Une étude portant sur plus de 180 femmes enceintes ayant perdu leur enfant prématurément montre que près de 40% d'entre elles avaient souffert de stress post-traumatique. Les symptômes vont du sentiment de détresse aux pensées intrusives et sont souvent mal diagnostiqués. Les femmes, elles, sont alors rarement prises en charge.
Entre 15 à 20 % des grossesses sont interrompues prématurément par une fausse couche. D'autres chiffres viennent éclairer les conséquences de cette issue dramatique qui peut survenir au cours des trois premiers mois de grossesse. En effet, 38 % des femmes qui ont fait une fausse couche souffriraient de stress post-traumatique.
Flash-back ou cauchemars
Les chercheurs de l'Imperial College de Londres (Royaume-Uni), qui viennent de publier les résultats de leur recherche dans la revue BMJ Open, expliquent avoir suivi de près 186 femmes dont la grossesse s'est interrompue prématurément (112 avaient fait une fausse couche et 58 une grossesse extra-utérine).
Bilan : quel que soit l'incident lié à la grossesse, 38 % des femmes ont montré des troubles de stress post-traumatique, 20 % d'entre elles ont souffert d'anxiété et 5 % de dépression.
Dans leur étude, nos experts rappellent qu’un stress post-traumatique s'exprime par des pensées intrusives ou un sentiment de détresse.
Certaines femmes revivent aussi la scène traumatisante via des flash-back ou des cauchemars.
Une anxiété modérée trois mois après
Or, selon les chercheurs, ces femmes en grande souffrance ne seraient que peu prises en charge et leurs symptômes mal diagnostiqués. « Nous possédons des outils pour repérer les dépressions post-partum, mais nous ne disposons de rien pour le traumatisme et la dépression qui suivent la perte d'un enfant », précise le Dr Jessica Farren, principale auteure de l’étude.
Reste alors que trois mois après la fausse couche, la détresse psychologique peut encore être présente. Une femme sur cinq souffrirait même d'anxiété modérée dans les trois mois qui suivent la fausse-couche.
Pour soigner le syndrome du stress post-traumatique, la thérapie cognitivo-comportementale apparaît efficace. Mais, selon nos experts, il faut maintenant étudier si « ce traitement peut être adapté aux femmes qui ont perdu leur enfant ».
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