L’arrivée de Nkosazana Dlamini-Zuma à la tête de la Commission de l’Union africaine (UA) traduit-elle une volonté de la première puissance du continent d’accepter enfin d’exercer son leadership en Afrique ? Si c’était le cas, ce serait une bonne nouvelle ! En effet, l’Afrique du Sud, alliée dans le cadre des Brics à quatre mastodontes, dont trois sont des États fédéraux (Inde, Brésil et Russie), a bien compris que le XXIe siècle appartenait aux global players, aux grands ensembles candidats au statut de puissance mondiale. Elle a aussi saisi l’importance de ce que Cheikh Anta Diop avait commencé à prêcher dans les années 1950 : que l’urgence est « de faire basculer l’Afrique, une bonne fois pour toutes, sur la pente de son destin fédéral » !
Parce qu’elle a connu l’apartheid et les années d’exil, puis les lourdes responsabilités de ministre de la Santé dans un pays ravagé par le sida, avant de devenir la première femme à occuper, en Afrique du Sud, les fonctions de ministre des Affaires étrangères puis de l’Intérieur, Nkosazana Dlamini-Zuma a un caractère bien trempé. Elle saura relever les défis qui assaillent le continent. Sa tâche toutefois sera difficile, tant la présidence de la Commission de l’UA rappelle ce champion de lutte que l’on a préparé à un combat historique, mais à qui on a pris soin, avant de le lâcher dans l’arène, d’attacher les mains dans le dos tout en lui disant bonne chance. J’ai, dans le passé, été témoin des immenses frustrations ressenties par mes aînés et amis Amara Essy, Alpha Oumar Konaré et Jean Ping. Tous ont incarné jusqu’à la caricature ce lutteur aux poings liés.
En vérité, ce poste a été conçu dans un format qui mène fatalement à la paralysie. Comment peut-on avoir 54 patrons, 54 chefs d’État qui peuvent, individuellement ou collectivement, vous convoquer, vous sermonner et vous réprimander ? Comment diriger un vice-président et des commissaires qui tirent tous leur légitimité d’une élection avalisée par les chefs d’État ?
Lourd boulet que celui que Dlamini-Zuma, la présidente de la Commission, a reçu en héritage.
La présidence Zuma doit malgré tout signer une rupture profonde, qui commencera forcément par la réforme de la Commission, par la modification du mode de recrutement de ses membres, des critères de performance opposables aux commissaires et aux autres employés, et par le droit à se séparer d’un collaborateur incapable de remplir ses tâches.
Alors que 30 000 fonctionnaires sont employés par l’Union européenne, 700 personnes seulement, aux compétences parfois inégales, gèrent les problèmes d’un continent qui occupe plus de 70 % de l’agenda du Conseil de sécurité des Nations unies, à New York. C’est un problème.
L’autre handicap majeur, c’est cette attitude qui consiste à dire qu’il faut « des solutions africaines aux problèmes africains ». Soit. Mais pourquoi se précipiter ensuite à Bruxelles pour financer « la solution africaine au problème africain » qu’est la nécessaire libération du Mali ?
Nkosazana Dlamini-Zuma devra refuser de se transformer en sapeur-pompier continental, tentant d’éteindre un incendie après l’autre, courant de conflit en conflit. Pourtant de graves problèmes l’attendent : le Mali, aux prises avec le terrorisme ; l’éléphant RD Congo, toujours debout et renaissant mais continuellement blessé depuis 1960 ; le Soudan démantelé en deux États, tels des frères siamois que les chirurgiens peineraient à séparer ; la Somalie, en refondation mais toujours menacée par l’hydre terroriste ; la Côte d’Ivoire, où la réconciliation est difficile mais indispensable ; la chaise injustement vide du Maroc... Voici le boulet lourd que Mme Zuma a reçu en héritage.
