Casamance : la majeure partie de la population consciente du danger des mines

L’étude des connaissances, attitudes et pratiques (CAP) par rapport à l’éducation au risque des mines indique que 86,7 pour cent des femmes et 96 pour cent des hommes des régions de Ziguinchor et Sédhiou connaissent le caractère ‘’dangereux’’ des mines.

Cette enquête, réalisée entre mi-janvier et mi-juin 2011, concerne 273 individus répartis dans les communautés rurales de Niaguis, Djibanar, Yarang, Adéane, Nyassia et Boutoupa Camaracounda, a précisé son auteur Doudou Gueye, enseignant chercheur au département de sociologie de l’université de Ziguinchor.

Mardi, Ziguinchor a abrité une cérémonie de présentation du rapport final de cette enquête. Il est le fruit d’un projet conjoint entre Handicap international et l’Association des victimes de mines, financé par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

Tout en relevant que la majorité de la population de Sédhiou et Ziguinchor connaît le caractère dangereux des mines, le document souligne que ‘’cette connaissance n’est pas liée à la scolarisation’’.

‘’La méconnaissance des indices de mines, bien que moins importante chez les personnes scolarisées, demeure dans l’ensemble assez élevée’’, ajoute l’enquête.

La quasi-totalité (93,3%) des enquêtés disent avoir entendu parler des mines, soit à travers les séances de sensibilisation en direct, soit par le biais de ceux qui ont assisté à une séance ou les radios via lesquelles les messages sécuritaires sont transmises et ce depuis 1999.

Selon cette étude,’’60 % des populations interrogé ont au moins assisté à une séance d’Education au risque des mines (ERM) et reconnaissent à 71,02% l’applicabilité des consignes données lors des séances d’animation’’.

Toutefois, 12 % seulement de la population enquêtée déclarent appliquer ce qu’ils ont appris lors des séances, relève l’étude qui ajoute que le taux de comportement imprudent est plus élevé chez les femmes (10,4%) que chez les hommes (4,0%).

L’étude souligne que les élèves ont une bonne connaissance des mines. Mais elle note qu’ils ne prennent pas de précautions particulières lorsqu’il s’agit d’emprunter un trajet à moins que les parents ne le choisissent d’avance.

Pour améliorer l’efficacité des interventions, elle recommande le recensement des enseignants en activité au moins depuis 10 ans, afin de les former ou les renforcer en ERM. Elle prône aussi l’organisation de concours et de compétitions théâtrales pour les jeunes de la communauté sur le thème des mines.

La mise en place d’un numéro vert, l’insistance sur le bon comportement face à un accident et l’amélioration des messages sur les comportements figurent également parmi les recommandations.