PRESIDENTIELLE 2007- Des Intellectuels français s’engagent pour le Sénégal

L’actualité politique présentement très brûlante ne focalise pas que le seul intérêt des Sénégalais. En France, des voix s’élèvent. Et pas n’importe lesquelles puisqu’il s’agit de fortes personnalités du milieu universitaire, par ailleurs très présentes dans l’espace médiatique français. Il s’agit de Paul Alliès, professeur de Science politique et Directeur du département de Sciences politique de l’Université de Montpellier I, d’Olivier Duhamel, professeur des universités Institut d’Etudes politiques de Paris, de Bastien François, professeur des universités Paris I et de Dominique Rousseau de l’Université de Montpellier I, membre de l’Institut universitaire de France. Dans une déclaration collective signée par les quatre, ils appellent le Sénégal, Etat comme peuple, au sursaut démocratique le 25 février 2007, date de l’élection présidentielle. A lire l’intégralité de la déclaration.

"Le 25 février 2007, le peuple sénégalais est appelé, à l’échéance normale, à choisir ses représentants et la voie de son avenir. Depuis son indépendance, la République du Sénégal s’est manifestée, sous l’impulsion initiale de Léopold Sédar Senghor, comme un exemple de tempérance et de sagesse institutionnelle pour toute l’Afrique. L’alternance de 2000, qui a vu le parti au pouvoir, battu dans les urnes, céder sans hésitation, le pouvoir a démontré que la démocratie sénégalaise avait atteint sa parfaite maturité. Aujourd’hui, les signes préoccupants se multiplient qui peuvent fragiliser la démocratie sénégalaise : arrestations, bien heureusement provisoires, de personnalités politiques ; report soudain des élections législatives ; révisions constitutionnelles au cœur du calendrier électoral ; flou sur les listes et les cartes électorales. La légalité et la stabilité constitutionnelles sont des atouts exemplaires pour la Nation sénégalaise, et, au-delà, ont valeur pour les nations d’Afrique à la recherche d’un pacte social et démocratique solide. Une démocratie assise se fonde sur un pluralisme accepté et des règles communes, stables et définies. Ces acquis, le Sénégal ne peut les perdre sans dommage pour lui-même et tous ceux qui l’entourent, qui espèrent en son exemplarité. Nous appelons chacun à œuvrer pour que le 25 février et au-delà, la Constitution et la démocratie sénégalaise sortent renforcées du choix du peuple sénégalais et de la qualité de l’organisation institutionnelle du scrutin, et assurons de notre soutien et de notre vigilance tous ceux qui souhaitent y œuvrer, au pouvoir comme dans l’opposition".