Les diplômés sénégalais d’Egypte donnent de la voix.Pour ne pas être laissés en rade par les futures autorités du pays, ils ont tenu un point de presse pour décrier leur situation. Et attirer l’attention sur leurs compétences qui ne sont pas souvent reconnues par les décideurs.
Que le futur président de la République se le tienne pour dit. Dorénavant, les diplômés sénégalais d’Egypte refusent d’être des laissés-pour-compte. Leur insertion professionnelle, aux dires des ‘arabisants’, relève du parcours du combattant. Et même s’ils y arrivent, les postes obtenus sont rarement à la hauteur de leurs diplômes. ‘Quel que soit le diplôme obtenu en Egypte, la seule option possible de servir au Sénégal c’est de se tourner vers l’enseignement’, renseigne Amadou Youry Sall, enseignant et chercheur à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. Une situation lourde de frustrations pour ces diplômés qui, pour la plupart, le sont dans des matières scientifiques.
Pour renverser la tendance, ces diplômés, regroupés au sein de l’association proposent aux futurs élus de ce pays, des solutions pour permettre de relever le niveau de recrutement de l’élite administrative. D’abord en y insérant des compétences autres que le français. Car pour les organisateurs, adopter le projet éducatif exclusif de la France ne peut permettre en même temps d’accorder une quelconque considération à l’école sénégalaise antérieure, à savoir la langue arabe. Pour Amadou Youry Sall, ‘les marabouts ou oustazes sont écartés de la gestion de la cité’ parce que ‘l’élite ne reconnaît en eux aucune compétence en dehors de la religion.’ Comme autre solution, il faudra mettre en place une administration plus ouverte à la culture de masse autrement dit, techniquement compétente et socialement consciente. Les arabisants sont convaincus que le Sénégal gagnerait beaucoup à exploiter toutes ses armes culturelles et scientifiques dans ce monde de compétition. Cette nécessité d’une réorientation éducative et administrative est possible si les autorités ‘se débarrassent de leur complexe’.
Les organisateurs du point de presse s’offusquent de certains faits qui sont la marque du manque de considération de l’Etat vis-à-vis de la langue arabe. En effet, selon le professeur Sall, sur dix ambassadeurs affectés dans les pays arabes seul trois s’expriment et comprennent l’arabe.
Au Sénégal, la langue arabe est pratiquée par 6 % de la population, particulièrement dans 5 régions du pays. Comme Diourbel, Kaolack, Saint-Louis, Matam et la région de Louga. Dans l’international, la langue arabe est la 5e langue la plus parlée au monde. C’est fort de ces constats que les diplômés sénégalais d’Egypte sont convaincus d’avoir leur mot à dire dans le développement du pays.
4 Commentaires
Dak
En Janvier, 2012 (08:28 AM)Il y va aussi de l'attractivitè des ecoles qui dispensent ce type d'enseignment car si les debouchès n'existent pas, les eleves et les parents deserteront ces etablissements.
Moi
En Janvier, 2012 (12:02 PM)Pffff
En Janvier, 2012 (18:04 PM)Intelect
En Janvier, 2012 (21:03 PM)Participer à la Discussion