Si le dogme musulman est immuable quelle que soit la période d’interprétation personnelle, il peut changer en fonction de la doctrine ou de l’école de jurisprudence musulmane, dont on se réclame. D’où la nécessité pour les Oulémas de la Ummah islamique de faire un effort d’interprétation et d’adaptation des textes coraniques pour être en phase avec notre époque marquée par des mutations diverses et rapides.
Les Oulémas de la Ummah islamique sont venus des quatre coins du globe pour assister à la première conférence du genre initiée par le président en exercice de l’Organisation de la conférence islamique (Oci). Ils sont près de quatre-vingt-quatre délégations étrangères estimées à quelque trois cents personnes, sans compter près deux cents chefs religieux représentant les différentes confréries, à avoir pris part hier à l’ouverture de la conférence. Parmi eux, le khalife de Ndiassane, le porte-parole des tidianes, Abdoul Aziz Sy Al Amine, le représentant du khalife général des mourides, ceux des layennes et de Médina Baye. Les responsables des organisations internationales islamiques, comme le président-directeur général de la Banque islamique de développement (Bid), le secrétaire général de l’Organisation de la conférence islamique, le directeur de l’Isesco, le représentant du roi Abdallah d’Arabie Saoudite, gardien des Saintes Mosquées, ainsi que le ministre des Affaires religieuses du Maroc, représentant le roi Mohamed VI, étaient également présents.
Les autorités religieuses du Sénégal, tout comme les leaders politiques, économiques et scientifiques qui ont pris la parole, ont convenu de la nécessité de donner aux Oulémas la place qui leur revient dans la marche du monde. Les problèmes nouveaux d’ordre politique, économique, social, culturel auxquels sont confrontés les musulmans et qui étaient inconnus du temps du prophète (Psl), nécessitent un effort d’interprétation et d’adaptation des textes par les savants, éducateurs et prédicateurs de la Ummah. Pour le directeur général de l’Isesco qui est pour l’Oci, ce que l’Unesco est à l’Onu, ‘cette responsabilité incombe aux Oulémas’. Mais pour cela, dit-il, ‘il faut un effort d’harmonisation de toutes les écoles de jurisprudence’ et ‘les oulémas doivent faire l’effort d’acquérir de nouvelles connaissances dans tous les domaines au lieu de se contenter des seules connaissances religieuses’. C’est ainsi seulement, selon le directeur général de l’Isesco, que les Oulémas vont vivre avec leur temps.
Son appel à la réforme de l’Istikhad (l’interprétation personnelle) des textes coraniques a été repris par le président-directeur général de la Banque islamique de développement (Bid). En effet, le Dr Ahmed Mouhamed Ali a estimé que les problèmes surviennent lorsque d’autres cherchent à jouer le rôle des Oulémas qui sont les mieux placés, à ses yeux, pour libérer les esprits. Pour cela, estime le secrétaire général de l’Organisation de la conférence islamique (Oci), il faut que les pays musulmans fassent tout pour ne pas ‘rater le train de l’histoire’, notamment dans ce contexte de changements profonds dans le monde arabo-musulman pour des questions de démocratie, de liberté, de démocratie et de gouvernance. Cela d’autant plus, d’après le Pr Ekemeledin Ihsanoglu, que l’islam est la première religion du monde. Qui plus est, il a la vocation de devenir une religion universelle.
Pour le président de la République Abdoulaye Wade, président en exercice de l’Oci, le défi du monde musulman est son rapport à la connaissance. ‘Pour vivre ensemble, on a besoin d’un minimum d’éclairages de la part des Oulémas. Mais dans la conscience populaire, cette connaissance va avec la responsabilité de la partager avec les gens qui ne savent pas. L’auto interprétation des textes coraniques est une matière importante, mais elle ne suffit pas’, a noté le chef de l’Etat. Par conséquent, dit-il, si le dogme est immuable, la doctrine en elle-même varie en fonction des écoles de jurisprudence. D’où la nécessité des chercheurs musulmans de faire un ‘effort d’interprétation et d’adaptation des textes’ face aux mutations du monde moderne. Cette mise à jour est d’autant nécessaire que ‘la religion musulmane, contrairement aux procès d’intention du fait de l’islamophobie ambiante, n’a jamais été passéiste’. D’après Me Wade, la crise financière, les Tic, la finance islamique, la collecte et l’utilisation de la zakat, les questions de sécurité et de terrorisme sont autant de sujets qui attendent des réponses des textes coraniques.
5 Commentaires
Dada
En Juin, 2011 (08:45 AM)Tienne
En Juin, 2011 (09:30 AM)Tienne
En Juin, 2011 (10:50 AM)Folle09
En Juin, 2011 (10:54 AM)Undefined
En Juin, 2011 (17:16 PM)Participer à la Discussion