Décédé le mercredi 30 mars 1988 à l'âge de 85 ans, Serigne Ahmadou Sakhir Lô a laissé pour la postérité un institut islamique pour la mémorisation du saint Coran et la maîtrise des sciences de la charia qui compte aujourd’hui un effectif de 3940 disciples.
La structure qui porte aujourd’hui son nom, est depuis lors prise en charge par Serigne Mactar Nar Lô, son neveu. Mais celui-ci, décrit par des membres de l’Association des sortants dudit daara comme un homme effacé, humble et d’une simplicité irréprochable, a reçu, au même titre que son prédécesseur, des hommages mérités, dimanche dernier à Coki. La cérémonie de remise du Prix El Hadj Ahmadou Sakhir Lô, initiée à l’issue d’un concours de récital de Coran national, a été mise à profit par les anciens disciples (talibés) dudit daara pour honorer la mémoire du fondateur de l’institut mais aussi saluer le travail accompli par Serigne Mactar.
Noyades de talibés à Coki
Rappel a été fait sur la personne d’Ahmadou Sakhir Lô, un homme qui a consacré toute sa vie à la science et à l'enseignement coranique. Il fut un disciple de son homonyme Serigne Ahmadou Sakhir Lô plus connu sous le nom de Mame Cheikh Mbaye (père de Serigne Sam Mbaye et du milliardaire Djily Mbaye). Et c’est en 1939, période marquant le début de la 2e Guerre mondiale, juste quelques mois après son installation à Coki sous l’ordre de son maître qu’il s’est lancé dans ses activités. C’était dans des conditions difficiles. N’empêche, il n’avait jamais abandonné. Pour preuve, récit a été fait, hier, par Serigne Fallou Lô, porte-parole de Serigne Mactar, lors de cette rencontre, des péripéties qui ont marqué les débuts ‘’très difficiles d’Ahmed Sakhir Lô avec son daara’’.
«Quelques temps après avoir démarré ses activités, rappelle-t-il, quelques-uns de ses talibés avaient trouvé la mort par noyade dans un cours d’eau qui était situé non loin de Coki. Son neveu qui était aussi son seul soutien est décédé lui-aussi, le laissant seul. Et comme cela ne suffisait pas, à plusieurs reprises, ses cases ont été réduites en cendre par les flammes. Mais, cela ne l’a point découragé».
Les larmes aux yeux, le timbre de la voix trahissant une certaine émotion, Serigne Fallou a dépeint Ahmed Sakhir Lo sous les traits d’un maître «très soucieux du sort de ses talibés». (…). Il est arrivé un moment où on peinait à nourrir les gens du daara. Mais grâce à un soldat, cette page est tournée à jamais. Cet homme qui a sacrifié son sang, sa famille, ses biens, c’est Serigne Mactar.
Les prédictions de certains, à la mort du fondateur
Celui-ci, dit-il, est arrivé, une fois dans sa vie où ses semblables et lui devaient embarquer pour aller poursuivre leurs études à l’étranger, Cheikh Ahmed Sakhir l’a retenu. Il n’a pas résisté. C’est lui seul qui a été au front pour rendre cela possible. A la mort Ahmadou Sakhir, beaucoup de gens avaient prédit la disparition de ce daara. Mais grâce aux soutiens des uns et des autres et des enseignants, il a su relever le défi. Aidé en cela par des personnes généreuses à l’image de Serigne Mboup qui, aujourd’hui, a fait plus que son papa Bara Mboup ; El Hadj Ass Ndao ; Abdou Aziz Sylla, entre autres. Vous tous avez honoré les daaras, le Coran, l’institut», a dit le porte-parole de Serigne Mactar Lô, avant de magnifier le travail abattu par l’association des sortants.
Auparavant, le patron de Ccbm a raconté une anecdote pour montrer combien le vieux Ahmadou Sakhir était attentif à leur sort. Pour voler le couscous du marabout par exemple, on avait tendance à nous organiser. Comme il était sensible à la situation de ses protégées, il n’hésitait pas à aller voir les conditions d’étude de ses élèves à chaque fois qu’il entendait des bruits ou des cris. Dès lors, on faisait en sorte que quelqu’un de nous émette un cri. On attendait qu’il sorte alors de sa case pour vérifier l’origine des cris, pour que nous nous introduisions dans sa chambre et lui voler son couscous. D’habitude, les gens n’ont pas tendance à revenir sur les lieux où ils ont connu la souffrance, mais ici on était avec un maître coranique qui était très sensible au sort de ses protégés. C’était un homme qui voulait à ses prochains ce que lui-même désirait pour sa propre personne. Nos dortoirs étaient plus confortables que sa case. Un endroit infesté de ‘’fel’’ (puces) dépourvu d’un quelconque confort ou luxe. Il était très ouvert et d’une disponibilité constante. N’importe qui pouvait venir le déranger à n’importe quel moment. Son successeur, Serigne Mactar Nar Lô, est aussi à son image. Il était très complice avec Cheikh Ahmadou Sakhîr Lô, conclut-il.
