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Religion

Ramadan : Quand les actes de dévotion rythment le quotidien à Touba

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Ramadan-Touba

A Touba, le Ramadan y est célébré conformément aux enseignements de Khadim Rassoul, le serviteur du Prophète de l’Islam. Partout, les actes de dévotion sont à leur summum.

La communauté mouride, à l’instar de la Ummah islamique, a débuté le Ramadan. Les disciples suivent scrupuleusement les recommandations de Khadim Rassoul et de son disciple émérite, Cheikh Ibrahima Fall. Entouré de ses disciples au quartier Palène, Serigne Khadim Dièye dissèque le Ramadan tel que vécu à Touba de façon exotérique et ésotérique. « Cité religieuse par excellence, la capitale du Mouridisme vit un islam orthodoxe, sans innovation blâmable », confie le maître coranique. Et d’ajouter : « la religion y est vécu dans son unité, mais aussi dans toute sa diversité, telle que léguée par le fondateur de la voie mouride ».

Chapelet à la main, assis sur une peau de mouton qui lui sert de natte, Moustapha Bousso l’égrène en psalmodiant. Seul le murmure de ses lèvres  est visible. Dans sa concession sise au quartier Mboussobé, rien ne bouge. Le vent même semble arrêté. Aux vicissitudes du climat, s’ajoutent les rigueurs du jeûne. Le quartier tout entier vit au ralentit et les populations semblent habituées à ce rythme. Ils passent la mi-journée à s’adonner aux activités religieuses comme la lecture du Coran par groupe dans la grande mosquée ou chez eux. Toutefois, une certaine animation s’empare du quartier un peu avant  la prière de l’après-midi. Les dames, à l’image de Sokhna Soda, s’activent dans la préparation des repas pour la rupture du jeûne. Le climat devient plus clément au « Takoussan ou Asr » et les rues commencent à s’animer au fur et à mesure que le soleil descend.

A Touba-Guédé, le Ramadan est vécu dans sa plus grande rigueur du jeûne. Les gens sont à la mosquée où se déroulent, au quotidien, la lecture et l’exégèse du Saint Coran. Les mosquées sont remplies de fidèles et diffusent une lecture doucereuse du Saint Coran. La grande mosquée abrite, depuis le début du Ramadan, des conférences sur des thèmes variés de l’Islam et de  l’histoire du prophète Mohamed (Psl). Dans tous les lieux de culte de la capitale du mouridisme, le quatrième pilier de la religion musulmane y est intensément vécu.

Don de soi et actions de grâce chez les Baye Fall
Partie intégrante de la communauté mouride, les Baye Fall vivent une spiritualité sans commune mesure et pendant ce mois à travers le don de soi, des séances de Zikroulah.

Si d’un côté  ramadan signifie respect strict des recommandations de la charia, de l’autre  côté Ramadan rime avec l’action de grâce par le don de soi, le sacrifice de ses avoirs pour la satisfaction du Seigneur, l’amour de son prochain par les actes, explique Baye Fall Ndao.   
Dans toutes les localités habitées par la communauté Baye Fall comme Palène,  la marmite chauffe à longueur de journée, au rythme du zikr « la illaha illalah » (il n’y a de divinité qu’Allah), une liturgie qui obéit à une recommandation de Cheikh Ahmadou Bamba à son disciple Cheikh Ibrahima Fall. Serigne Khadim Dièye informe que l’atmosphère dans la cité religieuse est à la fois religieuse et spirituelle, c’est l’unité de l’Islam dans sa diversité.

Et l’un dans l’autre constitue la richesse du mouridisme et donne un charme particulier à la cité religieuse durant le ramadan. « Pour comprendre qu’il n’y a aucune dichotomie dans les agissements des uns et des autres, il faut bénéficier de connaissances religieuse et spirituelle avérées, puisque l’histoire de l’Islam est jalonnée d’événements qui ont tous leur signification religieuse et ou spirituelle », explique le maître coranique.

« Ndogous » chez le khalife Cheikh Djeumbe Fall
La relation ésotérique et exotérique entre Cheikh Ahmadou Bamba et Cheikh Ibrahima Fall est à la base de la démarche de la voie mouride, insiste-t-il, avant d’ajouter : « loin d’être une innovation, c’est la continuité dans l’authenticité du message transmis ». La communauté Baye Fall observe le ramadan à l’image de son  guide Cheikh Ibra Fall, c’est-à-dire conformément à la recommandation de Cheikh Ahmadou Bamba à son éminent hôte ». Sa descendance perpétue sa philosophie après sa disparition en 1930.

