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Politique

PAR MADIOR DIOUF : « La restitution à la nation de ce qui lui a été volé est un problème de crédibilité »

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PAR MADIOR DIOUF : « La restitution à la nation de ce qui lui a été volé est un problème de crédibilité »

 L’on devait le savoir, la répartition des responsabilités risquait de prendre une partie du temps du travail du début de la gestion nouvelle après la victoire du 25 mars 2012. L’on a eu la sagesse, malgré tout, de ne pas chanter trop longtemps cette grande victoire face aux urgences de mise en place des bases pratiques d’une gestion nouvelle du pays. Certes l’impatience et la culture politique ou la culture tout court à ras de terre ont failli faire oublier l’essentiel, constitué des changements à opérer ; mais il est encore possible de mettre en bonne place des préoccupations élevées, les objectifs majeurs, définis depuis plus de deux ans, d’une action politique commune aux partisans d’une autre gestion du pays.

Celle-ci doit tourner résolument le dos à l’expérience malheureuse qui a apporté plutôt de la régression à la marche du pays vers son développement économique et social.

Quelques objectifs en sont d’abord la restitution à la nation de ses moyens financiers de développement irrégulièrement soustraits de ses ressources et placés à l’étranger ou cachés et /ou investis dans le pays à des fins individuelles ; ensuite la mise en place, le plus rapidement possible, des institutions de la République et, en troisième lieu, la mise en œuvre d’un programme d’investissements prioritaires pour combler les déficits d’équipement dans les domaines des infrastructures, de l’éducation, de la santé, de la production, notamment de l’agriculture et de l’élevage, de l’industrie et des services.

A ces éléments devront s’ajouter d’ailleurs la restauration de bonnes relations extérieures pour la crédibilité internationale du Sénégal et sa participation active à la construction africaine. L’on ne peut pas se plaindre des premiers pas accomplis dans ces domaines. Le défi est de maintenir le cap dans la mer loin d’être étale des urgences de toute sorte.

La restitution à la nation de ce qui lui a été volé est un problème de crédibilité de la nouvelle gestion qui tente de démarrer parmi ces urgences diverses. S’il faut gérer avec des concitoyens à qui l’on demande, chacun au poste qu’il occupe, de mettre en avant l’éthique et le souci du bien de tous, il est indispensable de ne pas les frustrer par le spectacle de la prospérité fondée sur le vol, selon la conviction du plus grand nombre. Le pouvoir judiciaire est assez organisé dans nos institutions pour blanchir qui n’est coupable de rien, dans l’examen de ce qui a été soustrait à la collectivité et qui aurait pu depuis longtemps avoir servi à consolider les efforts de développement du pays.

L’audit dans ce contexte n’a pour objectif ni d’humilier, ni de punir qui n’est coupable de rien. Le travail en cours peut réussir pour le bien et l’honneur de tous les citoyens honnêtes qui ont géré les ressources publiques et dont la gestion a besoin d’une lumière d’honneur. Il est heureux de constater l’intérêt et la bonne volonté des grands partenaires financiers du Sénégal, face à cette démarche pour une lumière honnêtement éclairante sur l’état des lieux en début de nouvelle gestion du pays. Les cadres hautement qualifiés, à l’intérieur du pays comme en activité dans les organismes internationaux, ont les compétences qu’il faut pour ce travail d’investigation et de justice. La coopération avec les partenaires financiers est un complément de sagesse, d’ouverture et de transparence, pour l’exécution de cette tâche d’intérêt hautement national.

Quant à la mise en place des Institutions de la République, il y a eu déjà des pas importants résolument réalisés : le calendrier républicain respecté en matière électoral, un Président de la République a été élu et, d’ailleurs, bien élu. Une Assemblée nationale élue au suffrage universel est installée et peut fonctionner dans le sens de ses missions essentielles que sont le vote des projets et propositions de loi et le contrôle de l’action du gouvernement. La Constitution encore en vigueur et qu’il faut respecter jusqu’à son changement, d’ailleurs prévu par les vainqueurs du 25 mars 2012 autour du nouveau président Macky SALL, pose un parlement bicaméral pour le pouvoir législatif, de même qu’elle crée un Président de la République tout puissant, pouvant être régulièrement chef de parti, un Premier ministre et un Gouvernement pour le pouvoir exécutif et, pour le pouvoir judiciaire, un Conseil constitutionnel, une Cour des comptes, des cours et tribunaux.

Le débat national depuis plus de trois ans, dans le cadre des Assises nationales, a posé le problème de la seconde chambre, le Sénat dans le texte actuel de la Constitution. Les Assises nationales ont conçu une chambre représentant les collectivités locales qui est appelée Haut Conseil des Collectivités locales. La réflexion n’a pas conclu explicitement que cette institution prend la place du Sénat. Elle est conçue comme devant refléter la diversité du Sénégal, devant avoir le pouvoir de saisine de la Cour constitutionnelle elle-même devant remplacer le Conseil constitutionnel. Le Sénat, voulu par les uns, considéré comme un luxe dans les Institutions de la République par les autres, la majeure partie des acteurs des Assises nationales, devrait disparaître en cas de victoire d’un signataire sans réserve des conclusions des Assises nationales.

