulement il ne sera plus président bientot mais un jour il sera cloué au lit ou il ne sera plus de ce monde comme nous tous.Les faits et la vérité seront rétablis.
    {comment_ads}
    Auteur

    Laye

    En Octobre, 2017 (10:16 AM)
    Hum quel est l'importan,ce de ce triste titre, pas infios sakh

    vous dites que la dpg s'est fondu apres vous nous dites que c sur je ne sais ou. on vit le présent nous pas besoin d'aller lire les réves de 2002
    {comment_ads}
    Auteur

    Foulbés!

    En Octobre, 2017 (10:23 AM)
    Le sous-sous-sous-griot de nos GRIOTS,

    viscéralement complexé de ses vraies origines originales,

    cruel menteur-arrogant-insolent-impoli-borné-comploteur-manipulateur-corrompu-prédateur-magouilleur-trafiquant-traitre-méchant-haineux-raciste-revanchard-frustré-angoissé-vantard-bavard-exhibitionnistes,

    sinistre ethnocentriste-tribaliste-claniste-regionaliste-confrériste dans le sang,

    qui ne possède effectivement aucune compétence-capacité-expérience avérées issues d'une formation universitaire connue-reconnue-admise comme régulière-légale-licite,

    n'est pas biffé, mais plutôt mis dans le coin qui convient à sa nature, sur la base basée sur ses basses-immorales-illégales-illicites-indignes oeuvres qui souillent l'image du Sénégal.

    Le mesquin sous-sous-sous-griot-de-nos-GRIOTS est logé à la place qui est la sienne

    Il n'y a nulle part chez les dignes-nobles peuples sénégalais un "être" pareil.

    Sauf chez certains-es-certainement-certains-es on trouve et retrouve une quantité infinie de cruelles HORDES de la nature naturelle de ce sous-sous-sous-griot-de-nos-GRIOTS.

    Comment? Quand? Pourquoi?

    Le CERTAINISME est un cruel HANDICAP cruellement HANDICAPANT!



    FOULBES!!!
    {comment_ads}
    Auteur

    Idrissa Seck

    En Octobre, 2017 (10:37 AM)
    Déclaration de politique générale de Monsieur le Premier Ministre Idrissa SECK le lundi 03 février 2003



    Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,

    Honorables députés,



    Le Peuple, souverain dans ses décisions, vous a assigné la mission d’être le médium honoré par lequel je lui présente humblement, aujourd’hui, ma feuille de route devant conduire à la prise en charge efficace de ses attentes, donnant ainsi corps à la politique de la nation définie par le président de la République. Soyez en félicités et remerciés. Mes félicitations et remerciements s’adressent également à ceux qui m’ont précédé dans cette fonction.

    Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,

    Honorables députés,



    Notre Constitution, dès son article premier, invite le peuple à marcher vers son But, et avec Foi.



    La formidable aventure de la marche bleue donne de cet enseignement une manifestation parfaite, en style et en sens. Avec l’aide de Dieu, et sous la direction de celui qui, tour à tour objet de critique et sujet de fascination, épreuve après épreuve, échec après échec, jalon après jalon, a attendu, avec endurance, sans jamais perdre l’enthousiasme, l’avènement du changement, le 19 mars 2000.



    Me voici à nouveau, près de lui, en cette position de confiance et d’autorité, chargé d’une nouvelle mission : celle d’organiser et de conduire la marche du Sénégal vers le développement économique, social et culturel.

    Je convoite de Dieu une victoire éclatante dans cette nouvelle mission, à l’image de celle dont il m’a gratifié lors de la première.

    Cette marche renouvelée, chers compatriotes, n’est pas chimérique. Nous en avons déjà eu un aperçu avant que ne surviennent les récentes épreuves.

    Les premiers moments de l’Alternance ont fourni des joies extraordinaires issues de performances inédites dont un livre blanc rendra amplement compte bientôt.

    Souvenons-nous de nos records de pluviométrie, de productions et de revenus agricoles; souvenons-nous de l’augmentation des salaires, de l’âge de la retraite, du doublement de l’avance Tabaski, de la réintégration de certains travailleurs ; souvenons-nous de la généralisation des bourses ou de l’aide aux étudiants ; souvenons-nous du triomphe de nos Lions…. Toutes choses, et bien d’autres, qui ont concouru à l’un des plus précieux bienfaits reçus de l’alternance : la restauration de la fierté nationale, ici comme dans la diaspora.



    Puis : Froid du Nord, déficit pluviométrique et Naufrage du «Joola». Cette dernière épreuve nous a le plus profondément marqués. J’ai assisté au concert des enfants de l’école franco-sénégalaise Dial Diop, le quinze décembre dernier. Ils ont chanté leur douleur en ces termes :

    «C’était un bateau blanc. Qui naviguait dans le vent. Il s’appelait le Joola. Aujourd’hui, il n’est plus là. Il y avait nos parents. Il y avait nos enfants. Il y avait nos amis. La mer nous les a pris. Quand le bateau a coulé, Tout le monde a pleuré. Il y a eu trop de morts. Il faudra être fort.»

    Oui chers compatriotes, il faudra être fort.

    Fort, pour vivre notre douleur dans la dignité,

    Fort, pour mener sans complaisance notre introspection,

    Fort, pour sanctionner les fautes commises.

    Je m’incline à nouveau devant la mémoire des victimes du «Joola» et redis ma profonde compassion à leurs familles.

    Sachant parfaitement que leur douleur ne peut pas être réparée par des moyens financiers, le Gouvernement tout entier s’est néanmoins mobilisé pour que soit établie la liste exhaustive des victimes et que soient identifiés les héritiers des disparus par l’établissement de jugements d’hérédité, afin que leur soit remis ce que la loi leur octroie en matière d’indemnisation, au-delà des actes de solidarité de tous les instants. La nature et la complexité de la tâche nous impose vigilance et rigueur afin qu’aucune injustice ne vienne alourdir la charge émotionnelle de cette douloureuse tragédie collective.

    Grâce à la bonne tenue de nos finances publiques et à la qualité du soutien de nos partenaires, il me plaît d’annoncer que, donnant ainsi corps à la volonté du président de la République, I’Etat est aujourd’hui prêt pour procéder au paiement des indemnités. Entouré des ministres chargés de la Justice, de l’Intérieur, des Finances et de la Solidarité nationale, j’inviterai les représentants des familles des victimes à un échange sur l’indemnisation.



    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,



    Au moment où je vous parle, nous avons dénombré 1863 victimes, dont 1143 figurant sur le manifeste du bateau, 458 n’y figurant pas, et 262 faisant l’objet de déclarations jugées insuffisantes et sujettes à vérification par les services du ministère de l’Intérieur. Sur ce total, je suis profondément peiné de constater que seules 78 victimes disparues ont pu faire l’objet d’un jugement d’hérédité à ce jour. Je comprends qu’encore meurtries par la douleur, les familles endeuillées n’aient pas fait de ces démarches administratives une priorité…. C’est le lieu pour moi de lancer un appel solennel aux représentants du peuple que vous êtes, aux élus locaux et à la société civile, pour aider ces familles à constituer leurs dossiers. Je demande à chaque député, chaque élu local, chaque membre de la société civile d’identifier une ou plusieurs familles de victimes et de les encadrer dans leurs démarches auprès du Bureau d’accueil, d’orientation et d’assistance des rescapés et des familles des victimes du M/S «Le Joola».

    Je sais aussi que le rétablissement de la liaison maritime Dakar Ziguinchor est de la plus haute importance pour les populations, comme il l’est pour le président de la République et pour le Gouvernement. Grâce à la bonne tenue de nos finances publiques et à la qualité du soutien de nos partenaires, il me plaît d’annoncer que l’argent est disponible, le dossier technique prêt, vingt courtiers déjà saisis et l’affréteur choisi. Je comprends l’empressement à remettre le bateau en circulation. Quand il sera là, le ministre chargé des Transports et ses services s’attacheront à s’entourer de toute l’expertise disponible en la matière, au plan national et/ou international pour l’évaluer, le tester et se donner toutes les garanties de sécurité et de navigabilité sur nos eaux, tant maritimes que fluviales…



    Monsieur le Président,

    Honorables députés,



    Au-delà des épreuves, Il nous faudra être forts pour reprendre notre marche, en veillant à ce qu’elle ne soit ni hésitante, ni confuse ni tortueuse, ni dispersée. Je veux être clair sur la démarche avant d’aborder le fond : écoute et concertation, droiture et transparence, autorité et fermeté, cohérence et constance en constitueront l’axe central.



    Monsieur le Président,

    Honorables députés,



    Dans la plupart des localités du pays, des Sénégalaises et des Sénégalais souffrent encore d’un manque aigu d’accès à un revenu décent, à l’eau, à l’électricité, à la santé, à l’éducation. Pour s’en convaincre, je vous invite à regarder cette carte. Elle représente l’état du pays en 2000. Les points rouges y symbolisent la pauvreté qui couvre 72% des villages du Sénégal. Mon ambition et mon devoir sont, de modifier la physionomie de cette carte, en répondant à la demande sociale. Pour faire face à cette mission, un soin particulier a été apporté à la composition du Gouvernement que je dirige. Vous avez déjà eu l’occasion d’apprécier l’engagement autant que la compétence des ministres qui le composent. Toutefois, la sagesse nous enseigne que la réalisation des grands desseins requiert la mobilisation de toutes les forces, au-delà de celles qui détiennent le commandement; et l’Ecriture nous le rappelle en ces termes : «Tu t’épuiseras toi-même, et tu épuiseras ce peuple qui est avec toi; car la chose est au-dessus de tes seules forces, tu ne pourras pas y suffire seul». C’est donc pour me conformer à cette invite divine que j’en appellerai à un partage juste, équilibré, et pertinent des charges liées à notre mission gouvernementale. Il faudra une mobilisation de tous les segments de notre société pour accroître nos chances de succès.



    Monsieur le Président,

    Honorables députés,



    Au-delà de nos différences de vision ou d’idéologie, je compte sur notre amour commun pour le peuple sénégalais, pour établir avec tous les membres de votre auguste Assemblée, une solide relation de partenariat.

    C’est par devoir constitutionnel que je suis ici aujourd’hui. C’est par respect et considération pour votre auguste Assemblée, et au-delà pour le peuple qu’elle représente que j’ai décidé, tout au long de mon ministère, de revenir ici, personnellement, à la tête de mon Gouvernement, au rythme qu’il vous plaira de fixer, en application de l’article 92 de votre règlement intérieur, pour débattre, apprendre et informer.

    A la mobilisation seront également appelés l’Administration, les Elus locaux, la Société Civile (ONG, médias, mouvements associatifs de jeunes, de femmes et d’anciens, hommes de culture). Ceux-ci ont l’immense privilège d’accéder de manière journalière au plus grand nombre. Il s’agit de leur donner l’accès direct à mon Gouvernement. Ma porte leur sera donc toujours ouverte pour l’échange et l’information. Je compte sur eux tous pour établir un lien fort et bidirectionnel entre le Gouvernement et les populations.



    Monsieur le Président,

    Honorables députés,



    Dans cet ensemble harmonieusement formé de toutes les forces vives de la Nation, le déficit de communication est un écueil à éviter.

    Je veillerai personnellement à ce que toutes les annonces du Gouvernement soient solidement argumentées et documentées, parfaitement cohérentes avec la vision présidentielle que j’ai la responsabilité de matérialiser, et amplement partagées avec tous les acteurs concernés, qu’ils soient dans l’appareil d’Etat la société civile, les médias ou la communauté internationale. Je m’attacherai à ce que les populations aient accès à l’information gouvernementale. La cohérence des messages émis par le Gouvernement est essentielle à l’efficacité de l’action de tous. Elle est la condition première d’une bonne communication.



    Monsieur le Président,

    Honorables députés,



    Le programme autour duquel doivent s’organiser cette mobilisation et cette communication est autant le vôtre que celui du Gouvernement. Il vise, par la nutrition, la santé, l’éducation et une saine pratique du sport, à donner à nos enfants les outils dont ils ont besoin pour affronter la vie. Il vise à offrir à l’adulte le cadre optimal d’éclosion de ses talents, et à organiser pour l’Ancien, une vieillesse honorable, au moyen d’un système viable de retraite.

    Il vise aussi, le cas échéant, à prêter à tous, la chaude couverture de notre solidarité nationale.

    A la place des traditionnelles formules qui nous donnent des taux et des indices, j’aurai recours à des œuvres d’art comme paradigme de présentation du programme de mon Gouvernement.

    Je salue par ce biais la créativité de nos hommes et femmes du Monde des arts et de la culture. Leur contribution au développement autant qu’au rayonnement de notre pays mérite notre respect. Je citerai parmi tant d’autres Moussa Sène Absa, Alphonse Mendy dit T. T. Fons et Moussa Mboup….

    Au moyen de leur génie et de leur solide ancrage dans nos traditions et culture, ils nous ont sculpté deux compatriotes que tous les Sénégalais connaissent et pour lesquels ils ont une grande sympathie, parce qu’en vérité, ils se reconnaissent en eux : l’un s’appelle Goorgoorlu, l’autre Ndioublang, le Droit et le Tordu.

    Au-delà du rire que déclenche cette évocation, chacun d’entre nous devra choisir en toute responsabilité son identité, car je suis décidé à aider Goor et à combattre Ndioublang.

    Que Ndioublang soit un grand dignitaire de l’Etat ou un revendeur de cassette piratée, il sera combattu.

    La transparence, la responsabilité, la bonne gouvernance sont des choix sur lesquels il ne sera fait aucune concession. L’affairisme et le trafic d’influence ne seront pas tolérés.

    Le Gouvernement s’engage à mener une politique active de lutte contre la corruption. Pour cela, j’attache la plus grande importance à une mise en œuvre rigoureuse du nouveau code des marchés publics. Ce code prévoit que le principe en matière de marché est l’appel d’offre, c’est-à-dire la transparence et l’égalité des chances de tous les candidats. J’entends faire en sorte que désormais la plus grande part des marchés publics soit passée sur ces bases. Les marchés de gré à gré doivent devenir l’exception limitée aux seuls cas visés dans le code.

    Il est en outre prévu, dans les prochaines semaines, l’adoption d’un texte réglementaire instituant un Conseil de la bonne gouvernance et de lutte contre la corruption.

    Mon prédécesseur, Mame Madior Boye, à qui je tiens à rendre hommage, ne m’a laissé en instance que 2 dossiers d’audit nécessitant des informations complémentaires. Sur les 30 dossiers qui lui avaient été transférés, l’ancien Premier ministre en a classé 10, et transmis 18 à la justice. Pour la suite, il doit être clair aux yeux de tout le monde que la mission d’identifier les coupables et les non coupables est exclusivement réservée à notre système judiciaire.

    Je tiens, cependant, à dire solennellement, sans être en mesure de révéler des secrets d’instruction, que l’appartenance politique n’a soustrait et ne soustraira personne aux rigueurs de la Loi.

    L’Audit, au demeurant, ne se limitera pas à un stock de dossiers passés, mais accompagnera de façon permanente, comme outil de prévention autant que de répression, la gestion en cours. Et c’est là que réside son vrai rôle au service de la transparence élevée au rang d’obligation constitutionnelle par notre régime.



    I. MONDE RURAL



    Revenons à Goor pour parler de son oncle paysan qui quitte régulièrement le monde rural pour venir solliciter les maigres revenus qu’il a tant de peine à collecter.

    Si l’argument de son oncle était les bons impayés, Goor pourra se faire l’écho de l’interpellation pathétique que Mamadou Moctar Ndiaye, leader politique et compagnon de combat du président de la République, m’a adressée à l’occasion de mon écoute de la CAP 21 :

    «Tranquillisez le pays, Monsieur le Premier ministre. Payez les bons des paysans. Même si nous savons que ces bons n’émanent pas du Gouvernement».

    Grâce à la bonne tenue de nos finances publiques et à la qualité du soutien de nos partenaires, donnant ainsi corps à la volonté du président de la République, il me plaît d’annoncer à Makhtar, à Goor et à Samba Gaye (paysan de Tambacounda dont j’ai lu les poignantes complaintes dans la presse), qu’à partir de demain, mardi, tous les paysans détenteurs de bons, et précédemment recensés par les gouverneurs, pourront se rendre auprès d’eux, munis de leurs titres, pour être payés.

    Les actions de recouvrement de cette créance auprès des débiteurs indélicats ne sont pas éteintes par cette mesure.

    Notre assistance au monde rural ira au-delà… Sur la base du recensement précis des paysans producteurs ayant subi un sinistre dû au déficit pluviométrique de l’hivernage dernier, un accompagnement en vivres de soudures sera assuré.

    Cette distribution de vivres sera combinée à un programme de soutien à la production de contre-saison pour faire face au déficit vivrier.

    S’agissant du déficit de semences pour la campagne agricole 2003-2004, le Gouvernement met en œuvre un programme d’urgence de reconstitution du capital semencier pour 35.000 tonnes dont 3.000 tonnes de semences certifiées de l’UNIS, 30.000 tonnes collectées par la SONACOS et 2.000 tonnes de semences de multiplication produites en culture irriguée au cours de la contre-saison 2003.

    Plus fondamentalement, l’assistance durable que j’entends apporter au Monde rural est de le sortir de la «loterie agricole» pour l’installer dans une véritable politique agricole. C’est tout le sens de l’effort particulier que le Gouvernement entreprend pour la maîtrise de l’eau. Sans maîtrise de l’eau, toutes les autres composantes de la politique agricole sont aléatoires. La performance de notre recherche semencière, la viabilité de notre crédit agricole, le temps de travail des paysans sont entièrement suspendus à l’hivernage.

    Au service de ce programme fondamental de maîtrise de l’eau, le Gouvernement a déjà ouvert plusieurs chantiers qu’il s’agit d’étendre et d’accélérer :



    Dans le sous-secteur de l’hydraulique rurale, d’importants programmes de réalisation de points d’eau sont en cours d’exécution à travers tout le pays. Ces programmes visent prioritairement la dotation de tous les chefs-lieux de communautés rurales de forages motorisés à partir desquels des extensions de réseaux d’adduction d’eau seront réalisées pour approvisionner les villages satellites; l’accélération du programme déjà en cours de réalisation de points d’eau à travers tout le pays, et prioritairement l’équipement de tous les chefs-lieux de communautés rurales de forages motorisés à partir desquels des extensions de réseaux seront réalisés pour approvisionner les villages satellites.

    Nous allons en particulier accélérer la réalisation :



    – de forages équipés et de châteaux d’eau conçus pour permettre des activités créatrices de revenus au niveau des villages satellites (sur un rayon d’au moins 5 Km) ;



    – de puits équipés de pompes solaires et de pompes à motricité humaine au niveau des villages plus petits ;



    – d’un système de traitement de l’eau dans les zones où la qualité des eaux souterraines est mauvaise, par des procédés de dessalement ou de traitement des eaux de surface.



    Ce secteur mobilisera 40 milliards d’ici à 2005, dont 13,6 immédiatement disponibles.

    Dès 2004, les populations des 52 localités de l’axe Gorom-Lampsar du département de Dagana seront approvisionnées en eau potable. Il en sera de même pour les populations des 116 villages de l’axe Notto-Ndiosmone-Palmarin. Ce projet touchera une population de 245.000 habitants.

    Dans le secteur des aménagements hydro agricoles, les programmes de réalisation des périmètres irrigués dans la vallée du fleuve se poursuivent. Le Gouvernement lui consacrera 36 milliards d »ici à 2005, dont 17,5 immédiatement disponibles. Pour les bassins de rétention, 6,5 milliards sont acquis sur la même période, dont 2,5 milliards immédiatement disponibles.

    Dans nos efforts de meilleure maîtrise du cycle pluviométrique hivernal, le Gouvernement a décidé de se doter d’un système fiable de pluies artificielles, déjà expérimenté dans notre sous-région. Dès cette semaine, une équipe pluridisciplinaire sera en mission pour l’évaluation du dispositif en vue de son acquisition.

    Dans le sous-secteur de l’hydraulique urbaine et de l’assainissement, la réforme du secteur a permis la mise en oeuvre du Projet Sectoriel Eau (PSE), pour un coût de 118 milliards de FCFA. Le PSE se termine en fin 2003. Le Projet Sectoriel Eau à long Terme (PLT) qui en constitue le prolongement a déjà démarré en 2002 et prend fin en 2007 pour un coût de 163 milliards de FCFA.

    Ces projets doivent permettre de satisfaire les besoins en eau de la ville de Dakar jusqu’en 2011, l’objectif visé dès 2005 étant d’atteindre un taux d’accès à l’eau potable en milieu urbain de 85 %.

    Le PLT va être poursuivi et il sera le principal programme du sous-secteur. En même temps, une étude sur une réforme institutionnelle de deuxième génération sera réalisée en 2003/2004. Les conclusions de cette étude permettront au Gouvernement de prendre une décision sur l’évolution institutionnelle du secteur. Cette réforme sera mise en oeuvre à partir de 2006, année de fin du contrat d’affermage avec la SDE.

    L’objectif visé, à l’horizon 2015, est l’accès à l’eau potable dans 11.200 villages sur les 14.119 que compte notre pays.

    Le Gouvernement visera une plus grande responsabilisation des usagers, des forages, de même que l’implication du secteur privé dans le système de maintenance pour que ce gigantesque effort ne soit pas vain.



    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,



    Le Gouvernement vous soumettra incessamment un projet de loi d’orientation décliné en plan d’actions opérationnel, permettant, entre autres, d’optimiser les performances de chacune des filières agricoles (arachides, coton, mil,, maïs, sorgho, fonio, niébé, manioc, riz) et animales (viandes, lait, cuirs et peaux, miel, œufs). En outre, la loi d’orientation prévoit la mise en place d’une Agence d’Exécution de la Politique Agricole et des mesures diverses, notamment une conférence annuelle agricole réunissant l’ensemble des acteurs du monde agricole et de l’élevage.

    Goorgoorlu pourra m’aider dans la vulgarisation de cette nouvelle politique, et dire à son oncle paysan qu’il est difficile de travailler sur trois mois pour espérer avoir des revenus sur douze.

    Le monde rural et le secteur agricole restent en permanence au cœur des préoccupations gouvernementales.

