Nder : appel à la mobilisation pour l'abandon des violences contre les femmes

Le ministre de la Femme, de l’Enfant et de l'Entrepreneuriat féminin, Mariama Sarr, a appelé, jeudi à Nder, village historique du département de Dagana (Nord), à une mobilisation en faveur de l’abandon des violences contre les femmes.Elle a lancé cet appel dans une déclaration en prélude à la Journée internationale de la femme, célébrée ce vendredi sur le thème : ‘’Une promesse est une promesse : il est temps de passer à l’action, pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes ‘’. Optimiste sur l’issue de la lutte contre les violences faites aux femmes, Mme Sarr a adressé un appel aux ‘’Sénégalais, toutes catégories confondues, et partout où ils se trouvent, pour une mobilisation en faveur de l’abandon des violences.’’ Elle a souligné que son ministère et ses partenaires mettront en avant la prévention pour venir à bout de ce fléau. Evoquant l’immolation en 1819 des femmes du Walo pour échapper à l’esclavagisme des Maures du Trarza, elle a expliqué que ‘’le choix de Nder [théâtre de cette tragédie], pour célébrer cet événement, n’est pas fortuit’’. ‘’Le thème de cette année met en exergue non seulement l’élément-clé du thème international qui est de mettre fin à ces pratiques, mais aussi de mettre un accent particulier sur la prévention’’, a-t-elle déclaré. S’y ajoute que la Constitution du Sénégal proclame ‘’le rejet et l’élimination, sous toutes ses formes, de l’injustice, des inégalités et des discriminations, en instaurant une égalité homme-femme en droit’’. ‘’A cela s’ajoute l’existence d’un arsenal juridique qui constitue un acquis important. Il s’agit de l’existence de l’application de textes réprimant les pratiques néfastes, le harcèlement sexuel, les violences conjugales, le viol’’, a-t-elle souligné. Elle a insisté sur la volonté politique de lutter contre ces violences perçues comme ‘’un levier fort pour traduire en actes les préoccupations des femmes sénégalaises’’. Le Sénégal, qui porte un intérêt particulier à la promotion et à la protection des femmes, n’a fait que suivre le mouvement impulsé par l’ONU. Cette organisation a voté, en 1977, une résolution invitant les pays à consacrer une journée entière à la célébration d’un événement spécial en faveur de la promotion des femmes du monde. La décennie (1975-1985) avait été déclarée Décennie des Nations unies pour les femmes, selon Mme Sarr, qui rappelle aussi l’institution au Sénégal, par décret, d’une quinzaine de la femme en 1975. A l’origine de l’acte de l’ONU, Mme Sarr a évoqué la lutte, en 1857, des ouvrières de l’habillement de New-York, à travers une manifestation pour la suppression de la journée de dix heures, et celle des femmes russes de Saint-Pétersbourg, en 1917. AMD/ASG/DND