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(Interview) Doudou Ndiaye Coumba Rose, Tambour Major : «Ma relève est déjà conçue! »

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Feu Doudou Ndiaye Coumba Rose (Photo: Seylou Diallo/AFP)

«Un monsieur qui ne fait pas un mètre», aime t-il à se définir. Mais le Sénégal doit à ce petit bout d’homme son hymne national et l’africanisation du défilé des majorettes lors des fêtes d’indépendance. Doudou Ndiaye Coumba Rose est devenu grâce à ses percussions un des tout premiers ambassadeurs du Sénégal. Plombier de profession, il est devenu une véritable virtuose des tambours. Jusqu'à ses 85 berges, il a su diriger avec toujours la même force, la même vitalité et la grâce, ses tambours, dont le son ne retentira désormais que dans l'au-delà. Seneweb publie un entretien que le tambour major avait accordé au défunt quotidien «Kotch» à l'occasion de ses 80 ans où il raconte ses débuts, ses plus beaux souvenirs et évoque sa relève.


A 80 ans, vous gardez toujours la même énergie, quel est votre secret ?


Je n’ai aucun secret. Mais, j’ai beaucoup aidé mon corps à vivre. Je n’ai jamais fumé une seule cigarette, ni pris une goutte d’alcool de ma vie. Je soigne mon alimentation aussi. J’évite tout ce qui est gras. Je me maintien en faisant trois fois par semaine du sport. Je cours sur 5 Km à chaque séance et je reviens chez moi pour faire des exercices. Je fais aussi beaucoup de marche. Et, je vais voir le médecin au moins chaque trois mois pour faire un bilan de santé. Il y a beaucoup de vieux de mon âge qui ne parviennent pas à faire ce que je fais parce qu’ils ont une mauvaise hygiène de vie.


Comment est-ce que vous en êtes arrivé à devenir percussionniste de renommée internationale ?


J’ai traversé presque le monde entier grâce aux percussions. C’est grâce au bon Dieu que j’ai pu accomplir cela mais aussi j’ai bien appris mon art. Je suis griot de caste mais je suis fondamentalement contre ce genre de griots qui quémandent. Je l’ai toujours refusé. J’ai eu mon certificat d’études en 1967 et j’ai suivi mes études à l’école Pinet Laprade où j’ai appris le métier de plomberie. J’ai été plombier durant 40 ans avant de devenir percussionniste. En ce moment le métier d’artiste n’était pas bien considéré. Je faisais partie d’une famille très respectée. Mon grand-père était l’Imam de la mosquée du quartier et un Moukhadam de El Hadji Malick Sy, mon père était instituteur, par la suite, il est devenu agent comptable. On était dans un quartier où au moindre bruit les gens disaient qu’on les dérange. Donc, ma famille n’a jamais accepté le fait que je sois percussionniste. A cause de mon ambition de vouloir devenir coute que coute percussionniste, mon père est resté 7 ans sans m’adressé la parole. Je n’ai jamais vu de tam-tam chez moi mais je ne peux pas expliquer la sensation que je ressentais quand j’entendais le bruit d’un tam-tam résonner sur le chemin de l’école. Et à l’époque, chaque matin, il y avait une cérémonie de baptême, de mariage, ou de Kassak, le bruit des tam-tams me faisaient détourner du chemin de l’école. Ainsi, je pouvais me retrouver durant quinze jours à sécher les cours. Mon oncle avec qui je vivais à l’époque me battait souvent à cause de cela. Et la dernière que cela s’est produit, il m’a battu tellement violemment que je me suis retrouvé avec un œil enflé et la clavicule cassé. J’ai fini à l’hôpital des Indigènes devenu aujourd’hui l’hôpital Le Dantec. Quand on est arrivé le médecin blanc à demandé à mon oncle ce qui c’était passé et il dit que je m’étais blessé en tombant d’un arbre alors que je cueillais des mangues. Le médecin a su que ce n’était pas vrai quand il a vu les coups de fouet sur mon corps, jusqu’à aujourd’hui je garde des stigmates de cet incident. Il a alerté la police qui est venu chercher mon oncle pour le conduire au commissariat central, n’eût été l’intervention des anciens on l’aurait déféré. Après cet incident des parents et amis de mon père ont parlé à mon père pour qu’il accepte le métier que j’avais choisis parce qu’ils ont vu a quel point j’étais déterminé à aller jusqu’au bout et passionné par le métier. Lui, ne voulait rien n’entendre. Je lui ai expliqué que je ne savais pas ce qui me poussait à aimer les percussions. C’est seulement in jour quand il m’a vu dirigeait la prière et il m’a entendu réciter certains versets du Coran qu’il a compris que je n’étais pas aussi mauvais qu’il pouvait le penser.


