Fonction publique : l'Etat invité à revoir le quota réservé aux travailleurs sociaux

L'association des travailleurs sociaux du Sénégal a invité, jeudi à Dakar, les pouvoirs publics sénégalais à accorder plus d'importance aux techniciens et cadres du travail social, jugeant ''dérisoire'' le quota qui leur est réservé au titre des recrutements prévus cette année dans la Fonction publique. S'exprimant lors d'un point de presse, Florence Ndour, présidente de ladite association, a estimé que seuls les techniciens et cadres du travail social sont en mesure de régler les problèmes sociaux auxquels le pays fait face. Il a ainsi jugé "inacceptable (...) le nombre insignifiant de cinq postes réservés aux travailleurs sociaux, peut-être par simple mépris ou tout simplement par ignorance de leur rôle dans la prise en charge efficace de la demande sociale (…)". Le président sénégalais Macky Sall avait annoncé, dans son adresse à la nation à l'occasion du nouvel an, le recrutement de 5.500 nouveaux agents de l'État qui seront intégrés en début de l'année 2013 dans la Fonction publique sénégalaise. Des indications ont été données par le Premier ministre Abdoul Mbaye au ministre de la Fonction publique, du Travail et des Relations avec les institutions, Mansour Sy, "pour la mise en œuvre diligente de ce recrutement, par appel public à candidatures pour certains et par concours d'entrée direct pour d'autres, en veillant à une parfaite transparence du processus", précise un communiqué rendu public par ce département ministériel. Selon Mme Ndour, "la commission chargée de confectionner les listes de recrutement est en train de rater la ligne tracée par le président de la République". "Macky Sall avait doté les travailleurs sociaux d'un corps dans la Fonction publique et a initié des politiques pour lutter contre la vulnérabilité", a-t-elle soutenu. "Le champ social est très vaste et le travail social une discipline transversale. Les travailleurs sociaux peuvent intervenir à plusieurs niveaux, aussi bien dans l'administration publique que dans le privé", a-t-elle fait valoir. Outre le faible quota qui leur est accordé dans le recrutement de la fonction publique, l’Association signale le manque d’effectif au niveau des structures de l’Etat. Or, certains postes de chef de service du développement communautaire et de l'action sociale sont actuellement vacants, notamment à Guinguinéo, Salémata et Saraya, a signalé la présidente de l'association des travailleurs sociaux du Sénégal. Pourtant, la ressource humaine ne manque pas car chaque année, l'ENTSS (École nationale des travailleurs sociaux spécialisés) forme 80 professionnels dont 55 Sénégalais, a-t-elle souligné. "Le dernier recrutement de l'Etat remonte à 2004 et à ce jour, des dizaines de travailleurs sociaux conseillers en travail social ainsi que 225 diplômés du premier cycle de l'ENTSS sont au chômage", a poursuivi Florence Ndour. Toutefois, a-t-elle reconnu, un quota de 30 postes est réservé aux éducateurs spécialisés et à des produits de l'ENTSS, même si un nouveau décret présidentiel a décidé de confier leur formation au Centre de formation judiciaire (CFJ). Les forces de défense et de sécurité se taillent la part du lion des 5.500 recrutements prévus cette année dans la Fonction publique, avec en particulier 1.135 postes à pourvoir au sein des armées sénégalaises, a-t-on appris de source officielle. La gendarmerie nationale et la police se voient réserver 2000 postes, soit 1000 postes pour chacun de ces deux corps, avait précisé un communiqué du ministère de la Fonction publique, du Travail et des Relations avec les institutions. Ce programme de recrutement prévoit également 342 emplois à vocation interministérielle dédiés aux ministères techniques et 224 autres emplois à vocation interministérielle pour le recrutement du personnel d’appui. Au total 210 postes sont en outre réservés à la formation aux cycles B de l’Ecole nationale d’administration (ENA) et du Centre de formation judiciaire (CFJ), pour respectivement 140 élèves et 70 greffiers. Il est de même prévu le recrutement de 128 préposés des douanes, 100 enseignants pour les "disciplines en péril", autant pour les sages-femmes, compte non tenu de tous les autres postes à pourvoir dont 92 concernent les infirmiers d’Etat.