A chaque de veille de Tabaski, l’endroit
était connu pour être un point de vente occasionnel de moutons. Et
dans cette partie du quartier de Diamaguène (banlieue de Dakar), les
voisins avaient fini de s’habituer aux incessants allers et retours de
‘’Tefankés’’ (vendeurs).
Cette année, le marché du mouton n’a pas
encore fait le plein au grand désarroi d’une clientèle qui peine à
trouver un bélier. Sur ce terrain vague jadis bondés de moutons, croise
un petit troupeau et un berger, à moins de dix jours de la fête.
Vendeur de moutons, Amadou Gaye, trouve une explication à cette
situation. ‘’D’habitude, nous étions approvisionnés par les
ressortissants maliens, notamment ceux du Nord. Mais avec la crise qui
sévit dans leur territoire, ils se font vraiment rares’’, dit Gaye.
‘’De fait, poursuit-il, nous nous rendons dans d’autres localités du
Sénégal. J’étais à Khombol (centre) mais j’avoue que les prix sont un
peu élevés et pour qui veut s’y revendre, il sera difficile de faire des
bénéfices’’, admet le vendeur;
Dans ce point de vente, la clientèle n’est pas non plus au rendez-vous.
C’est à cause de la ‘’crise économique’’, selon le vendeur Samba Faye.
‘’Peu de gens viennent faire approvisionner et quand nous leur
communiquons nos prix, ils deviennent réticents et ne reviennent plus’’,
souligne t-il, non sans relever que ‘’les prix n’excèdent pas 100.000
francs et qu’ils varient selon le bélier’’.
Selon lui, ‘’certains clients ne veulent pas acheter en fonction de leur
moyen, d’où cette difficulté de se procurer un bélier’’.
Pour Samba Faye, la mesure prise par le gouvernement allant dans le sens
de faciliter l’acheminement des moutons dans les lieux de vente en
éliminant notamment certaines taxes ‘’ne semble guère produire pour le
moment les effets escomptés’’.
‘’C’est une disposition à saluer. Ce n’est d’ailleurs pas la première
fois que de pareilles mesures sont prises, mais c’est au niveau de
l’application que nous relevons des manquements’’, soutient-il.
Trouvé sur place, Abdou Mbaye estime que ‘’les prix sont pour le moment
exorbitants’’. ‘’L’année dernière déjà, les prix avaient monté en flèche
par rapport aux années précédentes. Ce sera encore pire cette année’’,
craint M. Mbaye qui, avec 45.000 francs peine à trouver un mouton.
Il affirme vouloir être ‘’raisonnable’’ dans son choix. La Tabaski sera célébrée le 26 octobre, au Sénégal.
OBA/OID/AD
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