Quel est l’évènement qui vous a le plus marqué durant votre carrière ?


Le défilé du Champs Elysée à Paris en 1989. Je portais une culotte bleue, chemise blanche et un béret rouge. C’était lors du bicentenaire de la révolution française. J’ai défilé avec mes batteurs.


Qui vous a appris le métier, ou est-ce un don naturel ?


J’assistais aux cérémonies et je suivais les rythmes. Après cela, je les imitais. Mais, j’ai remarqué un jour parmi les batteurs, un tambour major particulièrement séduisant. Il était jeune, beau et s’habillait très élégamment. Il s’appelait El Hadji Mada Seck. J’assistais souvent à des cérémonies qu’il animait. Je l’admirais, il jouait bien. Il a constaté que j’avais du potentiel pour devenir un bon batteur, il m’a demandé d’intégrer son groupe. Je suis devenu grâce à lui un batteur très doué. J’ai commencé à me faire de la notoriété. Quand il quittait le pays pour se rendre en Côte d’Ivoire. Il m’a tout légué ses instruments et m’a demandé de prendre sa place au sein du groupe. Quand il est parti, j’ai décidé d’aller rencontrer les anciens. J’a i traversé sept régions pour rencontrer les Fara Lamb, les Fara Tieck, les Fara Djim pour apprendre le secret des percussions. Je voulais connaître chaque rythme, des animaux et des personnes. Chaque animal possède son bakk, et dès que tu le joue tu as la capacité de le posséder, il en est de même des animaux. Quand j’allais les voir j’achetais du tabac, vin, des bougies et du sucre histoire de leur faire plaisir parce que c’étaient des animistes. Ils m’ont appris à annoncer n’importe quel évènement à travers les rythmes. Comment faire appel aux guérisseurs, annoncer le nombre de blessés d’une guerre ou indiquer que les soldats arrivent avec des captifs, annoncer la venue des criquets ou de la pluie. Ils m’ont véritablement appris à communiquer avec les tambours.


Quel est le pouvoir des tam-tams ?


Par exemple, le tam-tam a le pouvoir de destitué un roi. D’antan, quand il arrivait qu’un roi sème la pagaille dans son fief, les anciens allaient voir les griots du village, ensemble ils se rendaient chez le marabout, qui faisait un talisman qu’il remettait au griot. Il y a des sortes de tam-tams qui sont recouverts par le bas. C’est ce genre d’instrument que le griot utilisait pour cacher le talisman. Seul a le droit de battre le tam-tam, un homme incirconcis qui n’a jamais commis le péché de chair. Quand le roi entendait le son de ce tam-tam, il démissionnait automatiquement. S’il s’agit d’un roi têtu, qui refusait de quitter le pouvoir, dès qu’il sortait, il était mordu par un serpent ou il faisait un accident. Mais dans tous les cas il était destitué.


D’où vous vient l’inspiration de composer vos rythmes ?


J’ai composé énormément de rythmes à partir de bruit du vent, du son de la brise marine ou du chant des oiseaux. Le retour des piroguiers, le marchandage de poisson, le bruit des vagues qui frappent sur des rochers, un match de football, des galas de lutte : tout est source d’inspiration pour moi. Je me suis rendu en visite officiel en Roumanie avec le président Senghor une fois, et le soir j’ai eu du mal à trouver le sommeil. J’ai regardé la télévision, j’ai lu, rien n’y faisait. Alors j’ai ouvert la fenêtre, et j’ai tendu mon magnétophone. J’ai enregistré le chant des oiseaux, le claquement des fenêtres qui s’ouvrent et se referment. Arrivé, chez moi je l’ai écouté attentivement et ainsi je suis parvenu à composer ce qui est devenu maintenant le générique du journal télévisé de la RTS. Je ne laisse rien passer.


