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GORGUI DIAW, MEDECIN COLONEL, GYNECOLOGUE : Un missionnaire de la santé

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GORGUI DIAW, MEDECIN COLONEL, GYNECOLOGUE : Un missionnaire de la santé

L’évocation du nom de Gorgui Diaw fait penser à la prise en charge des maladies obstétriques et gynécologiques. Le gynécologue s’est, partout où il est affecté, appliqué à valoriser cette spécialité. Le colonel est une référence, pour ne pas dire un symbole, au Sénégal, dans la lutte contre les maladies obstétriques. D’où la distinction par l’Assemblée nationale et aussi la décision prise par les autorités lui demandant de continuer de servir la nation alors qu’il avait atteint l’âge de la retraite depuis l’année dernière. Gorgui Diaw revendique une pratique de la médecine qui n’exclut pas les pauvres, la frange la plus importante de la population.

Plusieurs patients attendent sur les bancs devant le bureau du colonel Gorgui Diaw, aux alentours de 16 heures. Mais, une autre partie des malades a été consultée depuis la matinée. On ne sait pas si le nombre des consultés est plus nombreux que celui de ceux qui sont dans l’attente de l’être. Le colonel sort de son bureau presque en courant pour aller prendre son repas de midi, alors qu’il faisait 16 heures, dans l’enceinte de l’hôpital général de Grand Yoff. Le colonel, qui est congé, est aux ordres des malades. Gorgui a dédié son temps à apporter des soins et à soulager les malades, particulièrement les femmes. Les jours, les semaines, les mois, les années se passent et se ressemblent depuis qu’une affectation l’a fait revenir à Dakar. « Je n’ai pas de samedi, de dimanche, de jours fériés, de Tabaski, je travaille tous les jours », souligne-t-il avec force. Les journées de Gorgui sont immuables. Il passe peu de temps en famille. Il est à l’hôpital de la matinée à la tombée de la nuit. S’il n’est pas retenu par une rencontre ou une activité au ministère de la Santé. Ce mercredi 5 septembre, il était dans son bureau jusqu’à 19 heures, et il y avait dehors une file impressionnante de malades qui l’attendent.

Durant plus d’une quarantaine d’années, le colonel a servi la santé de son pays. Après son retour de Bordeaux où il a fait tout son cycle universitaire et où il a soutenu sa thèse de doctorat, il travaille comme assistant du professeur Paul Corréa, puis, en 1980, il sert à l’hôpital régional de Thiès. De là, il est affecté à Tambacounda. Une affection dont la cause est une brouille avec le ministre de la Santé d’alors. « J’étais affecté parce que j’avais des problèmes avec le ministre. C’était une forme de sanction », dit-il. Ce changement de lieu et cette brouille avec la tutelle ne vont pas déteindre sur son travail ni tempérer ses ardeurs de prendre en charge les populations. La preuve, une fois dans la capitale orientale, le colonel transforme le dispensaire en une maternité digne de ce nom au grand bonheur des populations de cette partie du pays. Il fut envoyé en Gambie comme médecin des opérations lors de la guerre de Samba Koukoye Sagna, en 1981, et il a également fait le Liban avant de revenir à Tamba.

De grande taille, de faible corpulence, le militaire se sent aujourd’hui appartenir à toutes les familles du Sénégal. Beaucoup de familles lui ont offert des photos de leurs enfants qu’il a suspendues sur les murs de son bureau et qui semblent lui apporter réconfort, soulagement et motivation. « Je compte des amis dans plusieurs familles au Sénégal. Je me sens appartenir à toutes les familles. Je suis heureux lorsque les gens viennent me montrer pour me dire c’est l’enfant que j’ai accouché, il y a plus de 33 ans ou 34 ans. C’est cette satisfaction, ce feu sacré qui me donne envie de continuer », indique le colonel. Il insiste beaucoup sur cet aspect tout en gesticulant et montrant en voulant se faire comprendre. Il a acquis, à travers son savoir et son savoir être à l’égard des malades, une notoriété enviable. Gorgui ne peut plus compter ses amis. Certains d’entre eux lui rappellent à chaque fois que l’occasion se présente les circonstances de leur connaissance. Dans les couloirs de la maternité, ce natif de Diokoul, un quartier de Rufisque, prête attention aux femmes qui l’interpellent. De temps à autre, il sort de son bureau de consultation pour venir voir un malade avant de retourner sur ses pas.