Le maintien du Sénat pose le problème de son amélioration dans le sens de la démocratie : élection de tous ses membres ou bien majorité de ses membres élus, représentation en son sein des Sénégalais de l’extérieur, etc. Il y aurait nécessité de bâtir un consensus sur cette question née d’une situation nouvelle : le Président de la République élu était, jusqu’à l’épreuve nationale des inondations de l’hivernage de 2012, partisan du maintien du Sénat. Les pouvoirs que lui donnent l’actuelle Constitution lui permettent de le faire et sans reniement d’une promesse électorale. Il avait clairement dit sa position sur la seconde chambre du Parlement.

C’est l’honnêteté avec laquelle les données du problème sont posées qui permettra la sérénité du débat et la possibilité d’un consensus national très largement partagé par les élus qui doivent décider sur la nouvelle position du chef de l’Etat qui, sur cette question, n’a pas de problème de wax waxeet à se reprocher. Il est respectueux envers les députés et sénateurs qui composent actuellement le Parlement que de poser de cette façon les données du problème de l’accord de tous pour soutenir la décision du chef de l’Etat de supprimer le Sénat et de revenir ainsi à un parlement monocaméral. La belle solidarité en cours de manifestation actuellement montre qu’un tel soutien décrirait un consensus national comme une réponse dynamique à une épreuve nationale.

Le programme des investissements prioritaires devrait permettre à la nouvelle gestion du pays de montrer les avantages d’investissements qui amènent le travail dans tous les terroirs, ainsi que de la synergie concertée des investissements à grands effets pour le développement. Le contexte de la décentralisation fait que chaque région va naturellement plaider pour ses priorités d’investissement. Ce débat peut se mener avec hauteur de vue, dans la conscience que le député comme le Président de la République a pour région le Sénégal tout entier quand il discute de problèmes de développement. Le régionalisme positif peut fonctionner chez les autres, conseillers élus et simples citoyens.

C’est dans cet esprit que pour la région de Fatick il me plaît d’insister sur l’importance des investissements prioritaires comme ceux qui désenclavent par les routes terrestres tout comme par les voies maritimes et la restauration des ports du Sine-Saloum, ceux de Kaolack, de Foundiougne et de Fatick, naguère si actifs dans l’économie dominée par la production de l’arachide. Le dragage du Sine et du Saloum, ainsi que celui des chenaux qui permettent l’accès à Bettenti, Niodior, Dionewar, Bassoul, Jirnda désenclaveraient ainsi tout le Gandoul. Ils nécessitent des investissements lourds mais à grands effets de synergies pour le développement : soulager la route Kaolack- Dakar des camions maliens, un très grand avantage économique, améliorer la vitesse de communication du Gandoul avec la terre ferme, booster le tourisme, etc.

Le maintien des ruraux dans leurs terroirs respectifs par le travail en toute saison et pas seulement pendant l’hivernage dépend en grande partie de la disponibilité de l’eau en saison sèche. La part, dans les investissements prioritaires des projets pour la disponibilité de l’eau potable et de l’eau pour le travail est de première importance. La décentralisation devrait permettre de dire, région par région, le volume et l’efficacité attendue des investissements prioritaires.

Cette efficacité dépendra beaucoup, entre autres domaines, de la formation professionnelle à la base, une masse importante de la jeunesse quittant très tôt le système éducatif et formant, avec ceux qui n’y sont jamais entrés et les élèves des écoles coraniques, la masse des Modou Modou en partance pour le travail à l’extérieur et des débrouillards de l’intérieur très tôt entrés dans la production sans formation professionnelle organisée. Des investissements massifs et innovants devront permettre, efficacement, l’injection des sciences et techniques pour former des producteurs modernes, des ouvriers formateurs dont l’équipement et le travail permettront au bâtiment, par exemple, et à tout ce qui l’accompagne de créer un habitat moderne en zone rurale. Devront en profiter aussi l’artisanat et le tourisme dans chacune des régions à potentiel touristique plus ou moins important.

L’éducation et la santé ne sauraient désormais connaître, en matière d’investissements, le sort qui a été le leur et qui a créé l’instabilité et les désordres préjudiciables à un enseignement de qualité et aux bonnes performances des divers apprenants de tous les niveaux. L’investissement pour combler les déficits de salles de classe, former davantage des enseignants de toutes catégories et de tous les niveaux nécessite de la constance et du suivi dans les actions, afin de que la croissance naturelle des besoins de ce secteur montre qu’il n’est pas oublié ou négligé. De même les graves problèmes de la santé liés aussi bien aux insuffisances des équipements qu’aux migrations et à leur rôle dans la propagation des maladies nécessitent des investissements massifs de créations d’établissements et de formation de personnels qualifiés. Tout retard dans cette tâche a des effets graves de régression sur la voie du développement.

Le grave déséquilibre actuel des investissements au profit des quatorze régions ne doit pas être oublié dans l’octroi d’investissements prioritaires qui doivent corriger ces anomalies aux raisons diverses. Pour le développement équilibré des régions leurs dimensions et leur viabilité devraient être revues à la suite d’un débat sur des remembrements à fonder sur les perspectives de développement.