Chez Serigne Cheikh Djeumbe Fall, le khalife général des Baye Fall, le tonitruant « Beuk néek » ou chambellan, Omar Doumbouya, explique le pourquoi du service des « ndogous » pendant le mois de ramadan. A l’origine, explique-t-il, c’est le Cheikh Ahmadou Bamba qui fit appeler Cheikh Ibrahima Fall « Baboul mouridine » pour lui recommander de préparer des repas pour la rupture du jeûne « ndogous » pendant la période du ramadan. C’est ainsi que Mame Cheikh Ibrahima Fall commença à préparer ces repas. Cheikh Ibra Fall répéta la recommandation jusqu'à la disparition du Cheikh Ahmadou Bamba en 1927. Il a poursuivi la préparation de ces repas pendant les trois années qu’il a vécu avec Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké, le premier Khalife de Khadim Rassoul.

Serigne Mouhamadou Moustapha Fall, le premier Khalife de Cheikh Ibrahima Fall, prit la relève et depuis lors, tous ceux qui assurent le khalifat de la communauté baye Fall perpétuent la tradition. Aujourd’hui, Serigne Cheikh Djeumbe Fall ne déroge pas à la règle.

L’amour du donner et du recevoir
La procession qui conduit au domicile du khalife est le résultat d’une quête inlassable de fonds pour préparer et offrir aux jeûneurs de quoi rompre leur jeûne. « Pour réussir l’accomplissement de cette recommandation, la communauté Baye Fall du Sénégal et de l’extérieur se mobilise pour une grande collecte de fonds », révèle Omar Doumbouya.   Sortant  d’une boutique de change, des liasses dans la sacoche en bandoulière, Serigne Thierno Ndao, éminent disciple de Serigne Cheikh Ndiguel Fall, explique  que ce sont des disciples d’Europe qui lui ont envoyé un million. « Bien avant le début du mois, je ne cesse de recevoir des fonds pour mener à bien les dépenses liées à la préparation des ndogous », renchérit-il.  
D’autres membres de la communauté arpentent les grandes rues de la ville avec une écuelle pour solliciter la participation de tiers à la réalisation de ces « ndogous ». Le très philosophe Baye Fall Mbow déclare : « le jeûne est censé cultiver en nous l’humilité qui est la première vertu d’un croyant, mais aussi nous pousser à nous départir de nos péchés. Ici, c’est le domicile de Cheikh Ibrahima Fall, il y a, à l’extérieur, des personnes qui miment notre mode de vie, mais ce n’est pas ce qui fera d’eux des membres de la communauté dont ils se réclament », précise-t-il.

Le rituel de la procession et du zikr
Une fois les fonds disponibles, les différentes équipes s’attèlent à la préparation des « ndogous » du jour. Hommes d’un côté, les femmes de l’autre, les kourels de « zikrs » assurent l’ambiance dans la cour ou les « Penc ». Les cuisiniers préparent différents mets du début jusqu'à la fin de la cuisson sans y goûter, même pour tester leur salinité. Pour le Baye Fall, révèle Souleymane tout en sueur, « goûter le repas destiné au Cheikh équivaut à lui donner des restes de nourriture ; ce qui est impardonnable pou un disciple qui se respecte. A travers ces « ndogous », nous cherchons à servir notre prochain et, par-là, à proclamer la grandeur divine », dit-il.

Les mets ainsi préparés sont emballés et portés par de solides gaillards  encadrés par une foule scandant à tue-tête la chahada « la ilaha ilallah » (il n’y a de divinité qu’Allah), jusqu’au domicile du Khalife général des mourides. Les « ndogous » sont divisés en deux parties. Jadis la cuisine se faisait à Keur Cheikh et on l’amenait à Khadim Rassoul Keur Gou Mack à Diourbel.  Cependant, depuis que le Khalife général des mourides a élu domicile à Touba, les mets sont amenés à sa résidence de Touba.

Toutefois, le nombre initial de 12 plats pour Diourbel est maintenu. Ils sont remis aux organisateurs de la lecture du « Fulku Mahshoon » à Keur Gou Mack. Le reste est envoyé au Khalife général des mourides. « Nous n’avons pu atteindre ce niveau de spiritualité que grâce aux enseignements de notre vénéré guide Cheikh Ibrahima Fall, un homme multidimensionnel », déclare Baye Fall Mbow, quasiment dans un état second. Et de poursuivre : « le disciple Baye Fall vit sa spiritualité, il est en permanence en contact avec son créateur par la connaissance et le « zikr ». Aujourd’hui la postérité perpétue ce legs vieux de plusieurs décennies ». 