Le bâtisseur de maternités

Gorgui, c’est aussi cet agent de santé qui se bat partout où il passe pour l’ouverture d’une maternité pour atténuer la souffrance de celles qui donnent des vies. Outre la maternité de Tambacounda, ce militaire à l’allure sahélienne a apporté une contribution inestimable pour le renforcement de la maternité de l’hôpital Principal où il a officié durant 11 ans. Il quitte cet établissement en 1995 pour intégrer le ministère de la Santé comme inspecteur technique de santé. Malgré cela, les femmes continuaient de courir après le colonel, pour solliciter ses services. C’est pour cela que le ministre de la Santé d’alors, Me Ousmane Ngom qu’il remercie du fond du cœur, a décidé de lui trouver un poste dans un établissement de santé public. Le colonel est mis à la disposition de l’hôpital général de Grand Yoff, tout en continuant à rester au ministère. Ici, comme, dans les autres structures où il a servi, Gorgui fait de l’ouverture d’une maternité son cheval de bataille. « J’ai ouvert cette maternité. Depuis, nous tentons de la renforcer », dit-il. Le service a conquis une place de choix en matière de prise en charge des pathologies obstétriques et d’accouchement. Gorgui s’est investi pour le rayonnement de ce service au milieu des autres spécialités médicales de l’ex-Cto. Une partie des agents disent ouvertement que ce service ne tient que grâce à lui. « Je suis sûr que si Gorgui quitte l’hôpital général de Grand Yoff, notre maternité va fermer », clame Saliou Daff, lors du la conférence de presse tenue au début du mois de septembre dans l’enceinte de cet établissement de santé.

Un syndicaliste de l’hôpital général de Grand Yoff résume de façon ironique l’influence que le médecin colonel exerce sur les malades, et particulièrement sur les femmes. « Gorgui, même s’il ouvrait sa clinique dans une baraque à Grand Yoff, les femmes iront le rejoindre. Gorgui, c’est un phénomène. Il maîtrise son métier. C’est un don de Dieu », a laissé entendre Saliou Daff lors de la dernière assemblée générale de la fédération des syndicats de santé. Saliou Daff n’est pas la seule personne à reconnaître publiquement les mérites de ce gynécologue de renom. Parmi, ces malades, on compte aussi des étrangers.

Honoré par l’Assemblée nationale

La distinction reçue en 2006 de l’Assemblée nationale sonne comme le couronnement de la reconnaissance de la nation à un de ses fils qui lui a servi avec loyauté et abnégation. A travers, cette distinction, le gynécologue voit aussi une réparation de l’injustice qu’il a subie au cours de son parcours. « Lorsque j’ai reçu cette distinction, ma mère m’a dit : le fait d’être honoré par l’Assemblée nationale est largement suffisant. Pour moi, à travers cette distinction, l’Assemblée a voulu réparer une injustice. C’est aussi une motivation pour moi. Mais, cela doit également servir d’exemple aux jeunes qui doivent savoir que ce n’est pas inutile d’aider les populations », confesse-t-il.