    S’agissant de l’Elevage, le vol de bétail sera beaucoup plus sévèrement puni que par le passé. Seront également privilégiés, l’assainissement des circuits de commercialisation du bétail et de la viande, ainsi que la relance des programmes d’amélioration génétique, dans les centres de recherche zootechniques réhabilités. L’élevage du cheval connaîtra un regain d’activité, avec la création de ranches et de haras à travers le pays.

    Les autres actions concerneront l’exécution du programme national de protection sanitaire, et la mise en place de lignes de crédits adaptées, en vue de juguler progressivement le phénomène de la transhumance.

    Ce programme sera sous-tendu par une écoute constante du monde rural : j’accède à sa demande de tenir une réunion avec ses représentants tous les quatre mois, et j’ai expressément donné des instructions aux services du Gouvernement concernés d’instaurer une politique d’ouverture vis-à-vis de nos frères et sœurs des villages.



    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,



    Le secteur de la pêche retiendra aussi l’attention de mon Gouvernement. Il contribue grandement à la réduction du chômage et à la satisfaction des besoins alimentaires des Sénégalais. Pour la période 2002/2006, la contrepartie de l’accord de pêche signé avec l’Union européenne va générer 42 milliards de francs CFA. Grâce à la bonne tenue de nos finances publiques, nous n’avons pas eu à utiliser, en 2002, les 10,5 milliards de FCFA issus de cette contrepartie. Cette somme fera l’objet d’une loi de finances rectificative que le Gouvernement vous soumettra prochainement. Je sais, Honorables députés, que vous veillerez avec nous à amplifier, par son allocation optimale, la satisfaction de la demande sociale.

    Au programme d’actions prioritaires de la pêche 2003/2005, figurent :



    – le renforcement de la surveillance côtière ;



    – des travaux d’aménagement des aires de débarquement ainsi que des sites de transformation pour les femmes ;



    – le développement de la pisciculture ;



    – le renforcement de la sécurité des pêcheurs artisans ;



    – des programmes de conservation de produits de la pêche artisanale ;



    – l’amélioration de la distribution des produits à l’intérieur du pays ;



    – et le renforcement des capacités dans la transformation artisanale. Les réformes envisagées dans l’attribution des licences de pêche feront l’objet de larges concertations dans les meilleurs délais.



    II. EDUCATION



    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,



    En milieu rural, 72 familles sur cent vivent dans la pauvreté. Parmi elles, 90 chefs de famille sur cent n’ont reçu aucune formation, et 8 parmi eux n’ont reçu qu’une éducation primaire. Cela montre le rapport direct entre le manque de formation et la pauvreté, et donne la pleine mesure de la place qu’occupe l’éducation dans notre stratégie de réponse à la demande sociale.



    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,



    Le moment est peut-être venu de se pencher sérieusement sur la façon de dépenser cet argent en relation avec les objectifs poursuivis car, pour l’heure, le rendement de l’investissement consenti par la Nation est très en deçà des résultats observés.

    Sur 100 enfants en âge de scolarisation, nos écoles n’en accueillent que 70, alors que les pays de même niveau de développement que nous en scolarisent 86.

    Sur ces 70, seuls 29 terminent le cycle primaire. Le salaire moyen des enseignants sénégalais représente 5 fois le revenu moyen par tête d’habitant ; ce chiffre se situe à 3,7 dans les autres pays de même niveau de développement.

    Chaque année, l’Etat dépense 127 milliards dans l’éducation, C’est-à-dire 35 % du budget national. Ce pourcentage devrait passer à 40 % en 2005. Il nous faut soutenir ce qui marche et optimiser les dépenses que nous réalisons.

    L’éducation étant une compétence transférée, il serait plus judicieux que, tout en étant mené au niveau national, ce débat soit porté au niveau des collectivités locales et des écoles elles-mêmes. Les parents d’élèves devraient disposer d’informations sur les performances des écoles de leur localité pour participer pleinement à ce grand débat.

    Il est clair que nous devons faire quelque chose, rapidement… Je vous invite donc à une concertation, afin de trouver, ensemble, les moyens de renverser ces chiffres.

    Faisons une autre chose pour nos enfants.

    Aujourd’hui, la plupart de nos écoles sont tellement vieilles qu’elles tombent en ruines. Dans la période 2003-2005, nous allons construire 6000 salles de classes, des classes additionnelles dans les lycées et collèges existants, un centre de documentation et d’information dans chaque lycée et collège, 1170 salles de classes dans l’élémentaire et le secondaire moyen, de nouveaux lycées à Ziguinchor et Matam, un CRTF à Grand Yoff, Kolda et Rufisque, et des blocs administratifs et d’hygiène dans les lycées et collèges du Sénégal.

    Ce dispositif est complété par le programme spécial de construction de cases des tout-petits dont 52 ont été réalisées et 100 autres en cours.



    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,



    Maintenant que nous avons atteint un équilibre optimal dans la répartition de notre budget entre ses échelons primaires et supérieurs, nous pouvons intensifier les efforts consentis depuis 2000, et particulièrement en 2002. Les universités seront accompagnées par l’Etat dans l’amélioration de leur gestion, par un règlement définitif des problèmes d’intendance qui se posent de manière récurrente dans leurs relations avec la SDE, la SENELEC et la SONATEL. Elles pourront ainsi se consacrer à l’essentiel, à savoir l’enseignement de haut niveau et la recherche.



    III. SANTE



    Monsieur le Président,

    Honorables députés,



    Goor devra être en bonne santé pour devenir un citoyen productif. L’accès aux médicaments sociaux sera renforcé. A quoi sert-il en effet pour le Sénégalais moyen de détenir dans sa poche une ordonnance lui indiquant d’acheter des médicaments hors de prix,

    La disponibilité de médicaments de qualité, accessibles financièrement, sera encouragée par la promotion des médicaments génériques dans le secteur public comme dans le secteur privé ; des comptoirs génériques seront fonctionnels à partir de cette année. De plus, la production de médicaments traditionnels améliorés contribuera à l’atteinte de cet objectif.

    Les citoyens plus démunis bénéficieront bientôt d’une prise en charge gratuite au niveau de nos établissements sanitaires, grâce à un système d’exonération financé à partir du budget national et de l’initiative PPTE. Les collectivités locales seront invitées à participer à cet effort. La qualité des soins devra évidemment être garantie, notamment grâce à l’amélioration des plateaux techniques et des conditions d’accueil ; autant d’objectifs que la réforme hospitalière en cours permettra d’atteindre.

    Le Gouvernement rendra fonctionnels, en 2003, les hôpitaux de Fatick, de Ziguinchor et de Touba et achèvera, au plus tard en 2004, la construction et l’équipement de l’hôpital de Pikine, des centres de santé de Kaffrine, Nioro, Linguère, Khombole, Thionck-Essyl et Darou Khoudoss. La première phase de l’hôpital Dalal Jamm démarrera cette année.

    De même, des négociations déjà très avancées sont en cours avec nos partenaires en vue de la réalisation de l’hôpital de Matam et des centres de santé de Kanel et de Ranérou. De nombreuses autres infrastructures dont des Postes de santé et des cases de santé sont en train d’être réalisées.

    La lutte contre le paludisme et le Sida restera au cœur de nos actions. A ce sujet, il convient de rappeler que le gouvernement a déjà consenti, en 2003, des efforts significatifs en accordant une exonération totale des taxes à l’importation de moustiquaires imprégnées, se plaçant ainsi parmi les pays pionniers dans la sous-région. Nous accorderons une attention particulière à l’extension et à la décentralisation de l’initiative sénégalaise d’accès aux antirétroviraux, à la multiplication des centres de dépistage anonymes et volontaires, et à la sensibilisation.

    Nous nous attacherons, grâce à une relance effective du programme élargi de vaccination, à porter la couverture vaccinale en diphtérie, tétanos, coqueluche et poliomyélite à 80% au plus tard en fin 2003, contre 60% actuellement.

    Il demeure cependant évident que nos efforts pour prendre en charge les pathologies seraient un éternel recommencement si nous ne privilégiions pas des actions préventives susceptibles d’amoindrir les risques de survenue de maladies. La promotion de la santé par l’éducation, l’information et la communication, en vue d’un changement de comportement, demeurera le fer de lance de la politique de prévention. Celle-ci s’appuiera aussi sur la promotion de mesures d’hygiène propices à une bonne santé.

    En effet, un bloc scientifique sera construit à l’Ecole Nationale de Développement Sanitaire et Social (ENDSS) et trois centres régionaux de formation seront fonctionnels dès 2003 à Saint-Louis, Kaolack et Tambacounda. La stratégie de contractualisation des postes, qui nous a permis de rouvrir, il y a quelques mois, 68 postes de santé fermés faute de personnel, sera poursuivie.

    Nous voulons également faciliter l’accès des anciens aux structures de santé à des tarifs préférentiels.



    IV. EMPLOI



    Monsieur le Président,

    Honorables députés,



    En passant en revue les 245 heures de débats de votre dernière session budgétaire, j’ai noté plusieurs requêtes émises par les représentants du peuple en direction des différents ministres concernés, pour la fourniture de personnel dans les infrastructures de santé, d’éducation ou de sécurité dans vos différentes localités. Le drame des salles de classe sans enseignants, des structures sanitaires sans infirmiers ou sages-femmes, des postes de police ou de gendarmerie sans effectifs suffisants pour garantir votre sécurité appelle des solutions urgentes. Les besoins pour cela se situent entre 15.000 et 20.00 agents.

    Lors des dernières revues de notre programme avec nos bailleurs de fonds, nos partenaires se sont montrés à nos côtés particulièrement sensibles à ces questions, notamment celles qui concernent les secteurs sociaux.

    Grâce à la bonne tenue de nos finances publiques et à la qualité du soutien de nos partenaires, donnant corps à la volonté du président de la République, il me plaît d’annoncer un programme spécial de recrutement dans l’administration, et principalement dans les secteurs stratégiques de l’éducation, de la santé, de la sécurité, de la justice et des régies financières.

    Dans la période 2003-2005, nous recruterons des médecins, des infirmiers, des sages-femmes, des enseignants, des pompiers, des policiers, des gendarmes, des douaniers, des inspecteurs, contrôleurs et agents du trésor et des impôts, des magistrats et personnels de greffe.

    Ces nouveaux recrutements s’ajouteront aux 11.563 recrutements dans la Fonction publique (dont 4478 fonctionnaires et 7085 contractuels auxquels l’Etat a procédé entre 2000 et 2002.

    Dans cette stratégie de recrutement, les handicapés ne seront pas oubliés. Soundjata Keita, l’un des plus grands rois que notre continent a connu, est né handicapé, tandis que Franklin Delano Roosevelt, président des Etats-Unis à la renommée incontestée, se déplaçait dans un fauteuil roulant. Le talent de Beethoven, quant à lui, n’a pu être affecté par sa surdité. Ce secret divin consistant à cacher ses cadeaux où Il veut, invite à la réflexion et à la remise en cause de certains préjugés. Des trésors inestimables sont cachés auprès des personnes handicapées de notre pays. Mon Gouvernement leur donnera l’occasion de les manifester; il nous faut en effet capitaliser ces talents.

    Le meilleur outil de lutte contre la pauvreté demeure l’accès à un revenu décent. Je ne connais que trois voies d’accès, au revenu :

    une qui anoblit: le travail,

    une qui assujettit : l’aide,

    une qui avilit: le vol.

    L’emploi est donc au cœur de la préoccupation et de l’action de mon Gouvernement.

    Le meilleur organe de sécrétion d’emplois est l’entreprise. Il nous faudra un secteur privé fort et des entreprises compétitives.

    Dans les 5 à 10 ans, du fait de la libéralisation des échanges et de la concurrence des produits importés, nos entreprises feront face à une concurrence exacerbée sur les marchés d’exportation.

    Nous devons être prêts, dans les meilleurs délais, à affronter une rude compétition sur nos marchés, national, sous-régional et international.

    Pour assurer à nos entreprises les outils de leur participation à cette compétition, c’est tout notre système économique qui exige d’être mis à niveau.

    Conformément aux principes définis par le NEPAD, le chef de l’Etat a choisi, à l’échelle du continent comme chez nous, de faire du secteur privé le moteur principal de la croissance et du développement.

    Le Gouvernement s’emploiera, à travers le renforcement des infrastructures, du système éducatif, de la formation professionnelle, de l’environnement juridique, fiscal et financier à appuyer le secteur privé dans sa mise à niveau, en parfait partenariat.

    Les principaux axes de cette nouvelle politique porteront sur le renforcement des structures de formation continue et de recherche, la création de Centres techniques spécialisés, la rénovation des zones industrielles existantes et la création de nouvelles zones avec les infrastructures nécessaires, la dynamisation du secteur de l’information économique et commerciale, ainsi que la modernisation de l’appareil statistique, l’adaptation et la modernisation du transport de marchandises par voie terrestre, maritime, fluviale et aérienne, l’amélioration de la qualité des infrastructures de production d’énergie, la production d’énergie à coûts compétitifs, le maintien et le renforcement de la qualité des télécommunications.

    Les entreprises elles-mêmes devront se mettre à niveau pour tirer profit de ces efforts. Elles le feront sur fonds propres et par le secteur financier aux conditions du marché ou à taux préférentiels dans le cadre de lignes de crédits mobilisées par l’Etat.

    Pour gérer ce nouveau partenariat Etat/Secteur privé, l’Etat mettra en place un Bureau et un Fonds de mise à niveau logés au sein de l’Agence d’Encadrement et de Développement des PME (ADEPME).

    Ce dispositif sera complété par un comité exécutif indépendant avec pouvoir de décision sur l’entrée des entreprises dans le processus et l’octroi des primes ; le comité sera constitué de représentants de l’administration, du secteur bancaire et du secteur privé formel.

    Pour les entreprises en difficulté, un programme spécial d’assainissement et de restructuration leur sera réservé et leurs dossiers seront étudiés au niveau d’une Cellule «entreprises en difficulté» composée de représentants de l’administration et du secteur privé.



    Monsieur le Président,

    Honorables députés,



    Les infrastructures sont la clef de voûte de la croissance économique. Dans le cadre du NEPAD, la coordination de la réalisation à l’échelle continentale des projets et programmes de ce secteur surprioritaire ainsi que ceux de l’environnement, de l’énergie et des nouvelles technologies de l’information et de la communication a été confiée à notre pays. Le Sénégal, ancré au sein de l’UEMOA et de la CEDEAO, offre une plate-forme idéale de réalisation de ce grand dessein pour l’Afrique.



    Monsieur le Président,

    Honorables députés,



    Les grands projets du président de la République sont en pleine phase de mise en œuvre. Vous vous souvenez que l’une des toutes premières décisions du chef de l’Etat a été, en juillet 2000, de créer l’Agence Nationale chargée de la Promotion de l’Investissement et des Grands Travaux (APIX).

    Cette agence a pour mission d’assurer la maîtrise d’ouvrage de certains des grands projets, comme la construction de l’aéroport Blaise Diagne, le port du futur et le chemin de fer à écartement standard. Au mois de novembre dernier, les résultats étaient déjà probants, illustrant – si besoin en était – l’importance de ces choix majeurs et le climat propice aux investissements qu’offre le Sénégal. Le président nous disait alors : «Il me plaît de noter que pour les 8 premiers mois de 2002, l’APIX a agréé autant d’investissements que sur les 18 mois précédents, et si les tendances se maintiennent, l’APIX aura agréé, en 2002, autant d’investissements que sur les 30 mois précédents.» Ce fut fait.

    La création de l’aéroport international Blaise Diagne de Ndiass, afin d’y transférer celui de Dakar, devient, d’une part, l’alternative pour le relèvement du niveau de service de la plate-forme aéroportuaire de notre pays et, d’autre part, une réponse durable aux problèmes d’urbanisation et de sécurité actuellement rencontrés.

    Les études économiques et financières du nouvel aéroport et de l’autoroute à péage ont été réalisées grâce au financement de partenaires publics et privés. Le secteur privé national et étranger a manifesté son intérêt à financer ces deux importants projets, et nos partenaires ont élaboré avec l’APIX un chronogramme précis de réalisation.

    Le trafic ferroviaire actuel est handicapé par la vétusté des voies et du matériel roulant qui n’autorisent que des vitesses commerciales extrêmement faibles. C’est pourquoi la privatisation est en cours pour sa réhabilitation.

    Parallèlement, pour le long terme, nous avons envisagé, dans le cadre du NEPAD, une ligne d’écartement standard dont le premier tronçon sera Dakar-Bamako. Malgré les efforts de modernisation du Port autonome de Dakar, l’accroissement de son trafic qui se traduit cette année par un tonnage record rend indispensable l’augmentation de ses capacités d’accueil, de manutention et de stockage.

    La localisation du port dans un tissu urbain très dense qui gène considérablement ses conditions d’accès nécessitera, outre la modernisation de ses installations intérieures, un aménagement particulier de ses environs immédiats.

    S’agissant des ports secondaires, leur reconstruction semble être la seule solution viable, compte tenu de leur vétusté actuelle. Le programme d’urgence élaboré, à cet effet, concerne le port de Ziguinchor.



    Monsieur le Président,

    Honorables députés,



    Se déplacer dans Dakar est devenu une grande demande sociale.

    Mon ambition, c’est également de résoudre les problèmes de mobilité urbaine, en améliorant la voirie et en facilitant le renouvellement de la flotte de cars rapides et d’autobus. Cinq échangeurs seront construits sur la route nationale, tandis que les carrefours principaux de la ville de Dakar seront réaménagés et le transport interurbain modernisé avec la construction de gares modernes.

    La résolution du problème de la mobilité urbaine implique des sacrifices que nous devons accepter. Il s’agit notamment des expropriations à faire pour l’agrandissement de routes, avec, bien entendu, l’indemnisation des expropriés, conformément aux lois et règlements en vigueur.

    Et je lance ici un appel à nos compatriotes oeuvrant dans le secteur informel pour qu’ils comprennent le sens des actions du Gouvernement. J’accorde une grande importance au petit commerce, qui sera plus florissant et porteur si les réglementations sont respectées dans les efforts de discipline recherchés de part et d’autre. Le Gouvernement entamera avec eux un dialogue constant pour prendre toutes les préoccupations en compte dans la garantie de la libéralisation de ce secteur-clé de notre économie.

    Les Sénégalais éprouvent d’énormes difficultés à entrer dans Dakar entre 6 heures et 9 heures et à en sortir entre 17 heures et 20 heures. Le Gouvernement testera l’utilisation de toutes les voies disponibles en sens unique sur les tronçons d’autoroute Pikine-Dakar et sur la corniche à ces heures de pointe.



    V ELECTRICITE



    Monsieur le Président,

    Honorables députés,



    En 2000, dans nos villes, 45 Sénégalais sur 100 n’avaient pas accès à l’électricité. Ils étaient 92 sur 100 dans le monde rural à connaître le même sort. Conformément au vœu du chef de l’Etat, le Gouvernement est déterminé à changer cet état des choses. La modernisation du Sénégal passe nécessairement par l’accès à l’électricité. Sur la période 2003-2005, le Gouvernement vise la réalisation d’un taux d’électrification de 15% en milieu rural, contre 7% aujourd’hui, soit l’accès à un service de l’électricité pour environ 100.000 nouveaux ménages ruraux.

    En outre, le plan d’actions 2003-2005 prévoit : la réhabilitation et le renforcement du parc de production d’électricité, la réalisation de l’extension des centrales de Ziguinchor et de Tambacounda, la réhabilitation et le renforcement du réseau de transport et de distribution d’électricité, l’amélioration de la qualité de service et de sécurité sur le réseau de distribution de Dakar, la réalisation de la ligne Tobène-Touba, les postes associés et leur prolongement à Kaolack, la réalisation de la ligne 90 KV Sococim-Mbour et les postes associés.



    VI. JEUNES



    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,



    Au-delà des emplois générés par un secteur privé renforcé, placé dans un environnement mis à niveau, le Gouvernement poursuivra ses programmes en cours en direction de l’emploi des jeunes.

    Depuis avril 2000, 863 projets de jeunes ont été financés, pour 4335 emplois permanents ou consolidés. Un programme spécial pour les jeunes handicapés a aussi permis de financer 42 projets, pour 220 emplois permanents ou consolidés. Plus de 1025 jeunes ont pu trouver des emplois permanents ou temporaires dans des sociétés nationales ou privées grâce au système de placement du ministère de la Jeunesse.

    Une attention particulière continuera d’être accordée aux jeunes dans le cadre du Fonds National de la Promotion de la Jeunesse dont l’inscription budgétaire annuelle est passée de dix millions avant l’alternance à quatre milliards aujourd’hui. L’année 2003 verra également l’élaboration de la lettre de politique de développement de la Jeunesse avec pour objectif l’harmonisation des différents programmes dédiés aux jeunes. Il s’agit ici d’assurer une meilleure synergie des moyens, d’éviter les chevauchements inutiles pour maximiser l’impact.

    Cette action spécifique en faveur des jeunes restera combinée avec celle plus générale du Fonds de Promotion Economique.

    Le programme spécial pour les jeunes de Casamance, d’une valeur d’un milliard, a démarré avec le financement de 100 projets d’un montant de 250 millions avec une incidence de 750 emplois permanents. Aujourd’hui, 3 autres milliards sont disponibles pour la réalisation de projets de jeunes.

    Cet effort amplifiera les résultats obtenus par le chef de l’Etat dans sa quête inlassable d’une solution au conflit en Casamance. Le Gouvernement a engagé des consultations avec nos partenaires au développement pour mettre en œuvre le Programme de Relance des Activités Economiques et Sociales en Casamance, estimé à 67 milliards sur 5 ans. Ce programme servira notamment, à court terme, à la réhabilitation des infrastructures et la revitalisation communautaire et à long terme au développement des potentiels de la Casamance, dans le respect des spécificités régionales.

    Le programme de construction des espaces jeunes, cher au président de la République, connaît déjà, à son actif, l’exécution de ceux de Tendouck, Kébémer, Darou Mousty, Ourossogui, Saint-Louis, Gossas, Thiès et Koussanar ; verront bientôt le jour ceux de Diourbel, Kaolack et Ziguinchor.



    VII. FEMMES



    Monsieur le Président,

    Honorables députés,



    Les questions liées à la promotion du statut des femmes seront abordées de manière transversale par l’ensemble des mécanismes institutionnels de l’Etat. Cependant, l’analyse des contraintes auxquelles elles sont confrontées nous dicte d’accorder un accent particulier au renforcement de leurs capacités et de leur pouvoir économique et social.

