Vendredi 29 Mars, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Societe

Cheikh Gaye, Secrétaire général de la SICAP : «Réduire le coût de la vie, c’est maitriser le déficit en logements construits à moindre coût…»

Single Post
Cheikh Gaye, Secrétaire général de la SICAP : «Réduire le coût de la vie, c’est maitriser le déficit en logements construits à moindre coût…»

L’accès au logement est un gros casse-tête pour le Sénégalais moyen. Ce, malgré l’existence de sociétés immobilières publiques comme la Sicap dont la mission première est de rendre le logement accessible à prix modéré. Pour M. Cheikh Gaye, Secrétaire Général de la SICAP, si le logement coûte cher, c’est que le foncier, le financement et la fiscalité ne permettent pas le contraire. Pire, dit-il, depuis plus de 15 ans, la SICAP n’a pas reçu une affectation d’une assiette foncière venant de l’Etat.
Aujourd’hui, quel regard jetez-vous sur l’habitat social ?
Il faut dire que la réduction du coût de la vie et donc de la pauvreté passe inévitablement par une maitrise du déficit en logements construits à moindre coût et destinés aux couches sociales les plus vulnérables. En vérité, il y a une crise du logement au Sénégal, parce que la forte demande ne rencontre pas l’offre suffisante. Alors, il faut interroger tout le circuit de la production de logement pour en comprendre les raisons.
 
Quoi qu’il en soit, on constate que le Sénégalais lambda paie un logement cher, en location simple ou en location-vente. Aujourd’hui, le budget des ménages est lourdement grevé par ce renchérissement du coût des logements. Alors, pourquoi ? Le gouvernement sénégalais est confronté à deux grands problèmes, la facture et la fracture. D’abord, la facture c’est la réduction des factures de Sénélec, Sones, Sonatel, du panier de la ménagère. Ensuite, il y a également la fracture socio-économique dont le Gouvernement essaie de réduire le fossé. Aujourd’hui, en cherchant à accéder à l’émergence, le Sénégal est confronté à un problème cruel, l’accès au foncier. Il s’agit d’aller au-delà de la mesure urgente consistant à légiférer sur la baisse du coût du loyer.
 
Ce sont des mesures urgentes pour soulager le budget des Sénégalais. Mais pour résoudre durablement ce problème, il faudrait prendre le taureau par les cornes. C’est toute  la raison de la politique de promotion de l’habitat social.
 
Et comment devrait-on s’y prendre ?
Naturellement, cette politique de promotion bute sur la tryptique des 3F. Il s’agit du Foncier, du Financement et de la Fiscalité qui sont des facteurs bloquants dans ce secteur. D’abord le Foncier, Dakar est une presqu’île, donc n’est extensible que dans un seul sens alors qu’il concentre près du quart de la population. Aujourd’hui, il n’existe plus dans Dakar intramuros, un site pouvant servir à l’habitat social. La seule direction, c’est s’orienter vers la périphérie de Dakar où sont en train d’être développés les pôles urbains.
 
Au ministère de l’Urbanisme, beaucoup de pôles urbains sont en train d’être ouverts, à Déni Birame Ndao, Diamniadio, Lac Rose… Des assiettes foncières pour développer un nouveau modèle de vie pour les populations. Durant la dernière décennie, sous la première alternance, s’est développée une politique de spéculation du foncier. Ce qui est assez regrettable. Je ne pense pas que cela corresponde à l’esprit de la loi sur le Domaine national qui était de remembrer ce domaine, de voir comment l’aménager pour le bénéfice des populations pour un meilleur accès du logement.
 
Une politique de logement social nécessite des mesures d’accompagnement. Il est vrai que la Sicap et la Sn Hlm, les deux bras immobiliers de l’Etat, doivent mettre en œuvre la politique de l’Etat en matière d’habitat. Malheureusement, depuis plus de 15 ans, la Sicap n’a pas reçu une affectation d’une assiette foncière venant de l’Etat. Dans certains programmes immobiliers de la Sicap, le foncier a été acheté, ce qui grève le coût de sortie du logement. Nous souhaitons que le client puisse payer un prix à moindre coût pour son logement social. Donc, il faut une politique d’accompagnement par l’affectation d’une assiette foncière viabilisée. Nous saluons l’installation d’un Guichet unique qui regroupe tous les concessionnaires : Sones, Sénélec, Onas et Sonatel.
 
Au-delà du gain de temps, ces sociétés concessionnaires doivent participer à la prise en charge des coûts. Ce sont les sociétés immobilières qui installent les réseaux d’électricité, d’assainissement, d’alimentation en eau… Au final, c’est le client qui paie tout ça. Donc, il faut faire en sorte que ces sociétés puissent participer au montage des projets pour alléger le prix des loyers.
 
