Une mort atroce ! Chevauchant son scooter sur la route de la cité des Nations unies, Las Mc percute violemment une charrette qui venait d’une ruelle contiguë. Grièvement blessé, Al Hassan Mara, de son vrai nom, ce talentueux rappeur qui avait le vent en poupe en ce mois d’août 2002, rend l’âme sur le coup. Sa mort brutale et atroce est accompagnée d’une immense vague d’émotion et d’indignation quant au comportement parfois irresponsable des charretiers. Septembre 2014, un train en provenance des Industries chimiques du Sénégal (Ics) heurte une charrette sur la voie ferrée. Bilan : 2 morts et 3 blessés. Chargé d’acide sulfurique, le train avait trouvé la charrette sur sa voie ferrée, au passage à niveau de Tivaouane. Le carnage avait ému plus d’un! Les victimes, deux dames, meurent sur le coup! Que dire de cet accident atroce qui a eu lieu récemment à Barkédji, en janvier 2015 où Badara Sow, ce petit enfant de 11 ans, qui accompagnait sa mère à Barkédji, fut violemment renversé par une charrette. Il rendit l’âme sur le champ, sous les yeux de sa maman blessée. La liste est encore longue. Mais, une seule chose lie ces trois carnages : le comportement des charretiers.
«Des accidents catastrophiques et spectaculaires»
Non assurés, sans permis ni aucune maitrise du code de la route, les charretiers se disputent la chaussée, au quotidien, avec les automobilistes. Ils sont impliqués dans beaucoup de cas d’accident. «Aujourd‘hui si vous allez dans les régions de Fatick, de Kaolack et un peu à l’intérieur du pays, souvent on a des accidents entre charrettes et camions charrettes et motos etc. Et ce sont des accidents catastrophiques», signale le Dr Mactar Faye, Directeur exécutif de la nouvelle prévention routière. Pis, explique l’expert en management de la sécurité routière, à Touba «les charrettes font la pluie et le beau temps. Elles circulent comme elles veulent. Sans être inquiétées. Et c’est même les automobiles qui font attention à ces charrettes car une bonne partie de ces véhicules ne sont pas assurés». Ce qui n’est pas sans conséquences, puisque récemment, à Touba, un mendiant a perdu la vie dans une collision entre un camion chargé de gravats et une charrette. Ce qui poussa le capitaine de la 23eme compagnie de secours de Touba à demander aux charretiers, dénombrées à plus de 12 000 unités dans la ville sainte, «à éviter autant que faire se peut de circuler sur la chaussée», tant les cas d’accidents les impliquant sont devenus nombreux. Le chef de la section des accidents de la police des parcelles assainies, M. Louis Ndiaye, se veut clair: «La chaussée est réservée aux véhicules». Ce sont les pistes et les voies sablonneuses qui sont réservées aux charretiers.
A Dakar, parmi les causes des accidents impliquant les charretiers, il y a l’indiscipline. En effet, aujourd’hui, plusieurs zones de la ville sont interdites aux charrettes. Parmi elles, le boulevard du centenaire, la corniche, la Vdn, de la cité des eaux jusqu’à la liberté 6, du canal 4 au centre ville. «Donc sur les grandes avenues, les charrettes ne sont pas les bienvenues. Mais malgré les panneaux de signalisations interdisant leur circulation dans ces zones, les charretiers se déplacent sur ces axes, causant des embouteillages, s’ils ne créent pas des accidents. C’est comme si l’autorité ne semble pas comprendre ce qui se passe ou c’est comme si cette catégorie d’usagers a été oubliée», déplore le directeur exécutif de la nouvelle prévention routière.
