Le mois de ramadan démarre aujourd’hui. Le spirituel prendra alors le dessus sur le temporel. Chez certains dakarois la nuit de la veille et de l’avant-veille est forcément une soirée de fête. Certains jeunes ont donc pris d’assaut quelques clubs et autres plages qui ceinturent la ville. Un tour dans la capitale, dans la nuit de jeudi à vendredi, a permis de constater que bon nombre de fêtards avaient décidé de se donner à fond avec comme argument qu’ils passaient leur dernière soirée avant le mois de Ramadan.
Sur l’autoroute dans la direction Hann-Echangeur Malick Sy, la fumée vomie par le pot d’échappement d’une voiture 4x4 souille le vent. La voie est dégagée. Une symphonie rythmée échappe des vitres de la bagnole, en surcharge. Des fêtards à bord, hilares, se dirigent vers le centre-ville. Ces jeunes gens discutent, malgré la forte ambiance musicale dans le véhicule, qui fait de leur trajet presque une fête. Pour rien au monde, ils n’auraient raté cette soirée qui pourrait être l’une des dernières avant d’attaquer le mois de Ramadan. Il est minuit passé de quelques minutes et la virée nocturne de ce jeudi soir, dans différents endroits de la capitale, permet de découvrir un Dakar-by-night des grands jours.
Sur l’avenue Ponty, Ali Baba donne l’impression de baigner dans une belle quiétude, balayé par des lumières festives. A l’intérieur, des noctambules attablés parlent à haute voix. Les «amis» tuent le temps, en sirotant leur verre de bière avec délicatesse. Les plus lucides ont en tête le mois béni du Ramadan. «On est en fin de saison», rigole une jeune fille. Une façon, pour elle, de dire que le Ramadan n’est pas une période de scènes frénétiques. C’est simplement un moment d’abstinence. «Ici, ça ne s’anime pas tellement pendant le mois de Ramadan», témoigne une serveuse, un plateau à la main gauche. «C’est pourquoi vous voyez tout ce beau monde qui va et qui vient. J’ai entendu des gens dire que le Ramadan est prévu pour samedi ou dimanche. C’est pour demain (Ndlr : vendredi) non ? Non, ce n’est pas demain, ou peut-être que je me suis trompée», doute la serveuse.
A l’image du restaurant Ali Baba, c’était presque la folie, jeudi soir, dans plusieurs endroits du centre-ville, pour cette dernière nuit d’avant Ramadan. Sillonnant le Plateau de bout en bout, on se rend compte que l’heure était plutôt à la soirée discothèque internationale. La tenue courte est en vogue, chez les jeunes filles. Les mini-jupes, les petites robes et les shorts ont ravi la vedette aux habillements moins sexys. Rares étaient les filles qui portaient des pantalons ou des bas. Les tenues des demoiselles étaient tout simplement d’une obscénité inégalable.
Un rapide crochet Chez Iba à Dieuppeul ne prouve pas le contraire. Cet endroit fréquenté par des personnes âgées, des jeunes et même des moins jeunes voit défiler beaucoup de monde. Et le même style d’habillement s’affichait avec agressivité aux Almadies. Au Nirvana Club, une fois franchi le seuil de cette boîte de nuit réputée, il est constaté que les rires de kermesse, les murmures gracieux et les poses retouchées parfument les espaces du dancing. Le cadre est chic et l’ambiance bon enfant, même si ce n’est pas l’ambiance des grands jours. Le couloir était donc assez dégagé pour permettre un accès sans bousculade. En fond sonore, une symphonie rythmée balaie la piste. Le chanteur Pape Diouf a fait faux bond, mais le Dj du jour et ses convives en font peu de cas. «Pape Diouf est absent, mais ses tubes sont là. J’en ai à gogo», se vante le Dj. Il propose un plan B : soirée discothèque internationale.
