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Familles d’émigrés à Louga : Ce que nous attendons du futur président de la République

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Le vote des Familles d'Emigrés

Louga, une ville d’émigration par excellence, vit pleinement la campagne électorale à l’instar des autres localités du Sénégal. En l’absence du mari ou de la femme, les autres membres des familles des Modou-Modou (émigrés) ont leur mot à dire sur le choix du futur président qui gouvernera le pays. Ils sont nombreux à participer à ces rassemblements politiques menés par les cinq coalitions en lice pour la conquête du pouvoir au soir du 24 février 2019. Un tour dans plusieurs maisons d’émigrés renseigne sur les positions différentes notées chez les familles des Modou-modou sur le choix des candidats. L’ambiance est au rendez-vous.

« Ce que nous, femmes d’émigrés attendons des politiques »

Au quartier Artillerie, la famille Samb que nous avons trouvée dans le salon est en pleine discussion sur les déclarations des candidats. Les débats sont passionnants. Ici, le mari est absent des lieux, il se trouve en Italie. Selon son épouse, le chef de famille ne s’intéresse pas à la chose politique. Même s’il envoie la dépense quotidienne à la fin du mois, il laisse à tout un chacun le soin de choisir librement son candidat. Madame Samb confie que son mari ne l’a jamais appelée pour lui donner une consigne de vote. L’épouse qui assure la garde des enfants précise qu’il est un vrai démocrate. Chez les Samb, chacun soutient le candidat qu’il porte dans son cœur.

La dame bat campagne pour le candidat Macky Sall, face à son fils aîné qui a choisi Ousmane Sonko. Quid du choix de son époux ? « Nous sommes sur la même longueur d’ondes », répond-elle. Néanmoins, madame Samb demande au vainqueur de l’élection présidentielle de faciliter aux Modou-modou les papiers afférents au regroupement familial. « Cela fait un an, que je devais aller en Italie pour rejoindre mon mari qui m’a envoyé tous les documents nécessaires. Mais au Sénégal, pour avoir les papiers, c’est difficile à cause des lenteurs administratives », se désole-t-elle. A Keur Serigne Louga, A. Diop, un père de famille, revient fraîchement de la péninsule ibérique.

L’émigré résident en Espagne demande au futur président du Sénégal de faciliter les papiers aux ressortissants sénégalais établis en Europe. Pour rentrer au bercail, il a emprunté la voie terrestre via le Maroc et la Mauritanie par la route. Selon lui, « les Sénégalais paient à l’entrée et à la sortie dans ce pays voisin sans compter les nombreux contrôles douaniers qu’il y a sur le trajet. C’est vraiment pénible ! Il faut que le futur gouvernement nous aide! », lance-t-il. A en croire Monsieur Diop, la plupart des Modou-modou sont souvent laissés pour compte.

« Notre sort est terrible. Éloignés des siens, nous avons le mal du pays. Et pour ne rien arranger, les conditions d’existence se détériorent là-bas de plus en plus », nous confie-t-il avec amertume. « Beaucoup de nos préoccupations ne sont pas prises en compte par le gouvernement du Sénégal. C’est pourquoi, j’ai décidé pour ma part de sanctionner le régime », menace-t-il. Il votera pour l’opposition. Pourtant, son épouse soutient la majorité présidentielle. Dans ce couple, chacun essaie de convaincre son partenaire. « Malgré tout, un climat de paix règne dans la maison », assure-t-il.

«Nous voulons un président qui facilite la réinsertion des Modou-Modou une fois de retour»

Santhiabia-Sud, le quartier réputé être le fief du plus grand nombre d’émigrés vit pleinement la campagne électorale. A. Sall, âgée d’une soixantaine d’années, nous indique que trois de ses enfants sont établis en Italie. Pour elle, le vote est un devoir citoyen. Cette mère de Modou-modou compte s’en acquitter le 24 février 2019 sans révéler le nom de son candidat. Toutefois, elle demande au futur président d’assister davantage les ressortissants sénégalais basés surtout en Europe.

A l'en croire, beaucoup de familles d’émigrés broient du noir à cause de la crise économique internationale. C’est pourquoi, elle invite le président qui sera élu à mettre en place des « programmes de financement à l’intention des Modou-modou pour faciliter leur réinsertion une fois de retour ». K. Sall, à la vingtaine sonnée, est la cadette de cette famille. Elle discute âprement de sujets politiques par le biais des réseaux sociaux avec ses frères. Elle juge la connexion lente et très chère au Sénégal.

Selon la demoiselle, ses grands frères ont déjà choisi le camp de l’opposition. Et elle ? « Je suis à l’écoute des propositions concrètes des candidats par rapport à leur offre éducative et leur programme en matière d’émigration », indique la lycéenne. Croisé sur le chemin, O. Sall, un émigré longuement établi en Europe s’affiche pour le président sortant. Le natif de Dahra demande à son candidat de revoir le décret portant relèvement de l’âge des véhicules admis en importation au Sénégal de 8 à 10 ans. Pour lui, c’est dans l’intérêt des Modou-modou qui sont dans le secteur automobile et surtout cette mesure va accroître les recettes douanières.



3 Commentaires

  1. Auteur

    Gorgorlou

    En Février, 2019 (12:21 PM)
    beaucoup de problemes.exp plus basique passeport
  2. Auteur

    Diolof Baxter

    En Février, 2019 (13:40 PM)
    Bienvenue à Louga

    Ma ville est si jolie

    Welcome to this city

    Nice to know you here
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    Auteur

    Gade

    En Février, 2019 (12:14 PM)
    Bravo!

    Article très instructif et original qui sort des sentiers battus.

    La plupart des émigrés et de leurs famille ne doivent s'en prendre qu'à eux-mêmes. Parce que beaucoup de Modou modou ont flambé leur capital durant les années 90 : belles maisons, grosses voitures, chaines en or et fiançailles de rêve, etc. Ils se disaient même à Louga que quand tu veux courtiser une dame, le sésame pour un premier rendez-vous chez elle était le passeport à défaut du visa. A cette époque, les émigrés disaient ma ngi mbombi littéralement je vais amasser du blé. Vite fait. La roue de la fortune a tourné. Ainsi va le monde.

    Hélas, beaucoup à mon sens, n'ont pas fait de bons placements productifs capables d'impulser le développement de la cité. Ils n'ont pas su mobiliser la manne financière des devises pour créer d'emplois à l'image de ce groupe de Modou modou de Kébémer qui a lancé une usine de production d'aliments de bétail récemment. Il faut que les pouvoirs publics et les organisations faîtières les incitent et les accompagnent dans cette voie.



    PS : Notre sort est terrible. Éloignés des siens... petite incorrection éloignés des nôtres

    Bon vent
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