Enfin nos relations avec le reste du monde ont besoin d’une restauration d’autorité fondée sur la qualité de la contribution de notre pays à l’organisation d’un monde de paix, de coopération, de respect mutuel ; en somme dans ce domaine la tâche est de privilégier tout ce qui diffère des attitudes qui avaient, dans la décennie du régime de naguère, créé des malentendus entre le Sénégal et des pays du monde, notamment des pays africains frères. Une bonne diplomatie nécessite des investissements judicieux, de la méthode et le sens de l’organisation, les Sénégalais vivant hors du pays formant des communautés d’importance diverse partout dans le monde.

Toutes ces questions de développement montrent les difficultés objectives de répartition des investissements prioritaires. Elles montrent surtout que rien ne devrait divertir les acteurs de la victoire du 25 mars 2012 qui a fait de M. Macky SALL le président de la République bien élu dont il faut soutenir les décisions majeures d’intérêt hautement national. Ku bêreey daan ! Madior DIOUF

Secrétaire général du Rassemblement National Démocratique (RND)


7 Commentaires

  1. Auteur

    [email protected]

    En Septembre, 2012 (09:13 AM)
    Sauvons l'Université publique sénégalaise



    Malgré les moyens substantiels mis à la disposition de l'enseignement supérieur de notre pays, les résultats sont qualitativement et quantitativement loin des normes de l'UNESCO. Nos instituions d'enseignement supérieur ont surtout un problème de management (mal gouvernance, corruption, népotisme, dépenses de prestige, gestion solitaire en lieu et place de la gestion démocratique et légale, non respect des lois et des règlements, etc.) avec la complicité active ou passive de la communauté universitaire (avantages indus, intimidations, etc.), des autorités étatiques qui feignent de ne rien savoir pour éviter la confrontation avec ceux (les amis politiques!) qu'ils ont nommé à la tête de ses structures et qui agissent parfois comme des monarques en gérant la chose publique à leur guise. Face à la démission de l’État, chaque corporation cherche une solution pour améliorer ses conditions d'existence et parfois au détriment de la communauté. Cette situation est donc une conséquence de l'inaction de l’État. En effet quand les dirigeants (nommés par le Président) gèrent la chose publique en dehors des normes établies sans être inquiétés le moindre du monde, les syndicats demanderont des chosent hors normes et c'est le début du CHAOS. A l’État de faire l'état de la gestion de ceux qu'il a nommé, punir ceux qui se sont montrés indélicats et récompenser les autres, ensuite il serait facile de demander aux syndicalistes de faire preuve de mesure et enfin sévir dans le respect de la loi si de besoin. Il est temps de restaurer l’État de droit (et donc des devoirs).

    L’État ne peut continuer à protéger ceux qui mettent à genou nos institutions d'enseignement supérieur et jeter en pâture les syndicats, je pense que les responsabilités sont partagées.

    Des assises avec ceux qui bloquent le système pour des raisons personnelles ou émotives ne serviraient à rien, je proposent des assises des anciens du systèmes pour faire des propositions objectives. Il est souvent difficile d'être juge et parti.



    C'est un appel à tous les patriotes de notre pays, il faut un sursaut national si nous voulons léguer un Sénégal émergeant aux générations futures.

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  2. Auteur

    @madior

    En Septembre, 2012 (09:20 AM)
    Madior,



    Commences par conseiller ta Fille
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    Auteur

    Niokor

    En Septembre, 2012 (12:08 PM)
    L’université sénégalaise n'intéresse que ceux qui y travaillent. Elle n'a aucun sens tant qu'on aura pas appris qu'il n'existe pas d'enseignement supérieur sous développé ou au rabais, que celui ci est basé sur l'élitisme basée sur la méritocratie devant aboutir à de l'excellence. L'excellence se doit d'avoir une vocation universaliste.
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    Auteur

    Lyns

    En Septembre, 2012 (12:20 PM)
    Arrête, Arrête de critiquer , Madior, sinon tu vas te retrouver au boulot comme Bathyli, Mamadou Lamine Keïta et bientôt Jean Paul Diaz !
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    Auteur

    G

    En Septembre, 2012 (19:09 PM)
    c'est plus que du népotisme; macky doit retenir les leçons du passé

    on a pas combattu l'homme wade mais sa façon de gérer l’État c'est à dire la mal gouvernance .

    avec tout le sacrifice que le peuple a fait pour qu'il arrive à la magistrature supreme

    donc il doit faire beuacoup attention et eloigner sa famille sur la gestion de l'etat :dedet:  :sn: 
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    Auteur

    Wakh Sa Khalat

    En Septembre, 2012 (15:18 PM)
    dioulndela yaw ap kon ngua
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    Auteur

    Wakh Deug

    En Septembre, 2012 (10:17 AM)
    Madior est le seul politicien qui na jamais transhumer depuis Senghor qui a toujours voulu travailler avec lui.

    il va mourir dans le RND. donner d autres exemple
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