    C’est pourquoi, un observatoire des droits de la famille renfermant un sous-observatoire des droits de la femme sera mis en place.

    Dans le même esprit, il est envisagé la construction d’un Centre National d’Assistance et de Formation ainsi que dix (10) Centres Départementaux pour un montant de deux milliards deux cents millions de francs CFA dont les missions sont :

    – l’information juridique ;

    – l’information sanitaire et,

    – l’information économique au profit des femmes.

    Le micro crédit destiné aux femmes sera également substantiellement renforcé pour porter l’enveloppe à 2 milliards de FCFA, afin de permettre l’émergence de femmes entrepreneurs.



    VIII. ANCIENS



    Nous avons une population de 632.000 anciens de plus de 60 ans. D’ici 2015, 11 % de notre population aura plus de 60 ans.

    Depuis toujours, les programmes sociaux ont toujours privilégié le couple Femme/Enfant. Nous devons intégrer une nouvelle priorité dans notre politique de population : les Anciens.

    Conformément aux vœux du chef de l’Etat, nous allons garantir, à chaque Sénégalaise et chaque Sénégalais qui, par la grâce de Dieu, atteint l’âge limite de la retraite, l’accès aux revenus conservés pour lui tout au long de sa vie active. Aujourd’hui, je ne suis pas en mesure de l’assurer, du fait de la hausse de l’espérance de vie et de la baisse du nombre des cotisants.

    La mesure d’augmentation de l’âge de la retraite prolonge la durée de cotisation de 5 ans.

    Dans le domaine des pensions de retraite, le Gouvernement, préoccupé par le déficit du Fonds National de Retraite et par la faiblesse des pensions versées par FIPRES du fait du déséquilibre démographique, a décidé d’entreprendre une évaluation complète du système officiel de pensions pour le placer sur une base financière solide et durable. A cet effet, le FNR a été réformé en 2002. Au niveau de l’IPRES, il est envisagé une réflexion concertée sur l’introduction au Sénégal d’un système multi-pilier de retraite basé sur la répartition, mais comprenant néanmoins un sous-système par capitalisation destiné, entre autres, à étendre la couverture sociale aux personnes du troisième âge qui sont jusqu’à maintenant exclus du système officiel.

    Une attention particulière sera portée sur la réforme du système de retraite dans le secteur privé, l’organisation des élections de représentativité des organisations syndicales de travailleurs, la mise en place de la mutuelle de la Fonction publique et le renforcement de l’élan donné à la formation continue au niveau de l’ENA, avec l’appui des ministères de la Santé, de l’Education et de l’Intérieur.



    Monsieur le Président,

    Honorables députés,



    La mise en œuvre de toutes nos aspirations exige que nous fassions de notre pays un lieu sûr, au moyen d’un climat social apaisé et du renforcement de notre dispositif de sécurité.

    Les syndicats, en particulier ceux des enseignants, savent qu’ils ont l’écoute du président de la République et la mienne. Etant comme beaucoup d’autres le produit d’enseignants qui, aujourd’hui encore, demeurent mes maîtres en ce que je continue de m’inspirer de leurs leçons, je suis particulièrement sensible au sort de ceux qui ont entre leurs mains l’avenir de millions de Sénégalais. Je voudrais qu’ils soient mis dans les meilleures conditions d’existence et de travail possibles. Dans le secteur de l’éducation, le président de la République vous a toujours indiqué sa volonté de faire davantage, à l’image des pays dont le développement a été fondé sur les ressources humaines. Au moyen du dialogue, rendu plus facile aujourd’hui par la signature du Pacte Social, nous ferons face ensemble aux choix décisifs à opérer dans l’allocation optimale des revenus disponibles.

    Le Gouvernement veillera à une exploitation diligente du cahier de doléances déposé par les organisations syndicales et à l’élaboration des textes d’application du Code du Travail.



    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,



    Nos forces armées s’acquittent, de manière efficace, et au prix d’innombrables sacrifices, de la mission qui fonde leur existence, la défense de l’intégrité du territoire ainsi que la protection des biens et des personnes. Comment oublier les 300 militaires tombés au champ d’honneur en Casamance, et leurs 900 camarades blessés dans cette même région dont plus d’une centaine d’amputés qui portent les stigmates de leur noble engagement au service de la patrie, ainsi que toutes les victimes innocentes de cette guerre innocente. La Nation doit magnifier l’action de ces gendarmes, soldats, matelots et aviateurs qui, jour et nuit, loin de leurs familles, empêchent les villages de Casamance de sombrer dans le cauchemar que connaissent certaines régions du continent.

    Il me plaît de faire observer que, depuis l’alternance politique qu’a connu notre pays, les effectifs engagés en Casamance ont été réduits pour améliorer leur efficacité et ce, grâce à un soutien accru de l’Etat et de nos partenaires internationaux.

    Au-delà de ma fierté et de ma reconnaissance, il me plaît de dire à nos forces armées l’engagement du président de la République et ses instructions pour que soit poursuivis, et j’y veillerai, les efforts particuliers qui ont déjà permis d’améliorer l’entraînement des unités, de payer régulièrement les droits individuels des militaires, de remettre à niveau les dotations en effets d’habillement, d’acquérir deux hélicoptères de liaison, plus de trois cents véhicules, trois avions, deux navires et une cinquantaine d’équipements majeurs et de rénover une partie des casernes. Cet effort sera maintenu et il permettra aux Armées de mieux s’impliquer dans l’appui au développement économique de la Nation.

    S’agissant de notre Police nationale, pour combler le grave déficit en personnels, il s’avère nécessaire de procéder, pendant 5 ans, au recrutement de 300 à 500 agents pour atteindre un effectif raisonnable en 2007.

    Ainsi, l’Ecole Nationale de Police sera redynamisée, et la formation des personnels permanente.

    Nous allons également créer une synergie opérationnelle entre la Police, la Gendarmerie, le Groupement National des Sapeurs Pompiers, pour réaliser un maillage sécuritaire du territoire national. Ce maillage sera sous-tendu par l’implantation des commissariats ou postes de police au niveau de chaque chef-lieu de département, en consolidant les acquis et en permettant, du coup, à la Gendarmerie de mieux s’implanter en milieu rural par l’extension de ses brigades et la réalisation de postes supplémentaires. Au niveau de la mobilité, alors qu’en 1999, 50 % des unités de gendarmerie ne disposaient pas d’un seul véhicule opérationnel, toutes les unités disposent aujourd’hui au moins d’un véhicule ; et plus de 80 % d’entre elles ont deux véhicules. L’objectif à court terme étant de doter chaque unité de gendarmerie de trois véhicules. Dans ce même ordre de préoccupation, les unités routières ont été redynamisées grâce à l’acquisition de 50 motos BMW.



    Monsieur le Président,

    Honorables députés,



    Nous ne sommes pas à l’abri de chocs induits par l’environnement international, qu’ils nous viennent de notre sous-région, de notre continent ou du reste du monde. Le Sénégal demeure impliqué dans la recherche de solutions à différents conflits. C’est tout le sens de la forte action diplomatique du président de la République et de son implication directe dans la résolution de ces conflits sous l’égide du NEPAD et des organismes régionaux.

    Permettez-moi de dire à nouveau ma fierté et ma reconnaissance au millier de soldats et à la quarantaine d’officiers présentement engagés entre la République du Congo et la République sœur de Côte d’ivoire dans la droite tradition des 59 missions de maintien de la paix conduites par nos forces années dans 28 pays. Ce combat pour la paix, c’était bien celui de nos pères et de nos grands pères, anciens combattants des deux grandes guerres et de toutes les confrontations du siècle passé.

    La prochaine revalorisation de 20 % de leurs prestations, avec quatre années de rétroactivité, est un progrès dont je salue la dignité des bénéficiaires. Ce déploiement permanent du drapeau du Sénégal sur quatre continents participe du rayonnement et de l’influence de notre pays sur la scène internationale : influence dont les multiples facettes diplomatiques et politiques donnent au Sénégal une place incontestable dans la communauté internationale ; influence admirablement relayée par les Sénégalais de l’extérieur, ces compatriotes éloignés qui ont laissé le cœur à la maison sans jamais négliger de rendre régulièrement visite et de partager les bienfaits collectés ailleurs.

    Ils méritent toute notre estime, et les ministres se rendant à l’étranger vont intégrer dans leur ordre de mission l’obligation de rencontrer les Sénégalais de l’Extérieur.



    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,



    Dans une approche décentralisée et de proximité, j’ai retenu de partager la lourde charge qui m’est confiée avec les 11 présidents de Conseils régionaux, les 4 maires de ville de la région de Dakar, les 43 maires d’arrondissement de la région de Dakar, les 63 maires des communes de l’intérieur du pays, les 320 présidents de communauté rurale. Mon ambition est que, pour chaque collectivité locale, les actions menées par tous les intervenants soient cohérentes et complémentaires.

    Je sais toutes les difficultés que les collectivités locales ont pour satisfaire l’exigence de contrepartie des différents programmes financés par nos partenaires au développement.

    Grâce à la bonne tenue de nos finances publiques et à la qualité du soutien de nos partenaires, il me plaît d’annoncer, donnant corps à la vision du président de la République, que l’Etat mettra à la disposition des collectivités locales un fonds de contrepartie de 4 milliards permettant de mettre en œuvre une politique d’investissement de 40 milliards sur toute l’étendue du territoire grâce au financement de nos partenaires au développement et ONG.

    Je voudrais que toutes les collectivités locales soient en chantier.

    A leur côté, notre administration territoriale, rétablie dans son autorité et renforcée dans ses moyens d’intervention, remplira pleinement son rôle d’interlocutrice première des populations dans leur dialogue avec l’Etat.

    Dans cette déclaration de politique générale, j’ai choisi de ne traiter que les secteurs que j’ai jugés prioritaires, et pour lesquels des actions immédiates sont nécessaires.

    Les sujets qui n’ont pas fait l’objet de développements sont tout aussi importants ; ils pourront être abordés au cours des débats qui vont suivre cet exposé, d’une part, et, d’autre part, comme je m’y suis déjà engagé, je reste disposé à me présenter devant vous, autant de fois que vous le jugerez nécessaire, pour poursuivre nos échanges et évaluer le chemin parcouru.

    Chacun des ministres de mon Gouvernement est dans les mêmes dispositions pour vous exposer le plan d’actions de son département, répondre à vos questions, écouter vos observations et recueillir vos conseils.

    Pour que ces échanges soient fructueux, l’Assemblée nationale doit être fortifiée et modernisée et les outils de travail des députés accrus.

    Le Gouvernement se tient à vos côtés, Monsieur le Président, Honorables Députés, pour la mise en œuvre du programme spécial de modernisation de l’Assemblée nationale que vous avez élaboré avec le Ministre chargé des Relations avec les institutions.



    Monsieur le Président,

    Honorables députés,



    Le programme de mon Gouvernement est centré sur l’Homme, sur le Sénégalais. Il est notre seule préoccupation, notre seul centre d’intérêt. Nous voulons nous intéresser au vécu quotidien du Sénégalais plutôt qu’aux fluctuations de telle ou telle courbe.

    C’est parce que notre profession de foi est centrée sur l’Homme que son seul ennemi demeure l’Homme.

    Il est saisissant de noter que l’Homme, tout au long de son histoire, a su connaître la nature et l’apprivoiser. Il a transformé le vent impétueux en électricité, bravé les airs par ses avions, exploré l’espace par satellites et fusées, pendant que certaines choses apparemment simples restent encore à l’état de chantier. Je veux parler de ce chauffeur qui brûle le feu de Soumbédioune, ce monsieur qui, à la banque, refuse de faire la queue, de cet agent d’entreprise ou de l’Etat qui veut monnayer illégalement son service.

    L’introspection à laquelle nous a invités le président de la République au lendemain du drame du «Joola» est une donnée primordiale dans la réussite de notre entreprise d’aujourd’hui. Je me souviens que son appel avait été entendu et que les Sénégalaises et Sénégalais avaient révisé leur comportement pour un temps. Je vois cependant le relâchement prendre ses droits. C’est donc pour le bien de ce Sénégal nouveau que je souhaite, Monsieur le Président, Honorables Députés, méditer avec vous et le Peuple Sénégalais cette parole : «Je ne modifie pas l’état d’un peuple sans que celui-ci ne change ce qui est en lui-même».



    Par la méthode et la stratégie inclusive que je vous ai exposées, je serai le compagnon de tous les jours des Sénégalais. Que le paysan sache que je serai avec lui dans les champs, j’accompagnerai l’étudiant dans les couloirs de son établissement et la ménagère devant les étals des marchés. Que celui qui est malade sache que je cherche les moyens pour faciliter sa guérison.



    Enfin, j’accompagnerai, par mon intention, dans la nuit et la solitude de sa proximité avec Dieu, l’homme pur qui prie pour un Sénégal de paix, de réussite et de prospérité.



    Je vous remercie.
    Top Banner
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (10:51 AM)
    DECLARATION DE POLITIQUE GENERALE

    Dakar, le 03 février 2003

    ALLOCUTION DE M. IDRISSA SECK

    PREMIER MINISTRE

    Monsieur le Président de l'Assemblée nationale,

    Honorables députés,

    Le Peuple, souverain dans ses décisions, vous a assigné la mission d'être le médium

    honoré par lequel je lui présente humblement, aujourd'hui, ma feuille de route devant

    conduire à la prise en charge efficace de ses attentes, donnant ainsi corps à la

    politique de la nation définie par le président de la République. Soyez en félicités et

    remerciés. Mes félicitations et remerciements s'adressent également à ceux qui

    m'ont précédé dans cette fonction.

    Monsieur le Président de l'Assemblée nationale,

    Honorables députés,

    Notre Constitution, dès son article premier, invite le peuple à marcher vers son But,

    et avec Foi.

    La formidable aventure de la marche bleue donne de cet enseignement une

    manifestation parfaite, en style et en sens. Avec l'aide de Dieu, et sous la direction

    de celui qui, tour à tour objet de critique et sujet de fascination, épreuve après

    épreuve, échec après échec, jalon après jalon, a attendu, avec endurance, sans

    jamais perdre l'enthousiasme, l'avènement du changement, le 19 mars 2000.

    Me voici à nouveau, près de lui, en cette position de confiance et d'autorité, chargé

    d'une nouvelle mission : celle d'organiser et de conduire la marche du Sénégal vers

    le développement économique, social et culturel.

    Je convoite de Dieu une victoire éclatante dans cette nouvelle mission, à l'image de

    celle dont il m'a gratifié lors de la première.

    Cette marche renouvelée, chers compatriotes, n'est pas chimérique. Nous en avons

    déjà eu un aperçu avant que ne surviennent les récentes épreuves.

    Les premiers moments de l'Alternance ont fourni des joies extraordinaires issues de

    performances inédites dont un livre blanc rendra amplement compte bientôt.

    Souvenons-nous de nos records de pluviométrie, de productions et de revenus

    agricoles; souvenons-nous de l'augmentation des salaires, de l'âge de la retraite, du

    doublement de l'avance Tabaski, de la réintégration de certains travailleurs ;

    souvenons-nous de la généralisation des bourses ou de l'aide aux étudiants ;

    souvenons-nous du triomphe de nos Lions.... Toutes choses, et bien d'autres, qui ont

    concouru à l'un des plus précieux bienfaits reçus de l'alternance : la restauration de

    la fierté nationale, ici comme dans la diaspora.

    Puis : Froid du Nord, déficit pluviométrique et Naufrage du «Joola». Cette dernière

    épreuve nous a le plus profondément marqués. J'ai assisté au concert des enfants

    de l'école franco-sénégalaise Dial Diop, le quinze décembre dernier. Ils ont chanté

    leur douleur en ces termes :

    «C'était un bateau blanc. Qui naviguait dans le vent. Il s'appelait le Joola.

    Aujourd'hui, il n'est plus là. Il y avait nos parents. Il y avait nos enfants. Il y avait nos

    amis. La mer nous les a pris. Quand le bateau a coulé, Tout le monde a pleuré. Il y a

    eu trop de morts. Il faudra être fort.»

    Oui chers compatriotes, il faudra être fort.

    Fort, pour vivre notre douleur dans la dignité,

    Fort, pour mener sans complaisance notre introspection,

    Fort, pour sanctionner les fautes commises.

    Je m'incline à nouveau devant la mémoire des victimes du «Joola» et redis ma

    profonde compassion à leurs familles.

    Sachant parfaitement que leur douleur ne peut pas être réparée par des moyens

    financiers, le Gouvernement tout entier s'est néanmoins mobilisé pour que soit

    établie la liste exhaustive des victimes et que soient identifiés les héritiers des

    disparus par l'établissement de jugements d'hérédité, afin que leur soit remis ce que

    la loi leur octroie en matière d'indemnisation, au-delà des actes de solidarité de tous

    les instants. La nature et la complexité de la tâche nous impose vigilance et rigueur

    afin qu'aucune injustice ne vienne alourdir la charge émotionnelle de cette

    douloureuse tragédie collective.

    Grâce à la bonne tenue de nos finances publiques et à la qualité du soutien de nos

    partenaires, il me plaît d'annoncer que, donnant ainsi corps à la volonté du président

    de la République, I’Etat est aujourd'hui prêt pour procéder au paiement des

    indemnités. Entouré des ministres chargés de la Justice, de l’Intérieur, des Finances

    et de la Solidarité nationale, j'inviterai les représentants des familles des victimes à

    un échange sur l'indemnisation.

    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,

    Au moment où je vous parle, nous avons dénombré 1863 victimes, dont 1143

    figurant sur le manifeste du bateau, 458 n'y figurant pas, et 262 faisant l'objet de

    déclarations jugées insuffisantes et sujettes à vérification par les services du

    ministère de l'Intérieur. Sur ce total, je suis profondément peiné de constater que

    seules 78 victimes disparues ont pu faire l'objet d'un jugement d'hérédité à ce jour.

    Je comprends qu'encore meurtries par la douleur, les familles endeuillées n'aient pas

    fait de ces démarches administratives une priorité.... C'est le lieu pour moi de lancer

    un appel solennel aux représentants du peuple que vous êtes, aux élus locaux et à la

    société civile, pour aider ces familles à constituer leurs dossiers. Je demande à

    chaque député, chaque élu local, chaque membre de la société civile d'identifier une

    ou plusieurs familles de victimes et de les encadrer dans leurs démarches auprès du

    Bureau d'accueil, d'orientation et d'assistance des rescapés et des familles des

    victimes du M/S «Le Joola».

    Je sais aussi que le rétablissement de la liaison maritime Dakar Ziguinchor est de la

    plus haute importance pour les populations, comme il l'est pour le président de la

    République et pour le Gouvernement. Grâce à la bonne tenue de nos finances

    publiques et à la qualité du soutien de nos partenaires, il me plaît d'annoncer que

    l'argent est disponible, le dossier technique prêt, vingt courtiers déjà saisis et

    l'affréteur choisi. Je comprends l'empressement à remettre le bateau en circulation.

    Quand il sera là, le ministre chargé des Transports et ses services s'attacheront à

    s'entourer de toute l'expertise disponible en la matière, au plan national et/ou

    international pour l'évaluer, le tester et se donner toutes les garanties de sécurité et

    de navigabilité sur nos eaux, tant maritimes que fluviales...

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Au-delà des épreuves, Il nous faudra être forts pour reprendre notre marche, en

    veillant à ce qu'elle ne soit ni hésitante, ni confuse ni tortueuse, ni dispersée. Je veux

    être clair sur la démarche avant d'aborder le fond : écoute et concertation, droiture et

    transparence, autorité et fermeté, cohérence et constance en constitueront l'axe

    central.

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Dans la plupart des localités du pays, des Sénégalaises et des Sénégalais souffrent

    encore d'un manque aigu d'accès à un revenu décent, à l'eau, à l'électricité, à la

    santé, à l'éducation. Pour s'en convaincre, je vous invite à regarder cette carte. Elle

    représente l’état du pays en 2000. Les points rouges y symbolisent la pauvreté qui

    couvre 72% des villages du Sénégal. Mon ambition et mon devoir sont, de modifier la

    physionomie de cette carte, en répondant à la demande sociale. Pour faire face à

    cette mission, un soin particulier a été apporté à la composition du Gouvernement

    que je dirige. Vous avez déjà eu l'occasion d'apprécier l'engagement autant que la

    compétence des ministres qui le composent. Toutefois, la sagesse nous enseigne

    que la réalisation des grands desseins requiert la mobilisation de toutes les forces,

    au-delà de celles qui détiennent le commandement; et l'Ecriture nous le rappelle en

    ces termes : «Tu t’épuiseras toi-même, et tu épuiseras ce peuple qui est avec toi; car

    la chose est au-dessus de tes seules forces, tu ne pourras pas y suffire seul». C'est

    donc pour me conformer à cette invite divine que j'en appellerai à un partage juste,

    équilibré, et pertinent des charges liées à notre mission gouvernementale. Il faudra

    une mobilisation de tous les segments de notre société pour accroître nos chances

    de succès.

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Au-delà de nos différences de vision ou d'idéologie, je compte sur notre amour

    commun pour le peuple sénégalais, pour établir avec tous les membres de votre

    auguste Assemblée, une solide relation de partenariat.

    C'est par devoir constitutionnel que je suis ici aujourd'hui. C'est par respect et

    considération pour votre auguste Assemblée, et au-delà pour le peuple qu'elle

    représente que j'ai décidé, tout au long de mon ministère, de revenir ici,

    personnellement, à la tête de mon Gouvernement, au rythme qu'il vous plaira de

    fixer, en application de l'article 92 de votre règlement intérieur, pour débattre,

    apprendre et informer.

    A la mobilisation seront également appelés l'Administration, les Elus locaux, la

    Société Civile (ONG, médias, mouvements associatifs de jeunes, de femmes et

    d'anciens, hommes de culture). Ceux-ci ont l'immense privilège d'accéder de

    manière journalière au plus grand nombre. Il s'agit de leur donner l'accès direct à

    mon Gouvernement. Ma porte leur sera donc toujours ouverte pour l'échange et

    l'information. Je compte sur eux tous pour établir un lien fort et bidirectionnel entre le

    Gouvernement et les populations.

