L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a consacré un module sur la sécurité et sa perception au Sénégal dans le cadre de son enquête dénommée « A l’écoute du Sénégal 2014 ». Cette étude a révélé que plus de 8 ménages sur 10 font confiance à la police en matière de protection des biens et des personnes contre les crimes et les violences.
Dans cette enquête intitulée « A l’écoute du Sénégal », un module est consacré à la sécurité, en vue de se faire une idée de l’éventuel sentiment d’insécurité qui pourrait animer la population.
Pour faire face à la criminalité, l’Etat dispose de corps armés censés traquer les malfaiteurs et assurer la quiétude des populations, en l’occurrence la Police nationale. Dans le cadre de cette enquête, une question relative à la confiance vis-à-vis de cette institution a été posée aux ménages. Il en est ressorti qu’un peu plus de 8 ménages sur 10 font confiance à la police en matière de protection des biens et des personnes contre les crimes et les violences. Le maximum s’observe dans les autres milieux urbains (85,6%). Ainsi, pour améliorer la sécurité des individus, l’essentiel des ménages interrogés (54,8%) prônent une augmentation des patrouilles de police, ce qui sous-tend une augmentation des moyens, aussi bien matériels qu’humains, mis à la disposition des forces de l’ordre pour veiller à la sécurité des personnes et des biens.
Toutefois, selon le milieu de résidence, on constate un écart très net en ce qui concerne les moyens de protection suggérés. En effet, les patrouilles de police ne représentent que 48,2% du choix des ménages ruraux contre respectivement 56,6% et 66,8% des ménages urbains de Dakar et des autres villes. En zone rurale, plus du tiers des ménages préconise la mise en place d’une police communautaire.
Le signalement des crimes s’érige en règle chez les ménages
En général, les populations sont tentées de se faire justice elles-mêmes lorsqu’elles attrapent en flagrant délit des criminels. Toutefois, comme le souligne l’enquête de l’Ansd, le signalement des crimes à la police semble être la règle. En effet, quel que soit le milieu de résidence considéré, les ménages soutenant cette idée sont plus nombreux, en particulier en milieu urbain (43,6% à Dakar urbain et 53,1% dans le milieu urbain des autres régions).
En zone rurale, un peu plus du tiers des crimes sont signalés auprès d’une autre autorité (pouvoir local ou chef traditionnel), probablement du fait de l’absence des forces de police. D’ailleurs 14,5% des ménages ruraux évoquent cette absence comme une raison du non signalement des crimes et délits subis. En milieu urbain, cela concerne respectivement 3,0% et 5,5% des ménages urbains de Dakar et des autres villes. Il est à noter, par ailleurs, le pessimisme des citadins dakarois puisqu’environ 21,2% considèrent inutile le signalement du crime à la police, soit par désintérêt de celle-ci (environ 11%) soit du fait de son incapacité à résoudre le problème (10,2%).
Plus du tiers des ménages ne se sent pas en sécurité
A la question de savoir si les individus se sentent protégés face à certaines situations, il est à relever que le sentiment d’insécurité plane même lorsqu’on est chez soi, mentionne le document de l’Ansd.
En effet, plus du tiers des ménages « ne se sentent pas en sécurité » même étant chez eux. La proportion la plus forte de ménages dans cette situation s’observe dans les autres milieux urbains (37%). Cela pourrait être lié au fait que les principaux cas de crime surviennent au sein des maisons. Cette proportion, souligne la même source, est bien plus importante quel que soit le milieu de résidence, en cas de circulation à pied ou à vélo dans le quartier de jour comme de nuit. Toutefois, précise la publication de l’Ansd, ce sentiment d’insécurité est bien plus marqué lorsqu’on circule de nuit dans le quartier quel que soit le moyen utilisé (marche ou vélo). Il est à noter par ailleurs, qu’un peu de la moitié des membres des ménages urbains (51,9% dans le milieu urbain dakarois et 51,8% dans les autres milieux urbains) ne se sente pas protégé lorsqu’il circule la nuit à pied ou à vélo dans son quartier.