La Sicap réfléchit à se recentrer sur ses missions originelles. Nous avons un projet de construction d’une ville nouvelle de 20 000 logements et souhaitons que ces logements soient sur un même site, d’où la nécessité de disposer d’une assiette foncière. C’est l’élément le plus important aujourd’hui pour permettre la baisse du coût des loyers et l’accès à la propriété bâtie.
 
Qu’en est-il de la Fiscalité et du Financement?
 
La Fiscalité, le deuxième F, est très présente sur tout le circuit de production de logement. En fait, la double taxation sur certains produits agit malheureusement sur le coût du logement. Il faut interroger le circuit de la construction pour voir comment baisser cette fiscalité sur la TVA, les droits d’enregistrement, frais de notaire etc. Des éléments sur lesquels une réflexion poussée doit être menée pour les réduire à leur juste mesure.
Le troisième F, c’est le financement parce que si on n’a pas d’argent, on ne peut pas produire à grande échelle. C’est vous dire qu’il y a des problèmes au niveau des sociétés immobilières publiques.
 
Quels sont ces problèmes ?
Aujourd’hui, les banques nous prêtent de l’argent, mais à court et moyen termes. Or, la société immobilière publique, pour recouvrer sa créance, par exemple sur une opération de vente sur 10 ou 15 ans, va mettre beaucoup plus de temps. On enregistre un écart entre la durée de remboursement du prêt et celle de la créance. Ce qui fait que nos sociétés publiques ont des chantiers, souvent à l’arrêt car si au bout de 5 ans, tel que prescrit dans le contrat avec la banque, le prêt n’est pas remboursé, ce sont des recours qui pèsent sur nous et des frais financiers qui plombent notre croissance. Pour un bon financement, il faut mettre en place un fonds de garantie pour créer un système de stabilisation.
 
L’autre problème, c’est la difficulté d’obtenir la garantie, notamment pour un financement en provenance de l’étranger. Il y a la garantie souveraine de l’Etat mais c’est très rare qu’on la donne à des sociétés immobilières. Les garanties bancaires, ce n’est pas toujours aisé de les obtenir.
 
L’autre élément en dehors des 3F, ce sont les nouvelles technologies. On ne peut pas résoudre la crise du logement en continuant à produire des logements tel que nous le faisons, jusqu’à présent. On prend beaucoup de temps, 2 ou 3 ans, pour construire une cité au Sénégal. En réalité, les nouvelles technologies permettent, dans les pays développés, en un temps record, de construire des logements et à grande échelle.
 
L’autre problème des promoteurs immobiliers publics, c’est, dans le dispositif législatif actuel, qu’ils n’ont pas la possibilité de développer un partenariat avec  un apporteur de financement qui réalise en même temps les programmes. C’est-à-dire, si quelqu’un vous apporte un financement et veut réaliser le chantier, il ne peut pas le faire. Vous savez, au Sénégal, il y a le Code des Marchés, il faut forcément  lancer un appel d’offres. Et souvent, des investisseurs étrangers proposent un financement et un mode de réalisation, mais il y a toujours des difficultés. Cette question devrait être réglée pour permettre à nos pays d’être sur la rampe de lancement et produire le maximum de logements possible.
 
Avec tous ces manquements, vous ne démarquez pas de votre rôle premier, notamment la promotion du logement social ?
 
Je vous disais il est heureux de voir l’Etat revenir à ses missions régaliennes. Un moment donné, il avait délaissé ce champ au profit du Privé, la conséquence étant le développement de la spéculation foncière. Le devoir de l’Etat est de tout faire pour soulager les populations. Lors du Conseil des ministres du 15 Janvier 2014, des mesures importantes ont été prises par le Chef de l’Etat qui a demandé au gouvernement de signer des contrats d’objectifs et de moyen avec la Sicap et la Sn Hlm. Un Conseil présidentiel est prévu au mois de mars sur le financement de l’habitat social et une loi d’orientation sur la promotion de l’habitat social. Des pas importants qui montrent que le gouvernement veut prendre à bras-le-corps ce problème en mettant en place une politique d’accompagnement pour faire infléchir les prix.
 
 
Qu’en est-il du projet Tawfekh ?
Le Plan Tawfeex, c’est un programme de construction de 2000 logements. Déjà 1800 logements sont achevés. C’est une initiative qui soulage les populations vivant dans les zones inondées. L’Etat a construit ces logements pour leur permettre d’avoir un cadre de vie plus agréable. Le vrai enjeu, aujourd’hui, c’est la promotion de l’habitat social au-delà du fait que cette politique va réduire la pauvreté et aider les populations à vivre décemment. C’est une vraie politique de promotion de l’emploi parce qu’il faut beaucoup de main-d’œuvre pour produire ces logements et nous travaillons sur les leviers social, économique et urbanistique.
 