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Dans cet ensemble harmonieusement formé de toutes les forces vives de la Nation,

    le déficit de communication est un écueil à éviter.

    Je veillerai personnellement à ce que toutes les annonces du Gouvernement soient

    solidement argumentées et documentées, parfaitement cohérentes avec la vision

    présidentielle que j'ai la responsabilité de matérialiser, et amplement partagées avec

    tous les acteurs concernés, qu'ils soient dans l'appareil d'Etat la société civile, les

    médias ou la communauté internationale. Je m'attacherai à ce que les populations

    aient accès à l'information gouvernementale. La cohérence des messages émis par

    le Gouvernement est essentielle à l'efficacité de l'action de tous. Elle est la condition

    première d'une bonne communication.

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Le programme autour duquel doivent s'organiser cette mobilisation et cette

    communication est autant le vôtre que celui du Gouvernement. Il vise, par la

    nutrition, la santé, l'éducation et une saine pratique du sport, à donner à nos enfants

    les outils dont ils ont besoin pour affronter la vie. Il vise à offrir à l'adulte le cadre

    optimal d'éclosion de ses talents, et à organiser pour l'Ancien, une vieillesse

    honorable, au moyen d'un système viable de retraite.

    Il vise aussi, le cas échéant, à prêter à tous, la chaude couverture de notre solidarité

    nationale.

    A la place des traditionnelles formules qui nous donnent des taux et des indices,

    j'aurai recours à des œuvres d'art comme paradigme de présentation du programme

    de mon Gouvernement.

    Je salue par ce biais la créativité de nos hommes et femmes du Monde des arts et

    de la culture. Leur contribution au développement autant qu'au rayonnement de notre

    pays mérite notre respect. Je citerai parmi tant d'autres Moussa Sène Absa,

    Alphonse Mendy dit T. T. Fons et Moussa Mboup....

    Au moyen de leur génie et de leur solide ancrage dans nos traditions et culture, ils

    nous ont sculpté deux compatriotes que tous les Sénégalais connaissent et pour

    lesquels ils ont une grande sympathie, parce qu’en vérité, ils se reconnaissent en

    eux : l’un s’appelle Goorgoorlu, l'autre Ndioublang, le Droit et le Tordu.

    Au-delà du rire que déclenche cette évocation, chacun d'entre nous devra choisir en

    toute responsabilité son identité, car je suis décidé à aider Goor et à combattre

    Ndioublang.

    Que Ndioublang soit un grand dignitaire de l'Etat ou un revendeur de cassette

    piratée, il sera combattu.

    La transparence, la responsabilité, la bonne gouvernance sont des choix sur lesquels

    il ne sera fait aucune concession. L'affairisme et le trafic d'influence ne seront pas

    tolérés.

    Le Gouvernement s'engage à mener une politique active de lutte contre la corruption.

    Pour cela, j'attache la plus grande importance à une mise en œuvre rigoureuse du

    nouveau code des marchés publics. Ce code prévoit que le principe en matière de

    marché est l'appel d'offre, c'est-à-dire la transparence et l'égalité des chances de

    tous les candidats. J'entends faire en sorte que désormais la plus grande part des

    marchés publics soit passée sur ces bases. Les marchés de gré à gré doivent

    devenir l'exception limitée aux seuls cas visés dans le code.

    Il est en outre prévu, dans les prochaines semaines, l'adoption d'un texte

    réglementaire instituant un Conseil de la bonne gouvernance et de lutte contre la

    corruption.

    Mon prédécesseur, Mame Madior Boye, à qui je tiens à rendre hommage, ne m’a

    laissé en instance que 2 dossiers d'audit nécessitant des informations

    complémentaires. Sur les 30 dossiers qui lui avaient été transférés, l'ancien Premier

    ministre en a classé 10, et transmis 18 à la justice. Pour la suite, il doit être clair aux

    yeux de tout le monde que la mission d'identifier les coupables et les non coupables

    est exclusivement réservée à notre système judiciaire.

    Je tiens, cependant, à dire solennellement, sans être en mesure de révéler des

    secrets d'instruction, que l'appartenance politique n'a soustrait et ne soustraira

    personne aux rigueurs de la Loi.

    L'Audit, au demeurant, ne se limitera pas à un stock de dossiers passés, mais

    accompagnera de façon permanente, comme outil de prévention autant que de

    répression, la gestion en cours. Et c'est là que réside son vrai rôle au service de la

    transparence élevée au rang d'obligation constitutionnelle par notre régime.

    I. MONDE RURAL

    Revenons à Goor pour parler de son oncle paysan qui quitte régulièrement le monde

    rural pour venir solliciter les maigres revenus qu'il a tant de peine à collecter.

    Si l'argument de son oncle était les bons impayés, Goor pourra se faire l'écho de

    l'interpellation pathétique que Mamadou Moctar Ndiaye, leader politique et

    compagnon de combat du président de la République, m'a adressée à l'occasion de

    mon écoute de la CAP 21 :

    «Tranquillisez le pays, Monsieur le Premier ministre. Payez les bons des paysans.

    Même si nous savons que ces bons n'émanent pas du Gouvernement».

    Grâce à la bonne tenue de nos finances publiques et à la qualité du soutien de nos

    partenaires, donnant ainsi corps à la volonté du président de la République, il me

    plaît d'annoncer à Makhtar, à Goor et à Samba Gaye (paysan de Tambacounda dont

    j'ai lu les poignantes complaintes dans la presse), qu'à partir de demain, mardi, tous

    les paysans détenteurs de bons, et précédemment recensés par les gouverneurs,

    pourront se rendre auprès d'eux, munis de leurs titres, pour être payés.

    Les actions de recouvrement de cette créance auprès des débiteurs indélicats ne

    sont pas éteintes par cette mesure.

    Notre assistance au monde rural ira au-delà... Sur la base du recensement précis

    des paysans producteurs ayant subi un sinistre dû au déficit pluviométrique de

    l'hivernage dernier, un accompagnement en vivres de soudures sera assuré.

    Cette distribution de vivres sera combinée à un programme de soutien à la

    production de contre-saison pour faire face au déficit vivrier.

    S'agissant du déficit de semences pour la campagne agricole 2003-2004, le

    Gouvernement met en œuvre un programme d'urgence de reconstitution du capital

    semencier pour 35.000 tonnes dont 3.000 tonnes de semences certifiées de l’UNIS,

    30.000 tonnes collectées par la SONACOS et 2.000 tonnes de semences de

    multiplication produites en culture irriguée au cours de la contre-saison 2003.

    Plus fondamentalement, l'assistance durable que j'entends apporter au Monde rural

    est de le sortir de la «loterie agricole» pour l'installer dans une véritable politique

    agricole. C'est tout le sens de l'effort particulier que le Gouvernement entreprend

    pour la maîtrise de l'eau. Sans maîtrise de l'eau, toutes les autres composantes de la

    politique agricole sont aléatoires. La performance de notre recherche semencière, la

    viabilité de notre crédit agricole, le temps de travail des paysans sont entièrement

    suspendus à l'hivernage.

    Au service de ce programme fondamental de maîtrise de l'eau, le Gouvernement a

    déjà ouvert plusieurs chantiers qu'il s'agit d'étendre et d'accélérer :

    Dans le sous-secteur de l'hydraulique rurale, d'importants programmes de réalisation

    de points d'eau sont en cours d'exécution à travers tout le pays. Ces programmes

    visent prioritairement la dotation de tous les chefs-lieux de communautés rurales de

    forages motorisés à partir desquels des extensions de réseaux d'adduction d'eau

    seront réalisées pour approvisionner les villages satellites; l'accélération du

    programme déjà en cours de réalisation de points d'eau à travers tout le pays, et

    prioritairement l'équipement de tous les chefs-lieux de communautés rurales de

    forages motorisés à partir desquels des extensions de réseaux seront réalisés pour

    approvisionner les villages satellites.

    Nous allons en particulier accélérer la réalisation :

    - de forages équipés et de châteaux d'eau conçus pour permettre des activités

    créatrices de revenus au niveau des villages satellites (sur un rayon d'au moins 5

    Km) ;

    - de puits équipés de pompes solaires et de pompes à motricité humaine au niveau

    des villages plus petits ;

    - d'un système de traitement de l'eau dans les zones où la qualité des eaux

    souterraines est mauvaise, par des procédés de dessalement ou de traitement des

    eaux de surface.

    Ce secteur mobilisera 40 milliards d'ici à 2005, dont 13,6 immédiatement

    disponibles.

    Dès 2004, les populations des 52 localités de l'axe Gorom-Lampsar du département

    de Dagana seront approvisionnées en eau potable. Il en sera de même pour les

    populations des 116 villages de l'axe Notto-Ndiosmone-Palmarin. Ce projet touchera

    une population de 245.000 habitants.

    Dans le secteur des aménagements hydro agricoles, les programmes de réalisation

    des périmètres irrigués dans la vallée du fleuve se poursuivent. Le Gouvernement lui

    consacrera 36 milliards d"ici à 2005, dont 17,5 immédiatement disponibles. Pour les

    bassins de rétention, 6,5 milliards sont acquis sur la même période, dont 2,5 milliards

    immédiatement disponibles.

    Dans nos efforts de meilleure maîtrise du cycle pluviométrique hivernal, le

    Gouvernement a décidé de se doter d'un système fiable de pluies artificielles, déjà

    expérimenté dans notre sous-région. Dès cette semaine, une équipe pluridisciplinaire

    sera en mission pour l'évaluation du dispositif en vue de son acquisition.

    Dans le sous-secteur de l'hydraulique urbaine et de l'assainissement, la réforme du

    secteur a permis la mise en oeuvre du Projet Sectoriel Eau (PSE), pour un coût de

    118 milliards de FCFA. Le PSE se termine en fin 2003. Le Projet Sectoriel Eau à long

    Terme (PLT) qui en constitue le prolongement a déjà démarré en 2002 et prend fin

    en 2007 pour un coût de 163 milliards de FCFA.

    Ces projets doivent permettre de satisfaire les besoins en eau de la ville de Dakar

    jusqu'en 2011, l'objectif visé dès 2005 étant d'atteindre un taux d'accès à l'eau

    potable en milieu urbain de 85 %.

    Le PLT va être poursuivi et il sera le principal programme du sous-secteur. En même

    temps, une étude sur une réforme institutionnelle de deuxième génération sera

    réalisée en 2003/2004. Les conclusions de cette étude permettront au

    Gouvernement de prendre une décision sur l'évolution institutionnelle du secteur.

    Cette réforme sera mise en oeuvre à partir de 2006, année de fin du contrat

    d'affermage avec la SDE.

    L'objectif visé, à l'horizon 2015, est l'accès à l'eau potable dans 11.200 villages sur

    les 14.119 que compte notre pays.

    Le Gouvernement visera une plus grande responsabilisation des usagers, des

    forages, de même que l'implication du secteur privé dans le système de maintenance

    pour que ce gigantesque effort ne soit pas vain.

    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,

    Le Gouvernement vous soumettra incessamment un projet de loi d'orientation

    décliné en plan d'actions opérationnel, permettant, entre autres, d'optimiser les

    performances de chacune des filières agricoles (arachides, coton, mil,, maïs, sorgho,

    fonio, niébé, manioc, riz) et animales (viandes, lait, cuirs et peaux, miel, œufs). En

    outre, la loi d'orientation prévoit la mise en place d'une Agence d'Exécution de la

    Politique Agricole et des mesures diverses, notamment une conférence annuelle

    agricole réunissant l'ensemble des acteurs du monde agricole et de l'élevage.

    Goorgoorlu pourra m'aider dans la vulgarisation de cette nouvelle politique, et dire à

    son oncle paysan qu'il est difficile de travailler sur trois mois pour espérer avoir des

    revenus sur douze.

    Le monde rural et le secteur agricole restent en permanence au cœur des

    préoccupations gouvernementales.

    S'agissant de l'Elevage, le vol de bétail sera beaucoup plus sévèrement puni que par

    le passé. Seront également privilégiés, l'assainissement des circuits de

    commercialisation du bétail et de la viande, ainsi que la relance des programmes

    d'amélioration génétique, dans les centres de recherche zootechniques réhabilités.

    L'élevage du cheval connaîtra un regain d'activité, avec la création de ranches et de

    haras à travers le pays.

    Les autres actions concerneront l'exécution du programme national de protection

    sanitaire, et la mise en place de lignes de crédits adaptées, en vue de juguler

    progressivement le phénomène de la transhumance.

    Ce programme sera sous-tendu par une écoute constante du monde rural : j'accède

    à sa demande de tenir une réunion avec ses représentants tous les quatre mois, et

    j'ai expressément donné des instructions aux services du Gouvernement concernés

    d’instaurer une politique d’ouverture vis-à-vis de nos frères et sœurs des villages.

    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,

    Le secteur de la pêche retiendra aussi l'attention de mon Gouvernement. Il contribue

    grandement à la réduction du chômage et à la satisfaction des besoins alimentaires

    des Sénégalais. Pour la période 2002/2006, la contrepartie de l'accord de pêche

    signé avec l'Union européenne va générer 42 milliards de francs CFA. Grâce à la

    bonne tenue de nos finances publiques, nous n'avons pas eu à utiliser, en 2002, les

    10,5 milliards de FCFA issus de cette contrepartie. Cette somme fera l'objet d'une loi

    de finances rectificative que le Gouvernement vous soumettra prochainement. Je

    sais, Honorables députés, que vous veillerez avec nous à amplifier, par son

    allocation optimale, la satisfaction de la demande sociale.

    Au programme d'actions prioritaires de la pêche 2003/2005, figurent :

    - le renforcement de la surveillance côtière ;

    - des travaux d'aménagement des aires de débarquement ainsi que des sites de

    transformation pour les femmes ;

    - le développement de la pisciculture ;

    - le renforcement de la sécurité des pêcheurs artisans ;

    - des programmes de conservation de produits de la pêche artisanale ;

    - l'amélioration de la distribution des produits à l'intérieur du pays ;

    - et le renforcement des capacités dans la transformation artisanale. Les réformes

    envisagées dans l'attribution des licences de pêche feront l'objet de larges

    concertations dans les meilleurs délais.

    II. EDUCATION

    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,

    En milieu rural, 72 familles sur cent vivent dans la pauvreté. Parmi elles, 90 chefs de

    famille sur cent n'ont reçu aucune formation, et 8 parmi eux n’ont reçu qu’une

    éducation primaire. Cela montre le rapport direct entre le manque de formation et la

    pauvreté, et donne la pleine mesure de la place qu'occupe l'éducation dans notre

    stratégie de réponse à la demande sociale.

    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,

    Le moment est peut-être venu de se pencher sérieusement sur la façon de dépenser

    cet argent en relation avec les objectifs poursuivis car, pour l'heure, le rendement de

    l'investissement consenti par la Nation est très en deçà des résultats observés.

    Sur 100 enfants en âge de scolarisation, nos écoles n'en accueillent que 70, alors

    que les pays de même niveau de développement que nous en scolarisent 86.

    Sur ces 70, seuls 29 terminent le cycle primaire. Le salaire moyen des enseignants

    sénégalais représente 5 fois le revenu moyen par tête d'habitant ; ce chiffre se situe

    à 3,7 dans les autres pays de même niveau de développement.

    Chaque année, l'Etat dépense 127 milliards dans l'éducation, C'est-à-dire 35 % du

    budget national. Ce pourcentage devrait passer à 40 % en 2005. Il nous faut soutenir

    ce qui marche et optimiser les dépenses que nous réalisons.

    L'éducation étant une compétence transférée, il serait plus judicieux que, tout en

    étant mené au niveau national, ce débat soit porté au niveau des collectivités locales

    et des écoles elles-mêmes. Les parents d'élèves devraient disposer d'informations

    sur les performances des écoles de leur localité pour participer pleinement à ce

    grand débat.

    Il est clair que nous devons faire quelque chose, rapidement... Je vous invite donc à

    une concertation, afin de trouver, ensemble, les moyens de renverser ces chiffres.

    Faisons une autre chose pour nos enfants.

    Aujourd'hui, la plupart de nos écoles sont tellement vieilles qu'elles tombent en

    ruines. Dans la période 2003-2005, nous allons construire 6000 salles de classes,

    des classes additionnelles dans les lycées et collèges existants, un centre de

    documentation et d'information dans chaque lycée et collège, 1170 salles de classes

    dans l'élémentaire et le secondaire moyen, de nouveaux lycées à Ziguinchor et

    Matam, un CRTF à Grand Yoff, Kolda et Rufisque, et des blocs administratifs et

    d'hygiène dans les lycées et collèges du Sénégal.

    Ce dispositif est complété par le programme spécial de construction de cases des

    tout-petits dont 52 ont été réalisées et 100 autres en cours.

    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,

    Maintenant que nous avons atteint un équilibre optimal dans la répartition de notre

    budget entre ses échelons primaires et supérieurs, nous pouvons intensifier les

    efforts consentis depuis 2000, et particulièrement en 2002. Les universités seront

    accompagnées par l'Etat dans l'amélioration de leur gestion, par un règlement

    définitif des problèmes d'intendance qui se posent de manière récurrente dans leurs

    relations avec la SDE, la SENELEC et la SONATEL. Elles pourront ainsi se

    consacrer à l'essentiel, à savoir l'enseignement de haut niveau et la recherche.

    III. SANTE

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Goor devra être en bonne santé pour devenir un citoyen productif. L'accès aux

    médicaments sociaux sera renforcé. A quoi sert-il en effet pour le Sénégalais moyen

    de détenir dans sa poche une ordonnance lui indiquant d'acheter des médicaments

    hors de prix,

    La disponibilité de médicaments de qualité, accessibles financièrement, sera

    encouragée par la promotion des médicaments génériques dans le secteur public

    comme dans le secteur privé ; des comptoirs génériques seront fonctionnels à partir

    de cette année. De plus, la production de médicaments traditionnels améliorés

    contribuera à l'atteinte de cet objectif.

    Les citoyens plus démunis bénéficieront bientôt d'une prise en charge gratuite au

    niveau de nos établissements sanitaires, grâce à un système d'exonération financé à

    partir du budget national et de l'initiative PPTE. Les collectivités locales seront

    invitées à participer à cet effort. La qualité des soins devra évidemment être garantie,

    notamment grâce à l'amélioration des plateaux techniques et des conditions d'accueil

    ; autant d'objectifs que la réforme hospitalière en cours permettra d'atteindre.

    Le Gouvernement rendra fonctionnels, en 2003, les hôpitaux de Fatick, de

    Ziguinchor et de Touba et achèvera, au plus tard en 2004, la construction et

    l'équipement de l'hôpital de Pikine, des centres de santé de Kaffrine, Nioro, Linguère,

    Khombole, Thionck-Essyl et Darou Khoudoss. La première phase de l'hôpital Dalal

    Jamm démarrera cette année.

    De même, des négociations déjà très avancées sont en cours avec nos partenaires

    en vue de la réalisation de l'hôpital de Matam et des centres de santé de Kanel et de

    Ranérou. De nombreuses autres infrastructures dont des Postes de santé et des

    cases de santé sont en train d'être réalisées.

    La lutte contre le paludisme et le Sida restera au cœur de nos actions. A ce sujet, il

    convient de rappeler que le gouvernement a déjà consenti, en 2003, des efforts

    significatifs en accordant une exonération totale des taxes à l'importation de

    moustiquaires imprégnées, se plaçant ainsi parmi les pays pionniers dans la sousrégion.

    Nous accorderons une attention particulière à l'extension et à la

    décentralisation de l'initiative sénégalaise d'accès aux antirétroviraux, à la

    multiplication des centres de dépistage anonymes et volontaires, et à la

    sensibilisation.

    Nous nous attacherons, grâce à une relance effective du programme élargi de

    vaccination, à porter la couverture vaccinale en diphtérie, tétanos, coqueluche et

    poliomyélite à 80% au plus tard en fin 2003, contre 60% actuellement.

    Il demeure cependant évident que nos efforts pour prendre en charge les pathologies

    seraient un éternel recommencement si nous ne privilégiions pas des actions

    préventives susceptibles d'amoindrir les risques de survenue de maladies. La

    promotion de la santé par l'éducation, l'information et la communication, en vue d'un

    changement de comportement, demeurera le fer de lance de la politique de

    prévention. Celle-ci s'appuiera aussi sur la promotion de mesures d'hygiène propices

    à une bonne santé.

    En effet, un bloc scientifique sera construit à l'Ecole Nationale de Développement

    Sanitaire et Social (ENDSS) et trois centres régionaux de formation seront

    fonctionnels dès 2003 à Saint-Louis, Kaolack et Tambacounda. La stratégie de

    contractualisation des postes, qui nous a permis de rouvrir, il y a quelques mois, 68

    postes de santé fermés faute de personnel, sera poursuivie.

    Nous voulons également faciliter l'accès des anciens aux structures de santé à des

    tarifs préférentiels.

    IV. EMPLOI

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    En passant en revue les 245 heures de débats de votre dernière session budgétaire,

    j'ai noté plusieurs requêtes émises par les représentants du peuple en direction des

    différents ministres concernés, pour la fourniture de personnel dans les

    infrastructures de santé, d'éducation ou de sécurité dans vos différentes localités. Le

    drame des salles de classe sans enseignants, des structures sanitaires sans

    infirmiers ou sages-femmes, des postes de police ou de gendarmerie sans effectifs

    suffisants pour garantir votre sécurité appelle des solutions urgentes. Les besoins

    pour cela se situent entre 15.000 et 20.00 agents.

    Lors des dernières revues de notre programme avec nos bailleurs de fonds, nos

    partenaires se sont montrés à nos côtés particulièrement sensibles à ces questions,

    notamment celles qui concernent les secteurs sociaux.

    Grâce à la bonne tenue de nos finances publiques et à la qualité du soutien de nos

    partenaires, donnant corps à la volonté du président de la République, il me plaît

    d'annoncer un programme spécial de recrutement dans l'administration, et

    principalement dans les secteurs stratégiques de l'éducation, de la santé, de la

    sécurité, de la justice et des régies financières.

    Dans la période 2003-2005, nous recruterons des médecins, des infirmiers, des

    sages-femmes, des enseignants, des pompiers, des policiers, des gendarmes, des

    douaniers, des inspecteurs, contrôleurs et agents du trésor et des impôts, des

    magistrats et personnels de greffe.