L’ayant « pratiquée » pendant près de dix ans, j’ai espoir - mieux : j’ai confiance - en sa capacité d’innovation et de rupture. L’UA connaîtra de profondes transformations sous sa présidence. Et puisque l’adage dit qu’un problème bien posé est à moitié résolu, elle a eu raison de placer « son » premier sommet sous le signe du « panafricanisme et [de la] renaissance africaine ». Le problème de l’Afrique est de s’unir ou de périr, et c’est là un clin d’oeil historique à Nkrumah, Cheikh Anta Diop, Nyerere, Mohammed V et tous les autres... Le destin fédéral de l’Afrique que l’on croyait enterrer est en train de renaître. Pour le plus grand bonheur des Africains.
Jeuneafrique.com
*Cheikh Tidiane Gadio, Ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Cheikh Tidiane Gadio est président de l’Institut panafricain de stratégies.
29 Commentaires
Sounna
En Janvier, 2013 (21:05 PM)Le prophète observait les bonnes manières suivantes :
- Il détournait le regard dès qu'il notait la chose, il ne fixait personne des yeux. Il regardait la terre plus longtemps qu'il ne regardait le ciel.
- Lorsqu'il était accompagné d'un groupe d'amis ou d'un ami, il cédait toujours la priorité aux autres et ne prenait pas les devants. Il était le premier à saluer autrui.
- Lorsqu'il parlait, ses paroles étaient décisives. Il ne s'adonnait pas au bavardage et ne disait que le strict nécessaire.
Il disait : « Le bon musulman ne se mêle pas de ce qui ne le concerne pas » et aussi « Celui qui croit en Allah et au jour dernier doit dire du bien ou garder le silence ». Il articulait ses paroles pour être compris de ses interlocuteurs et gardait le silence pour de longues durées.
- Il se montrait toujours chagriné, méditait en permanence, ne se reposait point, était gentil, n'était ni rude, ni humiliant. Lorsqu'il recevait un bienfait, il le magnifiait, minime fut-il ou énorme.
- Les choses de la vie ne suscitaient point sa colère. Quand il s'agissait d'une injustice, il s'emportait de sorte qu'on ne le connaissait pas, et il ne se calmait qu'une fois les choses remises en place. Il ne s'emportait pas pour lui-même et ne se vengeait pas.
- Lorsqu'il se mettait en colère, il se détournait. Lorsqu'il ressentait une joie, le sourire était le seul signe de bonheur.
- Lorsqu'il parlait, il répétait ses paroles par trois fois ; lorsqu'il saluait, il répétait la formule par trois fois, lorsqu'il demandait une permission, il l'a faisait à trois reprises. Il visait ainsi à se faire comprendre des autres habitués à son éloquence.
- Il participait aux conversations de ses amis, s'ils évoquaient la vie présente, il l'évoquait également. S'ils évoquaient la vie de l'au-delà, il en parlait aussi. S'ils parlaient de la nourriture et de la boissons, il faisait de même.
- Lorsqu'il s'asseyait, il dressait ses genoux et les serrait de ses mains. Lorsqu'il s'installait pour manger, il dressait son pied droit et s'asseyait sur le pied gauche.
- Il n'exprimait aucun dégoût pour la nourriture, quelle qu'elle fût. S'il appréciait le plat, il en mangeait. Dans le cas contraire, il le laissait sans un mot.
Nous venons de passer en revue les convenances observées par le Prophète dans la vie quotidienne. Tout croyant pourrait les adopter également.
Reply_author
En Janvier, 2024 (18:04 PM)Leuk
En Janvier, 2013 (21:07 PM)Que des lâches ces individus!
Amadou Kane
En Janvier, 2013 (21:19 PM)Mor
En Janvier, 2013 (21:38 PM)Par RFI
Le collectif des avocats des victimes de Hissène Habré réagit aux accusations du défenseur de l'ancien président tchadien. Dans une lettre ouverte adressée au président sénégalais Macky Sall, Me François Serres accuse le président tchadien Idriss Déby d'être «l'enquêteur en chef de ce procès», après avoir dit-il, fait monter de toutes pièces des accusations contre Hissène Habré. L'avocat accuse également la ministre de la justice sénégalaise, Aminata Touré, de violer différents principes de droits tel que l'autorité de la chose jugée, l'indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs. Des accusations que rejette Me Assane Dioma Ndiaye qui coordonne le collectif des avocats des victimes de Hissène Habré.