Youssoupha MINE
12 Commentaires
Anonyme
En Juillet, 2017 (17:19 PM)Ama
En Juillet, 2017 (17:37 PM)Anonyme
En Juillet, 2017 (22:20 PM)Ernest
En Juillet, 2017 (00:36 AM)Anonyme
En Juillet, 2017 (08:08 AM)Matar Ndoumbé Diop naît en 1701 à Warack Ndiatar, dans le Ndiambour,
il étudie la jurisprudence islamique (fikh) – en particulier deux recueils de préceptes, la Ris?la d'Ibn Abî Zayd Al-Qayrawânî et le Mukhtasar de Khalîl –, à l'université de Pire Saniakhor, qui contribua aussi à former les premiers lettrés arabisants de la sous-région, tels que Malick Sy, Abdoul Kader Kane, Oumar Tall ou Maba Diakhou Bâ6. Il part ensuite dans le Fouta où il devient le disciple de Massamba Thiam et étudie la grammaire arabe (nahw), qu'il sera le premier à introduire au Ndiambour. Il se rend ensuite au Gannar, c'est-à-dire en Mauritanie, où il séjourne dix ans
En recoupant différentes sources, l'historien Jean Boulègue estime que c'est entre 1725 et 1733 que Matar Ndoumbe Diop fonde le village de Koki au Cayor, après un premier essai infructueux dans le Baol4.
Il y installe une école coranique (daara), dont le rayonnement ne cesse de croître, au point qu'on parle quelquefois de l'« université de Koki ». Elle forme des générations de religieux et de théologiens, dont certains sont devenus des sommités scientifiques
Anonyme
En Juillet, 2017 (08:12 AM)Matar Ndoumbé Diop naît en 1701 à Warack Ndiatar, dans le Ndiambour,
il étudie la jurisprudence islamique (fikh) – en particulier deux recueils de préceptes, la Ris?la d'Ibn Abî Zayd Al-Qayrawânî et le Mukhtasar de Khalîl –, à l'université de Pire Saniakhor, qui contribua aussi à former les premiers lettrés arabisants de la sous-région, tels que Malick Sy, Abdoul Kader Kane, Oumar Tall ou Maba Diakhou Bâ6. Il part ensuite dans le Fouta où il devient le disciple de Massamba Thiam et étudie la grammaire arabe (nahw), qu'il sera le premier à introduire au Ndiambour. Il se rend ensuite au Gannar, c'est-à-dire en Mauritanie, où il séjourne dix ans
En recoupant différentes sources, l'historien Jean Boulègue estime que c'est entre 1725 et 1733 que Matar Ndoumbe Diop fonde le village de Koki au Cayor, après un premier essai infructueux dans le Baol.
Il y installe une école coranique (daara), dont le rayonnement ne cesse de croître, au point qu'on parle quelquefois de l'« université de Koki ». Elle forme des générations de religieux et de théologiens, dont certains sont devenus des sommités scientifiques
Anonyme
En Juillet, 2017 (13:35 PM)Deug
En Juillet, 2017 (13:46 PM)Il est l'ancêtre de plusieurs de fils et frère de Serigne Touba : Serigne Modou Moustapha, Serigne Bassirou, Serigne Mourtalla, Mame thierno Birahim, Serigne Massamba, ...
Il a été le guide religieux de l'arrière grand père de serigne Touba le fameux Mame Maharam Mbacké, il a aussi converti à l'islam l'arrière grand père de Lat Dior le très connu Barguet Sakhewar Fatma.
Les témoignages de Serigne Touba a son égard le place parmi les saints de Dieu sans aucun de doute.
Cela n'enlève en rien le mérite de Serigne Ahmadou Sakhir fondateur du Daraa de Koki sur recommandation de Serigne Ahmadou Sakhir Mbaye son guide et compagnon de Khadimoul Khadim.
Les journalistes devraient néanmoins être plus précis.
Mohamed
En Juillet, 2017 (18:11 PM)Anonyme
En Juillet, 2017 (21:44 PM)Anonyme
En Août, 2017 (19:08 PM)Ndèye Katy Dieng
En Février, 2018 (06:05 AM)Pour plus d'informations, n'hésitez pas à visiter le site web www.askanoukoki.com ou à nous écrire sur [email protected]
Pour ce qui est du marigot dans lequel les enfants se sont noyés, c'est la vérité aussi. C'est le marigot de Mband Sourga, près du cimetière du même nom, entre Grand Ville et Keur Serigne Koki Balla Sokhna Fall Diop.
Peut être faudrait-il juste changer le titre de l'article car c'est cette erreur qui enlève toute crédibilité à l'auteur. L'article en soi est intéressant.
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