    Ces nouveaux recrutements s'ajouteront aux 11.563 recrutements dans la Fonction

    publique (dont 4478 fonctionnaires et 7085 contractuels auxquels l'Etat a procédé

    entre 2000 et 2002.

    Dans cette stratégie de recrutement, les handicapés ne seront pas oubliés.

    Soundjata Keita, l'un des plus grands rois que notre continent a connu, est né

    handicapé, tandis que Franklin Delano Roosevelt, président des Etats-Unis à la

    renommée incontestée, se déplaçait dans un fauteuil roulant. Le talent de

    Beethoven, quant à lui, n'a pu être affecté par sa surdité. Ce secret divin consistant à

    cacher ses cadeaux où Il veut, invite à la réflexion et à la remise en cause de

    certains préjugés. Des trésors inestimables sont cachés auprès des personnes

    handicapées de notre pays. Mon Gouvernement leur donnera l'occasion de les

    manifester; il nous faut en effet capitaliser ces talents.

    Le meilleur outil de lutte contre la pauvreté demeure l'accès à un revenu décent. Je

    ne connais que trois voies d'accès, au revenu :

    une qui anoblit: le travail,

    une qui assujettit : l'aide,

    une qui avilit: le vol.

    L'emploi est donc au cœur de la préoccupation et de l'action de mon Gouvernement.

    Le meilleur organe de sécrétion d'emplois est l'entreprise. Il nous faudra un secteur

    privé fort et des entreprises compétitives.

    Dans les 5 à 10 ans, du fait de la libéralisation des échanges et de la concurrence

    des produits importés, nos entreprises feront face à une concurrence exacerbée sur

    les marchés d'exportation.

    Nous devons être prêts, dans les meilleurs délais, à affronter une rude compétition

    sur nos marchés, national, sous-régional et international.

    Pour assurer à nos entreprises les outils de leur participation à cette compétition,

    c’est tout notre système économique qui exige d'être mis à niveau.

    Conformément aux principes définis par le NEPAD, le chef de l'Etat a choisi, à

    l'échelle du continent comme chez nous, de faire du secteur privé le moteur principal

    de la croissance et du développement.

    Le Gouvernement s'emploiera, à travers le renforcement des infrastructures, du

    système éducatif, de la formation professionnelle, de l'environnement juridique, fiscal

    et financier à appuyer le secteur privé dans sa mise à niveau, en parfait partenariat.

    Les principaux axes de cette nouvelle politique porteront sur le renforcement des

    structures de formation continue et de recherche, la création de Centres techniques

    spécialisés, la rénovation des zones industrielles existantes et la création de

    nouvelles zones avec les infrastructures nécessaires, la dynamisation du secteur de

    l'information économique et commerciale, ainsi que la modernisation de l'appareil

    statistique, l'adaptation et la modernisation du transport de marchandises par voie

    terrestre, maritime, fluviale et aérienne, l'amélioration de la qualité des infrastructures

    de production d'énergie, la production d'énergie à coûts compétitifs, le maintien et le

    renforcement de la qualité des télécommunications.

    Les entreprises elles-mêmes devront se mettre à niveau pour tirer profit de ces

    efforts. Elles le feront sur fonds propres et par le secteur financier aux conditions du

    marché ou à taux préférentiels dans le cadre de lignes de crédits mobilisées par

    l'Etat.

    Pour gérer ce nouveau partenariat Etat/Secteur privé, l'Etat mettra en place un

    Bureau et un Fonds de mise à niveau logés au sein de l'Agence d’Encadrement et de

    Développement des PME (ADEPME).

    Ce dispositif sera complété par un comité exécutif indépendant avec pouvoir de

    décision sur l'entrée des entreprises dans le processus et l'octroi des primes ; le

    comité sera constitué de représentants de l'administration, du secteur bancaire et du

    secteur privé formel.

    Pour les entreprises en difficulté, un programme spécial d'assainissement et de

    restructuration leur sera réservé et leurs dossiers seront étudiés au niveau d'une

    Cellule «entreprises en difficulté» composée de représentants de l'administration et

    du secteur privé.

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Les infrastructures sont la clef de voûte de la croissance économique. Dans le cadre

    du NEPAD, la coordination de la réalisation à l'échelle continentale des projets et

    programmes de ce secteur surprioritaire ainsi que ceux de l'environnement, de

    l'énergie et des nouvelles technologies de l'information et de la communication a été

    confiée à notre pays. Le Sénégal, ancré au sein de l'UEMOA et de la CEDEAO, offre

    une plate-forme idéale de réalisation de ce grand dessein pour l'Afrique.

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Les grands projets du président de la République sont en pleine phase de mise en

    œuvre. Vous vous souvenez que l'une des toutes premières décisions du chef de

    l'Etat a été, en juillet 2000, de créer l'Agence Nationale chargée de la Promotion de

    l'Investissement et des Grands Travaux (APIX).

    Cette agence a pour mission d'assurer la maîtrise d'ouvrage de certains des grands

    projets, comme la construction de l'aéroport Blaise Diagne, le port du futur et le

    chemin de fer à écartement standard. Au mois de novembre dernier, les résultats

    étaient déjà probants, illustrant - si besoin en était - l'importance de ces choix

    majeurs et le climat propice aux investissements qu'offre le Sénégal. Le président

    nous disait alors : «Il me plaît de noter que pour les 8 premiers mois de 2002, l'APIX

    a agréé autant d'investissements que sur les 18 mois précédents, et si les tendances

    se maintiennent, l’APIX aura agréé, en 2002, autant d'investissements que sur les 30

    mois précédents.» Ce fut fait.

    La création de l'aéroport international Blaise Diagne de Ndiass, afin d'y transférer

    celui de Dakar, devient, d'une part, l'alternative pour le relèvement du niveau de

    service de la plate-forme aéroportuaire de notre pays et, d'autre part, une réponse

    durable aux problèmes d'urbanisation et de sécurité actuellement rencontrés.

    Les études économiques et financières du nouvel aéroport et de l'autoroute à péage

    ont été réalisées grâce au financement de partenaires publics et privés. Le secteur

    privé national et étranger a manifesté son intérêt à financer ces deux importants

    projets, et nos partenaires ont élaboré avec l'APIX un chronogramme précis de

    réalisation.

    Le trafic ferroviaire actuel est handicapé par la vétusté des voies et du matériel

    roulant qui n'autorisent que des vitesses commerciales extrêmement faibles. C'est

    pourquoi la privatisation est en cours pour sa réhabilitation.

    Parallèlement, pour le long terme, nous avons envisagé, dans le cadre du NEPAD,

    une ligne d'écartement standard dont le premier tronçon sera Dakar-Bamako. Malgré

    les efforts de modernisation du Port autonome de Dakar, l'accroissement de son

    trafic qui se traduit cette année par un tonnage record rend indispensable

    l'augmentation de ses capacités d'accueil, de manutention et de stockage.

    La localisation du port dans un tissu urbain très dense qui gène considérablement

    ses conditions d'accès nécessitera, outre la modernisation de ses installations

    intérieures, un aménagement particulier de ses environs immédiats.

    S'agissant des ports secondaires, leur reconstruction semble être la seule solution

    viable, compte tenu de leur vétusté actuelle. Le programme d'urgence élaboré, à cet

    effet, concerne le port de Ziguinchor.

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Se déplacer dans Dakar est devenu une grande demande sociale.

    Mon ambition, c'est également de résoudre les problèmes de mobilité urbaine, en

    améliorant la voirie et en facilitant le renouvellement de la flotte de cars rapides et

    d'autobus. Cinq échangeurs seront construits sur la route nationale, tandis que les

    carrefours principaux de la ville de Dakar seront réaménagés et le transport

    interurbain modernisé avec la construction de gares modernes.

    La résolution du problème de la mobilité urbaine implique des sacrifices que nous

    devons accepter. Il s'agit notamment des expropriations à faire pour

    l'agrandissement de routes, avec, bien entendu, l'indemnisation des expropriés,

    conformément aux lois et règlements en vigueur.

    Et je lance ici un appel à nos compatriotes oeuvrant dans le secteur informel pour

    qu'ils comprennent le sens des actions du Gouvernement. J'accorde une grande

    importance au petit commerce, qui sera plus florissant et porteur si les

    réglementations sont respectées dans les efforts de discipline recherchés de part et

    d'autre. Le Gouvernement entamera avec eux un dialogue constant pour prendre

    toutes les préoccupations en compte dans la garantie de la libéralisation de ce

    secteur-clé de notre économie.

    Les Sénégalais éprouvent d'énormes difficultés à entrer dans Dakar entre 6 heures

    et 9 heures et à en sortir entre 17 heures et 20 heures. Le Gouvernement testera

    l'utilisation de toutes les voies disponibles en sens unique sur les tronçons

    d'autoroute Pikine-Dakar et sur la corniche à ces heures de pointe.

    V ELECTRICITE

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    En 2000, dans nos villes, 45 Sénégalais sur 100 n'avaient pas accès à l'électricité. Ils

    étaient 92 sur 100 dans le monde rural à connaître le même sort. Conformément au

    vœu du chef de l'Etat, le Gouvernement est déterminé à changer cet état des

    choses. La modernisation du Sénégal passe nécessairement par l'accès à

    l'électricité. Sur la période 2003-2005, le Gouvernement vise la réalisation d'un taux

    d'électrification de 15% en milieu rural, contre 7% aujourd'hui, soit l'accès à un

    service de l'électricité pour environ 100.000 nouveaux ménages ruraux.

    En outre, le plan d'actions 2003-2005 prévoit : la réhabilitation et le renforcement du

    parc de production d'électricité, la réalisation de l'extension des centrales de

    Ziguinchor et de Tambacounda, la réhabilitation et le renforcement du réseau de

    transport et de distribution d'électricité, l'amélioration de la qualité de service et de

    sécurité sur le réseau de distribution de Dakar, la réalisation de la ligne TobèneTouba,

    les postes associés et leur prolongement à Kaolack, la réalisation de la ligne

    90 KV Sococim-Mbour et les postes associés.

    VI. JEUNES

    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,

    Au-delà des emplois générés par un secteur privé renforcé, placé dans un

    environnement mis à niveau, le Gouvernement poursuivra ses programmes en cours

    en direction de l'emploi des jeunes.

    Depuis avril 2000, 863 projets de jeunes ont été financés, pour 4335 emplois

    permanents ou consolidés. Un programme spécial pour les jeunes handicapés a

    aussi permis de financer 42 projets, pour 220 emplois permanents ou consolidés.

    Plus de 1025 jeunes ont pu trouver des emplois permanents ou temporaires dans

    des sociétés nationales ou privées grâce au système de placement du ministère de

    la Jeunesse.

    Une attention particulière continuera d'être accordée aux jeunes dans le cadre du

    Fonds National de la Promotion de la Jeunesse dont l'inscription budgétaire annuelle

    est passée de dix millions avant l'alternance à quatre milliards aujourd'hui. L'année

    2003 verra également l'élaboration de la lettre de politique de développement de la

    Jeunesse avec pour objectif l'harmonisation des différents programmes dédiés aux

    jeunes. Il s'agit ici d'assurer une meilleure synergie des moyens, d’éviter les

    chevauchements inutiles pour maximiser l'impact.

    Cette action spécifique en faveur des jeunes restera combinée avec celle plus

    générale du Fonds de Promotion Economique.

    Le programme spécial pour les jeunes de Casamance, d'une valeur d'un milliard, a

    démarré avec le financement de 100 projets d'un montant de 250 millions avec une

    incidence de 750 emplois permanents. Aujourd'hui, 3 autres milliards sont

    disponibles pour la réalisation de projets de jeunes.

    Cet effort amplifiera les résultats obtenus par le chef de l'Etat dans sa quête

    inlassable d'une solution au conflit en Casamance. Le Gouvernement a engagé des

    consultations avec nos partenaires au développement pour mettre en œuvre le

    Programme de Relance des Activités Economiques et Sociales en Casamance,

    estimé à 67 milliards sur 5 ans. Ce programme servira notamment, à court terme, à

    la réhabilitation des infrastructures et la revitalisation communautaire et à long terme

    au développement des potentiels de la Casamance, dans le respect des spécificités

    régionales.

    Le programme de construction des espaces jeunes, cher au président de la

    République, connaît déjà, à son actif, l'exécution de ceux de Tendouck, Kébémer,

    Darou Mousty, Ourossogui, Saint-Louis, Gossas, Thiès et Koussanar ; verront bientôt

    le jour ceux de Diourbel, Kaolack et Ziguinchor.

    VII. FEMMES

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Les questions liées à la promotion du statut des femmes seront abordées de manière

    transversale par l'ensemble des mécanismes institutionnels de l’Etat. Cependant,

    l'analyse des contraintes auxquelles elles sont confrontées nous dicte d'accorder un

    accent particulier au renforcement de leurs capacités et de leur pouvoir économique

    et social.

    C'est pourquoi, un observatoire des droits de la famille renfermant un sousobservatoire

    des droits de la femme sera mis en place.

    Dans le même esprit, il est envisagé la construction d'un Centre National

    d'Assistance et de Formation ainsi que dix (10) Centres Départementaux pour un

    montant de deux milliards deux cents millions de francs CFA dont les missions sont :

    - l'information juridique ;

    - l'information sanitaire et,

    - l'information économique au profit des femmes.

    Le micro crédit destiné aux femmes sera également substantiellement renforcé pour

    porter l'enveloppe à 2 milliards de FCFA, afin de permettre l'émergence de femmes

    entrepreneurs.

    VIII. ANCIENS

    Nous avons une population de 632.000 anciens de plus de 60 ans. D'ici 2015, 11 %

    de notre population aura plus de 60 ans.

    Depuis toujours, les programmes sociaux ont toujours privilégié le couple

    Femme/Enfant. Nous devons intégrer une nouvelle priorité dans notre politique de

    population : les Anciens.

    Conformément aux vœux du chef de l’Etat, nous allons garantir, à chaque

    Sénégalaise et chaque Sénégalais qui, par la grâce de Dieu, atteint l'âge limite de la

    retraite, l'accès aux revenus conservés pour lui tout au long de sa vie active.

    Aujourd'hui, je ne suis pas en mesure de l'assurer, du fait de la hausse de

    l'espérance de vie et de la baisse du nombre des cotisants.

    La mesure d'augmentation de l'âge de la retraite prolonge la durée de cotisation de 5

    ans.

    Dans le domaine des pensions de retraite, le Gouvernement, préoccupé par le déficit

    du Fonds National de Retraite et par la faiblesse des pensions versées par FIPRES

    du fait du déséquilibre démographique, a décidé d'entreprendre une évaluation

    complète du système officiel de pensions pour le placer sur une base financière

    solide et durable. A cet effet, le FNR a été réformé en 2002. Au niveau de l’IPRES, il

    est envisagé une réflexion concertée sur l'introduction au Sénégal d'un système

    multi-pilier de retraite basé sur la répartition, mais comprenant néanmoins un soussystème

    par capitalisation destiné, entre autres, à étendre la couverture sociale aux

    personnes du troisième âge qui sont jusqu'à maintenant exclus du système officiel.

    Une attention particulière sera portée sur la réforme du système de retraite dans le

    secteur privé, l'organisation des élections de représentativité des organisations

    syndicales de travailleurs, la mise en place de la mutuelle de la Fonction publique et

    le renforcement de l'élan donné à la formation continue au niveau de l'ENA, avec

    l'appui des ministères de la Santé, de l'Education et de l'Intérieur.

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    La mise en œuvre de toutes nos aspirations exige que nous fassions de notre pays

    un lieu sûr, au moyen d'un climat social apaisé et du renforcement de notre dispositif

    de sécurité.

    Les syndicats, en particulier ceux des enseignants, savent qu'ils ont l'écoute du

    président de la République et la mienne. Etant comme beaucoup d'autres le produit

    d'enseignants qui, aujourd'hui encore, demeurent mes maîtres en ce que je continue

    de m'inspirer de leurs leçons, je suis particulièrement sensible au sort de ceux qui

    ont entre leurs mains l'avenir de millions de Sénégalais. Je voudrais qu'ils soient mis

    dans les meilleures conditions d'existence et de travail possibles. Dans le secteur de

    l'éducation, le président de la République vous a toujours indiqué sa volonté de faire

    davantage, à l'image des pays dont le développement a été fondé sur les ressources

    humaines. Au moyen du dialogue, rendu plus facile aujourd'hui par la signature du

    Pacte Social, nous ferons face ensemble aux choix décisifs à opérer dans l'allocation

    optimale des revenus disponibles.

    Le Gouvernement veillera à une exploitation diligente du cahier de doléances déposé

    par les organisations syndicales et à l'élaboration des textes d'application du Code

    du Travail.

    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,

    Nos forces armées s'acquittent, de manière efficace, et au prix d'innombrables

    sacrifices, de la mission qui fonde leur existence, la défense de l'intégrité du territoire

    ainsi que la protection des biens et des personnes. Comment oublier les 300

    militaires tombés au champ d'honneur en Casamance, et leurs 900 camarades

    blessés dans cette même région dont plus d'une centaine d'amputés qui portent les

    stigmates de leur noble engagement au service de la patrie, ainsi que toutes les

    victimes innocentes de cette guerre innocente. La Nation doit magnifier l'action de

    ces gendarmes, soldats, matelots et aviateurs qui, jour et nuit, loin de leurs familles,

    empêchent les villages de Casamance de sombrer dans le cauchemar que

    connaissent certaines régions du continent.

    Il me plaît de faire observer que, depuis l'alternance politique qu'a connu notre pays,

    les effectifs engagés en Casamance ont été réduits pour améliorer leur efficacité et

    ce, grâce à un soutien accru de l'Etat et de nos partenaires internationaux.

    Au-delà de ma fierté et de ma reconnaissance, il me plaît de dire à nos forces

    armées l'engagement du président de la République et ses instructions pour que soit

    poursuivis, et j'y veillerai, les efforts particuliers qui ont déjà permis d'améliorer

    l'entraînement des unités, de payer régulièrement les droits individuels des militaires,

    de remettre à niveau les dotations en effets d'habillement, d'acquérir deux

    hélicoptères de liaison, plus de trois cents véhicules, trois avions, deux navires et

    une cinquantaine d’équipements majeurs et de rénover une partie des casernes. Cet

    effort sera maintenu et il permettra aux Armées de mieux s'impliquer dans l'appui au

    développement économique de la Nation.

    S’agissant de notre Police nationale, pour combler le grave déficit en personnels, il

    s'avère nécessaire de procéder, pendant 5 ans, au recrutement de 300 à 500 agents

    pour atteindre un effectif raisonnable en 2007.

    Ainsi, l'Ecole Nationale de Police sera redynamisée, et la formation des personnels

    permanente.

    Nous allons également créer une synergie opérationnelle entre la Police, la

    Gendarmerie, le Groupement National des Sapeurs Pompiers, pour réaliser un

    maillage sécuritaire du territoire national. Ce maillage sera sous-tendu par

    l'implantation des commissariats ou postes de police au niveau de chaque chef-lieu

    de département, en consolidant les acquis et en permettant, du coup, à la

    Gendarmerie de mieux s'implanter en milieu rural par l'extension de ses brigades et

    la réalisation de postes supplémentaires. Au niveau de la mobilité, alors qu'en 1999,

    50 % des unités de gendarmerie ne disposaient pas d'un seul véhicule opérationnel,

    toutes les unités disposent aujourd'hui au moins d'un véhicule ; et plus de 80 %

    d'entre elles ont deux véhicules. L'objectif à court terme étant de doter chaque unité

    de gendarmerie de trois véhicules. Dans ce même ordre de préoccupation, les unités

    routières ont été redynamisées grâce à l'acquisition de 50 motos BMW.

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Nous ne sommes pas à l'abri de chocs induits par l'environnement international,

    qu'ils nous viennent de notre sous-région, de notre continent ou du reste du monde.

    Le Sénégal demeure impliqué dans la recherche de solutions à différents conflits.

    C'est tout le sens de la forte action diplomatique du président de la République et de

    son implication directe dans la résolution de ces conflits sous l'égide du NEPAD et

    des organismes régionaux.

    Permettez-moi de dire à nouveau ma fierté et ma reconnaissance au millier de

    soldats et à la quarantaine d'officiers présentement engagés entre la République du

    Congo et la République sœur de Côte d'ivoire dans la droite tradition des 59

    missions de maintien de la paix conduites par nos forces années dans 28 pays. Ce

    combat pour la paix, c'était bien celui de nos pères et de nos grands pères, anciens

    combattants des deux grandes guerres et de toutes les confrontations du siècle

    passé.

    La prochaine revalorisation de 20 % de leurs prestations, avec quatre années de

    rétroactivité, est un progrès dont je salue la dignité des bénéficiaires. Ce déploiement

    permanent du drapeau du Sénégal sur quatre continents participe du rayonnement et

    de l'influence de notre pays sur la scène internationale : influence dont les multiples

    facettes diplomatiques et politiques donnent au Sénégal une place incontestable

    dans la communauté internationale ; influence admirablement relayée par les

    Sénégalais de l'extérieur, ces compatriotes éloignés qui ont laissé le cœur à la

    maison sans jamais négliger de rendre régulièrement visite et de partager les

    bienfaits collectés ailleurs.

    Ils méritent toute notre estime, et les ministres se rendant à l'étranger vont intégrer

    dans leur ordre de mission l'obligation de rencontrer les Sénégalais de l'Extérieur.

    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,

    Dans une approche décentralisée et de proximité, j'ai retenu de partager la lourde

    charge qui m'est confiée avec les 11 présidents de Conseils régionaux, les 4 maires

    de ville de la région de Dakar, les 43 maires d'arrondissement de la région de Dakar,

    les 63 maires des communes de l'intérieur du pays, les 320 présidents de

    communauté rurale. Mon ambition est que, pour chaque collectivité locale, les

    actions menées par tous les intervenants soient cohérentes et complémentaires.

    Je sais toutes les difficultés que les collectivités locales ont pour satisfaire l'exigence

    de contrepartie des différents programmes financés par nos partenaires au

    développement.

    Grâce à la bonne tenue de nos finances publiques et à la qualité du soutien de nos

    partenaires, il me plaît d'annoncer, donnant corps à la vision du président de la

    République, que l'Etat mettra à la disposition des collectivités locales un fonds de

    contrepartie de 4 milliards permettant de mettre en œuvre une politique

    d'investissement de 40 milliards sur toute l'étendue du territoire grâce au financement

    de nos partenaires au développement et ONG.

