A côté des enquêtes sur les biens mal acquis, l’Etat a démarré, hier, une autre opération pour « protéger » le contribuable sénégalais à travers le lancement de l’audit physique et biométrique de ses agents. Pendant 40 ans jours, les auditeurs vont débusquer parmi les enseignants, militaires, magistrats et autres fonctionnaires « ceux qui perçoivent des salaires indus ». Des sanctions seront prises à l’endroit des agents fictifs, selon le ministre qui était sur le terrain, hier.
Quels sont les agents de l’Etat qui sont payés à ne rien faire ? Quels sont ceux qui sont en train de cumuler des salaires ? Le contribuable sénégalais aura la réponse à cette question, dans 40 jours, avec le démarrage, hier, de l’audit physique et biométrique des agents de l’Etat. Les opérations ont démarré par le ministère de l’Education nationale qui polarise certainement le plus grand nombre d’agents de l’Etat.
L’école « Manguiers », située au cœur de la Médina, a accueilli le premier face-à-face entre l’équipe mobilisée par le ministère de la Fonction publique et l’Agence pour le développement de l’informatique de l’Etat (Adie). Rufisque, Fatick, Saint-Louis et Thiès abritent des opérations similaires.
Les autres régions suivront, de même que les autres ministères techniques, selon Mansour Sy, ministre du Travail et de la Fonction publique qui est descendu sur le terrain en compagnie du directeur de l’Adie et du Préfet de Dakar pour constater de visu le déroulement des opérations. Le ministre ne s’est pas privé d’exprimer sa satisfaction après avoir regarder les agents de l’Etat défiler devant l’équipe mobile composée d’informaticiens munis d’une valise qui recueillent les données biométriques et d’autres agents de la Fonction publique. « Je me réjouis de ce que je viens de voir. Cet audit physique et biométrique est l’un des projets du président de la République a retenu de mettre en œuvre», a dit M. Sy.
Sanctions contre les fautifs
La satisfaction du ministre trouve sa justification dans la situation actuelle de l’administration sénégalaise. « La question était simple, on ne connaît pas, à ce jour, le nombre d’agents publics de l’Etat. Le nombre d’agents publics payés par le ministre des Finances est différent des emplois publics détenus par le ministère de la Fonction publique. Nous sommes, à ce jour, à 447 milliards FCfa de masse salariale », a déploré le ministre. Mansour Sy a ajouté : « les ministères techniques n’ont pas de personnel compétent en la matière. C’est la raison pour laquelle le président de la République a décidé qu’on aille vers l’audit du fichier en intégrant la dimension biométrique pour avoir des informations certifiées ». Pour démarrer ce travail, les autorités ont commencé par avoir une certification des listes des ministères techniques. Selon le ministre, les chefs de service, au plan local, ont aussi envoyé une certification.
A en croire Mansour Sy, les chefs de service directs attesteront de l’exactitude des renseignements. « Quand quelque part, il y a des agents de l’Etat qui ne sont pas payés pour le travail pour lequel ils ont été recrutés, la décision qui a été prise, c’est d’appliquer la Loi et faire un ordre de recette aux chefs de service qui ont camouflé la situation », a averti le ministre.
Transparence
Mansour Sy a indiqué que le Sénégal va vers une situation de transparence totale dans la gestion des agents de l’Etat. « Le périmètre est certifié, les agents non fonctionnaires, les agents régis par des statuts spéciaux seront identifiés. On a démarré une grande opération qui va permettre aux Sénégalais de savoir le nombre d’agents dont dispose l’Etat », a ajouté le ministre.
A travers ces opérations, les autorités sauront ce qui est mal acquis, les Sénégalais qui sont en train de percevoir des salaires indus. Le ministre appelle les Sénégalais à la collaboration. « C’est un devoir citoyen d’envoyer un courrier et de signaler ceux qui perçoivent un salaire indu. Notre Sénégal a besoin de partir sur de nouvelles bases. Chaque Sénégalais est interpelé pour apporter sa contribution », a-t-il insisté.
