Deux milliards de FCfa de différentiel de pension. C’est le montant que les retraités de la défunte société d’Entreprise générale des travaux du Cap-vert (Egcap) réclament à l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres), par le canal de leur avocat Me Mamadou Seck. Pour éviter de faire face au juge du travail le 30 septembre prochain avant de débourser cette manne financière, les dirigeants de la boîte ont ouvert des négociations avec les retraités. Et à cet effet, un protocole d’accord a été soumis aux travailleurs. Document qu’ils (les dirigeants de la boîte et retraités) doivent finaliser aujourd’hui dans les locaux de l’institution. Les négociations risquent d’échouer, du fait que la quasi totalité des retraités de Egcap ne se retrouvent pas dans la pièce signée pour l’Ipres par Mody Guiro, Président du conseil d’administration, Alassane Robert Diallo, directeur général de l’Ipres et pour le collectif des retraités d’Egcap, Maguette Diop, Laurent Diokel Diop et Maguette Seck. Pour mener à bien les négociations, l’Ipres avait joué sur la fibre syndicale. Surtout qu’il y a, dans le lot des retraités, des travailleurs qui roulaient pour la Cnts et d’autres pour la Cnts-Fc. Mais, vu la supériorité numérique des militants de la Cnts-Fc, l’Ipres s’est retrouvée dans une impasse et tente d’écarter l’avocat d’Egcap des négociations. Avec lequel, il avait pourtant établi un projet de procès-verbal de conciliation devant le tribunal du Travail. Document dans lequel, «l’Ipres s’engage à régulariser la situation de tous les travailleurs retraités et accepte de payer, à ce titre, toutes les pensions, les rappels différentiels d’allocations aux travailleurs retraités de l’Egcap, ainsi qu’à leurs ayants droit.
Les retraités de 1921 supposés morts
Dans l’article 1 du protocole, on peut lire ceci : «En effet, les requérants sont scindés en trois groupes et chacun d’entre eux a attrait l’Ipres en justice alors que, pour l’essentiel, leurs prétentions sont les mêmes. La finalité étant, pour chacun des membres de ces groupes, d’être désintéressé, c’est-à-dire de percevoir une pension complète ou de bénéficier d’une liquidation totale de ses droits.» Toujours lit-on dans le protocole dans son article 3 : «La population des retraités ciblés dans la régularisation ne concerne que les personnes nées en 1931, c’est-à-dire ceux qui ont atteint l’âge légal de la retraite de 55 ans en 1986. Sont donc exclues d’office, celles qui sont nées avant 1931. En conséquence, tous les retraités de l’entreprise Egcap ne sont pas concernés par ladite régularisation.» Des constats qui ont heurté les retraités. Surtout qu’il y a dans le lot des retraités des natifs de 1921 qui poursuivent l’Ipres devant le tribunal. Il s’y ajoute que, constatent les retraités, «nous n’allons pas avaliser le protocole d’accord de l’Ipres. Car, ils n’ont mentionné nulle part le montant à allouer aux travailleurs dans le procès-verbal. Il n’y a ni montant global, ni montant personnel. C’est un piège qu’ils veulent nous tendre, mais nous ne signerons pas».
La dation en paiement
Tout est partie d’une injustice constatée par les travailleurs de la défunte Egcap partis à la retraite entre 1982 et 2007 devant les guichets de la société des retraités. Les uns percevaient 10 000F, voire 15 000 FCfa comme pension, les autres un versement unique de 200 000F. Alors qu’Egcap avait mis à la disposition de l’Ipres un titre foncier sis à la Place de l’Indépendance. Une surface évaluée aujourd’hui à un milliard de FCfa. Et pour preuve, dans la requête introductive d’instance, transmise à Madame la Présidente du tribunal du Travail hors classe de Dakar, le conseil d’Egcap révèle au juge : «En effet, en contrepartie de cotisations salariales et patronales non reversées, l’Egcap a offert en dation en paiement un terrain sis à la Place de l’Indépendance et a transféré les créances qu’elle détenait de la Sonatel à l’Ipres.»
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