    Je voudrais que toutes les collectivités locales soient en chantier.

    A leur côté, notre administration territoriale, rétablie dans son autorité et renforcée

    dans ses moyens d'intervention, remplira pleinement son rôle d'interlocutrice

    première des populations dans leur dialogue avec l'Etat.

    Dans cette déclaration de politique générale, j'ai choisi de ne traiter que les secteurs

    que j'ai jugés prioritaires, et pour lesquels des actions immédiates sont nécessaires.

    Les sujets qui n'ont pas fait l'objet de développements sont tout aussi importants ; ils

    pourront être abordés au cours des débats qui vont suivre cet exposé, d'une part, et,

    d'autre part, comme je m'y suis déjà engagé, je reste disposé à me présenter devant

    vous, autant de fois que vous le jugerez nécessaire, pour poursuivre nos échanges

    et évaluer le chemin parcouru.

    Chacun des ministres de mon Gouvernement est dans les mêmes dispositions pour

    vous exposer le plan d'actions de son département, répondre à vos questions,

    écouter vos observations et recueillir vos conseils.

    Pour que ces échanges soient fructueux, l'Assemblée nationale doit être fortifiée et

    modernisée et les outils de travail des députés accrus.

    Le Gouvernement se tient à vos côtés, Monsieur le Président, Honorables Députés,

    pour la mise en œuvre du programme spécial de modernisation de l'Assemblée

    nationale que vous avez élaboré avec le Ministre chargé des Relations avec les

    institutions.

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Le programme de mon Gouvernement est centré sur l'Homme, sur le Sénégalais. Il

    est notre seule préoccupation, notre seul centre d'intérêt. Nous voulons nous

    intéresser au vécu quotidien du Sénégalais plutôt qu'aux fluctuations de telle ou telle

    courbe.

    C'est parce que notre profession de foi est centrée sur l'Homme que son seul ennemi

    demeure l'Homme.

    Il est saisissant de noter que l'Homme, tout au long de son histoire, a su connaître la

    nature et l'apprivoiser. Il a transformé le vent impétueux en électricité, bravé les airs

    par ses avions, exploré l'espace par satellites et fusées, pendant que certaines

    choses apparemment simples restent encore à l'état de chantier. Je veux parler de

    ce chauffeur qui brûle le feu de Soumbédioune, ce monsieur qui, à la banque, refuse

    de faire la queue, de cet agent d'entreprise ou de l'Etat qui veut monnayer

    illégalement son service.

    L'introspection à laquelle nous a invités le président de la République au lendemain

    du drame du «Joola» est une donnée primordiale dans la réussite de notre entreprise

    d'aujourd'hui. Je me souviens que son appel avait été entendu et que les

    Sénégalaises et Sénégalais avaient révisé leur comportement pour un temps. Je vois

    cependant le relâchement prendre ses droits. C'est donc pour le bien de ce Sénégal

    nouveau que je souhaite, Monsieur le Président, Honorables Députés, méditer avec

    vous et le Peuple Sénégalais cette parole : «Je ne modifie pas l'état d'un peuple sans

    que celui-ci ne change ce qui est en lui-même».

    Par la méthode et la stratégie inclusive que je vous ai exposées, je serai le

    compagnon de tous les jours des Sénégalais. Que le paysan sache que je serai avec

    lui dans les champs, j'accompagnerai l'étudiant dans les couloirs de son

    établissement et la ménagère devant les étals des marchés. Que celui qui est

    malade sache que je cherche les moyens pour faciliter sa guérison.

    Enfin, j’accompagnerai, par mon intention, dans la nuit et la solitude de sa proximité

    avec Dieu, l’homme pur qui prie pour un Sénégal de paix, de réussite et de

    prospérité.

    Je vous remercie.
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (10:54 AM)
    http://www.dri.gouv.sn/la-d%C3%A9claration-de-politique-g%C3%A9n%C3%A9rale-du-pm-m-idrissa-seck
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (11:10 AM)
    @Anonyme tu as oublié quand il traitait Pr Wade
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (11:12 AM)
    La victmisation comme arme de séduction des electeurs, Idy en est bien fort. En 2007 déjà beaucoup de senegalais avaient voté pour lui parcequ'ils trouvaient qu'il était victime de l'entourage de Wade. Mais après quelques années tout le monde l'a quitté pour sa tortuosité.

    Vous journalistes, pensez vous qu'un discours est plus important que les milliards qu'il a volé et a bien signé le protocole de Rebeuss.

    Il fallait plutot fouiller dans ces archives concernant ce détournement de nos derniers publics au moment ou des milliers de village n'ont même pas de l'eau à boire.



    La victimisation
    Top Banner
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (11:26 AM)
    Quand on du plagiat, on a intérêt que les gens ne retrouvent pas la source.
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (11:27 AM)
    En tout cas , je constate qu'il vous fait peur, vous les repondeurs automatiques de l'APR ! À chaque article sur Idrissa Seck , il y'a au minimum 100 commentaires dont la moitié vient de vous , les repondeurs auto' Marron
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (11:46 AM)
    Donnez-nous au moins le site web  :ibit: 
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (11:56 AM)
    Idy massa
    Top Banner
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (12:30 PM)
    DECLARATION DE POLITIQUE GENERALE

    Dakar, le 03 février 2003

    ALLOCUTION DE M. IDRISSA SECK

    PREMIER MINISTRE

    Monsieur le Président de l'Assemblée nationale,

    Honorables députés,

    Le Peuple, souverain dans ses décisions, vous a assigné la mission d'être le médium

    honoré par lequel je lui présente humblement, aujourd'hui, ma feuille de route devant

    conduire à la prise en charge efficace de ses attentes, donnant ainsi corps à la

    politique de la nation définie par le président de la République. Soyez en félicités et

    remerciés. Mes félicitations et remerciements s'adressent également à ceux qui

    m'ont précédé dans cette fonction.

    Monsieur le Président de l'Assemblée nationale,

    Honorables députés,

    Notre Constitution, dès son article premier, invite le peuple à marcher vers son But,

    et avec Foi.

    La formidable aventure de la marche bleue donne de cet enseignement une

    manifestation parfaite, en style et en sens. Avec l'aide de Dieu, et sous la direction

    de celui qui, tour à tour objet de critique et sujet de fascination, épreuve après

    épreuve, échec après échec, jalon après jalon, a attendu, avec endurance, sans

    jamais perdre l'enthousiasme, l'avènement du changement, le 19 mars 2000.

    Me voici à nouveau, près de lui, en cette position de confiance et d'autorité, chargé

    d'une nouvelle mission : celle d'organiser et de conduire la marche du Sénégal vers

    le développement économique, social et culturel.

    Je convoite de Dieu une victoire éclatante dans cette nouvelle mission, à l'image de

    celle dont il m'a gratifié lors de la première.

    Cette marche renouvelée, chers compatriotes, n'est pas chimérique. Nous en avons

    déjà eu un aperçu avant que ne surviennent les récentes épreuves.

    Les premiers moments de l'Alternance ont fourni des joies extraordinaires issues de

    performances inédites dont un livre blanc rendra amplement compte bientôt.

    Souvenons-nous de nos records de pluviométrie, de productions et de revenus

    agricoles; souvenons-nous de l'augmentation des salaires, de l'âge de la retraite, du

    doublement de l'avance Tabaski, de la réintégration de certains travailleurs ;

    souvenons-nous de la généralisation des bourses ou de l'aide aux étudiants ;

    souvenons-nous du triomphe de nos Lions.... Toutes choses, et bien d'autres, qui ont

    concouru à l'un des plus précieux bienfaits reçus de l'alternance : la restauration de

    la fierté nationale, ici comme dans la diaspora.

    Puis : Froid du Nord, déficit pluviométrique et Naufrage du «Joola». Cette dernière

    épreuve nous a le plus profondément marqués. J'ai assisté au concert des enfants

    de l'école franco-sénégalaise Dial Diop, le quinze décembre dernier. Ils ont chanté

    leur douleur en ces termes :

    «C'était un bateau blanc. Qui naviguait dans le vent. Il s'appelait le Joola.

    Aujourd'hui, il n'est plus là. Il y avait nos parents. Il y avait nos enfants. Il y avait nos

    amis. La mer nous les a pris. Quand le bateau a coulé, Tout le monde a pleuré. Il y a

    eu trop de morts. Il faudra être fort.»

    Oui chers compatriotes, il faudra être fort.

    Fort, pour vivre notre douleur dans la dignité,

    Fort, pour mener sans complaisance notre introspection,

    Fort, pour sanctionner les fautes commises.

    Je m'incline à nouveau devant la mémoire des victimes du «Joola» et redis ma

    profonde compassion à leurs familles.

    Sachant parfaitement que leur douleur ne peut pas être réparée par des moyens

    financiers, le Gouvernement tout entier s'est néanmoins mobilisé pour que soit

    établie la liste exhaustive des victimes et que soient identifiés les héritiers des

    disparus par l'établissement de jugements d'hérédité, afin que leur soit remis ce que

    la loi leur octroie en matière d'indemnisation, au-delà des actes de solidarité de tous

    les instants. La nature et la complexité de la tâche nous impose vigilance et rigueur

    afin qu'aucune injustice ne vienne alourdir la charge émotionnelle de cette

    douloureuse tragédie collective.

    Grâce à la bonne tenue de nos finances publiques et à la qualité du soutien de nos

    partenaires, il me plaît d'annoncer que, donnant ainsi corps à la volonté du président

    de la République, I’Etat est aujourd'hui prêt pour procéder au paiement des

    indemnités. Entouré des ministres chargés de la Justice, de l’Intérieur, des Finances

    et de la Solidarité nationale, j'inviterai les représentants des familles des victimes à

    un échange sur l'indemnisation.

    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,

    Au moment où je vous parle, nous avons dénombré 1863 victimes, dont 1143

    figurant sur le manifeste du bateau, 458 n'y figurant pas, et 262 faisant l'objet de

    déclarations jugées insuffisantes et sujettes à vérification par les services du

    ministère de l'Intérieur. Sur ce total, je suis profondément peiné de constater que

    seules 78 victimes disparues ont pu faire l'objet d'un jugement d'hérédité à ce jour.

    Je comprends qu'encore meurtries par la douleur, les familles endeuillées n'aient pas

    fait de ces démarches administratives une priorité.... C'est le lieu pour moi de lancer

    un appel solennel aux représentants du peuple que vous êtes, aux élus locaux et à la

    société civile, pour aider ces familles à constituer leurs dossiers. Je demande à

    chaque député, chaque élu local, chaque membre de la société civile d'identifier une

    ou plusieurs familles de victimes et de les encadrer dans leurs démarches auprès du

    Bureau d'accueil, d'orientation et d'assistance des rescapés et des familles des

    victimes du M/S «Le Joola».

    Je sais aussi que le rétablissement de la liaison maritime Dakar Ziguinchor est de la

    plus haute importance pour les populations, comme il l'est pour le président de la

    République et pour le Gouvernement. Grâce à la bonne tenue de nos finances

    publiques et à la qualité du soutien de nos partenaires, il me plaît d'annoncer que

    l'argent est disponible, le dossier technique prêt, vingt courtiers déjà saisis et

    l'affréteur choisi. Je comprends l'empressement à remettre le bateau en circulation.

    Quand il sera là, le ministre chargé des Transports et ses services s'attacheront à

    s'entourer de toute l'expertise disponible en la matière, au plan national et/ou

    international pour l'évaluer, le tester et se donner toutes les garanties de sécurité et

    de navigabilité sur nos eaux, tant maritimes que fluviales...

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Au-delà des épreuves, Il nous faudra être forts pour reprendre notre marche, en

    veillant à ce qu'elle ne soit ni hésitante, ni confuse ni tortueuse, ni dispersée. Je veux

    être clair sur la démarche avant d'aborder le fond : écoute et concertation, droiture et

    transparence, autorité et fermeté, cohérence et constance en constitueront l'axe

    central.

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Dans la plupart des localités du pays, des Sénégalaises et des Sénégalais souffrent

    encore d'un manque aigu d'accès à un revenu décent, à l'eau, à l'électricité, à la

    santé, à l'éducation. Pour s'en convaincre, je vous invite à regarder cette carte. Elle

    représente l’état du pays en 2000. Les points rouges y symbolisent la pauvreté qui

    couvre 72% des villages du Sénégal. Mon ambition et mon devoir sont, de modifier la

    physionomie de cette carte, en répondant à la demande sociale. Pour faire face à

    cette mission, un soin particulier a été apporté à la composition du Gouvernement

    que je dirige. Vous avez déjà eu l'occasion d'apprécier l'engagement autant que la

    compétence des ministres qui le composent. Toutefois, la sagesse nous enseigne

    que la réalisation des grands desseins requiert la mobilisation de toutes les forces,

    au-delà de celles qui détiennent le commandement; et l'Ecriture nous le rappelle en

    ces termes : «Tu t’épuiseras toi-même, et tu épuiseras ce peuple qui est avec toi; car

    la chose est au-dessus de tes seules forces, tu ne pourras pas y suffire seul». C'est

    donc pour me conformer à cette invite divine que j'en appellerai à un partage juste,

    équilibré, et pertinent des charges liées à notre mission gouvernementale. Il faudra

    une mobilisation de tous les segments de notre société pour accroître nos chances

    de succès.

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Au-delà de nos différences de vision ou d'idéologie, je compte sur notre amour

    commun pour le peuple sénégalais, pour établir avec tous les membres de votre

    auguste Assemblée, une solide relation de partenariat.

    C'est par devoir constitutionnel que je suis ici aujourd'hui. C'est par respect et

    considération pour votre auguste Assemblée, et au-delà pour le peuple qu'elle

    représente que j'ai décidé, tout au long de mon ministère, de revenir ici,

    personnellement, à la tête de mon Gouvernement, au rythme qu'il vous plaira de

    fixer, en application de l'article 92 de votre règlement intérieur, pour débattre,

    apprendre et informer.

    A la mobilisation seront également appelés l'Administration, les Elus locaux, la

    Société Civile (ONG, médias, mouvements associatifs de jeunes, de femmes et

    d'anciens, hommes de culture). Ceux-ci ont l'immense privilège d'accéder de

    manière journalière au plus grand nombre. Il s'agit de leur donner l'accès direct à

    mon Gouvernement. Ma porte leur sera donc toujours ouverte pour l'échange et

    l'information. Je compte sur eux tous pour établir un lien fort et bidirectionnel entre le

    Gouvernement et les populations.

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Dans cet ensemble harmonieusement formé de toutes les forces vives de la Nation,

    le déficit de communication est un écueil à éviter.

    Je veillerai personnellement à ce que toutes les annonces du Gouvernement soient

    solidement argumentées et documentées, parfaitement cohérentes avec la vision

    présidentielle que j'ai la responsabilité de matérialiser, et amplement partagées avec

    tous les acteurs concernés, qu'ils soient dans l'appareil d'Etat la société civile, les

    médias ou la communauté internationale. Je m'attacherai à ce que les populations

    aient accès à l'information gouvernementale. La cohérence des messages émis par

    le Gouvernement est essentielle à l'efficacité de l'action de tous. Elle est la condition

    première d'une bonne communication.

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Le programme autour duquel doivent s'organiser cette mobilisation et cette

    communication est autant le vôtre que celui du Gouvernement. Il vise, par la

    nutrition, la santé, l'éducation et une saine pratique du sport, à donner à nos enfants

    les outils dont ils ont besoin pour affronter la vie. Il vise à offrir à l'adulte le cadre

    optimal d'éclosion de ses talents, et à organiser pour l'Ancien, une vieillesse

    honorable, au moyen d'un système viable de retraite.

    Il vise aussi, le cas échéant, à prêter à tous, la chaude couverture de notre solidarité

    nationale.

    A la place des traditionnelles formules qui nous donnent des taux et des indices,

    j'aurai recours à des œuvres d'art comme paradigme de présentation du programme

    de mon Gouvernement.

    Je salue par ce biais la créativité de nos hommes et femmes du Monde des arts et

    de la culture. Leur contribution au développement autant qu'au rayonnement de notre

    pays mérite notre respect. Je citerai parmi tant d'autres Moussa Sène Absa,

    Alphonse Mendy dit T. T. Fons et Moussa Mboup....

    Au moyen de leur génie et de leur solide ancrage dans nos traditions et culture, ils

    nous ont sculpté deux compatriotes que tous les Sénégalais connaissent et pour

    lesquels ils ont une grande sympathie, parce qu’en vérité, ils se reconnaissent en

    eux : l’un s’appelle Goorgoorlu, l'autre Ndioublang, le Droit et le Tordu.

    Au-delà du rire que déclenche cette évocation, chacun d'entre nous devra choisir en

    toute responsabilité son identité, car je suis décidé à aider Goor et à combattre

    Ndioublang.

    Que Ndioublang soit un grand dignitaire de l'Etat ou un revendeur de cassette

    piratée, il sera combattu.

    La transparence, la responsabilité, la bonne gouvernance sont des choix sur lesquels

    il ne sera fait aucune concession. L'affairisme et le trafic d'influence ne seront pas

    tolérés.

    Le Gouvernement s'engage à mener une politique active de lutte contre la corruption.

    Pour cela, j'attache la plus grande importance à une mise en œuvre rigoureuse du

    nouveau code des marchés publics. Ce code prévoit que le principe en matière de

    marché est l'appel d'offre, c'est-à-dire la transparence et l'égalité des chances de

    tous les candidats. J'entends faire en sorte que désormais la plus grande part des

    marchés publics soit passée sur ces bases. Les marchés de gré à gré doivent

    devenir l'exception limitée aux seuls cas visés dans le code.

    Il est en outre prévu, dans les prochaines semaines, l'adoption d'un texte

    réglementaire instituant un Conseil de la bonne gouvernance et de lutte contre la

    corruption.

    Mon prédécesseur, Mame Madior Boye, à qui je tiens à rendre hommage, ne m’a

    laissé en instance que 2 dossiers d'audit nécessitant des informations

    complémentaires. Sur les 30 dossiers qui lui avaient été transférés, l'ancien Premier

    ministre en a classé 10, et transmis 18 à la justice. Pour la suite, il doit être clair aux

    yeux de tout le monde que la mission d'identifier les coupables et les non coupables

    est exclusivement réservée à notre système judiciaire.

    Je tiens, cependant, à dire solennellement, sans être en mesure de révéler des

    secrets d'instruction, que l'appartenance politique n'a soustrait et ne soustraira

    personne aux rigueurs de la Loi.

    L'Audit, au demeurant, ne se limitera pas à un stock de dossiers passés, mais

    accompagnera de façon permanente, comme outil de prévention autant que de

    répression, la gestion en cours. Et c'est là que réside son vrai rôle au service de la

    transparence élevée au rang d'obligation constitutionnelle par notre régime.

    I. MONDE RURAL

    Revenons à Goor pour parler de son oncle paysan qui quitte régulièrement le monde

    rural pour venir solliciter les maigres revenus qu'il a tant de peine à collecter.

    Si l'argument de son oncle était les bons impayés, Goor pourra se faire l'écho de

    l'interpellation pathétique que Mamadou Moctar Ndiaye, leader politique et

    compagnon de combat du président de la République, m'a adressée à l'occasion de

    mon écoute de la CAP 21 :

    «Tranquillisez le pays, Monsieur le Premier ministre. Payez les bons des paysans.

    Même si nous savons que ces bons n'émanent pas du Gouvernement».

    Grâce à la bonne tenue de nos finances publiques et à la qualité du soutien de nos

    partenaires, donnant ainsi corps à la volonté du président de la République, il me

    plaît d'annoncer à Makhtar, à Goor et à Samba Gaye (paysan de Tambacounda dont

    j'ai lu les poignantes complaintes dans la presse), qu'à partir de demain, mardi, tous

    les paysans détenteurs de bons, et précédemment recensés par les gouverneurs,

    pourront se rendre auprès d'eux, munis de leurs titres, pour être payés.

    Les actions de recouvrement de cette créance auprès des débiteurs indélicats ne

    sont pas éteintes par cette mesure.

    Notre assistance au monde rural ira au-delà... Sur la base du recensement précis

    des paysans producteurs ayant subi un sinistre dû au déficit pluviométrique de

    l'hivernage dernier, un accompagnement en vivres de soudures sera assuré.

    Cette distribution de vivres sera combinée à un programme de soutien à la

    production de contre-saison pour faire face au déficit vivrier.

    S'agissant du déficit de semences pour la campagne agricole 2003-2004, le

    Gouvernement met en œuvre un programme d'urgence de reconstitution du capital

    semencier pour 35.000 tonnes dont 3.000 tonnes de semences certifiées de l’UNIS,

    30.000 tonnes collectées par la SONACOS et 2.000 tonnes de semences de

    multiplication produites en culture irriguée au cours de la contre-saison 2003.

    Plus fondamentalement, l'assistance durable que j'entends apporter au Monde rural

    est de le sortir de la «loterie agricole» pour l'installer dans une véritable politique

    agricole. C'est tout le sens de l'effort particulier que le Gouvernement entreprend

    pour la maîtrise de l'eau. Sans maîtrise de l'eau, toutes les autres composantes de la

    politique agricole sont aléatoires. La performance de notre recherche semencière, la

    viabilité de notre crédit agricole, le temps de travail des paysans sont entièrement

    suspendus à l'hivernage.

    Au service de ce programme fondamental de maîtrise de l'eau, le Gouvernement a

    déjà ouvert plusieurs chantiers qu'il s'agit d'étendre et d'accélérer :

    Dans le sous-secteur de l'hydraulique rurale, d'importants programmes de réalisation

    de points d'eau sont en cours d'exécution à travers tout le pays. Ces programmes

    visent prioritairement la dotation de tous les chefs-lieux de communautés rurales de

    forages motorisés à partir desquels des extensions de réseaux d'adduction d'eau

    seront réalisées pour approvisionner les villages satellites; l'accélération du

    programme déjà en cours de réalisation de points d'eau à travers tout le pays, et

    prioritairement l'équipement de tous les chefs-lieux de communautés rurales de

    forages motorisés à partir desquels des extensions de réseaux seront réalisés pour

    approvisionner les villages satellites.