Qu’est-ce que vous pensez de la jeune génération de percussionniste et de leur travail, des rythmes nouvellement composé?


Les jeunes batteurs font du bon boulot. Les temps ont changé et les rythmes ont également évolué, il faut savoir s’adapter. La Goana est un très bon rythme, qui très joli. C’est pas mal du tout. L’inconvénient c’est qu’ils ne maitrisent pas leur art, ils ont appris le tam-tam juste pour faire danser les gens. Il faut qu’il préserve la culture tout de même. Je n’apprécie pas un batteur mal habillé avec des rastas. Il faut avoir la mise correcte. Un percussionniste doit bien s’habiller. C’est pourquoi beaucoup de jeunes ne parviennent à rien avoir dans le métier. Ils ne savent même pas qu’il y va de leur protection. Quand on joue, il faut savoir que dans chaque localité il y a des génies à qui il faut donner leur part avant de danser. Il faut d’abord jouer pour eux. Beaucoup de jeunes ne le font pas c’est pourquoi, ils tombent malade et piquent parfois des AVC sans raison. Ce sont les génies qui se vengent comme ça. Il y a beaucoup de jeunes batteurs qui sont incorrects dans leur travail. Ils matent le sexe des femmes qui dansent. Ce n’est pas une bonne chose. Quelqu’un l’avait fait et à la place il a vu un sexe fait en entier de dents. Il en est tombé malade et est mort du traumatisme de ce qui a vu.


Est-ce que les Rosettes existent toujours ?


Absolument. Dernièrement elles ont joué lors du combat Baboye-Balla Gaye. D’ailleurs au mois de septembre prochain elles seront en tournée en Europe. Et même maintenant, j’ai mis sur pied les Rosos. Ce sont mes petits-fils âgés entre 4 et 12. Ils sont allés en Hollande et au Japon où ils ont fait un tabac.


Donc la relève sera bien assurée quand vous ne seriez plus là ?


Ma relève est déjà conçue. Je ne m’inquiète pas pour cela. J’ai des enfants qui sont excellents en percussions. Surtout Birame, il a un don particulier, il est comme moi. Mais je leur ai tous appris les secrets du métier et ils sont tous bons.



9 Commentaires

  1. Auteur

    Ansouman

    En Août, 2015 (19:08 PM)
    Paix+%E0+son+ame
  2. Auteur

    Swiss Diaspora

    En Août, 2015 (20:17 PM)
    GRAND "Doudou" l'Artiste égal à Louis Amstrong! Glen Miller! Jams Brown! Je t'ai connu en même temps que le jazz, le disco, le Funcky, le Baobab ..la coladera, le Funana .Puis vint quelques années plustard pour moi .Aldo. Thiosane, Kilimandjaro, le relais route de Ouakam ...Je te vois encore diriger les majorettes de JFKennedy sur l'avenue ...les 4 Avril ....Ce rythme raisonne encore dans ma tête ....et je cherche encore devant la télé à reconnaitre un visage d'une de ces belles filles ..les plus belles Filles parmies les plus belles se déhancher comme une gazelle libre, envoûtante ...j'en ai encore plein les yeux de ces souvenirs d'enfance, de ma jeunesse au Senegal ! Maschalla ...Les filles vous êtes toutes mamans ..Maschalla ! J'ai eu vraiment la chance d'avoir été bercé par ta musique ..et j'ai eu aussi la chance d'avoir dans mes bras une ou deux de vos majorettes dans mes bras! .."Doudou" merci de m'avoir fait connaitre mes premiers amours de ces filles du lycée John F. Kennedy ...moi un ancien du sacre-coeur et des maristes! Ton Tam restera à jamais l'arme fatal qui fit danser (les filles de Dakar..du Senegal) mes plus belles histoires d'amour ...moi qui étais juste un élève, un collègien ...You are the Best! Que ton âme repose en paix
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    Auteur