S’agissant des risques qu’encourent les fautifs, le ministre a laissé entendre : les sanctions prévues contre les fonctionnaires fictifs, c’est d’abord le remboursement des salaires indus. Les chefs de service directs qui ont aussi la responsabilité de dénoncer ceux qui sont payés à ne rien faire et qui les couvrent seront aussi sanctionnés, selon le ministre. « Si tout le monde fait son travail au niveau local, nous ne pouvons pas avoir des fonctionnaires payés à ne rien faire », a dit Mansour Sy.
A la fin de l’audit, l’Etat aura une situation exacte du nombre d’agents qu’il dispose. « Tous les agents de l’Etat qui seront dans des situations non prévues par les textes en vigueur seront dans une situation de contentieux. Fini l’ère où on paiera des Sénégalais à ne rien faire. C’est la traque des salaires indus », a martelé Mansour Sy.
Satisfécit des fonctionnaires audités
Une ambiance inhabituelle à l’école « Manguiers ». Les élèves qui sont souvent en file indienne pour entrer dans les salles de classe sont remplacés dans leur rôle par les enseignants. Les instituteurs et les inspecteurs de l’enseignement sont une trentaine à faire la queue devant une salle.
A l’intérieur de la bâtisse, une table est installée. Un ordinateur, un appareil photo et un autre appareil de recueil de données biométriques y sont aménagés. Deux jeunes informaticiens sont assis devant ces outils, vêtus de tenues, estampillées : audit physique et biométrique des agents de l’Etat. Debout devant la porte du bâtiment, Mamadou Gaye, inspecteur de l’Enseignement en service à l’Iden de Dakar Plateau est invité à faire face aux auditeurs, une pièce d’identité nationale à la main.
Les données de la Cni recueillies, M. Gaye peut faire face à l’objectif de l’appareil pour une prise de vue. Cette étape dépassée, il pointe ses 10 doigts sur l’appareil qui recueille ses données biométriques. D’autres agents ont aussi vérifié si son nom figure ou pas sur la liste mise à leur disposition. Avant de prendre congé des auditeurs, l’agent du ministère de l’Education quitte la salle munie d’un petit reçu qui résume toutes les données qu’il a fournies. La satisfaction se lit sur son visage. « J’apprécie positivement l’audit. Si le processus est maintenu, il n’y a aurait plus de personnel fictif dans l’administration. Cela peut enrayer beaucoup de difficultés. L’audit est pertinent », dit-il, avec un air de fierté. Cheikh Aboubacar Diouf, un autre agent de l’Iden de Dakar-Plateau a aussi une mine heureuse après avoir fourni les informations sur son statut. Le même tempo continuera-t-il jusqu’à la fin des travaux ? En tout cas, le passage est obligé, selon le ministre de la Fonction publique. Les fonctionnaires fictifs afficheront certainement un autre visage.
Khasoum WONE, directeur l'ADIE : « Avec l’audit, l’Etat mettra fin aux double-paiements des salaires »
« Avec l’audit physique et biométrique des agents, l’Etat va lutter durablement contre les doublons et les doubles paiements des salaires qu’il y a eu dans le fichier », a déclaré, hier, Khassoum Wone, le directeur de l’Agence pour le développement de l’informatique de l’Etat (Adie). C’était à Dakar, à l’école « Manguiers », de la Médina, lors du démarrage des opérations d’audit des agents de l’Etat.
Selon le Directeur, après l’audit, l’Etat n’aura pas besoin de faire un contrôle de ses agents chaque année. M. Wone situe l’apport de la technologie dans les opérations à deux niveaux. Selon lui, à travers un travail préparatoire, la structure du fichier de la Fonction publique est la même que celle du ministère des Finances pour la Solde. Du coup, a souligné M. Wone, l’Etat a maintenant une harmonisation du fichier. « Si on finit l’audit, le même fichier sera pris en compte », a souligné le Directeur de l’Adie qui ajoute qu’avec l’utilisation de la biométrie, chaque agent sera enregistré avec 10 doigts. Cela permettra d’identifier tous les agents et mettre fin aux doublons.
