Jeudi 28 Mars, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Sante

La parole aux spécialistes : Tout sur le cancer du sein

Single Post
La parole aux spécialistes : Tout sur le cancer du sein

Sans crier gare, le cancer du sein fait de plus en plus de victimes dans le monde. Le Sénégal n’est pas épargné, avec un faible taux, de dépistage précoce. Parallèlement, les victimes aux revenus relativement moyens, souffrent aussi bien du coût exorbitant des traitements de cette pathologie, que des souffrances physiques qu’elle engendre.Même si de nombreuses spéculations ont été avancées sur les causes, il n’en demeure pas moins que jusqu’ici, le cancer du sein demeure partiellement connu par les spécialistes, qui, soucieux de cette prolifération, encouragent le dépistage, seul moyen pour l’heure de se préserver de cette calamité. 

 

UNE PATHOLOGIE A LA PROGRESSION FULGURANTE : Le faible taux de dépistage mis à l’index

Quand on pense aux cancers féminins, on pense avant tout au cancer du sein. Elle représente la première cause de mortalité par cancer en Afrique, et la troisième dans le monde. Au Sénégal, même si on possède très peu de chiffres et de statistiques, avoue le Pr Abdoul Aziz Kassé, cancérologue (voir entretien) il n’en demeure pas moins que ce type de cancer est le plus fréquent chez les femmes dans le monde avec un million 600 mille victimes en 2010. Elle est aussi classée deuxième type de cancer le plus fréquent chez les femmes, au Sénégal, par Globocan 2008 (qui est un centre de recherche contre le cancer) avec 853 cas dont 472 décès pour cette année.

 

Les victimes sont généralement des femmes adultes, de plus de quarante ans, et très rarement des hommes. Pourtant, d’après le Pr Kassé, il y a de nos jours une proportion importante de jeunes femmes dans le lot des malades du cancer du sein, même si cette tendance demeure jusqu’ici inexpliquée. Cette pathologie a connu une augmentation relativement fulgurante ces dernières années. En 1980, les victimes dans le monde étaient estimées à 640 mille. En seulement trente ans, il s’est produit une explosion du nombre de victimes avec un taux de croissance de 260 %. Le Sénégal n’est pas épargné. ‘Ces derniers temps, nous recevons de plus en plus de malades du cancer, mais surtout des victimes de cancer du sein’, affirme un responsable du service de cancérologie de l’hôpital Aristide le Dantec, qui s’exprime sous couvert de l’anonymat.

 

Le cancer du sein est une tumeur maligne caractérisée par une prolifération anormale des cellules. Cette prolifération, arrivée à un stade avancé, se dissémine à travers le tissu qui entoure le sein et se manifeste souvent sous forme de boule. ‘C’est un cancer très sournois, qui ne provoque aucune douleur, mais qui évolue très lentement’, explique-t-on. Il faut savoir qu’un cancer d’environ un centimètre de diamètre peut se développer pendant sept à huit ans sans être cliniquement décelable.

 

Aucune cause solide n’a été pour le moment avancée pour expliquer le cancer du sein. Toutefois, lorsque le cancer atteint une certaine envergure, il devient alors très difficile de le stopper. C’est pourquoi, le Pr Abdou Aziz Kassé recommande aux femmes de faire le dépistage une fois la quarantaine atteinte. ’La plupart de nos malades arrivent chez nous avec un cancer du sein très développé, c’est-à-dire à un stade très avancé de la maladie. Et souvent dans ces cas, nous ne pouvons malheureusement plus rien faire. C’est pourquoi, nous nous demandons aux femmes de faire le dépistage très tôt’, soutient-il.

 

Ainsi, une fois le cap de la quarantaine franchi, il est recommandé tous les deux ans de faire une mammographie. Cet examen se pratique avec un appareillage qui émet des rayons X, permettant de déceler des tumeurs de la taille d’environ deux millimètres encore trop petites pour être dépistées par palpation. Le fait de ‘gagner’ ainsi quelques mois, voire quelques années dans la mise en route d’un traitement, permet de réduire la mortalité par cancer du sein. On gagne ainsi 90 % de chance de s’en sortir, selon toujours le Pr Kassé.

 

Dans la plupart des cas, la première manifestation clinique et qui alerte est une grosseur dans le sein. Toutefois, toutes les grosseurs ne sont pas des cancers. Ce sont bien souvent des tumeurs bénignes, c’est-à-dire sans gravité ou des kystes (cavité anormale remplie de liquide ou d’air qui se forme dans un organe ou un tissu). Par contre, s’il y a des anomalies comme des écoulements de sang en provenance du mamelon ou un creux sur le sein, il y a lieu de consulter au plus vite un spécialiste.