Les charretiers : «Quand nous empruntons les voie interdites, nous faisons attention»
Les charretiers, eux, n’ont cure de ces récriminations. Modou Fall, ce jeune sérère qui ne compte que sur son cheval pour vivre, reconnait qu’ils bravent souvent l’interdiction. «Sur ces accidents, c’est vrai que nous n’avons pas le droit d’être sur certaines grandes artères, mais quand nous empruntons ces artères interdites, nous faisons attention quand même et nous négocions avec les autres véhicules», explique le jeune homme. «Les policiers nous interdisent les grandes artères. Et quand nous les empruntons, ils nous redirigent vers les routes secondaires», dit-il. Quand on demande aux charretiers les raisons qui les poussent à braver les interdits et emprunter les axes qui ne leur sont pas ouverts, ils évoquent l’impératif de gagner leur vie.
Et à y voir plus clair, derrière ces charrettes et charretiers, il y a des acteurs qui contribuent à accentuer ce phénomène. Et ces acteurs, ce sont les commerçants. En effet, ce sont eux qui utilisent les services de ces charretiers pour le transport de leurs marchandises. Ce, pour économiser. Car, pour eux, utiliser le transport hippomobile pour leurs marchandises reste moins onéreux. Le transport de déchets des ménages est le deuxième facteur qui accentue la mobilité de ces charrettes dans l’espace urbain..
Le Commissaire des Parcelles assainies : «Ils font des ravages»
Bien que plusieurs voies de la ville soient interdites à ces voies à ces véhicules hippomobiles, il n’y a pas une législation stricte et claire pour mieux encadrer ces usagers de la route. Le commissaire des Parcelles assainies, Mandjibou Lèye, souligne qu’il n’y a pas d’itinéraires préétablis, ni un règlement strict au sein duquel ces charrettes doivent évoluer. «Ce sont des engins hippomobiles qui font des ravages dans ce pays. Ils sont plus dangereux que les véhicules. Le choc causé par une charrette est plus dangereux qu’un choc engendré par un véhicule», souligne le commissaire Mandjibou Lèye qui insiste sur les dégâts corporels graves que peuvent causer ces charrettes. Pis, ces charretiers n’ont ni assurance, ni permis de conduire. Selon le commissaire, il est vraiment urgent d’apporter une réglementation stricte et claire. Louis Ndiaye, le chef de la section accident du commissariat des Parcelles assainies renseigne que s’il y a un choc entre une charrette et un véhicule, les dégâts sont considérés comme dans le cas d’«une destruction de bien appartenant à autrui». Et le charretier est obligé de procéder à une réparation du tort commis, au risque «d’être mis à la disposition de la justice».
Le Directeur exécutif de la nouvelle prévention routière: «Les charrettes doivent être écartées de la circulation à Dakar»
Le directeur exécutif de la nouvelle prévention routière pense qu’aujourd’hui, il n’est pas concevable de voir les charrettes circuler encore à Dakar. «Aujourd’hui, au 21ème siècle, je ne pouvais pas imaginer qu’il y ait des charrettes à Dakar. Compte tenu du développement du transport urbain. Aujourd’hui les charrettes doivent être écartées de la circulation à Dakar», déclare-t-il. Il soutient, cependant, que ces charrettes servent plus au transport public de marchandises (Tpm). «Parfois des actions sont menées par la gendarmerie ou par la police pour les rappeler à l’ordre, mais ça dure quelques temps après les charretiers reviennent. Aujourd’hui, on ne devrait pas admettre les charrettes dans la ville de Dakar. Ça n’a aucun charme à Dakar et ça n’a aucune sécurité», peste M Faye.
Et aujourd’hui, puisqu’ils font toujours partie du décor, la nouvelle prévention routière veut les encadrer, les suivre. Ils veulent les assurer même si les assureurs «refusent de les assurer car causant beaucoup de dommages». La nouvelle prévention routière veut aussi leur trouver un permis cocher pour leur apprendre les règles de la circulation, les immatriculer, entre autres.
Par la redaction
47 Commentaires
Sanfarce
En Février, 2015 (07:29 AM)Soukholi
En Février, 2015 (07:40 AM)Familledevoleurs
En Février, 2015 (07:55 AM)Proud
En Février, 2015 (07:59 AM)Doudoo
En Février, 2015 (08:00 AM)Peulh Diery
En Février, 2015 (08:15 AM)Tchimmm
En Février, 2015 (08:27 AM)Garawoul
En Février, 2015 (08:52 AM)Découragé!