    Nous allons en particulier accélérer la réalisation :

    - de forages équipés et de châteaux d'eau conçus pour permettre des activités

    créatrices de revenus au niveau des villages satellites (sur un rayon d'au moins 5

    Km) ;

    - de puits équipés de pompes solaires et de pompes à motricité humaine au niveau

    des villages plus petits ;

    - d'un système de traitement de l'eau dans les zones où la qualité des eaux

    souterraines est mauvaise, par des procédés de dessalement ou de traitement des

    eaux de surface.

    Ce secteur mobilisera 40 milliards d'ici à 2005, dont 13,6 immédiatement

    disponibles.

    Dès 2004, les populations des 52 localités de l'axe Gorom-Lampsar du département

    de Dagana seront approvisionnées en eau potable. Il en sera de même pour les

    populations des 116 villages de l'axe Notto-Ndiosmone-Palmarin. Ce projet touchera

    une population de 245.000 habitants.

    Dans le secteur des aménagements hydro agricoles, les programmes de réalisation

    des périmètres irrigués dans la vallée du fleuve se poursuivent. Le Gouvernement lui

    consacrera 36 milliards d"ici à 2005, dont 17,5 immédiatement disponibles. Pour les

    bassins de rétention, 6,5 milliards sont acquis sur la même période, dont 2,5 milliards

    immédiatement disponibles.

    Dans nos efforts de meilleure maîtrise du cycle pluviométrique hivernal, le

    Gouvernement a décidé de se doter d'un système fiable de pluies artificielles, déjà

    expérimenté dans notre sous-région. Dès cette semaine, une équipe pluridisciplinaire

    sera en mission pour l'évaluation du dispositif en vue de son acquisition.

    Dans le sous-secteur de l'hydraulique urbaine et de l'assainissement, la réforme du

    secteur a permis la mise en oeuvre du Projet Sectoriel Eau (PSE), pour un coût de

    118 milliards de FCFA. Le PSE se termine en fin 2003. Le Projet Sectoriel Eau à long

    Terme (PLT) qui en constitue le prolongement a déjà démarré en 2002 et prend fin

    en 2007 pour un coût de 163 milliards de FCFA.

    Ces projets doivent permettre de satisfaire les besoins en eau de la ville de Dakar

    jusqu'en 2011, l'objectif visé dès 2005 étant d'atteindre un taux d'accès à l'eau

    potable en milieu urbain de 85 %.

    Le PLT va être poursuivi et il sera le principal programme du sous-secteur. En même

    temps, une étude sur une réforme institutionnelle de deuxième génération sera

    réalisée en 2003/2004. Les conclusions de cette étude permettront au

    Gouvernement de prendre une décision sur l'évolution institutionnelle du secteur.

    Cette réforme sera mise en oeuvre à partir de 2006, année de fin du contrat

    d'affermage avec la SDE.

    L'objectif visé, à l'horizon 2015, est l'accès à l'eau potable dans 11.200 villages sur

    les 14.119 que compte notre pays.

    Le Gouvernement visera une plus grande responsabilisation des usagers, des

    forages, de même que l'implication du secteur privé dans le système de maintenance

    pour que ce gigantesque effort ne soit pas vain.

    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,

    Le Gouvernement vous soumettra incessamment un projet de loi d'orientation

    décliné en plan d'actions opérationnel, permettant, entre autres, d'optimiser les

    performances de chacune des filières agricoles (arachides, coton, mil,, maïs, sorgho,

    fonio, niébé, manioc, riz) et animales (viandes, lait, cuirs et peaux, miel, œufs). En

    outre, la loi d'orientation prévoit la mise en place d'une Agence d'Exécution de la

    Politique Agricole et des mesures diverses, notamment une conférence annuelle

    agricole réunissant l'ensemble des acteurs du monde agricole et de l'élevage.

    Goorgoorlu pourra m'aider dans la vulgarisation de cette nouvelle politique, et dire à

    son oncle paysan qu'il est difficile de travailler sur trois mois pour espérer avoir des

    revenus sur douze.

    Le monde rural et le secteur agricole restent en permanence au cœur des

    préoccupations gouvernementales.

    S'agissant de l'Elevage, le vol de bétail sera beaucoup plus sévèrement puni que par

    le passé. Seront également privilégiés, l'assainissement des circuits de

    commercialisation du bétail et de la viande, ainsi que la relance des programmes

    d'amélioration génétique, dans les centres de recherche zootechniques réhabilités.

    L'élevage du cheval connaîtra un regain d'activité, avec la création de ranches et de

    haras à travers le pays.

    Les autres actions concerneront l'exécution du programme national de protection

    sanitaire, et la mise en place de lignes de crédits adaptées, en vue de juguler

    progressivement le phénomène de la transhumance.

    Ce programme sera sous-tendu par une écoute constante du monde rural : j'accède

    à sa demande de tenir une réunion avec ses représentants tous les quatre mois, et

    j'ai expressément donné des instructions aux services du Gouvernement concernés

    d’instaurer une politique d’ouverture vis-à-vis de nos frères et sœurs des villages.

    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,

    Le secteur de la pêche retiendra aussi l'attention de mon Gouvernement. Il contribue

    grandement à la réduction du chômage et à la satisfaction des besoins alimentaires

    des Sénégalais. Pour la période 2002/2006, la contrepartie de l'accord de pêche

    signé avec l'Union européenne va générer 42 milliards de francs CFA. Grâce à la

    bonne tenue de nos finances publiques, nous n'avons pas eu à utiliser, en 2002, les

    10,5 milliards de FCFA issus de cette contrepartie. Cette somme fera l'objet d'une loi

    de finances rectificative que le Gouvernement vous soumettra prochainement. Je

    sais, Honorables députés, que vous veillerez avec nous à amplifier, par son

    allocation optimale, la satisfaction de la demande sociale.

    Au programme d'actions prioritaires de la pêche 2003/2005, figurent :

    - le renforcement de la surveillance côtière ;

    - des travaux d'aménagement des aires de débarquement ainsi que des sites de

    transformation pour les femmes ;

    - le développement de la pisciculture ;

    - le renforcement de la sécurité des pêcheurs artisans ;

    - des programmes de conservation de produits de la pêche artisanale ;

    - l'amélioration de la distribution des produits à l'intérieur du pays ;

    - et le renforcement des capacités dans la transformation artisanale. Les réformes

    envisagées dans l'attribution des licences de pêche feront l'objet de larges

    concertations dans les meilleurs délais.

    II. EDUCATION

    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,

    En milieu rural, 72 familles sur cent vivent dans la pauvreté. Parmi elles, 90 chefs de

    famille sur cent n'ont reçu aucune formation, et 8 parmi eux n’ont reçu qu’une

    éducation primaire. Cela montre le rapport direct entre le manque de formation et la

    pauvreté, et donne la pleine mesure de la place qu'occupe l'éducation dans notre

    stratégie de réponse à la demande sociale.

    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,

    Le moment est peut-être venu de se pencher sérieusement sur la façon de dépenser

    cet argent en relation avec les objectifs poursuivis car, pour l'heure, le rendement de

    l'investissement consenti par la Nation est très en deçà des résultats observés.

    Sur 100 enfants en âge de scolarisation, nos écoles n'en accueillent que 70, alors

    que les pays de même niveau de développement que nous en scolarisent 86.

    Sur ces 70, seuls 29 terminent le cycle primaire. Le salaire moyen des enseignants

    sénégalais représente 5 fois le revenu moyen par tête d'habitant ; ce chiffre se situe

    à 3,7 dans les autres pays de même niveau de développement.

    Chaque année, l'Etat dépense 127 milliards dans l'éducation, C'est-à-dire 35 % du

    budget national. Ce pourcentage devrait passer à 40 % en 2005. Il nous faut soutenir

    ce qui marche et optimiser les dépenses que nous réalisons.

    L'éducation étant une compétence transférée, il serait plus judicieux que, tout en

    étant mené au niveau national, ce débat soit porté au niveau des collectivités locales

    et des écoles elles-mêmes. Les parents d'élèves devraient disposer d'informations

    sur les performances des écoles de leur localité pour participer pleinement à ce

    grand débat.

    Il est clair que nous devons faire quelque chose, rapidement... Je vous invite donc à

    une concertation, afin de trouver, ensemble, les moyens de renverser ces chiffres.

    Faisons une autre chose pour nos enfants.

    Aujourd'hui, la plupart de nos écoles sont tellement vieilles qu'elles tombent en

    ruines. Dans la période 2003-2005, nous allons construire 6000 salles de classes,

    des classes additionnelles dans les lycées et collèges existants, un centre de

    documentation et d'information dans chaque lycée et collège, 1170 salles de classes

    dans l'élémentaire et le secondaire moyen, de nouveaux lycées à Ziguinchor et

    Matam, un CRTF à Grand Yoff, Kolda et Rufisque, et des blocs administratifs et

    d'hygiène dans les lycées et collèges du Sénégal.

    Ce dispositif est complété par le programme spécial de construction de cases des

    tout-petits dont 52 ont été réalisées et 100 autres en cours.

    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,

    Maintenant que nous avons atteint un équilibre optimal dans la répartition de notre

    budget entre ses échelons primaires et supérieurs, nous pouvons intensifier les

    efforts consentis depuis 2000, et particulièrement en 2002. Les universités seront

    accompagnées par l'Etat dans l'amélioration de leur gestion, par un règlement

    définitif des problèmes d'intendance qui se posent de manière récurrente dans leurs

    relations avec la SDE, la SENELEC et la SONATEL. Elles pourront ainsi se

    consacrer à l'essentiel, à savoir l'enseignement de haut niveau et la recherche.

    III. SANTE

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Goor devra être en bonne santé pour devenir un citoyen productif. L'accès aux

    médicaments sociaux sera renforcé. A quoi sert-il en effet pour le Sénégalais moyen

    de détenir dans sa poche une ordonnance lui indiquant d'acheter des médicaments

    hors de prix,

    La disponibilité de médicaments de qualité, accessibles financièrement, sera

    encouragée par la promotion des médicaments génériques dans le secteur public

    comme dans le secteur privé ; des comptoirs génériques seront fonctionnels à partir

    de cette année. De plus, la production de médicaments traditionnels améliorés

    contribuera à l'atteinte de cet objectif.

    Les citoyens plus démunis bénéficieront bientôt d'une prise en charge gratuite au

    niveau de nos établissements sanitaires, grâce à un système d'exonération financé à

    partir du budget national et de l'initiative PPTE. Les collectivités locales seront

    invitées à participer à cet effort. La qualité des soins devra évidemment être garantie,

    notamment grâce à l'amélioration des plateaux techniques et des conditions d'accueil

    ; autant d'objectifs que la réforme hospitalière en cours permettra d'atteindre.

    Le Gouvernement rendra fonctionnels, en 2003, les hôpitaux de Fatick, de

    Ziguinchor et de Touba et achèvera, au plus tard en 2004, la construction et

    l'équipement de l'hôpital de Pikine, des centres de santé de Kaffrine, Nioro, Linguère,

    Khombole, Thionck-Essyl et Darou Khoudoss. La première phase de l'hôpital Dalal

    Jamm démarrera cette année.

    De même, des négociations déjà très avancées sont en cours avec nos partenaires

    en vue de la réalisation de l'hôpital de Matam et des centres de santé de Kanel et de

    Ranérou. De nombreuses autres infrastructures dont des Postes de santé et des

    cases de santé sont en train d'être réalisées.

    La lutte contre le paludisme et le Sida restera au cœur de nos actions. A ce sujet, il

    convient de rappeler que le gouvernement a déjà consenti, en 2003, des efforts

    significatifs en accordant une exonération totale des taxes à l'importation de

    moustiquaires imprégnées, se plaçant ainsi parmi les pays pionniers dans la sousrégion.

    Nous accorderons une attention particulière à l'extension et à la

    décentralisation de l'initiative sénégalaise d'accès aux antirétroviraux, à la

    multiplication des centres de dépistage anonymes et volontaires, et à la

    sensibilisation.

    Nous nous attacherons, grâce à une relance effective du programme élargi de

    vaccination, à porter la couverture vaccinale en diphtérie, tétanos, coqueluche et

    poliomyélite à 80% au plus tard en fin 2003, contre 60% actuellement.

    Il demeure cependant évident que nos efforts pour prendre en charge les pathologies

    seraient un éternel recommencement si nous ne privilégiions pas des actions

    préventives susceptibles d'amoindrir les risques de survenue de maladies. La

    promotion de la santé par l'éducation, l'information et la communication, en vue d'un

    changement de comportement, demeurera le fer de lance de la politique de

    prévention. Celle-ci s'appuiera aussi sur la promotion de mesures d'hygiène propices

    à une bonne santé.

    En effet, un bloc scientifique sera construit à l'Ecole Nationale de Développement

    Sanitaire et Social (ENDSS) et trois centres régionaux de formation seront

    fonctionnels dès 2003 à Saint-Louis, Kaolack et Tambacounda. La stratégie de

    contractualisation des postes, qui nous a permis de rouvrir, il y a quelques mois, 68

    postes de santé fermés faute de personnel, sera poursuivie.

    Nous voulons également faciliter l'accès des anciens aux structures de santé à des

    tarifs préférentiels.

    IV. EMPLOI

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    En passant en revue les 245 heures de débats de votre dernière session budgétaire,

    j'ai noté plusieurs requêtes émises par les représentants du peuple en direction des

    différents ministres concernés, pour la fourniture de personnel dans les

    infrastructures de santé, d'éducation ou de sécurité dans vos différentes localités. Le

    drame des salles de classe sans enseignants, des structures sanitaires sans

    infirmiers ou sages-femmes, des postes de police ou de gendarmerie sans effectifs

    suffisants pour garantir votre sécurité appelle des solutions urgentes. Les besoins

    pour cela se situent entre 15.000 et 20.00 agents.

    Lors des dernières revues de notre programme avec nos bailleurs de fonds, nos

    partenaires se sont montrés à nos côtés particulièrement sensibles à ces questions,

    notamment celles qui concernent les secteurs sociaux.

    Grâce à la bonne tenue de nos finances publiques et à la qualité du soutien de nos

    partenaires, donnant corps à la volonté du président de la République, il me plaît

    d'annoncer un programme spécial de recrutement dans l'administration, et

    principalement dans les secteurs stratégiques de l'éducation, de la santé, de la

    sécurité, de la justice et des régies financières.

    Dans la période 2003-2005, nous recruterons des médecins, des infirmiers, des

    sages-femmes, des enseignants, des pompiers, des policiers, des gendarmes, des

    douaniers, des inspecteurs, contrôleurs et agents du trésor et des impôts, des

    magistrats et personnels de greffe.

    Ces nouveaux recrutements s'ajouteront aux 11.563 recrutements dans la Fonction

    publique (dont 4478 fonctionnaires et 7085 contractuels auxquels l'Etat a procédé

    entre 2000 et 2002.

    Dans cette stratégie de recrutement, les handicapés ne seront pas oubliés.

    Soundjata Keita, l'un des plus grands rois que notre continent a connu, est né

    handicapé, tandis que Franklin Delano Roosevelt, président des Etats-Unis à la

    renommée incontestée, se déplaçait dans un fauteuil roulant. Le talent de

    Beethoven, quant à lui, n'a pu être affecté par sa surdité. Ce secret divin consistant à

    cacher ses cadeaux où Il veut, invite à la réflexion et à la remise en cause de

    certains préjugés. Des trésors inestimables sont cachés auprès des personnes

    handicapées de notre pays. Mon Gouvernement leur donnera l'occasion de les

    manifester; il nous faut en effet capitaliser ces talents.

    Le meilleur outil de lutte contre la pauvreté demeure l'accès à un revenu décent. Je

    ne connais que trois voies d'accès, au revenu :

    une qui anoblit: le travail,

    une qui assujettit : l'aide,

    une qui avilit: le vol.

    L'emploi est donc au cœur de la préoccupation et de l'action de mon Gouvernement.

    Le meilleur organe de sécrétion d'emplois est l'entreprise. Il nous faudra un secteur

    privé fort et des entreprises compétitives.

    Dans les 5 à 10 ans, du fait de la libéralisation des échanges et de la concurrence

    des produits importés, nos entreprises feront face à une concurrence exacerbée sur

    les marchés d'exportation.

    Nous devons être prêts, dans les meilleurs délais, à affronter une rude compétition

    sur nos marchés, national, sous-régional et international.

    Pour assurer à nos entreprises les outils de leur participation à cette compétition,

    c’est tout notre système économique qui exige d'être mis à niveau.

    Conformément aux principes définis par le NEPAD, le chef de l'Etat a choisi, à

    l'échelle du continent comme chez nous, de faire du secteur privé le moteur principal

    de la croissance et du développement.

    Le Gouvernement s'emploiera, à travers le renforcement des infrastructures, du

    système éducatif, de la formation professionnelle, de l'environnement juridique, fiscal

    et financier à appuyer le secteur privé dans sa mise à niveau, en parfait partenariat.

    Les principaux axes de cette nouvelle politique porteront sur le renforcement des

    structures de formation continue et de recherche, la création de Centres techniques

    spécialisés, la rénovation des zones industrielles existantes et la création de

    nouvelles zones avec les infrastructures nécessaires, la dynamisation du secteur de

    l'information économique et commerciale, ainsi que la modernisation de l'appareil

    statistique, l'adaptation et la modernisation du transport de marchandises par voie

    terrestre, maritime, fluviale et aérienne, l'amélioration de la qualité des infrastructures

    de production d'énergie, la production d'énergie à coûts compétitifs, le maintien et le

    renforcement de la qualité des télécommunications.

    Les entreprises elles-mêmes devront se mettre à niveau pour tirer profit de ces

    efforts. Elles le feront sur fonds propres et par le secteur financier aux conditions du

    marché ou à taux préférentiels dans le cadre de lignes de crédits mobilisées par

    l'Etat.

    Pour gérer ce nouveau partenariat Etat/Secteur privé, l'Etat mettra en place un

    Bureau et un Fonds de mise à niveau logés au sein de l'Agence d’Encadrement et de

    Développement des PME (ADEPME).

    Ce dispositif sera complété par un comité exécutif indépendant avec pouvoir de

    décision sur l'entrée des entreprises dans le processus et l'octroi des primes ; le

    comité sera constitué de représentants de l'administration, du secteur bancaire et du

    secteur privé formel.

    Pour les entreprises en difficulté, un programme spécial d'assainissement et de

    restructuration leur sera réservé et leurs dossiers seront étudiés au niveau d'une

    Cellule «entreprises en difficulté» composée de représentants de l'administration et

    du secteur privé.

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Les infrastructures sont la clef de voûte de la croissance économique. Dans le cadre

    du NEPAD, la coordination de la réalisation à l'échelle continentale des projets et

    programmes de ce secteur surprioritaire ainsi que ceux de l'environnement, de

    l'énergie et des nouvelles technologies de l'information et de la communication a été

    confiée à notre pays. Le Sénégal, ancré au sein de l'UEMOA et de la CEDEAO, offre

    une plate-forme idéale de réalisation de ce grand dessein pour l'Afrique.

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Les grands projets du président de la République sont en pleine phase de mise en

    œuvre. Vous vous souvenez que l'une des toutes premières décisions du chef de

    l'Etat a été, en juillet 2000, de créer l'Agence Nationale chargée de la Promotion de

    l'Investissement et des Grands Travaux (APIX).

    Cette agence a pour mission d'assurer la maîtrise d'ouvrage de certains des grands

    projets, comme la construction de l'aéroport Blaise Diagne, le port du futur et le

    chemin de fer à écartement standard. Au mois de novembre dernier, les résultats

    étaient déjà probants, illustrant - si besoin en était - l'importance de ces choix

    majeurs et le climat propice aux investissements qu'offre le Sénégal. Le président

    nous disait alors : «Il me plaît de noter que pour les 8 premiers mois de 2002, l'APIX

    a agréé autant d'investissements que sur les 18 mois précédents, et si les tendances

    se maintiennent, l’APIX aura agréé, en 2002, autant d'investissements que sur les 30

    mois précédents.» Ce fut fait.

    La création de l'aéroport international Blaise Diagne de Ndiass, afin d'y transférer

    celui de Dakar, devient, d'une part, l'alternative pour le relèvement du niveau de

    service de la plate-forme aéroportuaire de notre pays et, d'autre part, une réponse

    durable aux problèmes d'urbanisation et de sécurité actuellement rencontrés.

    Les études économiques et financières du nouvel aéroport et de l'autoroute à péage

    ont été réalisées grâce au financement de partenaires publics et privés. Le secteur

    privé national et étranger a manifesté son intérêt à financer ces deux importants

    projets, et nos partenaires ont élaboré avec l'APIX un chronogramme précis de

    réalisation.

    Le trafic ferroviaire actuel est handicapé par la vétusté des voies et du matériel

    roulant qui n'autorisent que des vitesses commerciales extrêmement faibles. C'est

    pourquoi la privatisation est en cours pour sa réhabilitation.

    Parallèlement, pour le long terme, nous avons envisagé, dans le cadre du NEPAD,

    une ligne d'écartement standard dont le premier tronçon sera Dakar-Bamako. Malgré

    les efforts de modernisation du Port autonome de Dakar, l'accroissement de son

    trafic qui se traduit cette année par un tonnage record rend indispensable

    l'augmentation de ses capacités d'accueil, de manutention et de stockage.

    La localisation du port dans un tissu urbain très dense qui gène considérablement

    ses conditions d'accès nécessitera, outre la modernisation de ses installations

    intérieures, un aménagement particulier de ses environs immédiats.

    S'agissant des ports secondaires, leur reconstruction semble être la seule solution

    viable, compte tenu de leur vétusté actuelle. Le programme d'urgence élaboré, à cet

    effet, concerne le port de Ziguinchor.

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Se déplacer dans Dakar est devenu une grande demande sociale.

    Mon ambition, c'est également de résoudre les problèmes de mobilité urbaine, en

    améliorant la voirie et en facilitant le renouvellement de la flotte de cars rapides et

    d'autobus. Cinq échangeurs seront construits sur la route nationale, tandis que les

    carrefours principaux de la ville de Dakar seront réaménagés et le transport

    interurbain modernisé avec la construction de gares modernes.

    La résolution du problème de la mobilité urbaine implique des sacrifices que nous

    devons accepter. Il s'agit notamment des expropriations à faire pour

    l'agrandissement de routes, avec, bien entendu, l'indemnisation des expropriés,

    conformément aux lois et règlements en vigueur.