 

Des traitements onéreux et des séquelles affligeantes

 

Les traitements du cancer du sein sont souvent très longs, car ils dépendent surtout du stade de dépistage. Mais, surtout ils sont coûteux. Et la plupart des malades n’ayant pas les moyens nécessaires pour se soigner, souffrent de la cherté des traitements. Ndèye est une jeune femme venue accompagner sa mère pour sa chimiothérapie (traitement visant à réduire la maladie). Revenue de la pharmacie, elle ne manque pas de s’offusquer de la cherté des médicaments : ’Sur les 50 mille francs que j’ai remis au pharmacien pour l’achat des médicaments relatifs à la chimio, il ne m’a rendu que deux mille francs ; j’ai même cru qu’il s’était trompé’, s’indigne-t-elle.

 

Les coûts du traitement dépendent plus de la progression de la maladie. Selon le docteur Ahmadou Déme, cancérologue à l’hôpital Le Dantec, les traitements du cancer du sein sont très onéreux : ’Le traitement du cancer du sein est très coûteux, il peut varier jusqu’à cinq millions de francs.’ Cette situation fait qu’au Sénégal, avec le niveau de vie relativement bas des populations, les malades n’arrivent pas à subvenir à leurs traitements.

 

Selon une infirmière du même service, beaucoup de malades ne reviennent pas après une ou deux séances de chimio, parce qu’ils ne parviennent plus à payer. Le plus grave est que lorsqu’ils arrêtent les traitements pendant un certain temps, et qu’un jour, ils ont les moyens de les reprendre, c’est souvent plus pénible. Parce que la maladie aura atteint un autre degré, et il faudra en conséquence reprendre le traitement à zéro.

 

Une fois la présence d’un cancer confirmée, plusieurs traitements sont alors proposés au malade : radiothérapie, chimiothérapie et rarement ablation ou mammectomie. Mais, la première question posée par les patientes concerne évidement la conservation du sein. Cette technique n’est pas à mettre en corrélation avec la gravité du cas. Ce n’est donc pas parce qu’on aura eu recours à l’ablation totale du sein, que le pronostic de la maladie sera défavorable.

 

Au-delà de la cherté, les traitements d’un cancer du sein sont aussi très pénibles. Ils peuvent aller de la radiothérapie à la mammectomie en passant par la chimiothérapie. L’ablation est l’alternative la plus affligeante chez la femme atteinte de cancer du sein. Elle est perçue comme une sorte de ‘mutilation’, une suppression d’un organe illustratif de sa féminité.

 

Pour ce qui est de la chimiothérapie, elle est le traitement le plus redouté des malades, à cause des effets secondaires qu’elle engendre, telle que l’alopécie (chute de cheveux), même si elle est transitoire puisque la repousse des cheveux surviendra dans les mois qui suivent l’arrêt du traitement. Il y a aussi des sensations de fatigue, et surtout des troubles digestifs.

 

CHEZ LE SUJET MASCULIN : Moins fréquent, mais plus complexe

 

Le cancer du sein n’est pas seulement l’apanage des femmes. Même si on en voit très rarement, les hommes aussi sont concernés par cette pathologie. Ces cas sont très rares et ne représentent que 1 % des cas de cancer du sein. Mais le caractère complexe chez le sujet masculin est que le cancer du sein peut s’avérer plus fatal chez l’homme que chez la femme. En effet, selon le Pr Kassé le sein de l’homme n’est pas aussi volumineux que celui de la femme. Ce qui fait que la maladie se métastase, autrement dit se propage au niveau des autres cellules plus rapidement et plus facilement chez l’homme.

 

Les traitements sont les mêmes que pour les femmes. Seulement, l’ablation est généralement le seul recours chez les hommes ; même s’il faut passer par la radiothérapie et la chimiothérapie, car le diagnostic s’effectue généralement très tardivement. Ce qui fait que la maladie a le temps de s’attaquer aux muscles en profondeur.

 

Gogo Fatou Kane THIELLO (Stagiaire)



4 Commentaires

  1. Auteur

    Caporal Diedhiou

    En Septembre, 2011 (06:25 AM)
    Ca ressemble au sein de Sindiely Wade, :-D ,La prostituee soeur du dealer

    et fille de Pah Waaxon Waxeet :haha: Une famille maudite. :tala-sylla: 

    Mais 3e mandat mom :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet:  :dedet: 
    Top Banner
  2. Auteur

    True

    En Septembre, 2011 (14:46 PM)
    CA C'EST UN ARTICLE INTERRESANT AUX MOINS C'EST EDUCATIF ET EN MEME TEMPS SENSIBILISE. MERCI
    {comment_ads}
    Auteur

    Dija

    En Septembre, 2011 (14:31 PM)
    pas de specialistes en cancerologies medicales au senegal faites vtre enquete
    {comment_ads}
    Auteur

    Moi

    En Septembre, 2011 (17:08 PM)
    Merci beaucoup Seneweb, c'est exactement ce genre d'articles qui peut vraiment nous aider. En tant que jeune fille, je serais intéressée par plus de détails tels que les véritables causes, les moyens d'éviter cette maladie qu'on soit jeune ou non, etc. Ce serait bien si vous aviez des articles sur ces informations. Merci:)
    {comment_ads}

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email