La dimension sociale de la médecine

Le médecin colonel, c’est aussi l’intellectuel qui défend ses idées, ses positions. Il parle avec passion et conviction de la pratique du métier de la médecine de nos jours. Son discours sur cette question est fortement chargé d’humanisme. Le gynécologue insiste sur la dimension sociale de la médecine et trace une frontière entre celle-ci est le commerce. Pour le colonel, c’est inconcevable de pratiquer la médecine en oubliant sa quintessence, sa dimension sociale. Même si le médecin doit vivre de sa médecine. « La médecine, c’est une mission que Dieu a déléguée à une partie de la population. C’est un pilier fondamental d’une nation. La recherche du gain doit être secondaire. On ne peut monnayer le moindre geste. La dimension sociale est fondamentale en médecine. La médecine ne peut pas se pratiquer comme le commerce. Quand je n’ai pas d’argent dans ma poche, cela ne m’empêche pas de venir au travail », rappelle-t-il avec insistance et en gesticulant. D’une grande simplicité, il affiche une mine affable durant tout l’entretien. Ce n’est pas une attitude de circonstance. Le natif de Diokoul, un village lébou de Rufisque, est d’un commerce facile. Ce n’est pas le genre qui aime les grands protocoles. La preuve, après le premier coup de fil pour l’entretien, il nous a demandé de choisir le jour et l’heure à notre convenance. Il nous reçoit, comme les gens qu’il connaît depuis des années. Le colonel envisage d’ouvrir un cabinet ou la pratique de la médecine ne laissera pas au rancart les pauvres qui constituent l’écrasante majorité des populations. « Dans ce cabinet, tout le monde pourra bénéficier de mes services. Les riches paieront pour les pauvres. Si la consultation est fixée à 20.000 francs Cfa, une partie de ce montant servira à supporter les frais de ceux qui n’ont pas les moyens. Il faut que les riches tirent les pauvres. On ne peut pas exclure l’essentiel des populations de l’accès au système de santé », révèle-t-il.

Gorgui, c’est aussi ce Sénégalais qui croit que nous pouvons sortir du sous-développement. Car nous avons une chance : celle d’avoir une jeunesse dynamique. Pour lui, il suffit d’orienter cette frange de la population dans la même direction pour se développer sans l’aide extérieure.



9 Commentaires

  1. Auteur

    Oulimata Diene

    En Juillet, 2011 (10:24 AM)
    il fau duminuer les prix d la consultation d la clinik meme en amenen les resultats danalyse on paye 15000f
  2. Auteur

    Diop

    En Septembre, 2011 (15:06 PM)
    il fo mieux mettre a laise les gens de la clnique surtout les toilettes pour une clinik cets pas normal la douche
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    Auteur

    Dji

    En Mars, 2012 (16:18 PM)
    je voudrais le numéro de téléfone de la clinique de gorgui diaw svp merci
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    Auteur

    Mme Khaya

    En Août, 2012 (23:45 PM)
    il faut surtout essayer de prendre des jours uniquement pour les étrangers puisqu' il ne font pas les rangs pour permettre le même pied d'égalité! pourquoi les étranger peuvent bénéficier des privilèges que nous n'avons pas! et surtout au niveau de la sécrétariat il faut qu'il est plus de considération envers les gens! merci
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    Auteur

    Ami

    En Mars, 2013 (18:31 PM)
    Je voudrai avoir son numéro car je voudrai venir laba merci
    Auteur

    Www.e-rufisque.org

    En Mai, 2014 (17:01 PM)
    Grosse fierté pour Rufisque

    CA KAW CA KANAM GORGUI
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    Auteur

    Vérité

    En Juin, 2014 (18:05 PM)
    voici le numéro de cabinet de gorgui diaw 338673080
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    Auteur

    Anonyme

    En Avril, 2017 (11:34 AM)
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    Auteur

    Patiente Satisfaite

    En Avril, 2018 (11:18 AM)
    je témoigne toute ma gratitude à ce grand médecin toujours près à soulager les maladies de la femme.Qu'ALLAH TOUT PUISSANT vous protège et guide vos par la Grâce du prophète Mouhamed PSL. Amine.

    Une patiente satisfaite

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