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[Retro-2020] De Wuhan à Touba : La razzia de Covid-19

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[Retro-2020] De Wuhan à Touba : La razzia de Covid-19
Alors que tout le Sénégal s’attendait à une année radieuse, 2020 bascula ! Avec la Covid-19, l’ensemble des prévisions ont été déjouées, plongeant la planète tout entière  dans  une  situation de désastre  économique, social et humain. De Wuhan en  Chine à Touba au Sénégal,  le virus  Sars-Cov-2 a été foudroyant.

C’était à Wuhan, loin du « pays de la Téranga » que le virus a vu le jour  en 2019. Un homme de 55 ans qui, après plusieurs symptômes inquiétants, s’est rendu à l’hôpital. Cet originaire du Hubei, une région chinoise, deviendra plus tard le cas zéro (0) ou le premier patient atteint de la Covid-19 dans le monde. Et c’est le début de la chronique d’un désastre planétaire !

Du côté du Sénégal, quand le virus est apparu, on se disait : l’enfer, c’est  les autres ! Les 13 étudiants sénégalais qui étaient  à Wuhan, berceau du virus Sars-Cov-2 ne diront certainement pas le contraire.  A son apparition dans cette province chinoise, les Sénégalais  étaient loin de s’imaginer que ce redoutable virus passera par l’Amérique, l’Europe, avant de traverser l’Atlantique pour prendre ses aises au Sénégal jusqu’à terrasser des figures politiques, sportives et culturelles.   

Jusqu’à la fin de l’année 2019, tout était au vert, et aucun cas de Covid-19 n’avait été signalé au Sénégal et dans la sous-région. Et pendant ce temps, l’Europe, en particulier la France, l’Italie, et l’Espagne étaient en train de souffrir le martyr avec des milliers de contaminations au quotidien,  et des centaines de morts.  

Le Sénégal enregistre son patient 0

Malheureusement, la protection du Sénégal face au virus ne dure que quelques mois. Le 2 mars 2020, comme dans un cauchemar, la mauvaise nouvelle tomba. Le Sénégal venait d’enregistrer son premier cas de Covid-19. Devant une panique généralisée, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr a, dans la foulée, confirmé l’information au cours d’une conférence de presse organisée d’urgence dans les locaux du ministre.

Après 4 premiers cas bien maîtrisés et constitués d’étrangers venus de la France, un 5ème cas particulier est détecté à Touba. Il s’agit d’un ‘’Modou-Modou’’ (émigré). Infecté au virus du Sars- Cov-2, ce dernier est passé par la voie terrestre pour rejoindre sa famille à la capitale du mouridisme. Et c’était le début d’une course sans fin contre un virus, presque méconnu de tous. L’homme va contaminer plusieurs personnes, en commençant par les membres de sa famille. En un temps record, les cas positifs se multiplient, particulièrement entre Touba et Dakar.

Pour stopper la propagation du virus, le ministre de l'Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, prend les premières décisions de restrictions. Il avait décidé de reporter « jusqu’à nouvel ordre » un événement culturel de trois jours qui était prévu à partir du 6 mars dans la commune de Linguère dont il est le maire. Cet évènement devait d’ailleurs inclure un concert du très populaire chanteur Waly Seck.

Durcissement des mesures… à l'état d’urgence

Plus les jours passaient, plus les cas se multipliaient et mettaient les Sénégalais dans la stupeur. Le 14 mars 2020,  le Chef de l’Etat Macky Sall décide de s’adresser à la Nation. Une occasion qu’il a saisie pour  livrer une batterie de mesures drastiques dont la fermeture des écoles, la suspension des rassemblements et l’annulation de la célébration de la traditionnelle fête de l’indépendance.

Considérant inefficaces toutes ces mesures, le Président de la République a durci le ton en passant à l’étape supérieure, le 24 mars 2020.  Le Chef de l’Etat décrète l'état d’urgence, le couvre-feu et la fermeture des frontières. Une période de restriction des libertés individuelles que les Sénégalais, à leur écrasante majorité, avaient rejeté au regard des enjeux économiques.

Mais jusque-là,  le Sénégal n’avait pas enregistré de décès et le taux de guérison était très appréciable. Cependant, le 31 mars, le Sénégal enregistre son premier décès lié à cette fatale maladie. Pape Diouf, l’ancien président de l’Olympique de Marseille qui était sur le point d’être évacué en France, sera la première victime de cette pandémie au Sénégal. Sa mort fut un tournant majeur dans la conscientisation de certains Sénégalais qui ne croyaient pas en l’existence d’une telle maladie qui continue sa razzia sur l’étendue de la planète.

De la levée des mesures à la 2e vague

Après  trois  mois de combat pour l’endiguement du virus, le Président de la République qui était face à une population rebelle, qui ne voulait plus du couvre-feu, décida de lever le pied pour donner un nouveau souffle à une économie presque à terre. Le taux de croissance était passé de 6,7% à 1%. Après trois mois d'état d’urgence, de couvre-feu, et de semi confinement, Macky Sall lève tout. Il avait  purement et simplement demandé aux Sénégalais d’apprendre à « vivre avec le virus ». Une décision que certains Sénégalais considéraient comme un aveu d’échec.  

Outre son caractère pathologique,  cette pandémie, avait installé au Sénégal des tensions de tous genres : économiques, sociales et même religieuses notamment confrériques. En pleine guerre contre la Covid-19, des voix s’étaient levées pour dénoncer la fermeture des lieux de culte. Une décision qui avait divisé la communauté musulmane du Sénégal. Dans une ville comme Touba, le khalife, autorité suprême de la cité, s’était ouvertement opposé à cette fermeture des mosquées. Face au front social, l’Etat avait choisi de lâcher du lest.

Curieusement, le virus a connu un recul après un relâchement presque général. Il y a quelques mois, la maladie était presque vaincue par le Sénégal avec un faible niveau (moins de 10) de cas positifs par jour. Mais aujourd’hui, notre pays vient d’entrer dans sa deuxième phase de contamination avec près de 100 nouvelles contaminations répertoriées en 24 heures et surtout 14 décès entre 19 et le 21 décembre.

A la date du 21 décembre, le Sénégal compte 17 879 cas positifs au coronavirus dont 16 562 personnes guéries, 371 décédés et 945 malades sous traitement.

Pendant ce temps, des pays développés comme les Etats-Unis, la Chine, la Russie ou le Royaume Uni commencent déjà à vacciner leur population. Le Sénégal étant un pays pauvre compte sur la générosité des autres pays.  Les autorités attendent ainsi l’Oms et le G20 pour un vaccin homologué et accessible au pays dit émergent.


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