L'assurance du ministre de l'Enseignement, chargé du Préscolaire, de l'Elémentaire, du Moyen et des Langues nationales, Kalidou Diallo, de payer les salaires des corps émergents avant la Tabaski n'a point été tenue. Ce qui a été un véritable calvaire pour les enseignants. D'où le courroux des syndicalistes qui prônent une riposte à la hauteur de l'affront.
S'endetter à gauche et à droite pour ceux d'entre eux qui à la veille de Tabaski arrivaient à se faire prêter de l'argent, ou faire une croix sur la fête. Tel est le triste sort de beaucoup de volontaires et vacataires de l'enseignement. Parce que tout simplement ne se sont point réalisées les assurances fermes données par le ministre de l'Enseignement, chargé du Préscolaire, de l'Elémentaire et du Moyen secondaire et des Langues nationales, Kalidou Diallo, samedi dernier, de payer les salaires de ces corps émergents dès le lundi, suscitant ainsi l’espoir parmi nombre d'entre eux. C’était à la sortie de son face-à-face avec les députés pour le vote du budget de son département.
Une situation très compliquée pour ces pères et mères de famille, bravant des centaines de kilomètres pour aller servir dans des endroits reculés du pays, et qui courrouce les syndicalistes. D'où leur appel à la mobilisation de tous les syndicats et de toutes les centrales, pour se faire entendre. «Cette attitude est irresponsable, irrespectueuse, honteuse et à la limite criminelle. Nous la condamnons fermement», fulmine Youssou Touré, Secrétaire général de l'Organisation des instituteurs du Sénégal (Ois) et également patron de la Confédération des forces sociales.
Youssou Touré parle de «crime contre les enseignants» et annonce une plainte
Parlant de «crime contre les enseignants», Youssou Touré jure qu'ils ne vont pas laisser passer cette affaire. «Nous sommes en train de réfléchir sur une plainte contre le ministre de l'Economie et des Finances et le ministre du Budget pour le crime qu'ils ont commis», annonce-t-il. Sa colère est d'autant plus grande que cette situation a engendré des dégâts importants au niveau des familles. «Sur les plans moral, économique, social, psychologique, les dégâts sont énormes», martèle-t-il. Selon M. Touré, «c'est la même loi qui dit que quand on fait grève l’on n'a pas droit au salaire qui dit que tout dommage doit avoir réparation».
Visiblement peu surpris par le non respect de l'engagement de Kalidou Diallo, Youssou Touré argumente : «le ministre de l'Education a voulu faire de la solidarité gouvernementale. Cette question ne dépend pas de lui, mais ça relève du ministre de l'Economie et des Finances et du ministre du Budget». Et le fond du problème, selon lui, c'est que «ces deux ministres ne sont pas compétents. Parce que, depuis plusieurs années, ils n'ont jamais réussi à gérer ces questions».
«Le Sénégal est en faillite, tout l'argent a été bouffé»
Toutes choses qui font que Youssou Touré réclame les démissions des ministres de l'Economie et des Finances et du Budget pour «incurie et incompétence». De l'avis du patron de la Cfs, «ce genre de problème ne s'est jamais posé au Sénégal. Même pendant la période de la dévaluation, les retards de salaires connus ne sont pas allés au-delà du 8 du mois».
Accordant peu d'importance à l'argument de la bancarisation avancé par l'Etat pour justifier ces retards de salaires, Youssou Touré indique : «ce sont des contrevérités. La vérité, c'est que c'est le Sénégal qui est en faillite, qui est en banqueroute. Tout l'argent a été bouffé».
Avouant n'avoir eu de cesse de voir son téléphone sonner sans pouvoir rien faire pour ses collègues qui se tournaient vers lui, le Secrétaire général de l'Ois regrette «l'absence des mécanismes de solidarité» dans les syndicats. «Si les mécanismes de solidarité étaient bien développés, on n'aurait pas souffert de la sorte de cette situation».
Abondant dans le même sens que son collègue, Mamadou Mbodj, Coordonnateur du Cadre unitaire des syndicats de l'enseignement moyen (Cusems), parle de «gifle donnée aux enseignants». Aussi, il appelle à la mobilisation, «pour apporter la riposte qu'il faut. Nous sommes déterminés et l’on va se battre. Si les gens ne nous suivent pas, on va poursuivre. Il n'est pas normal que les syndicats ne puissent pas se liguer pour répondre à cette gifle».
Ne donnant aucun crédit à la parole des autorités, Mamadou Mbodj explique que «les engagements du gouvernement ne concernent que le gouvernement. Les syndicats doivent apporter la riposte. Nous, en tout cas, nous allons nous battre et l’on va associer les autres. De Dakar à Ziguinchor, le problème s'est partout posé. Nous sommes aujourd'hui habitués au mensonge d'Etat. Il y a quelques années, il y avait trois ministres qui avaient fait des promesses aux enseignants, mais à l'arrivée, ça a été des contrevérités. Aujourd'hui, nous sommes habitués aux contrevérités du gouvernement. L'imaginaire populaire voit les ministres et autres responsables comme des gens qui ne disent que des contrevérités, qui ne disent jamais ce qu'ils font. Ce qui est très grave».
3 Commentaires
Ndaréee
En Novembre, 2010 (16:00 PM)Sebe
En Novembre, 2010 (17:42 PM)Abdou Lenoir
En Novembre, 2010 (01:13 AM)Participer à la Discussion