Germany
En Janvier, 2013 (21:46 PM)Moi12
En Janvier, 2013 (22:05 PM)Africain
En Janvier, 2013 (22:14 PM)Ngone
En Janvier, 2013 (22:14 PM)Africanistes54
En Janvier, 2013 (22:19 PM)N'importe Quoi !
En Janvier, 2013 (22:24 PM)Ceci implique pour nous de travailler en priorité sur l’Afrique de l'Ouest.
Il y a urgence à remplacer la CEDEAO par un véritable ETAT FEDERAL.
Malheureusement je ne pense pas que Blaise, ADO and co soient capables d'agir pour notre intérêt.
Pourtant il y a tellement à faire dans une Zone qui est plus grande et plus riche en matières premières que les USA. Aujourd'hui alors qu'un pays d'Afrique de l'Ouest est attaqué, par Al Qaîda, nous devons aller demander l'autorisation à l'Onu. Ceci serait totalement incompréhensible et impensable dans le cadre d'un Etat Fédéral.
Pape Alassane...
En Janvier, 2013 (22:25 PM)Le Révolutionnaire
En Janvier, 2013 (23:08 PM)Peuples d'Afrique et du Monde,réveillez vous,unissez vous et débarrassez vous de ceux qui vous trompent et vous exploitent...
Venceremos...The Struggle continues...
Walabook
En Janvier, 2013 (23:32 PM)BIG RESPECT
Jambar1
En Janvier, 2013 (00:14 AM)Usa
En Janvier, 2013 (02:44 AM)Pai
En Janvier, 2013 (02:52 AM)le probleme de l'UA et des autres organismes africains est de ne pas etre legitime car elle ne representent pas les peuples.
Leurs agendas sont plutot ceux des elites qui ont confisque le pouvoir et qui essaye de se donner bonne conscience et s'autoglorifier en meme temps.Au dela des formules creuses et des slogans rien d bons ne peut etre accompli par ces organismes.Elles sont toutes a l'image d l'ONU qui elle meme n'accomplit rien.
Tu l'as bien CT Gadio essaye de se caser.
Ax
En Janvier, 2013 (03:18 AM)@waaalo
En Janvier, 2013 (04:29 AM)manerism,politeness,rules of good conduct...etc.... are intrinsicly rooted in our African heritage which correspond more to the prophet teachings (pbuh). He can exhibit his polite views in any forum deemed CIVIL, which is not fit by the way for this polluted seneweb. He is just too gracious to remind us of the lofty character of the most gracious of mankind. Peace.
Malcom, Cheikh Anta Diop, Cheikhou Toura,stockly karl mikhael, kwame. pret pour la revolution economique,Africaine.
Salam
Problemeafricain
En Janvier, 2013 (04:40 AM)Xxxx
En Janvier, 2013 (06:12 AM)gadio avant d'aller au secours de l'afrique, qu'il aide les gens de son entourage ds des difficultés quotidiennes. Après on verra
Nagere
En Janvier, 2013 (06:23 AM)Bambilor
En Janvier, 2013 (07:20 AM)Khadim0225
En Janvier, 2013 (08:00 AM)Fédéraliste
En Janvier, 2013 (08:06 AM)En attendant, madame Zuma doit se débarasser de la bureaucratie de l'UA. Combien sont ils à se remplir les poches sans rien fairel
Walabook
En Janvier, 2013 (09:11 AM)L'AFRIQUE A BESOIN DE CES GENRES DE PERSONNALITES POUR SON UNITE.
BONNE CONTINUATION POUR TON COMBAT.
VIVE L'AFRIQUE NOTRE CHER CONTINENT
Pyao
En Janvier, 2013 (11:26 AM)Pyao
En Janvier, 2013 (11:30 AM)Maestro Diallo
En Janvier, 2013 (12:14 PM)Hamet Idy Gadio
En Novembre, 2013 (22:49 PM)Participer à la Discussion