En Février, 2015 (09:11 AM)Khadregaye
En Février, 2015 (09:12 AM)Peuls,
En Février, 2015 (09:16 AM)PEULS.
Dem
En Février, 2015 (09:16 AM)alors en ce 21 eme siecle les charettes ne doivent plus circuler dans une capitale
il faut avancer
Osil
En Février, 2015 (09:27 AM)Syrahou.
En Février, 2015 (09:28 AM)Bindia
En Février, 2015 (09:39 AM)Immersion
En Février, 2015 (09:46 AM)Sass
En Février, 2015 (09:54 AM)Espritclair
En Février, 2015 (10:05 AM)Franchement on a besoin de ce genre d'articles pour pouvoir améliorer le débat et ainsi favoriser l'émergence.
moi j'irai plus loin en parlant du taux de déchets deversés sur la voie publique par ces charettes et de leur stationnement dans le milieu rurale. franchement on attire pas les touristes avec ce genre de décor. l'heure est venu de dégager ces charriots de Dakar et non de les légiférer tt simplement.
Dave
En Février, 2015 (10:07 AM)Detecte
En Février, 2015 (10:36 AM)Il faut poser le problème de la circulation des charrettes au niveau des mairies, du ministères des transports, de l'assemblée nationale et des syndicats de transport. les charrettes causent beaucoup de débats dans la circulation, elles circulent la nuit sans lumière. En dehors des institutions les familles religieuses qui constituent leur couverture doivent être sensibilisées sur le danger qu'elles occasionnent.
Si nous voulons développer notre pays, il faut qu'on se dise la vérité.
Ptg
En Février, 2015 (10:52 AM)Gege
En Février, 2015 (10:57 AM)Kisito3
En Février, 2015 (11:04 AM)Regards
En Février, 2015 (11:04 AM)C'est cela le probléme du Sénégal et depuis l'an 2000 en particulier!
Sans parti pris pour tous nos leaders politiques, demandons simplement, pourquoi avec les memes Lois et Réglements qu'aujourd'hui, aucun de tous ces faits et phénoménes que l'on voit que l'on dénonce tous les jours et que l'on voit, étonnés, tous les jours, ne pouvaient se passer et ne se passer pas sous Senghor, déjà:
- aujourd'hui, on voit des charettes partout, et meme sur la route nationale entre Cambéréne et Pikine ou du Pont de la Foire vers Yoff ou en direction de la Vdn : on le voit sur une photo de cet article, à hauteur du péage de l'autoroute!!!!!!
- Ces memes charretiers et les "coxeurs" portent tous par devers eux, un couteau, dont ils n'hésitent pas à se servir lors de leurs bagarres fréquentes ou ils tuent ou blessent gravement leur antagoniste!
Certaines personnes savent et disent que certains de ces charretiers, font les agresseurs dans certains quartiers de la banlieue, isolés, non éclairés ou simplement lorsque l'occasion se présentent.
- Du temps de Senghor, les rafles et opérations nocturnes de police etaient peu fréquentes, peut etre , faute d'effectifs, mais les controles d'identité étaient systématiques dans certains quartiers et à partir de 19h: combien de fois ne nous a t'on controlé, étudiants sortant de cours à l'Université devant l'arret du bus ?
A ces heures, on fouillait vos poches si vous n'aviez pas d'armes blanches ou de la drogue!
Aujourd'hui le laxisme s'est généralisé depuis que l'incompétence est arrivée au sommet de l'Etat!
Des politiciens, des gens qui ne connaissaient ni l'Etat, ni l'Administration ont dirigé ce pays et y ont essaimé la médiocrité: voilà ce qui nous arrivé!
Regards
En Février, 2015 (11:13 AM)Des politiciens , des gens qui ne connaissaient ni l'Etat, ni l'Administration ont accédé au pouvoir et ne se sont pas entourés de compétences: ils ont donc essaimé leur incompétence au sommé de l'Etat, et la médiocrité grangréné toute l'Administration : voilà ce qui nous arrivé!
