ABBE ALFRED WALY SARR SUR JEUNESSE ET VALEURS RELIGIEUSES : « Il faut un retour à une éducation parentale et familiale »

« Jeunesse et valeurs religieuses ». C’est le thème d’une rencontre organisée, hier, par la Fondation Konrad Adenauer et le Mouvement citoyen. Abbé Alfred Waly Sarr a ainsi appelé à un retour à une éducation parentale et familiale conforme et responsable pour plus de valeurs religieuses à la jeunesse.

Une salle de la Fondation Konrad Adenauer remplie de jeunes. Un présidium avec un prêtre, abbé Alfred Waly Sarr, un guide religieux musulman, Mansour Sy Djamil, et modéré par un général d’armée à la retraite, Mouhamadou Mansour Seck. La rencontre, organisée par la Fondation Konrad Adenauer et le Mouvement citoyen, avait pour thème Jeunesse et valeurs religieuses. Face à « l’assemblée de jeunes », l’abbé Alfred Waly Sarr a insisté surtout sur ce qu’il appelle un retour à une éducation parentale et familiale conforme et responsable. Pour l’homme d’église, la jeunesse sénégalaise d’aujourd’hui est vaillante mais écartelée. « Ecartelé comme l’homme africain, entre des valeurs et croyances enracinées traditionnellement et des nouveautés proposées en vue d’un salut ». Ainsi, l’abbé Sarr donne les raisons de cet écartèlement qui ont pour noms : décalage entre riches et pauvres, manque de foi au cursus de la formation et les moyens déployés à cet effet, fausse exemplarité dans le gain facile et immédiat et surtout la démission parentale et un accompagnement religieux insuffisant. C’est pourquoi il appelle les chefs religieux à changer leur discours envers les jeunes. « Les jeunes ne se reconnaissent plus dans les prêches des hommes religieux. Les jeunes veulent qu’on les comprenne et qu’on vive les conditions dans lesquelles ils sont. Sans cela, on ne pourra pas se faire comprendre des jeunes ». Une des solutions que préconise l’abbé Alfred Waly Sarr est le retour à une bonne éducation de base car, dit-il, « la famille, pauvre ou riche, est le lieu où s’édifient les nations ». « Nous sommes dans un déséquilibre notoire entre l’être et l’avoir. L’être qui nous unit à Dieu et au prochain est devenu noyé, voire anéanti par le matériel. Notre jeunesse a besoin de redécouvrir aujourd’hui la croissance de bonheur et non son actualité stérile », poursuit le prêtre. Cette rencontre initiée par la Fondation Konrad Adenauer s’inscrit dans le sillage des activités de réflexion que cette institution organise. Pour Mme Bocandé de la FKA, tout jeune est révolté en voyant la pauvreté, la misère, l’injustice, la souffrance, la violence. « Donc il est normal que les jeunes se tournent vers les religions en tant que sources de morale, de système d’orientation dans notre monde qui est marqué par une perte vertigineuse de valeurs », selon Mme Bocandé.