Il est 2 heures du matin. Une beauté d’une rare finesse se prélasse au bar, préservée de la lumière vive la piste. Tantôt, elle réajuste sa tunique courte de couleur noire, laissant transparaître sa belle lingerie qui met en relief ses rondeurs. La fille est fortement convoitée par les regards. Et comme pour marquer son territoire, le mec qui l’accompagne apparaît avec deux boissons de citronnade. Et le couple de siroter langoureusement, se chuchotant des mots. A deux pas, garçons et filles s’invitent à une table, volontiers. Les conversations sur le Ramadan sont vite balayées d’un revers de la main. «Ce n’est pas très évident de fréquenter une boîte de nuit pendant le mois de Ramadan. C’est fort probable que ça commence samedi», calcule un fêtard sous anonymat.
LES DERNIERES BAIGNADES NOCTURNES D’AVANT RAMADAN
Au même moment, on se déhanche du côté de la piste. Interrogé, le jeune Ali s’exclame : «Quel Ramadan ? Moi jeûner ? Non !» Le vacancier et ses amis ne se privent pas de remplir les pistes de danse pour des déhanchements salaces, souvent à la limite de l’obscénité. Sur la piste, c’était la cigarette et la danse coller-serrer entre garçons et filles. Entre alcool et habillement osé dans cette soirée de discothèque internationale, tout y passe. Arrive alors le moment de quitter Nirvana, pour d’autres endroits plus aérés.
Dakar-by-night, aux goûts sélectifs, n’est pas qu’une soirée de fête qui se joue dans les boîtes de nuit pour les fêtards de Dakar. L’avant dernière nuit chaude d’avant Ramadan s’est aussi jouée sous l’odeur marine des plages qui ceinturent Dakar. Les plages de Magic Land, Pointe des Almadies et Ngor Virage versent dans le délire. Et là encore, les tenues arborées par les filles étaient quasi indécentes : maillot de bain, sous-fesses, minijupes, c’est selon. Les plages ont littéralement refusé du monde, prises d’assaut par des jeunes décidés à se défouler avant le début du mois d’abstinence.
Les soirées animées par les artistes ont concurrencé les soirées discothèques internationales. L’ultime soirée d’avant Ramadan au Madison était en live avec Daba Sèye au programme. Un peu plus en avant, en allant vers l’université le Just 4 U sur l’avenue Cheikh Anta Diop accueillait le mythique groupe Xalam II pour de nouvelles retrouvailles après celles de 2008 qui avaient fait long feu. Et pour cette occasion, la course contre la montre pour une programmation d’avant Ramadan était manifeste, d’où ce jeudi soir. Evitant ainsi tout risque de voir, soit un vendredi de jeûn ou une soirée de vendredi de veille spirituelle. Et ce fut la logique de tous les gérants de night-clubs et autres endroits festifs de Dakar. Les petits plats ont été mis dans les grands pour faire le maximum de chiffre d’affaires avant la diète du mois de Ramadan. Tout en offrant le maximum d’ambiance à leurs clients.
16 Commentaires
Door
En Juillet, 2012 (20:59 PM)Ouze
En Juillet, 2012 (21:11 PM)Urgent
En Juillet, 2012 (21:29 PM)W T F
En Juillet, 2012 (21:29 PM)Ibliiss
En Juillet, 2012 (22:02 PM)c'est mon intime vision
Wayougayi
En Juillet, 2012 (22:25 PM)Kiki
En Juillet, 2012 (22:40 PM)Leuk
En Juillet, 2012 (22:40 PM)Alioune_diouf
En Juillet, 2012 (22:51 PM)Senedjolofois
En Juillet, 2012 (22:54 PM)Sombi
En Juillet, 2012 (22:57 PM)Wayougayi
En Juillet, 2012 (22:58 PM)Ahassane
En Juillet, 2012 (00:55 AM)Tall
En Juillet, 2012 (02:20 AM)Ali
En Juillet, 2012 (04:14 AM)Dakar Ne Wor Pas
En Juillet, 2012 (13:01 PM)Participer à la Discussion