    Anonyme

    En Août, 2015 (20:21 PM)
    Par exemple, le tam-tam a le pouvoir de destitué un roi. D’antan, quand il arrivait qu’un roi sème la pagaille dans son fief, les anciens allaient voir les griots du village, ensemble ils se rendaient chez le marabout, qui faisait un talisman qu’il remettait au griot. Il y a des sortes de tam-tams qui sont recouverts par le bas. C’est ce genre d’instrument que le griot utilisait pour cacher le talisman. Seul a le droit de battre le tam-tam, un homme incirconcis qui n’a jamais commis le péché de chair. Quand le roi entendait le son de ce tam-tam, il démissionnait automatiquement. S’il s’agit d’un roi têtu, qui refusait de quitter le pouvoir, dès qu’il sortait, il était mordu par un serpent ou il faisait un accident. Mais dans tous les cas il était destitué.



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    Auteur

    Anonyme

    En Août, 2015 (20:28 PM)
    Repose toi en paix à jamais, ce que je regrette trés profondemment son testament national n'a pas été respecté , car respecter son testament c'etait respecter sa mémoire mais aussi lui rendre hommage car il y'a juste une semaine il disait aprés ma mort celui qui me rend hommage qu'il soit politique ,réligieux ou autres ...BALOUMALAH .Donc je trouve indécent que toutes les télévisions lui rendent un tel hommage .C'est regretable que cest aprés la mort que l'unanimité en bien se fait autour d'un homme .Mr Doudou ndiaye Rose ne voulait qu'une école de Sabar qui fait parti de notre ADN CULTUREL mais qui est aussi un instrument de formation pour la pérennité de notre culture .UNE aréne de lutte vaut-il une école de musique ? Maitre Doudou Rose repose toi en paix que dieu te reçoit dans son paradis celeste mais en aucun cas ton testament n'a été respecté. :fbhear:  :fbhear:  :fbhear:  :fbhear:  :fbhear:  :fbhear: 
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    Auteur

    Jaaxlé

    En Août, 2015 (20:58 PM)
    Il parait que Moussa Ngom aussi est décédé... c'est vraiment chaud ces jours ci  :jaaxle: 
    Auteur

    Anonymement

    En Août, 2015 (21:11 PM)
    "Il y a beaucoup de jeunes batteurs qui sont incorrects dans leur travail. Ils matent le sexe des femmes qui dansent. Ce n’est pas une bonne chose. Quelqu’un l’avait fait et à la place il a vu un sexe fait en entier de dents. Il en est tombé malade et est mort du traumatisme de ce qui a vu." :contaan:  :contaan:  :contaan:  :contaan: 

    Certains batteurs douniou dém :nono:  :nono:  :nono: 
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    Auteur

    Jo

    En Août, 2015 (08:06 AM)
    Que chacun se pose la question :

    A quand mon JOUR ?

    Ai-je bien agi durant ma vie ?



    Pensez à la tombe, on y trouvera que ce qu'on y a mis.

    Donc, au travail mes amis, pensez chaque à ce JOUR FATAL qui arrivera inexorablement.Que Dieu nous mène sur le droit chemin.
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    Auteur

    Rapel

    En Août, 2015 (08:46 AM)
    [Rapporté par Tirmidhi ] Le Prophète (Sallah Aleyi wa Salam) a dit :

    « Si vous saviez le quart de ce qui vous attends aprés la mort vous auriez préferer ne jamais naître. »



    (Hadith rapporté par Tirmidi)

    Le Prophète nous dit dans un Hadith : « Celui qui fait de l’au delà son objectif Dieu placera sa richesse dans son cœur, lui rassemblera ses affaires (les siens autour de lui) et sa part de ce bas monde que Dieu lui a destinée lui viendra inévitablement. Celui qui fait de la Dounia (bas monde) son souci principal Dieu placera sa pauvreté entre ses yeux, dispersera ses affaires (les siens autour de lui) et il n’obtiendra de cette Dounia (bas monde) que ce que Dieu lui a déjà réservé. »

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    Auteur

    Anonyme

    En Août, 2015 (10:31 AM)
    Il avait demandé à tous les batteurs du Sénégal de planter un arbre, de lui donner un nom de ces aïeuls. Car disait-il c'est la seule manière d'avoir un suivi quand on plante les arbres. Il disait que les ministres comme les présidents plantent des arbres, mais quelques jours après ces arbres meurent faute de suivi. :sunugaal: 

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