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Sante

“Le coronavirus circule dans l’air”, 239 experts appellent l’OMS à revoir ses recommandations

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Le virus circule dans l'air
Selon de nombreux scientifiques, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a ignoré de nombreuses preuves démontrant que des fines particules qui circulent dans l’air peuvent être infectieuses et donc favoriser la propagation du coronavirus. De son côté, l’OMS maintient que les recherches à ce sujet ne sont pas encore assez concluantes. 
Récemment, de nombreux foyers de contamination au coronavirus ont été détectés en Europe, inquiétant les autorités locales. Selon de nombreux scientifiques, ce scénario post-confinement était prévisible. Depuis des semaines, ces derniers clament que le coronavirus survit et circule dans l’air pendant plusieurs heures à travers des fines particules, contaminant ainsi de nombreuses personnes.  

De son côté, l’OMS soutient depuis le début de l’épidémie que le coronavirus se propage principalement par des grosses gouttelettes. Selon eux, une fois que les gouttelettes ont été expulsées, elles tombent immédiatement au sol. 

Cependant, dans une lettre ouverte destinée à l’OMS et relayée par le New York Times, 239 experts unissent leurs voix pour insister sur le fait que des plus petites gouttelettes peuvent être infectieuses. Les experts demandent à l’OMS de revoir ses recommandations et de les adapter en fonction. La lettre ouverte sera publiée la semaine prochaine dans une revue scientifique. 

Des conséquences sur les mesures actuelles 
Si les experts insistent sur la transmission par voie aérienne, c’est parce que ce facteur de propagation du virus pourrait avoir des conséquences importantes sur les mesures prises pour lutter contre la pandémie. En effet, porter un masque à l’intérieur pourrait s’avérer nécessaire, même dans les lieux où la distance de 1,5 mètres peut être respectée. Il serait également conseillé au personnel médical de porter des masques N95 et non pas de simples masques chirurgicaux. Enfin, les systèmes de ventilation dans les écoles, les maisons de repos ou encore les entreprises seraient également à revoir. 

Malgré une mise à jour publiée sur son site internet le 29 juin dernier, l’OMS continue d’affirmer que la transmission du virus par voie aérienne n’est possible qu’après des procédures médicales qui produisent des “aérosols”, ou des gouttelettes de moins de 5 microns (un micron est égal à un millionième de mètre). Pour lutter contre la propagation du virus, l’OMS a davantage insisté sur le lavage fréquent des mains, même si la transmission du virus via les surfaces est fortement limitée. 

Selon le Dr Benedetta Allegranzi, responsable technique de l’OMS, pour le contrôle de l’infection, les preuves de la propagation du virus par voie aérienne ne sont pas convaincantes. “Nous considérons la transmission par voie aérienne comme possible, mais certainement pas étayée par des preuves solides ou même claires”, a-t-elle déclaré. “Il y a un fort débat à ce sujet.”

“Ils mourront en défendant leur point de vue”
Selon les experts provenant de 32 pays, le virus se déplace dans l’air et peut infecter les personnes lorsqu'il est inhalé, qu'il soit transporté par des grosses gouttelettes ou des plus petites. Ils estiment que l’OMS “a une vision rigide et trop médicalisée des preuves scientifiques. L’organisme est lent et peu enclin à mettre à jour ses orientations et permet à quelques voix conservatrices de crier à la dissidence”. 

“Ils mourront en défendant leur point de vue”, a déclaré une consultante de longue date de l’OMS, qui ne souhaitait pas être identifiée en raison de son travail en cours pour l’organisation. Même les partisans de l’organisation ont estimé qu’elle devrait diversifier son expertise et assouplir ses critères de preuve. 

“Je suis absolument frustrée par les problèmes de circulation de l’air et de taille des particules”, a déclaré Mary-Louise McLaws, membre du comité et épidémiologiste à l’université de Nouvelle-Galles du Sud à Sydney. “Si on décide de rouvrir ce débat, nous devons être prêts à changer beaucoup de choses.” 

Des discussions biaisées 
Au début du mois d’avril, un groupe de 36 experts de la qualité de l’air et des aérosols a demandé à l’Organisation mondiale de la santé d’examiner les preuves croissantes de la transmission du coronavirus par voie aérienne. L’agence a réagi rapidement, en appelant Lidia Morawska, chef du groupe et consultante de longue date de l’OMS, pour organiser une réunion. Selon certains, la discussion a été largement dominée par les fervents partisans du lavage des mains. Dès lors, l’avis de l’OMS est resté inchangé. 

Comme l’explique le New York Times, les scientifiques n’ont pas encore été capables de cultiver le coronavirus à partir d’aérosols en laboratoire. Cependant, selon le Dr Marr, cela ne signifie pas que les aérosols ne sont pas contagieux. La plupart des échantillons de ces expériences proviennent de chambres d’hôpital avec une bonne circulation d’air qui diluerait les niveaux de virus. 

De plus, l’OMS s’appuie sur une définition dépassée de la transmission aérienne, a déclaré le Dr Marr. L’agence estime qu’un agent pathogène aéroporté, comme le virus de la rougeole, doit être hautement infectieux et parcourir de longues distances.

L’OMS à la traîne 
L’OMS a été en désaccord plus d'une fois avec les scientifiques depuis le début de l’épidémie. L’organisation a notamment mis du temps avant de reconnaître l'importance du port du masque. Alors que d’autres organisations comme les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies ont reconnu l’importance de la propagation du virus via les personnes asymptomatiques, l’OMS maintient que ce cas de figure reste rare. 

Plusieurs experts ont estimé que l’OMS devrait appliquer ce qu'on appelle le “principe de précaution” - l’idée que même sans preuve définitive, l’agence devrait présumer le pire au sujet du virus, appliquer le bon sens et recommander la meilleure protection possible.

“Il n’y a pas de preuve irréfutable que le SRAS-CoV-2 est transmis de manière significative par les aérosols, mais il n’y a absolument aucune preuve que ce n’est pas le cas”, a déclaré le Dr Trish Greenhalgh, médecin de soins primaires à l’Université d’Oxford en Grande-Bretagne.“Donc, pour le moment, nous devons prendre une décision face à l’incertitude, et mon Dieu, ce sera désastreux si nous nous trompons”, a-t-elle déclaré. “Alors pourquoi ne pas simplement porter le masque pendant quelques semaines, au cas où ?”

De son côté, l’OMS rappelle qu’elle doit “prendre en compte les besoins de tous ses pays membres, y compris ceux dont les ressources sont limitées, et s’assurer que ses recommandations sont tempérées par la disponibilité, la faisabilité, la conformité, les implications en termes de ressources”. 


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