La formule de la location-vente est-elle toujours en vogue chez vous?
Présentement, nous avons un programme de location-vente à Mbao Villeneuve. La Sicap va réceptionner 400 logements économiques sur ce site, courant 2014. Nous sommes en train de commercialiser 3200 terrains viabilisés à bâtir à Keur Massar. Nous avons un projet de construction d’une ville nouvelle dans les 5 prochaines années, d’ici à 2018. Nous avons l’ambition de produire 3000 logements sociaux et parcelles viabilisées respectivement dans la région de Dakar et dans les autres régions. C’est notre défi dans le cas où l’Etat nous affecte une assiette foncière viabilisée avec un accompagnement sur le financement à travers les banques, notamment la BHS.


6 Commentaires

  1. Auteur

    Pis

    En Février, 2014 (13:18 PM)
    dit à vos collegues sicap d'arreter d'exiger aux gens de mander de l'argent pour qu'on te donne une maison,épuis laba il y'a que des faux types hommes et femmes nakk ,des vraies laches



  2. Auteur

    Snhlm/ Sicap

    En Février, 2014 (13:43 PM)
    La crise de logement social à Dakar et même dans les autres régions est de la responsabilité de la SN HLM et de la SICAP.

    En effet ces 2 sociétés ont failli à leur mission qui était de doter les sénégalais (je dis bien les sénégalais et pas les dakarois et région) de logements sociaux.

    Par exemple dans les toutes les anciens départements du Sénégal il y avait des logements SN HLM construits. Dans quel département à part Dakar des logements ont été construits par la SN HLM?

    Pire la SICAP et la SNHLM ont spéculé sur les logements à Dakar en vendant au prix fort les logements aux émigrés au détriment des sénégalais résidents. Les agents de ce sociétés se sont faits corrompre par des gents qui avaient plus d'argent.

    C'est ainsi que quelqu'un pouvait déposer son argent pour acquérir un terrain ou un logement et qu'une autre personne corrompe un agent de ces 2 sociétés et se fasse livrer.

    Senghor avait une bonne politique de logements décentralisés (chaque département avait ses HLM) mais par la suite cette politique a été complétement détruite.

    Il faut que ces 2 sociétés reviennent à leur mission de départ.
    {comment_ads}
    Auteur

    Zoom

    En Février, 2014 (14:02 PM)
    c parceke ya que des escroqs ki sont la ba , aucune moralité ni de dignité
    {comment_ads}
    Auteur

    Jean

    En Février, 2014 (15:46 PM)
    Svp president macky aidez la sicap et hlm a revenir a leurs missions premieres et reduire les cts de logmmt elctrct et notaire, vrai gouffre a argent. Je souhaiterai avc khalfa sall que dkr retrouve son visage d antant pour rentrer o pays. Merci macky.
    {comment_ads}
    Auteur

    Maïmoune

    En Février, 2014 (18:05 PM)
    Le plus grand défaut des GOUVERNANTS Sénégalais depuis ces quinze dernières années c'est le manque d'imagination, ils semblent incapables de mettre en œuvre des solutions que les autres n'ont jamais imaginées. Les terres qui se situent en Rufisque Nord et M'boro, entre Diamniadio -Bargny et TOUBAB DIALAW sont toutes ou presque toute la propriété de l'Etat , donc des Sénégalais, et il en ainsi dans toutes les régions. Il suffirait simplement que l'Etat mette en place des Agences différentes de la SICAP et des HLM pour financer des Villas à raison de 120.000 FCFA/mois destinées à tous les Sénégalais disposant d'au moins 1 million d'apport personnel. Avec cette disposition, des dizaines de milliers d 'ouvriers travailleraient au moins pendant 10 ans, sur des chantiers. D'ailleurs, pourquoi il n' y a pas encore de grandes briqueteries au Sénégal alors que des milliards de m3 de terre latéritique sont disponibles et on ne s'en sert que pour les routes depuis des décennies, comme si on ne pouvait pas en faire des briques et des tuiles comme partout ailleurs dans le monde ?
    Auteur

    Fennrek

    En Février, 2014 (18:57 PM)
    Ces gars là racontent des salades. A la Sicap,ils te disent que y a plus de logements. Y a l programme Bande Verte qui est réservée aux amis et à la magouille. Ils ne te donnent jamais les conditions. Il faut graisser toujours la patte; et les soi disants responsables sont arrogants. J'avais mis une dizaine de millions et lorsque j'ai demandé le remboursement à cause de leur pub mensongère, le financier Ndiaye toujours saoul m'a mal parlé. Je suis dépité par ces gars. Je préfère meme payer quelque chose en province.

    Je ne connais pas ce monsieur mais il ne dit pas la vérité; faites un tour et vous verrez que son propos est loin de la vérité
    {comment_ads}

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio