Comme il a l'habitude de le faire à travers nos colonnes, le sociologue Aly Khoudia Diao nous livre, à travers cet entretien, son point de vue sur les hommes adeptes du « seussou ».
Le Matin : Quelle est votre appréciation sur les hommes qui s'adonnent à une recherche de plaisir au niveau des lieux publics sur des femmes et jusqu'à la jouissance la plupart du temps ?
Aly Khoudia Diao : Nous avons tous entendu parler de ce phénomène qui se déroule la plupart du temps dans les lieux d'attroupement, et même parfois dans les tribunaux en pleine audience. Nous découvrons à ce niveau une des formes élémentaires de la perversité consécutive à des fantasmes inassouvis de la part d'homme dont la sexualité n'est pas encore assumée.
La foule crée les conditions de cette proximité que l'individu qui fantasme sur une croupe bien rebondie, comme en raffolent d'ailleurs la plupart des Sénégalais, n'a pas encore la possibilité de créer lui-même. Soit par peur de s'adresser à une femme et de lui dire ses sentiments et tout le processus annexe qui conduit au lit, soit parce que c'est un personnage antisocial ou marginal auquel la gente féminine ne prête aucune attention. En général, les hommes qui font cette pratique communément appelée "seussou" ou "tegaté c..." choisissent une femme bien cambrée, dans un lieu public, à l'occasion de spectacles où elle est trop concentrée pour se caler derrière le postérieur de la "drianké". Sous l'effet du contact avec la chair ferme, son membre se raidit et en un laps de temps, l'individu éjacule.
Car, il ne peut plus se retenir et par la même occasion, atteint les cimes. Donc de manière générale, oui ce sont des situations que nous avons connues ou dont nous avons entendu parler. Toutefois, il faut mettre cela sur le compte d'une sexualité primaire caractéristique de la nature même de l'individu.
Est-ce un comportement de sujets qui ont des problèmes de libido ou bien psychiques ?
Ce n'est pas une maladie. Car, dès que l'individu se marie ou possède une compagne, cette perversion cesse dans la mesure où il acquiert une sexualité normale. Cependant, il devient pathologique si cette situation perdure, même dans le mariage et dans la maturité.
Le problème peut relever de simples fantasmes et comme je l'ai dit, nous avons tous nos fantasmes et nos folies. Or, la sexualité est un domaine où le vice est le mieux partagé car nous avons chacun nos penchants. Telle personne reste tétanisée devant de beaux balcons supportés par une forte poitrine, telle autre est paralysée à la vue d'un visage d'ange sur lequel tous les contours sont presque parfaits.
D'autres par contre succombent à la vue d'une belle paire de fesses bien cambrées, incrustée dans une carrosserie lourdement charpentée, genre drianké. C'est selon les personnes et les perceptions. Ces hommes peuvent avoir des problèmes de libido, mais ils ne sont pas fous, à moins d'être des marginaux.
Mais relativons tout cela, c'est difficile de percer le mystère des hommes, mais enfin. Ce qu'il y a lieu de comprendre aussi, c'est que malgré une très forte offre en gente féminine, certains hommes ont toujours des difficultés à passer à l'acte selon les procédures réglementaires. Ce qui fait que parfois, le viol ou l'agression suivie d'assassinat est le recours pour ce genre de détraqués mentaux.
Peut-on imputer ces comportements aux femmes, en sont-elles pour quelque chose ?
Non, je ne pense pas que les femmes en soient responsables. Il est vrai aussi que parfois, elles ont le même vice et se laissent faire. Tout cela est un peu plus compliqué. Mais, ce qu'il y a lieu de retenir, c'est que les femmes par essence sont faites pour attirer les hommes.
Car, elles sont objet de convoitise, ce sont des êtres que nous aimons côtoyer, chouchouter, baratiner pour enfin les conquérir et les posséder. Vous m'excusez, cela n'a rien d'inconvenant. C'est l'ordre des choses qui est comme cela. Une femme doit pouvoir attirer les hommes, nous donner envie de la suivre, de parler avec, bref de socialiser.
Tout cela relève de la vie normale, avec ses hauts et ses bas, ses perversions et ses normalités, je pense que des situations comme cela ne sont pas extraordinaires, mais les hommes doivent apprendre à gérer leur libido et ne pas toujours succomber à nos fantasmes sinon, rien ne nous différencierait des animaux. Le piège est dans la vie quotidienne avec ses milliers de femmes sacrément bien balancées qui semblent s'offrir au premier venu, qui sont en promotion en apparence, mais dont le coût est relativement élevé. Car elles sont à la recherche de l'idéal type, de l'homme idéal. Elles donnent l'impression d'être à la portée alors que ce n'est pas le cas. Et cette apparente inaccessibilité donne parfois envie de recourir à la force. Ce qui conduit au kidnapping, au viol, au meurtre. Aussi, une certaine prudence est à recommander.
7 Commentaires
Ami
En Mai, 2011 (16:16 PM)Suba Laay Comprendre
En Mai, 2011 (18:00 PM)Mmss
En Mai, 2011 (18:29 PM)Dougeul
En Mai, 2011 (20:22 PM)Gone
En Mai, 2011 (21:20 PM)@ Yaracodé
En Mai, 2011 (22:05 PM)Gueye
En Mai, 2011 (23:09 PM)Participer à la Discussion