Ils sont nombreux les chefs religieux et coutumiers qui célèbrent le mariage sans tenir compte ni du consentement de la fille ni de son âge.Et ils violent de ce fait le Code de la famille et favorisent ainsi les mariages précoces.
L’un des obstacles majeurs rencontrés dans les activités de sensibilisation contre les mariages précoces se situe au niveau des chefs religieux et coutumiers. En effet, en scellant les mariages au niveau des communautés, ‘les leaders religieux et coutumiers font fi d’une vérification de fond et de forme définie par le Code de la famille. Loin de respecter la loi dans ce domaine, ils célèbrent directement le mariage sans tenir compte, ni du consentement de la fille, ni de son âge qui doit être au moins de 16 ans’, a déploré hier la secrétaire exécutive de l’Association des juristes sénégalaises, Lydie Sanka Kabou, lors de l’atelier sur les ‘Mariages précoces’.
En présentant une communication portant sur le ‘cadre juridique des mariages précoces au Sénégal’, dans les locaux de l’Association sénégalaise pour le bien-être familial (Asbef), Mme Kabou note un grand écart, du point de vue du droit, entre le mariage à l’Etat civil et celui scellé par les autorités religieuses et coutumières. En effet, au niveau de l’Etat civil, quand un couple se présente pour célébrer un mariage, l’officier est obligé de voir si ce mariage remplit les conditions fixées par la loi : âge, consentement, etc.
Au Sénégal, l’âge légal du mariage est fixé à 18 ans pour le garçon et à 16 ans pour la fille. Ainsi tout mariage célébré de manière coutumière en violation de la condition d’âge constitue un mariage précoce. Face à ce manque d’information, l’Association des juristes sénégalais a effectué des campagnes de sensibilisation auprès des chefs religieux et coutumiers. Des villages situés dans des régions de Louga et de Thiès ont été ainsi sillonnés dans ce sens. Au-delà des mariages précoces, ces campagnes de sensibilisation portaient sur d’autres thèmes ayant trait à l’accès des femmes à la terre, au divorce et aux violences conjugales.
Cependant, le juriste n’a pas manqué de souligner les lacunes des dispositions juridiques sur les mariages précoces. En effet, déplore Lydie Sanka Kabou, aucune peine n’est encourue par l’ascendant complice (comme le père qui a donné sa fille en mariage), ou contre l’autorité religieuse ou coutumière qui a célébré le mariage. Une impunité totale des auteurs du mariage précoce, contrairement à ce qui est prévu en cas d’excision.
Toutefois, l’Association des juristes sénégalais recommande de sensibiliser davantage les populations sur les conséquences des mariages précoces, d’encourager le maintien des filles à l’école et de garantir leur plein épanouissement.
5 Commentaires
Fou Malin
En Décembre, 2010 (11:33 AM)Sow
En Décembre, 2010 (12:00 PM)Fok
En Décembre, 2010 (12:04 PM)Lebouc
En Décembre, 2010 (12:13 PM)Wakhdeugdé
En Décembre, 2010 (15:15 PM)Participer à la Discussion