Reportage de Mamadou DIEYE

 



13 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (16:51 PM)
    du n'importe quoi a quoi cela sert de voler de l'argent et ensuite vouloir en faire des actes de bienfaisances
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  2. Auteur

    Sauraa

    En Juin, 2016 (16:55 PM)
    touba ville de deal tout l'argent vole par karim et son pere sont a touba c'est pourquoi le khalif les defends
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (17:07 PM)
    toute cette jeunesse sacrifiée... c'est une catastrophe pour le pays.  :joyy: 
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    Auteur

    @sauraa

    En Juin, 2016 (17:12 PM)
    BAYILENE AMALGAME, khanna boy khasté ba wéérou KOOR jote , nga meuna mandou . Touba deukou diné la , waa Touba ay nit you baakh lagnou  :sunugaal:  :sunugaal: 

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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (17:15 PM)
    Les autres ont jeûné et sont au boulot. On est tous croyants mais il est recommandé d'aller travailler et dans toutes les religions c'est ainsi.

    ASSALAMOUALEYKOUM
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (17:29 PM)
    N importe quoi , Touba Touba Touba  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot:  :emoshoot: 
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (17:51 PM)
    NAFILA DE LA 11ème NUIT de RAMADAN

    il sera absous de tous ses péchés sans

    exclusive ; pour chaque verset il lui sera accordé les faveurs dues aux dévotions

    d’une année entière ainsi que celles dues à quelqu’un qui a rendu leur liberté à 1 000 esclaves, donné en aumône 1 000 dinars, donné à manger à 1 000

    personnes qui n’ont rien à manger, habillé 1 000 personnes se trouvant dans le

    dénuement le plus complet. Tout ce qui existe sur terre vivant ou non intercédera

    auprès de Dieu pour qu’il lui pardonne tous ses péchés, il sera préservé contre

    toutes les calamités, toutes les peines, la faim, l’indigence (sous toutes ses

    formes : raag) les djinns contre les affres de la mort il ira au paradis sans

    jugement aucun.

    youtu.be/M7EaeviRg4c
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (19:00 PM)
    Des gens qui ne travaillent pas et se glorifient de vivre dans l oisivite, la paresse. De veritable parasites qui n ont aucune utilite pour le pays et pour eux memes au nom de pretendu doctrine au moment ou tout progres repose sur le travail et la methode.
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (20:50 PM)
    Et la priere dans tout ca ???
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    Auteur

    Bamba

    En Juin, 2016 (23:24 PM)
    APPARTEMENT A LOUE A OUEST FOIRE



    (1) Une grande chambre + Salle de Bain

    (2) Deux chambres

    (3) Une grand salon

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    Auteur

    Deugue Nèkhoul

    En Juin, 2016 (08:39 AM)
    Mann moom duma meussa wakh louniaw :sunugaal:  Wayè lènneu rèk momassi diakhal dannouy djiguèn yeurrè goor naan yaye fall :sunugaal:  :sunugaal:  :sunugaal:  Djiguèn nukkoy takulo kourouse :sunugaal:  Ta djiguè warrula tak kourrouse :sunugaal:  :sunugaal:  :sunugaal:  dara ak kaftan yeurè goor leu
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    Auteur

    Deugue Nèkhoul

    En Juin, 2016 (08:44 AM)
    Diamonèy Mame Cheikh Ibrahima Fall moom djiguène dawoul mandial :sunugaal:  Djiguèn dawul tak kurrus :sunugaal: 
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    Auteur

    Cheikh Gaye Baye Fall Ndiguel

    En Juin, 2016 (11:36 AM)
    Sama Gayi liguéne di déf Yombe nah lolou waye

    Tiime séne Clavier di wax louléne Nékh Aka Yombe ; da melni dey liguene di wax dey déssé na doone deug si yénné Wodo sénne lamigne di wax rek ak taasou kou jaap ni si ligue nek mo guene si lignou nek nonou baxnah .



    Dama léne koye gnane rek deff lénne sénni Toure ak séne sante waye silaye daaké dh

    sama gayi hen . niit bouye deff dara dakoye gnémée waye



    gni guéne di waxal dh taalou lougnou léne sax bilaye xaalatou gnou wax lou bonne si yénne ak si liguéne nek Weerou koor lagnou nek



    Xaalate lene si boubax Werrou Koor lagnou nek Werrou Koor lagnou neek



    jajef
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