Il se pose ainsi la question des modalités de protection des biens et des personnes au sein des foyers, qui en principe devraient assurer aux individus une certaine quiétude. D’ailleurs, note l’enquête, dans la grande majorité des cas, les ménages considèrent que la sécurité de leurs familles n’a pas évolué au cours de l’année écoulée (environ 59% des cas). Ce n’est qu’à Dakar urbain où plus du tiers des ménages déclare une amélioration de la sécurité durant cette période. Cette situation concerne respectivement 20,4% et 28,7% des ménages des autres milieux urbains et ceux du milieu rural.
Recul de la violence domestique
Un des modules de l’enquête de référence du projet « A l’écoute du Sénégal » aborde les actes de violence infligés à un membre du ménage par un autre membre quel que soit son sexe. Toutefois, ce volet n’a été administré qu’au répondant principal du ménage.
Au Sénégal, relève l’étude, il est noté une certaine rareté de la violence au sein du ménage. En effet, la violence verbale qui semble être plus fréquente que celle physique est observée dans moins de 2% des ménages (1,47% pour les menaces et 1,78% pour les humiliations publiques). Quelle qu’en soit la forme, elle est plus importante dans les autres milieux urbains et semble être l’apanage des hommes. En ce qui concerne la violence physique, on note un très faible écart selon le sexe de l’auteur.
En général, les agresseurs se trouvent en pleine possession de leurs facultés mentales. Ce n’est qu’en milieu rural que les quelques cas de violences physiques relevées ont été perpétrés en situation d’ébriété. Le plus souvent, souligne le document de l’Ansd, ces actes de violences domestiques ne font pas l’objet d’une plainte auprès des autorités publiques ou d’une demande d’aide auprès d’autres autorités.
Abdou DIAW
Dans cette enquête intitulée « A l’écoute du Sénégal », un module est consacré à la sécurité, en vue de se faire une idée de l’éventuel sentiment d’insécurité qui pourrait animer la population.
Pour faire face à la criminalité, l’Etat dispose de corps armés censés traquer les malfaiteurs et assurer la quiétude des populations, en l’occurrence la Police nationale. Dans le cadre de cette enquête, une question relative à la confiance vis-à-vis de cette institution a été posée aux ménages. Il en est ressorti qu’un peu plus de 8 ménages sur 10 font confiance à la police en matière de protection des biens et des personnes contre les crimes et les violences. Le maximum s’observe dans les autres milieux urbains (85,6%). Ainsi, pour améliorer la sécurité des individus, l’essentiel des ménages interrogés (54,8%) prônent une augmentation des patrouilles de police, ce qui sous-tend une augmentation des moyens, aussi bien matériels qu’humains, mis à la disposition des forces de l’ordre pour veiller à la sécurité des personnes et des biens.
Toutefois, selon le milieu de résidence, on constate un écart très net en ce qui concerne les moyens de protection suggérés. En effet, les patrouilles de police ne représentent que 48,2% du choix des ménages ruraux contre respectivement 56,6% et 66,8% des ménages urbains de Dakar et des autres villes. En zone rurale, plus du tiers des ménages préconise la mise en place d’une police communautaire.
Le signalement des crimes s’érige en règle chez les ménages
En général, les populations sont tentées de se faire justice elles-mêmes lorsqu’elles attrapent en flagrant délit des criminels. Toutefois, comme le souligne l’enquête de l’Ansd, le signalement des crimes à la police semble être la règle. En effet, quel que soit le milieu de résidence considéré, les ménages soutenant cette idée sont plus nombreux, en particulier en milieu urbain (43,6% à Dakar urbain et 53,1% dans le milieu urbain des autres régions).