Il n y a de fatalité : ce qui se passe à Dakar et au Sénégal, ne s'est jamais passé à Abidjan et en Cote d'Ivoire, malgré "leur guerre civile" et aujourd'hui encore y régnent l'ordre et la discipline!
Neurone
En Février, 2015 (11:21 AM)Pata Pata
En Février, 2015 (12:29 PM)Alif
En Février, 2015 (12:45 PM)Intros
En Février, 2015 (12:50 PM)Au delà de tout ce qui est dénoncé comme problèmes/drames causés par les charrettes , il convient d'y ajouter un problème de santé publique .
il y'a juste 24 heures je roulais derrière une charrette et le cheval se soulageait en même temps , créant une trainée d'excerements sur la route .Aussi jetez un coup d’œil là ou sont attachés ces chevaux d'habitude , un vrai problème de santé publique car ils sont là , ils vivent parmi nous ..........
Enfin J’interpelle le ministre de l’intérieur par la même pour dire ceci :
- Éradiquer le problème des charretiers/charrettes et vous résolvez en même temps le problème d'agression a Dakar ,suivez mon regard .........
Diop
En Février, 2015 (12:58 PM)Tapale
En Février, 2015 (13:07 PM)Trraa
En Février, 2015 (13:52 PM)TOUS CELA RESULTE D'UNE MANQUE DE VOLONTE POLITIQUE.
JE PENSE QUE L'ETAT DEVRAIT CREER UNE POLICE SPECIALE POUR S'OCCUPER DES CHARRETIERS.
Dioko Ndial
En Février, 2015 (14:21 PM)Rima
En Février, 2015 (14:29 PM)Indigné
En Février, 2015 (14:46 PM)Conga 1
En Février, 2015 (15:41 PM)@rima
En Février, 2015 (19:12 PM)Le Républicain
En Février, 2015 (22:29 PM)Diaar Diaar
En Février, 2015 (08:12 AM)A vrai dire, vous trouvez des charretiers adultes responsables, sérieux, respectueux des lois. Mais la grande majorité est jeune, tres jeune parfois de 10 à 15 ans qui n'hésite pas a insulter, agresser.....
A défaut de les interdire, une réglementation doublée d'une formation seraient les bienvenues.
Les maires sont interpelés qui devraient pouvoirs trouver une solution à ce probleme. La grande majorité des population leur en sera gré .
Was salam
Dada
En Février, 2015 (10:40 AM)Soukholi
En Février, 2015 (15:41 PM)Dr Ndiaye
En Février, 2015 (21:06 PM)Momo
En Février, 2015 (21:54 PM)Anonyme Maxime
En Mai, 2015 (23:28 PM)Anonyme
En Mai, 2015 (00:40 AM)Janus
En Mai, 2015 (09:39 AM)Tout le monde est fautif : Piétons, conducteurs de charettes, de djakartas ou de voitures, chacun fait ce qui lui plait en se croyant seul au monde.
Beaucoup de conducteurs n'ont même pas le permis de conduire, même parmis les chauffeurs de taxis. Mais là, moyennant un billet, la police ferme les yeux.
Quant aux conducteurs de djakartas on ne leur fait même pas passer la pratique alors que c'est absolument nécessaire.
Par contre à Ziguinchor une personne proche à passer 4 fois son permis de djakartas. Les 3 premières fois, bien qu'ayant répondu juste à toutes les questions on ne lui a pas donné son permis. La 4ème fois c'était un autre examinateur et celui-ci a demandé à cette personne pourquoi on lui avait pas donné son permis avant. Peut-être que le premier examinateur attendait aussi un billet. Lorsque l'on veut passer son permis il faut produire un certificat médical. Hors comme cela a pris plusieurs semaines pour obtenir son permis, on a demandé à la personne de produire un nouveau certificat médical.
Elle était en bonne santé pour passer les examens mais ne le serait peut-être plus pour conduire avec un permis
Anonyme
En Mai, 2015 (10:52 AM)Participer à la Discussion