9 Commentaires
Tat
En Décembre, 2012 (11:21 AM)Peuls,
En Décembre, 2012 (11:21 AM)Priorite Aux Geants Milliardai
En Décembre, 2012 (14:33 PM)Cette hardeur contre les Senegalais ordinaires qui n'ont eu que de quoi nourrir des familles ( sans etre milliardaire ) elle ne justifie pas du tout compare a des individus en liberte et meme au pouvoir avec des milliards du peuple dans leur avoir personel - c'est quoi la realite ici - ces nouveaux milliardaires de l'alternoce y compris le presdient - sont ils plus Senegalais que ces pauvres petits travailleurs......
un karim wade ou un macky sall qui ont amasse des milliards malhonnetement sont en liberte - deviennent meme president de la republique et on veut emmerder des individus qui n'ont a la limite percu qu'une forme de securite sociale pour nourrir des famniiles et eduquer des enfants du senegal l3e gouvernement ne le faisant pas comme c'est le cas dans d'autre pays ou un minimum vital - que deviendrait la situation sociale si tous ces soit disant salarie indus n'avaient pas ces revenus.....vous vous rendez compte - meme si c'est maladroit, c'esyt quand meme moins dramatique qu'un seul macky sall avec huit milliards - ou un seul madike niang avec 5 milliards ou un seul ousmane ngom avec 4 milliards ( les 100 milliardsa de contracts mal execute passeport numerique ) -
le focus doit etre les baleines d'abord avant les petits poissons ......il ne faut pas discriminer - tous des senegalais au meme titre nous sommes - ya pas d'intouchable qui tienne - faut pas avoir peur de certains politiciens ou meme du presdient qui doit demissioner et rendre les milliards voles - arretez de detourner la priorite - il s'agit de particulier s'etant enrichis en milliards comme le presdient macky sall et tous ces collegues alternoceurs -
Reply_author
En Novembre, 2023 (12:27 PM)Alternoceurs
En Décembre, 2012 (15:22 PM)Insuffisant
En Décembre, 2012 (18:19 PM)Alô
En Décembre, 2012 (19:51 PM)Culture
En Décembre, 2012 (20:51 PM)CELA EST BIEN LE SENEGAL - ET LE PRESDIENT HUIT MILLIARDS COMME D'AUTRES ALTERNOCEURS - POURQUOI NE PAS INCRIMINEZ PAR AILLEURS LES DIFFERENTS MINISTRES QUI ONT EU LA FONCTION PUBLIQUE DEPUIS LES INDEPENDANCES - CAR CE PHENOMENE D'ANOMALIE EST UNE CULTURE - LES MARABOUTS ONT SOUVENT BENEFICIE AVEC REGULARITE DES RESSOURCES PUBLIQUES ET ONT MEME DES PASSEPORTS DE SERVICE....................
UNE SITUATION QUI A EXISTE DEPUIS LES INDEPNDANCES Y COMPRIS MEME DURANT LES QUELQUES ANNEES DE MACKY SALL A LA PRIMATURE - ET TOUT D'UN COUP ELLE DEVIENT UN SURPRISE UNE ANOMALIE....POURQUOI MACKY L'A COTIONE LORSQU'IL DIRIGEAIT LE GOUVERNEMENT....
Un Senegalais De Dubai
En Décembre, 2012 (05:03 AM)Xuli Bett
En Décembre, 2012 (07:28 AM)les iden,les ia qui ont manifesté ouvertement leur soutien à kalidou diallo au point d'accorder des priviléges dans l'affectation aux postes de responsabilités à des membres de la génèration du concret maneuvrent pour "liquider",àtravers ces audits les adversaires politiques
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