La grand’ place de Tons est courue en ce mois de Ramadan. C’est le point de ralliement de tous ceux qui veulent tromper la faim et la soif en plus des faux jeûneurs et de ceux qui se disent dispensés de l’obligation de jeûner avec toujours en main le sac papier estampillé pharmacie.
Dés le lever du jour, la grand’ place se transforme en un vaste parquet où se déroule tournois de belote avec billet de banque sous la table. Tons a la baraka. Dans son jeu de carte, il détient As, Poupa, Pick et Trèfle. Il s’égosille, se réjouit de sa double, triple, quadruple victoire. Sa poche s’alourdit de piécettes et de billets de banque de 500 F Cfa. Il est venu chercher de quoi se payer un gueuleton plus que consistant à l’heure du «ndogu». Il rêve déjà de «laxass», de «mbouss», de «boppu xar» et d’os à moelle.
Voici que, du coin de la rue, tenant haut son chapelet, arrive le marabout de Tons, imam Diaxumpa, qui a toujours regardé avec dédain la mosquée belote. Tons entraine son «Mara» loin du groupe des beloteurs, fouille dans sa poche, en sort une liasse de billets froissés. Et Mara de détourner la tête en disant: l’argent d’un parieur, jamais. «Hasbunal-lah, kharam ! kharam !» Et Tons de lui glisser dans l’oreille «Toubalal xaliss bi mu lew et on partage». Et Mara de répondre «gnou dioub lou pinku».
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2 Commentaires
Anonyme
En Juin, 2016 (21:29 PM)Khel Khol Kham
En Juin, 2016 (09:03 AM)Participer à la Discussion