En zone rurale, un peu plus du tiers des crimes sont signalés auprès d’une autre autorité (pouvoir local ou chef traditionnel), probablement du fait de l’absence des forces de police. D’ailleurs 14,5% des ménages ruraux évoquent cette absence comme une raison du non signalement des crimes et délits subis. En milieu urbain, cela concerne respectivement 3,0% et 5,5% des ménages urbains de Dakar et des autres villes. Il est à noter, par ailleurs, le pessimisme des citadins dakarois puisqu’environ 21,2% considèrent inutile le signalement du crime à la police, soit par désintérêt de celle-ci (environ 11%) soit du fait de son incapacité à résoudre le problème (10,2%).
Plus du tiers des ménages ne se sent pas en sécurité
A la question de savoir si les individus se sentent protégés face à certaines situations, il est à relever que le sentiment d’insécurité plane même lorsqu’on est chez soi, mentionne le document de l’Ansd.
En effet, plus du tiers des ménages « ne se sentent pas en sécurité » même étant chez eux. La proportion la plus forte de ménages dans cette situation s’observe dans les autres milieux urbains (37%). Cela pourrait être lié au fait que les principaux cas de crime surviennent au sein des maisons. Cette proportion, souligne la même source, est bien plus importante quel que soit le milieu de résidence, en cas de circulation à pied ou à vélo dans le quartier de jour comme de nuit. Toutefois, précise la publication de l’Ansd, ce sentiment d’insécurité est bien plus marqué lorsqu’on circule de nuit dans le quartier quel que soit le moyen utilisé (marche ou vélo). Il est à noter par ailleurs, qu’un peu de la moitié des membres des ménages urbains (51,9% dans le milieu urbain dakarois et 51,8% dans les autres milieux urbains) ne se sente pas protégé lorsqu’il circule la nuit à pied ou à vélo dans son quartier.
Il se pose ainsi la question des modalités de protection des biens et des personnes au sein des foyers, qui en principe devraient assurer aux individus une certaine quiétude. D’ailleurs, note l’enquête, dans la grande majorité des cas, les ménages considèrent que la sécurité de leurs familles n’a pas évolué au cours de l’année écoulée (environ 59% des cas). Ce n’est qu’à Dakar urbain où plus du tiers des ménages déclare une amélioration de la sécurité durant cette période. Cette situation concerne respectivement 20,4% et 28,7% des ménages des autres milieux urbains et ceux du milieu rural.
Recul de la violence domestique
Un des modules de l’enquête de référence du projet « A l’écoute du Sénégal » aborde les actes de violence infligés à un membre du ménage par un autre membre quel que soit son sexe. Toutefois, ce volet n’a été administré qu’au répondant principal du ménage.
Au Sénégal, relève l’étude, il est noté une certaine rareté de la violence au sein du ménage. En effet, la violence verbale qui semble être plus fréquente que celle physique est observée dans moins de 2% des ménages (1,47% pour les menaces et 1,78% pour les humiliations publiques). Quelle qu’en soit la forme, elle est plus importante dans les autres milieux urbains et semble être l’apanage des hommes. En ce qui concerne la violence physique, on note un très faible écart selon le sexe de l’auteur.
En général, les agresseurs se trouvent en pleine possession de leurs facultés mentales. Ce n’est qu’en milieu rural que les quelques cas de violences physiques relevées ont été perpétrés en situation d’ébriété. Le plus souvent, souligne le document de l’Ansd, ces actes de violences domestiques ne font pas l’objet d’une plainte auprès des autorités publiques ou d’une demande d’aide auprès d’autres autorités.
Abdou DIAW
3 Commentaires
Anonyme
En Janvier, 2016 (20:35 PM)Ablaye
En Janvier, 2016 (20:50 PM)8 SÉNÉGALAIS SUR 10 NE FONT PAS CONFIANCE A MACKY
C EST POUR CELA QU ILS ONT PEUR
Anonyme
En Janvier, 2016 (20:51 PM)Participer à la Discussion