    Et je lance ici un appel à nos compatriotes oeuvrant dans le secteur informel pour

    qu'ils comprennent le sens des actions du Gouvernement. J'accorde une grande

    importance au petit commerce, qui sera plus florissant et porteur si les

    réglementations sont respectées dans les efforts de discipline recherchés de part et

    d'autre. Le Gouvernement entamera avec eux un dialogue constant pour prendre

    toutes les préoccupations en compte dans la garantie de la libéralisation de ce

    secteur-clé de notre économie.

    Les Sénégalais éprouvent d'énormes difficultés à entrer dans Dakar entre 6 heures

    et 9 heures et à en sortir entre 17 heures et 20 heures. Le Gouvernement testera

    l'utilisation de toutes les voies disponibles en sens unique sur les tronçons

    d'autoroute Pikine-Dakar et sur la corniche à ces heures de pointe.

    V ELECTRICITE

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    En 2000, dans nos villes, 45 Sénégalais sur 100 n'avaient pas accès à l'électricité. Ils

    étaient 92 sur 100 dans le monde rural à connaître le même sort. Conformément au

    vœu du chef de l'Etat, le Gouvernement est déterminé à changer cet état des

    choses. La modernisation du Sénégal passe nécessairement par l'accès à

    l'électricité. Sur la période 2003-2005, le Gouvernement vise la réalisation d'un taux

    d'électrification de 15% en milieu rural, contre 7% aujourd'hui, soit l'accès à un

    service de l'électricité pour environ 100.000 nouveaux ménages ruraux.

    En outre, le plan d'actions 2003-2005 prévoit : la réhabilitation et le renforcement du

    parc de production d'électricité, la réalisation de l'extension des centrales de

    Ziguinchor et de Tambacounda, la réhabilitation et le renforcement du réseau de

    transport et de distribution d'électricité, l'amélioration de la qualité de service et de

    sécurité sur le réseau de distribution de Dakar, la réalisation de la ligne TobèneTouba,

    les postes associés et leur prolongement à Kaolack, la réalisation de la ligne

    90 KV Sococim-Mbour et les postes associés.

    VI. JEUNES

    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,

    Au-delà des emplois générés par un secteur privé renforcé, placé dans un

    environnement mis à niveau, le Gouvernement poursuivra ses programmes en cours

    en direction de l'emploi des jeunes.

    Depuis avril 2000, 863 projets de jeunes ont été financés, pour 4335 emplois

    permanents ou consolidés. Un programme spécial pour les jeunes handicapés a

    aussi permis de financer 42 projets, pour 220 emplois permanents ou consolidés.

    Plus de 1025 jeunes ont pu trouver des emplois permanents ou temporaires dans

    des sociétés nationales ou privées grâce au système de placement du ministère de

    la Jeunesse.

    Une attention particulière continuera d'être accordée aux jeunes dans le cadre du

    Fonds National de la Promotion de la Jeunesse dont l'inscription budgétaire annuelle

    est passée de dix millions avant l'alternance à quatre milliards aujourd'hui. L'année

    2003 verra également l'élaboration de la lettre de politique de développement de la

    Jeunesse avec pour objectif l'harmonisation des différents programmes dédiés aux

    jeunes. Il s'agit ici d'assurer une meilleure synergie des moyens, d’éviter les

    chevauchements inutiles pour maximiser l'impact.

    Cette action spécifique en faveur des jeunes restera combinée avec celle plus

    générale du Fonds de Promotion Economique.

    Le programme spécial pour les jeunes de Casamance, d'une valeur d'un milliard, a

    démarré avec le financement de 100 projets d'un montant de 250 millions avec une

    incidence de 750 emplois permanents. Aujourd'hui, 3 autres milliards sont

    disponibles pour la réalisation de projets de jeunes.

    Cet effort amplifiera les résultats obtenus par le chef de l'Etat dans sa quête

    inlassable d'une solution au conflit en Casamance. Le Gouvernement a engagé des

    consultations avec nos partenaires au développement pour mettre en œuvre le

    Programme de Relance des Activités Economiques et Sociales en Casamance,

    estimé à 67 milliards sur 5 ans. Ce programme servira notamment, à court terme, à

    la réhabilitation des infrastructures et la revitalisation communautaire et à long terme

    au développement des potentiels de la Casamance, dans le respect des spécificités

    régionales.

    Le programme de construction des espaces jeunes, cher au président de la

    République, connaît déjà, à son actif, l'exécution de ceux de Tendouck, Kébémer,

    Darou Mousty, Ourossogui, Saint-Louis, Gossas, Thiès et Koussanar ; verront bientôt

    le jour ceux de Diourbel, Kaolack et Ziguinchor.

    VII. FEMMES

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Les questions liées à la promotion du statut des femmes seront abordées de manière

    transversale par l'ensemble des mécanismes institutionnels de l’Etat. Cependant,

    l'analyse des contraintes auxquelles elles sont confrontées nous dicte d'accorder un

    accent particulier au renforcement de leurs capacités et de leur pouvoir économique

    et social.

    C'est pourquoi, un observatoire des droits de la famille renfermant un sousobservatoire

    des droits de la femme sera mis en place.

    Dans le même esprit, il est envisagé la construction d'un Centre National

    d'Assistance et de Formation ainsi que dix (10) Centres Départementaux pour un

    montant de deux milliards deux cents millions de francs CFA dont les missions sont :

    - l'information juridique ;

    - l'information sanitaire et,

    - l'information économique au profit des femmes.

    Le micro crédit destiné aux femmes sera également substantiellement renforcé pour

    porter l'enveloppe à 2 milliards de FCFA, afin de permettre l'émergence de femmes

    entrepreneurs.

    VIII. ANCIENS

    Nous avons une population de 632.000 anciens de plus de 60 ans. D'ici 2015, 11 %

    de notre population aura plus de 60 ans.

    Depuis toujours, les programmes sociaux ont toujours privilégié le couple

    Femme/Enfant. Nous devons intégrer une nouvelle priorité dans notre politique de

    population : les Anciens.

    Conformément aux vœux du chef de l’Etat, nous allons garantir, à chaque

    Sénégalaise et chaque Sénégalais qui, par la grâce de Dieu, atteint l'âge limite de la

    retraite, l'accès aux revenus conservés pour lui tout au long de sa vie active.

    Aujourd'hui, je ne suis pas en mesure de l'assurer, du fait de la hausse de

    l'espérance de vie et de la baisse du nombre des cotisants.

    La mesure d'augmentation de l'âge de la retraite prolonge la durée de cotisation de 5

    ans.

    Dans le domaine des pensions de retraite, le Gouvernement, préoccupé par le déficit

    du Fonds National de Retraite et par la faiblesse des pensions versées par FIPRES

    du fait du déséquilibre démographique, a décidé d'entreprendre une évaluation

    complète du système officiel de pensions pour le placer sur une base financière

    solide et durable. A cet effet, le FNR a été réformé en 2002. Au niveau de l’IPRES, il

    est envisagé une réflexion concertée sur l'introduction au Sénégal d'un système

    multi-pilier de retraite basé sur la répartition, mais comprenant néanmoins un soussystème

    par capitalisation destiné, entre autres, à étendre la couverture sociale aux

    personnes du troisième âge qui sont jusqu'à maintenant exclus du système officiel.

    Une attention particulière sera portée sur la réforme du système de retraite dans le

    secteur privé, l'organisation des élections de représentativité des organisations

    syndicales de travailleurs, la mise en place de la mutuelle de la Fonction publique et

    le renforcement de l'élan donné à la formation continue au niveau de l'ENA, avec

    l'appui des ministères de la Santé, de l'Education et de l'Intérieur.

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    La mise en œuvre de toutes nos aspirations exige que nous fassions de notre pays

    un lieu sûr, au moyen d'un climat social apaisé et du renforcement de notre dispositif

    de sécurité.

    Les syndicats, en particulier ceux des enseignants, savent qu'ils ont l'écoute du

    président de la République et la mienne. Etant comme beaucoup d'autres le produit

    d'enseignants qui, aujourd'hui encore, demeurent mes maîtres en ce que je continue

    de m'inspirer de leurs leçons, je suis particulièrement sensible au sort de ceux qui

    ont entre leurs mains l'avenir de millions de Sénégalais. Je voudrais qu'ils soient mis

    dans les meilleures conditions d'existence et de travail possibles. Dans le secteur de

    l'éducation, le président de la République vous a toujours indiqué sa volonté de faire

    davantage, à l'image des pays dont le développement a été fondé sur les ressources

    humaines. Au moyen du dialogue, rendu plus facile aujourd'hui par la signature du

    Pacte Social, nous ferons face ensemble aux choix décisifs à opérer dans l'allocation

    optimale des revenus disponibles.

    Le Gouvernement veillera à une exploitation diligente du cahier de doléances déposé

    par les organisations syndicales et à l'élaboration des textes d'application du Code

    du Travail.

    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,

    Nos forces armées s'acquittent, de manière efficace, et au prix d'innombrables

    sacrifices, de la mission qui fonde leur existence, la défense de l'intégrité du territoire

    ainsi que la protection des biens et des personnes. Comment oublier les 300

    militaires tombés au champ d'honneur en Casamance, et leurs 900 camarades

    blessés dans cette même région dont plus d'une centaine d'amputés qui portent les

    stigmates de leur noble engagement au service de la patrie, ainsi que toutes les

    victimes innocentes de cette guerre innocente. La Nation doit magnifier l'action de

    ces gendarmes, soldats, matelots et aviateurs qui, jour et nuit, loin de leurs familles,

    empêchent les villages de Casamance de sombrer dans le cauchemar que

    connaissent certaines régions du continent.

    Il me plaît de faire observer que, depuis l'alternance politique qu'a connu notre pays,

    les effectifs engagés en Casamance ont été réduits pour améliorer leur efficacité et

    ce, grâce à un soutien accru de l'Etat et de nos partenaires internationaux.

    Au-delà de ma fierté et de ma reconnaissance, il me plaît de dire à nos forces

    armées l'engagement du président de la République et ses instructions pour que soit

    poursuivis, et j'y veillerai, les efforts particuliers qui ont déjà permis d'améliorer

    l'entraînement des unités, de payer régulièrement les droits individuels des militaires,

    de remettre à niveau les dotations en effets d'habillement, d'acquérir deux

    hélicoptères de liaison, plus de trois cents véhicules, trois avions, deux navires et

    une cinquantaine d’équipements majeurs et de rénover une partie des casernes. Cet

    effort sera maintenu et il permettra aux Armées de mieux s'impliquer dans l'appui au

    développement économique de la Nation.

    S’agissant de notre Police nationale, pour combler le grave déficit en personnels, il

    s'avère nécessaire de procéder, pendant 5 ans, au recrutement de 300 à 500 agents

    pour atteindre un effectif raisonnable en 2007.

    Ainsi, l'Ecole Nationale de Police sera redynamisée, et la formation des personnels

    permanente.

    Nous allons également créer une synergie opérationnelle entre la Police, la

    Gendarmerie, le Groupement National des Sapeurs Pompiers, pour réaliser un

    maillage sécuritaire du territoire national. Ce maillage sera sous-tendu par

    l'implantation des commissariats ou postes de police au niveau de chaque chef-lieu

    de département, en consolidant les acquis et en permettant, du coup, à la

    Gendarmerie de mieux s'implanter en milieu rural par l'extension de ses brigades et

    la réalisation de postes supplémentaires. Au niveau de la mobilité, alors qu'en 1999,

    50 % des unités de gendarmerie ne disposaient pas d'un seul véhicule opérationnel,

    toutes les unités disposent aujourd'hui au moins d'un véhicule ; et plus de 80 %

    d'entre elles ont deux véhicules. L'objectif à court terme étant de doter chaque unité

    de gendarmerie de trois véhicules. Dans ce même ordre de préoccupation, les unités

    routières ont été redynamisées grâce à l'acquisition de 50 motos BMW.

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Nous ne sommes pas à l'abri de chocs induits par l'environnement international,

    qu'ils nous viennent de notre sous-région, de notre continent ou du reste du monde.

    Le Sénégal demeure impliqué dans la recherche de solutions à différents conflits.

    C'est tout le sens de la forte action diplomatique du président de la République et de

    son implication directe dans la résolution de ces conflits sous l'égide du NEPAD et

    des organismes régionaux.

    Permettez-moi de dire à nouveau ma fierté et ma reconnaissance au millier de

    soldats et à la quarantaine d'officiers présentement engagés entre la République du

    Congo et la République sœur de Côte d'ivoire dans la droite tradition des 59

    missions de maintien de la paix conduites par nos forces années dans 28 pays. Ce

    combat pour la paix, c'était bien celui de nos pères et de nos grands pères, anciens

    combattants des deux grandes guerres et de toutes les confrontations du siècle

    passé.

    La prochaine revalorisation de 20 % de leurs prestations, avec quatre années de

    rétroactivité, est un progrès dont je salue la dignité des bénéficiaires. Ce déploiement

    permanent du drapeau du Sénégal sur quatre continents participe du rayonnement et

    de l'influence de notre pays sur la scène internationale : influence dont les multiples

    facettes diplomatiques et politiques donnent au Sénégal une place incontestable

    dans la communauté internationale ; influence admirablement relayée par les

    Sénégalais de l'extérieur, ces compatriotes éloignés qui ont laissé le cœur à la

    maison sans jamais négliger de rendre régulièrement visite et de partager les

    bienfaits collectés ailleurs.

    Ils méritent toute notre estime, et les ministres se rendant à l'étranger vont intégrer

    dans leur ordre de mission l'obligation de rencontrer les Sénégalais de l'Extérieur.

    Monsieur le Président,

    Honorables Députés,

    Dans une approche décentralisée et de proximité, j'ai retenu de partager la lourde

    charge qui m'est confiée avec les 11 présidents de Conseils régionaux, les 4 maires

    de ville de la région de Dakar, les 43 maires d'arrondissement de la région de Dakar,

    les 63 maires des communes de l'intérieur du pays, les 320 présidents de

    communauté rurale. Mon ambition est que, pour chaque collectivité locale, les

    actions menées par tous les intervenants soient cohérentes et complémentaires.

    Je sais toutes les difficultés que les collectivités locales ont pour satisfaire l'exigence

    de contrepartie des différents programmes financés par nos partenaires au

    développement.

    Grâce à la bonne tenue de nos finances publiques et à la qualité du soutien de nos

    partenaires, il me plaît d'annoncer, donnant corps à la vision du président de la

    République, que l'Etat mettra à la disposition des collectivités locales un fonds de

    contrepartie de 4 milliards permettant de mettre en œuvre une politique

    d'investissement de 40 milliards sur toute l'étendue du territoire grâce au financement

    de nos partenaires au développement et ONG.

    Je voudrais que toutes les collectivités locales soient en chantier.

    A leur côté, notre administration territoriale, rétablie dans son autorité et renforcée

    dans ses moyens d'intervention, remplira pleinement son rôle d'interlocutrice

    première des populations dans leur dialogue avec l'Etat.

    Dans cette déclaration de politique générale, j'ai choisi de ne traiter que les secteurs

    que j'ai jugés prioritaires, et pour lesquels des actions immédiates sont nécessaires.

    Les sujets qui n'ont pas fait l'objet de développements sont tout aussi importants ; ils

    pourront être abordés au cours des débats qui vont suivre cet exposé, d'une part, et,

    d'autre part, comme je m'y suis déjà engagé, je reste disposé à me présenter devant

    vous, autant de fois que vous le jugerez nécessaire, pour poursuivre nos échanges

    et évaluer le chemin parcouru.

    Chacun des ministres de mon Gouvernement est dans les mêmes dispositions pour

    vous exposer le plan d'actions de son département, répondre à vos questions,

    écouter vos observations et recueillir vos conseils.

    Pour que ces échanges soient fructueux, l'Assemblée nationale doit être fortifiée et

    modernisée et les outils de travail des députés accrus.

    Le Gouvernement se tient à vos côtés, Monsieur le Président, Honorables Députés,

    pour la mise en œuvre du programme spécial de modernisation de l'Assemblée

    nationale que vous avez élaboré avec le Ministre chargé des Relations avec les

    institutions.

    Monsieur le Président,

    Honorables députés,

    Le programme de mon Gouvernement est centré sur l'Homme, sur le Sénégalais. Il

    est notre seule préoccupation, notre seul centre d'intérêt. Nous voulons nous

    intéresser au vécu quotidien du Sénégalais plutôt qu'aux fluctuations de telle ou telle

    courbe.

    C'est parce que notre profession de foi est centrée sur l'Homme que son seul ennemi

    demeure l'Homme.

    Il est saisissant de noter que l'Homme, tout au long de son histoire, a su connaître la

    nature et l'apprivoiser. Il a transformé le vent impétueux en électricité, bravé les airs

    par ses avions, exploré l'espace par satellites et fusées, pendant que certaines

    choses apparemment simples restent encore à l'état de chantier. Je veux parler de

    ce chauffeur qui brûle le feu de Soumbédioune, ce monsieur qui, à la banque, refuse

    de faire la queue, de cet agent d'entreprise ou de l'Etat qui veut monnayer

    illégalement son service.

    L'introspection à laquelle nous a invités le président de la République au lendemain

    du drame du «Joola» est une donnée primordiale dans la réussite de notre entreprise

    d'aujourd'hui. Je me souviens que son appel avait été entendu et que les

    Sénégalaises et Sénégalais avaient révisé leur comportement pour un temps. Je vois

    cependant le relâchement prendre ses droits. C'est donc pour le bien de ce Sénégal

    nouveau que je souhaite, Monsieur le Président, Honorables Députés, méditer avec

    vous et le Peuple Sénégalais cette parole : «Je ne modifie pas l'état d'un peuple sans

    que celui-ci ne change ce qui est en lui-même».

    Par la méthode et la stratégie inclusive que je vous ai exposées, je serai le

    compagnon de tous les jours des Sénégalais. Que le paysan sache que je serai avec

    lui dans les champs, j'accompagnerai l'étudiant dans les couloirs de son

    établissement et la ménagère devant les étals des marchés. Que celui qui est

    malade sache que je cherche les moyens pour faciliter sa guérison.

    Enfin, j’accompagnerai, par mon intention, dans la nuit et la solitude de sa proximité

    avec Dieu, l’homme pur qui prie pour un Sénégal de paix, de réussite et de

    prospérité.

    Je vous remercie.
    {comment_ads}
    Auteur

    Mediacomvision

    En Octobre, 2017 (12:32 PM)
    Pour vos impressions, logos et cartes de visite n'hésitez plus, aller chez www.mediacomvision.com 771503838
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (13:04 PM)
    Quand on fait du plagiat, on a intérêt à ce que les gens ne retrouvent pas la source.

    Tous les politiques qui sont dans l'arène savent qu'il est le meilleur. C'est le seul qui a la vision de wade malheureusement pour lui il n'a pas sa générosité.



    {comment_ads}
    Auteur

    Ibourahima

    En Octobre, 2017 (13:19 PM)
    Je suis sure d'une chose,si toutefois qu IDY dirige le pays,il va mettre tous aux pas et vous verrez qu'il n'est pas pareille aux autres.IL a beaucoup de caractere,c'est un travailleur et un connaisseur
    Top Banner
    Auteur

    Tof Faya

    En Octobre, 2017 (13:34 PM)
    idy toi tu parle trop tu ne sera jamais president de la république .tu peut venir a cote du president macky salle et tu travail pour ton peuple
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (15:27 PM)
    A quoi ça sert une declaration, si après ce premier ministre vole l'argent des senegalais pour aller le planquer en afrique du sud. Il a quel mérite ce type là?



    Idy est complétement fin, la victimisation n'y pourra rien



    Un grand voleur ne merite que l'oubli
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (15:39 PM)
    cest anormal. idy merite le respect de la republique
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (15:45 PM)
    Idy le plus grand voleur du senegal, Bocoum a bien fait de le quitter. Il joue à la victme, c'est faux aucune archive n'est supprimée.



    C'est quoi un discours si la politique de ce discours n'est pas appliquée, n'est-ce pas il a été limogé et envoyé en prison par Wade pour faute grave et trahison... son bla bla discours ne sert a rien,

    c'est un voleur, un traitre, il tortueux, tout le monde le fuit
    Top Banner
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (15:48 PM)
    On n'a jamais trouvé son nom aussi sur la liste des etudiants ayant fréquenté Princeton University aux USA. C'est la faute à Macky encore???

    key key ce petit bout d'homme est vraiment malheureux



    voleuuuuuuurrrr
    {comment_ads}
    Auteur

    Mbott

    En Octobre, 2017 (15:48 PM)
    Et apres? Who cares?
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2017 (20:00 PM)
    Un Professeur de Physique Chimie, Très experimenté, dispense des cours de renforcement à domicile pour les élèves de la classe de 2nd à la terminale (Serie S1 et S2).

    Pour plus d'informations, veuillez le contacter sur le numéro ci-dessous.

    77 431 35 45.
    {comment_ads}
    Auteur

    Idy

    En Novembre, 2017 (03:31 AM)
    Nous vous remercions de signer notre pétition en ligne (www.senegol.com). Ainsi vous participez à la dénonciation de l’injustice qui est entrain de détruire notre Sénégal. Depuis le 07 mars 2017 Monsieur Khalifa Ababacar Sall, maire de Dakar et député du peuple a été victime d’accusations mensongères de malversation financière dans le seul but de l’écarter dans la course aux élections législatives et présidentielles. Il avait le choix entre rejoindre le parti au pouvoir et arrêter sa campagne ou aller en prison. Aujourd’hui le parti au pouvoir continue à s’obstiner sur le cas de cet innocent et même va plus loin ce 2 novembre 2017, compte lui retirer son immunité parlementaire qu’il n’a même pas reconnue depuis le 30 juillet, date à laquelle Khalifa Sall a été élu député.



    Notre objectif est d'atteindre 100 000 signatures pour nous faire entendre par les plus hautes institutions du monde. Merci de re-partager la pétition sur vos réseaux(chaque personne peut signer juste une fois).

    Top Banner
    Auteur

    Anonyme

    En Novembre, 2017 (17:11 PM)
    idy rek
    {comment_ads}
    Auteur

    Id

    En Janvier, 2019 (14:55 PM)
    Idy est un cerveau
    {comment_ads}

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email