Abdoulaye Wade qui rejette les cartes d'électeur à la veille d'un scrutin, rien de nouveau sous les tropiques. Le premier président du Sénégal issu d’une alternance démocratique en 2000, avait, à l’époque, contesté le fichier électoral et rejeté les cartes d’électeurs fabriquées en Israël par le pouvoir socialiste d’alors dirigé par Abdou Diouf.
En effet, doutant de la fiabilité du fichier électoral, le pape du Sopi s’était montré très critique vis-à-vis du régime socialiste qu’il accusait de fraude avant le scrutin. A la tête d’une opposition revigorée par la situation dans la sous-région notamment le coup d’Etat qui a porté Robert Gueï au pouvoir en Côte d’ivoire, les Sénégalais tenaient, là, un défi relevé d’avance, consistant à mettre fin à 40 ans de règne socialiste.
Ainsi, le 02 février, une marche avait alors été organisée par Wade et Cie, pour dénoncer l’impression secrète des cartes dites israéliennes. Réunie autour du Front pour la régularité et la transparence des élections (Frte), l’opposition à Abdou Diouf avait appelé à sécuriser le vote des Sénégalais pour traduire leur désir de changement, et contribuer ainsi à la première alternance démocratique au Sénégal, laquelle porta au pouvoir Abdoulaye Wade, suite à 27 années d’opposition.
Un Wade présent au second tour face à Diouf, puis élu, curieusement, avec les mêmes cartes qu’il avait rejetées. 19 ans après, il retrouve de nouveau ses habits d’opposant après 12 ans d'exercice du pouvoir. Absent du territoire national, Wade, à son retour en pleine campagne électorale, accuse son successeur de fraude, et appelle dans un premier temps à brûler les cartes d’électeur confectionnées sous Macky Sall et qui auront servi lors du scrutin des législatives de juillet 2017 au sortir duquel, son parti, le Pds, est arrivé 2eme derrière la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar dirigée par Macky Sall.
Ensuite, Wade fait volte-face mais maintient toujours sa volonté de saboter le scrutin présidentiel. Il demande à incinérer les procès-verbaux qui seront issus du scrutin du 24 février prochain. Une manière de maintenir la pression sur son successeur après que son fils, Karim Wade, reste en exil au Qatar à sa sortie de prison, alors qu'il est le candidat désigné du Pds à la présidentielle du 24 février 2019 à laquelle il ne participera pas.
A moins d'une semaine de la présidentielle, Wade, le "6e candidat", veut peser d tout son poids sur le choix des Sénégalais partagés entre les candidats Issa Sall, Madické Niang, Ousmane Sonko, Idrissa Seck et le sortant Macky Sall. Mais ce n'est pas en appelant à saboter le scrutin qu'il pourra "venger" son fils Karim, mais en désignant un candidat auquel il apportera les suffrages de son parti pour contraindre Macky Sall à un second tour. Reste à déterminer ce que pèse encore le Pds dans les urnes, après les défections multiples dont le parti a fait l'objet.
5 Commentaires
Yefff
En Février, 2019 (13:49 PM)MACKY NE GAGNERA JAMAIS PAR LA PLUME CAR C EST LUI MEME QUI EST ALLEZ PLEURER A CHARLIE ET IL N A JAMAIS PLEURE UN MUSULMAN NE NOUS FAIS PAS PARLER
Vraiment abalniou même s'il y a des côtés que j'ai aimé vraiment lors de ton règne
Baye
En Février, 2019 (15:46 PM)Participer à la Discussion